Depuis des décennies, la planète rouge fascine et frustre les chercheurs. Des robots, des analyses de sol, des missions ambitieuses : rien n’a permis de dénicher la moindre preuve tangible de vie sur Mars, malgré quelques indices encourageants.

Le passé de la planète rouge suggère qu'elle a connu des périodes où l'eau pouvait s'écouler sous forme liquide à sa surface. C'est l'une des conditions attendues pour voir émerger des formes de vie, du moins en prenant modèle sur ce qui s'est passé sur Terre.

Toutefois, les dernières analyses de la NASA dressent un tableau plus compliqué de l'histoire ancienne de Mars. Certes, la planète a pu posséder des cours d'eau et des étendues marécageuses propices à la vie mais peut-être pas durant un intervalle de temps suffisant, et en tous les cas bien moindre que sur Terre.

Des oasis temporaires plutôt qu'un environnement favorable

La découverte de carbonates sur Mars et de formations rocheuses ne pouvant s'être constituées qu'en présence d'eau liquide avait donné bon espoir de trouver des traces de vie mais une étude publiée début juillet dans la revue Nature suggère que la planète rouge a pu voir émerger des "oasis" propices à la vie mais sur des zones restreintes et sur des durées probablement incompatibles avec l'essor d'une vie martienne.

Recherche vie Mars emissions volcaniques

Terre et Mars, deux destins atmosphériques différents, deux évolutions distinctes
(Source : Nature)

Là où sur Terre les émissions de gaz des éruptions volcaniques ont pu créer une atmosphère facilitant la formation et le maintien d'eau liquide et de cycles naturels protecteurs donnant du temps à la vie pour se renforcer, la situation a été différente sur Mars.

L'atmosphère de la planète a amassé beaucoup moins de ces émissions volcaniques, la rendant plus froide et plus inhospitalière que sur Terre, avec une formation plus lente des carbonates.

Les modélisations réalisées par les chercheurs de l'Université de Chicago indiquent que les courtes périodes propices à la vie sur Mars ont été suivies de 100 millions d'années de sécheresse intense, des temps sans doute trop longs pour permettre à la vie de subsister.

Il reste tout de même la possibilité de la création de formes de vie sous la surface martienne, à l'abri dans des poches d'eau résiduelles. Un bon moyen d'en avoir le coeur net sur ces théories serait de disposer d'échantillons ramenés depuis Mars.

Traces de vie détectées ou non, des enseignements à tirer

La mission Mars Sample Return de la NASA devait réaliser cette récupération mais les coupes budgétaires décidées par l'administration Trump mettent cet objectif en péril. 

NASA Mars Sample Return

La Chine pourrait en profiter pour récupérer la première ces précieux échantillons martiens grâce une mission Tianwen-3 lancée à la fin de la décennie. Le défi scientifique, technique et honorifique est lancé entre la Chine et les Etats-Unis.

Trouver des traces de vie, même très anciennes, dans les échantillons martiens, serait un bon signal pour imaginer que la vie peut émerger relativement facilement ailleurs sur d'autres planètes dans l'Univers.

Ne pas en trouver suggérerait au contraire que l'émergence de la vie répond à un ensemble de conditions rares qui rendra la recherche d'autant plus difficile en obligeant à resserrer les critères et les candidats exoplanètes...à moins d'avoir des surprises avec les lunes glacées des planètes (Jupiter, Saturne...) de notre Système Solaire.

Source : Science Alert