La décision du conseil d'administration d'OpenAI de se séparer de son cofondateur et CEO Sam Altman a fait l'effet d'une bombe qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur le destin de l'entreprise.

L'emblématique patron a cru pouvoir faire son retour quelques heures plus tard mais le conseil lui a finalement préféré Emmett Sheard, ex-dirigeant de Twitch. Microsoft, qui a investi massivement dans l'entreprise et utilise ses solutions IA dans ses propres produits, a aussitôt annoncé le recrutement de Sam Altman à la tête d'une division IA en son sein, histoire de ne pas risquer de le voir capté par la concurrence.

Dans le même temps, une grande partie des salariés a adressé une lettre ouverte au conseil en menaçant de démissionner et de suivre leur dirigeant dans de nouvelles aventures, chez Microsoft ou dans le cadre d'une nouvelle startup.

OpenAI dans la tourmente

La situation est donc critique chez OpenAI, déclenchant la colère des investisseurs qui risquent de perdre gros dans l'affaire, tandis que Microsoft a vu son cours bondir à l'annonce de l'embauche de Sam Altman.

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Selon Reuters, plusieurs d'entre eux, sachant qu'une partie sont les salariés eux-mêmes, envisageraient de porter plainte contre le conseil d'administration pour le sabotage de la société.

Toutefois, la structure même de l'organisation d'OpenAI, partie d'une organisation à but non lucratif sur laquelle s'est greffée ensuite une structure à but lucratif en vue de lever des fonds, pourrait rendre la mise en place d'une plainte compliquée, explique encore Reuters.

Le destin de Sam Altman n'est pas figé

Par ailleurs, dans une déclaration à CNBC, le patron de Microsoft Satya Nadella a laissé entendre que le destin de Sam Altman n'était pas figé et qu'il pourrait revenir à la tête d'OpenAI.

Microsoft reste fidèle au dirigeant et à OpenAI "quelque soit la configuration" tout en soulignant que la gouvernance de l'entreprise doit sans doute évoluer.

Son recrutement vise surtout à le préempter et à garder le contrôle en attendant que les choses s'éclaircissent chez OpenAI. Après tout, un certain Steve Jobs avait été viré d'Apple dans les années 80 avant d'en redevenir l'emblématique dirigeant une dizaine d'années plus tard.

La même agence Reuters signale un autre élément intéressant : le conseil d'administration d'OpenAI aurait approché celui de son concurrent Anthropic pour discuter d'une fusion.

Anthropic développe une IA générative Claude qui se veut plus éthique que ChatGPT et a fait l'objet d'investissements massifs de la part d'Amazon et de Google récemment.

Autant dire que les fondations de l'industrie IA américaine sont en train de bouger et pourraient donner lieu à quelques surprises dans les semaines ou mois qui viennent...

Source : Reuters