Le nouveau président des Etats-Unis s'est lancé dans une redéfinition des équilibres économiques chez ses alliés comme ses adversaires en utilisant l'arme de la hausse des tarifs douaniers.
S'il s'agit avant tout de menacer pour obtenir des concessions avant de mettre éventuellement en application les mesures, avec un certain succès au Canada et au Mexique, Donald Trump a décidé d'une augmentation des tarifs douaniers de 10% sur l'ensemble des produits venus de Chine.
L'Empire du Milieu, déjà passablement agacé par les nombreuses mesures destinées à freiner sa progression dans nombre de domaines sensibles, a aussitôt riposté en taxant le charbon et le gaz américain et annonçant de nouvelles enquêtes contre Google, Nvidia et Apple pour abus de position dominante.
Hausses douanières vs restrictions sur les métaux
Sa réponse se prolonge également en utilisant son atout favori : les restrictions sur les exportations de matières premières et en particulier de métaux destinés aux industries dont électroniques et militaires.
Plusieurs métaux critiques vont ainsi connaître un accès plus restreint, alors même que la Chine a déjà pris des mesures sur certains d'entre eux ces derniers trimestres en réponse aux mesures prises les Etats-Unis pour restreindre l'accès à la gravure fine des puces et aux composants électroniques les plus récents.
Le ministère chinois du commerce liste déjà le tungstène, le tellure, le bismuth, le molybdène et l'indium dont les exportations seront donc soumises à un contrôle plus strict, dans une optique de préservation de la sécurité nationale et des intérêts stratégiques chinois.
Comme pour le gallium, le germanium ou l'antimoine déjà contrôlés, il faudra donc obtenir des licences auprès du gouvernement chinois, avec la possibiltié de les révoquer facilement et d'interrompre les flux si besoin.
Pas de puces et d'armements sans les métaux correspondants
La Chine joue sur le fait qu'elle est le principal pays exportateur mondial pour bon nombre de ces matières premières et que l'arrêt de l'approvisionnement peut très rapidement perturber les secteurs industriels concernés. Certains de ces métaux (tungstène, bismuth, indium) sont directement associés à des usages militaires.
Par ailleurs, mettre en place des filières alternatives est un travail de longue haleine et coûteux. Les Etats-Unis ont commencé à réorienter leurs moyens d'approvisionnement mais aussi à envisager de nouveaux types de matériaux qui permettraient de se passer des sources chinoises.
En attendant de mettre de relancer des sites d'extraction locaux dans les réserves disponibles ou stratégiques, les marchés s'attendent déjà à d'importantes hausses de prix sur les métaux concernés