L'arrivée de ChatGPT sur le marché a été marquée par l'accompagnement appuyé de Microsoft à son créateur OpenAI, avec de gros investissements et l'utilisation de l'agent conversationnel dans les produits du groupe de Redmond.
Microsoft avait également mis à l'abri son CEO Sam Altman lors de la crise de gouvernance fin 2023 qui avait poussé le conseil d'administration à le débarquer avant de le réintégrer quelques jours plus tard.
Les liens entre Microsoft et OpenAI sont tels que cela a fini par attirer l'attention des régulateurs antitrust qui y ont vu une forme d'acquisition qui ne dit pas son nom et s'épargne les contraintes réglementaires tout en générant un risque de position dominante écrasant toute émergence de la concurrence.
Une concurrence de plus en plus évidente
Pourtant, les relations entre les deux entreprises se sont dégradées ces derniers mois. De partenaires rapprochés, les liens se sont distendus à mesure qu'OpenAI a cherché à diversifier la monétisation de ses modèles de langage (LLM).
SearchGPT, nouvelle menace pour Bing / Copilot ?
Microsoft n'a sans doute guère apprécié de voir Sam Altman chercher à séduire les entreprises avec une version professionnelle de ChatGPT, tandis que la récente initiative de moteur de recherche infusé à l'IA SearchGPT précise la menace d'une concurrence frontale désormais plus assumée.
De fait, Microsoft a placé OpenAI dans la liste de ses concurrents dangereux, aux côtés d'Amazon, Apple, Google ou Meta, dans son dernier rapport annuel, rapporte CNBC.
Ne pas se laisser déborder
La startup IA est désormais considérée comme une menace potentielle pour son actrivité et ses propres produits, de Bing à Copilot, à mesure qu'OpenAI structure son offre. Faire fonctionner les modèles d'IA coûte très cher et la jeune entreprise doit absolument trouver des sources de revenus, quitte à mécontenter son investisseur principal qui a mis plus de 10 milliards de dollars pour alimenter sa croissance.
Officiellement, rien n'a changé dans les relations et le partenariat prévoit la possibilité d'une concurrence. Toutefois, Microsoft a retiré son siège d'observateur au conseil d'administration d'OpenAI et mis à la tête à la tête d'une division Microsoft AI nouvellement créée Mustafa Suleyman, qui n'est autre que le co-fondateur de DeepMind.
On pourrait donc observer ces prochains trimestres une certaine prise de distance entre OpenAI cherchant à grandir et à obtenir des financements et Microsoft peut-être désormais désireux de ne pas se laisser déborder par son insatiable créature.