Le week-end a été agité pour OpenAI, l'entreprise qui a diffusé le robot conversationnel ChatGPT il y a un an, créant une onde de choc dans le monde entier en mettant à portée de tous (ou presque) le potentiel des IA génératives.

Son CEO et cofondateur Sam Altman a été débarqué par le conseil d'administration pour des motifs obscurs ou du moins très évasifs qui ont conduit à son licenciement immédiat.

Face au tollé généré par cette nouvelle, des tentatives de récupération de celui qui est l'incarnation d'OpenAI et des nouvelles possibilités de l'IA ont été tentées duant les heures qui ont suivi.

L'intéressé lui-même a pensé qu'il serait réintégré rapidement à son poste mais le conseil d'administration a finalement choisi Emmett Shear, ex-dirigeant de Twitch pour lui succéder, après un intérim de quelques heures de Mira Murati à la tête de l'entreprise.

Microsoft surveille ses investissements

Ni une ni deux, Microsoft, qui s'appuie fortement sur les solutions de OpenAI pour mettre de l'IA dans tous ses produits, a annoncé le recrutement de Sam Altman à la tête d'une division IA en son sein.

Dans le même temps, le départ annoncé de l'emblématique leader d'OpenAI a fait des remous au sein-même de l'entreprise. Une lettre signée de 505 salariés (sur 700), dont Mira Murati, a été adressée au conseil d'administration.

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Sam Altman et Satya Nadella, sur la même longueur d'onde

Ils ont menacé de suivre Sam Altman chez Microsoft s'il n'était pas réintégré à son poste et ont accusé le conseil d'administration d'incompétence dans la supervision et la vision de long terme d'OpenAI.

Les salariés indiquent refuser de travailler "pour ou avec des personnes qui manquent du talent, de la réflexion et du soin pour notre mission et ses salariés", fustigeant le comportement du conseil.

Soufflant sur les braises de dissensions internes désormais exposées au grand jour, Microsoft a déjà indiqué que les salariés seraient accueillis à bras ouverts dans la nouvelle structure IA dirigée par Sam Altman.

Quel avenir pour OpenAI ?

Le géant de Redmond s'assure en tous les cas de ne pas tout perdre en cas d'effondrement d'OpenAI qui a profité d'investissements massifs de sa part et il pourrait même reprendre à son unique profit le gros des forces de la startup.

Les conséquences des différentes manoeuvres du week-end restent à évaluer mais OpenAI semble être désormais en mauvaise posture, ou du moins en position de faiblesse. Qui l'eût cru il y a quelques jours encore ?

Ironiquement, Xavier Niel et plusieurs partenaires, dont Eric Schmidt, ancien patron de Google, vient de lancer Kyutai, un laboratoire d'excellence spécialisé en intelligence artificielle installé en France qui se verrait bien en concurrent européen (mais en version open science)...d'OpenAI.

Source : CNN