C'était l'une des annonces fortes du 20 janvier 2025, date de l'investiture de Donald Trump, même si elle a peut-être été un peu précipitée. Pour l'ouverture de son second mandat, l'intelligence artificielle a constitué l'un des gros enjeux stratégiques sur lequel compte s'appuyer le nouveau maître de la Maison Blanche pour asseoir la dominination technologique des Etats-Unis.
Quoi de mieux, donc, que l'annonce d'un projet d'infrastructures IA d'une valeur de 500 milliards de dollars tel que présenté par OpenAI et son soutien financier Softbank comme le Projet Stargate ?
Le montant avait presque de quoi faire oublier les dizaines de milliards de d'investissement promis par plusieurs concurrents dans les jours précédents mais il n'a pas manqué non plus de faire tiquer Elon Musk pour qui y a vu surtout du vent, faute de structure financière concrète à cette initiative.
Stargate n'a pas encore trouvé la porte des étoiles
Et trois mois plus tard, la situation ne s'est pas tellement éclaircie. Selon l'agence Bloomberg, le projet Stargate n'a toujours pas de fondements financiers solides en dehors des promesses de contribution de Softbank.
Et avec le chambardement économique provoqué par Donald Trump au niveau mondial, le contexte est devenu moins favorable à la prise de risque et aux collaborations financières de grande ampleur.
Les fonds d'investissement sont moins enclins à se lancer dans de grands projets sur de longues durées. Le groupe japonais Softbank lui-même ne semble pas avoir commencé à architecturer le projet.
Même avec la pause dans la guerre des tarifs douaniers voulus par Trump, les coûts des infrastructures devraient aller à la hausse et personne ne veut faire les frais d'augmentation de 10 à 15% des chantiers.
L'avenir de l'IA est-il aux centres de données géants ?
Par ailleurs, des doutes concernant l'essor du secteur de l'IA commencent à émerger. L'apparition de DeepSeek en Chine, qui demande moins de ressources, contredit le discours des ténors américains sur la nécessaire montée en puissance des centres de données IA.
Plutôt que des IA surpuissantes généralistes mais très énergivores et consommatrices de ressources, faut-il privilégier des systèmes experts aux compétences plus resserrées mais plus efficientes ?
La question agite le secteur et pourrait contraindre à revoir les projets pharaoniques d'infrastructures IA cherchant in fine à faire émerger une AGI, une superintelligence artificielle douée de conscience et supérieure à l'esprit humain, dont il reste à voir ce qu'on pourra en faire...ou ce qu'elle nous laissera faire d'elle.