Depuis plusieurs mois, OpenAI étudie les débouchés au-delà des modèles d'IA. L’entreprise, célèbre pour son chatbot ChatGPT, mène une campagne de recrutement exceptionnelle.
La firme cherche à récupérer les talents les plus prestigieux issus d’Apple et s’allie aux plus grands noms de la sous-traitance chinoise. Avec l’ancien chef du design Jony Ive à la baguette, elle semble bien décidée à préparer l’avenir du hardware axé intelligence artificielle...qui signera peut-être aussi la fin du smartphone.
Une équipe de choc : OpenAI s’offre les cerveaux d’Apple
Les transferts s'accélèrent, révèle The Information : plus de deux douzaines d’ex-ingénieurs et designers Apple ayant œuvré sur des produits clés (iPhone, Apple Watch, AirPods, interfaces utilisateurs…) sont passés chez OpenAI depuis le lancement de sa division hardware.
Parmi eux, Cyrus Daniel Irani, chef historique du design d’interfaces chez Apple et Matt Theobald, expert du manufacturing design depuis 17 ans, sans oublier Erik de Jong, co-leader de l’équipe hardware de l’Apple Watch.
Pourquoi ce basculement massif ? Outre une enveloppe salariale conséquente, les nouveaux venus voient là l’opportunité de repartir d’une page blanche, loin de l’approche itérative d’Apple, pour façonner des produits en rupture portés par la vision de Jony Ive et Evans Hankey.
Un partenariat stratégique avec les géants du hardware chinois
Pour donner forme à son projet, OpenAI s’est tourné vers ceux qui font la pluie et le beau temps sur le marché de l’assemblage électronique. L’entreprise a déjà signé un contrat clé avec Luxshare, l’assembleur majeur des iPhones et AirPods.
Selon des sources concordantes, Luxshare assemblera au moins un prototype d’appareil OpenAI, positionnant ce partenaire industriel au centre de la stratégie matérielle de la société d’IA.
Mais OpenAI ne s’arrête pas là : la start-up aurait aussi approché Goertek, fournisseur d’Apple pour les AirPods, HomePods et Apple Watch, afin de fournir des composants, comme des modules haut-parleurs, pour ses futurs produits.
La puissance industrielle de Luxshare garantit à OpenAI une capacité de production à grande échelle tandis que Goertek pourrait apporter son expertise audio et wearable, plaçant l’alliance technologique à un niveau inédit pour une société d’intelligence artificielle.
Des prototypes mystérieux et des ambitions à la hauteur d’OpenAI
Si le projet reste en partie secret, quelques éléments filtrent sur la nature des produits à venir. OpenAI plancherait sur plusieurs objets, dont un appareil « de poche », conscient du contexte et pensé pour interagir en profondeur avec les modèles d’IA maison, selon une approche qui vise à dépasser le paradigme smartphone/PC en proposant un véritable « AI-native ». Parmi les prototypes envisagés, on évoque :
- un haut-parleur intelligent dépourvu d’écran
- des lunettes connectées
- un dictaphone numérique
- un pin wearable pour des usages inédits du quotidien (façon Humane AI Pin)
La commercialisation de ces appareils pourrait débuter fin 2026 ou début 2027. Le rachat de la start-up io Products par OpenAI pour 6,5 milliards de dollars, entreprise fondée par Jony Ive, démontre l’ambition de bâtir un écosystème matériel d’emblée pensé pour l’IA conversationnelle. Un raz-de-marée annoncé sur le segment des objets intelligents ?
Un bouleversement du paysage des appareils connectés
Avec cette stratégie, OpenAI espère non seulement repousser les limites de l’innovation hardware, mais également redéfinir les usages au quotidien. Un tel produit « AI-native », conçu de A à Z pour interagir avec une intelligence artificielle, est vu comme capable de dépasser l'usage du smartphone.
Humane AI Pin, le gadget IA qui a voulu remplacer le smartphone
Les analystes estiment que ce pari pourrait ouvrir de nouveaux marchés dominés jusqu’ici par des géants comme Apple, Samsung ou Google. La question de l’adoption massive par le public demeure, ainsi que celle de la dépendance à l’IA pour des tâches jusque-là routinières. Est-ce la mort annoncée du smartphone classique ?
« Le but affiché est clair : bâtir une expérience utilisateur transformée, grâce à un hardware pensé pour l’IA et non plus greffé sur des outils existants. » OpenAI ne s’est pas contenté de remplacer des ingénieurs ou de signer des sous-traitants, il s’agit ici de reprendre la main sur tout le cycle de création, du design à la fabrication.
D'autres ont déjà tenté l'aventure, sans succès car trop précoces ou n'ayant pas eu les investissement suffisants pour percer. Certains n'ont tout simplement pas convaincu sur l'usage et la valeur ajoutée.
OpenAI, en étant à la pointe du marché de l'IA, en disposant de fonds considérables et en s'associant aux meilleurs, saura-t-elle éviter tous les écueils pour faire émerger une nouvelle catégorie de produit ?