Microsoft surprend la communauté tech en ramenant d’entre les morts l'un de ses logiciels les plus emblématiques : l'éditeur de texte MS-DOS de 1991. Cet outil classique, qui a marqué une génération d'utilisateurs, fait un retour inattendu sous une forme modernisée et open source, répondant au simple nom de "Edit". Ce n'est pas qu'un simple clin d'œil au passé : cette nouvelle version a été entièrement réécrite en langage Rust, conçu pour aider les développeurs à créer des logiciels très rapides et fiables, en évitant les erreurs courantes qui font planter les programmes.
Elle offre également des capacités inédites, bien au-delà de ce que son ancêtre pouvait faire, avec une compatibilité multiplateforme Windows, macOS et même Linux.
Capture d'écran de MS-DOS Editor sous MS-DOS 5.0, datant d'environ 1991.
Crédits : Microsoft / WinWorld
Le retour inattendu d'un classique
L'MS-DOS Editor original, livré avec MS-DOS 5.0 en 1991, représentait une avancée majeure pour l'édition de texte en ligne de commande. Avant lui, les utilisateurs de DOS devaient composer avec EDLIN, un éditeur rudimentaire et peu intuitif. L'Editor a simplifié la vie des utilisateurs en introduisant une interface plein écran, la prise en charge de la souris et des menus déroulants, des fonctionnalités basiques aujourd'hui, mais révolutionnaires à l'époque. Trente-quatre ans plus tard, Microsoft le ressuscite en le rendant accessible à un public beaucoup plus large.
Des fonctionnalités modernisées et performantes
La nouvelle version, baptisée "Edit", conserve l'esprit léger de son prédécesseur, ne pesant qu'environ 250 ko. Cependant, elle intègre des améliorations substantielles que l'original ne pouvait pas rêver d'offrir. Fini la limite des 300 ko pour la taille des fichiers : "Edit" peut désormais manipuler des documents de plusieurs gigaoctets. Il supporte également l'Unicode, un avantage considérable pour la gestion de différents jeux de caractères. Sa rapidité à traiter des documents de grande taille a été remarquée. Sa conception en open source permet à la communauté de contribuer à son évolution.
Un PowerPak 286 exécutant AutoCAD sous MS-DOS (publicité de 1987).
Crédits : Dick Cruver / Wikimedia
Pourquoi ce choix de Microsoft ?
Au-delà de la nostalgie, Microsoft a une raison bien pratique de relancer cet éditeur. Selon Christopher Nguyen, chef de produit chez Microsoft, l'entreprise avait besoin d'un éditeur de texte CLI (interface de ligne de commande) par défaut pour les versions 64 bits de Windows, celles-ci étant dépourvues de l'éditeur MS-DOS contrairement aux versions 32 bits. Cette lacune a motivé la création de ce nouvel outil. Cela illustre comment des concepts logiciels fondamentaux peuvent traverser les générations, prouvant qu'un design efficace ne s'altère pas avec le temps.
Un outil simple face aux géants complexes
À une époque dominée par les assistants de codage basés sur l'IA et les environnements de développement intégrés (IDE) sophistiqués, la renaissance d'un outil simple et rapide comme "Edit" soulève une question intéressante. Des éditeurs modernes comme Vim, avec leurs interfaces modales et leurs commandes complexes, peuvent dérouter les nouveaux venus. « La difficulté à quitter Vim est devenue une blague sur internet », a souligné un développeur Microsoft. "Edit" offre une alternative légère et intuitive. Son adoption par la communauté de développement est déjà notable, certains y voyant une excellente alternative aux outils existants. Sa capacité à fonctionner sur différents systèmes d'exploitation, y compris les systèmes de type Unix, met en lumière la pertinence continue des outils simples et fonctionnels.
Pour les utilisateurs de Linux, Edit est disponible en téléchargement sur GitHub.