La scène financière et technologique a récemment été agitée par des informations persistantes, notamment relayées par le Wall Street Journal, faisant état d'une potentielle vente d'actions secondaires qui aurait propulsé la valorisation de SpaceX à la somme astronomique de 800 milliards de dollars.
Un tel chiffre aurait non seulement pulvérisé tous les records pour une entreprise non cotée en bourse, mais l'aurait également placée devant des géants comme OpenAI, la consacrant comme l'entreprise privée la plus chère du monde. Une nouvelle qui a logiquement suscité un vif intérêt auprès des investisseurs.
Un démenti public pour calmer le jeu ?
Face à l'ampleur prise par ces bruits de couloir, la réponse ne s'est pas fait attendre. C'est sur son propre réseau social X qu'Elon Musk a choisi de mettre les points sur les i, qualifiant ces rapports d'« inexacts ».
Une intervention directe et publique qui est plutôt inhabituelle pour le dirigeant d'une entreprise privée, traditionnellement discrète sur ses finances internes et ses levées de fonds.
Pour appuyer son propos, le milliardaire a rappelé un fait économique essentiel : « SpaceX a un cash flow positif depuis de nombreuses années et procède à des rachats d'actions périodiques deux fois par an pour fournir de la liquidité aux employés et aux investisseurs ».
Il a ainsi suggéré que la société n'avait pas un besoin pressant de lever des fonds via une opération d'une telle envergure, tout en précisant que les augmentations de valorisation dépendaient surtout des progrès concrets de Starship et Starlink.
Starlink, le véritable moteur financier de SpaceX
Le patron de Tesla et SpaceX a profité de cette mise au point pour clarifier un autre point crucial : la répartition des revenus de son entreprise spatiale. Exprimant sa « grande affection » pour la NASA, il a néanmoins précisé que l'agence spatiale américaine représenterait « moins de 5 % de notre chiffre d'affaires l'année prochaine ».
There has been a lot of press claiming @SpaceX is raising money at $800B, which is not accurate.
SpaceX has been cash flow positive for many years and does periodic stock buybacks twice a year to provide liquidity for employees and investors.
Valuation increments are a…— Elon Musk (@elonmusk) December 6, 2025
Une déclaration forte qui tord le cou à l'idée reçue selon laquelle SpaceX dépendrait majoritairement des contrats gouvernementaux, argument qu'un certain Donald Trump avait agité lors d'une escarmouche entre les deux milliardaires plus tôt dans l'année.
La véritable locomotive financière, c'est Starlink. « Le service commercial Starlink est de loin notre plus grand contributeur aux revenus », a martelé Elon Musk. Avec plus de 8 millions de clients actifs et un réseau de près de 9 000 satellites en orbite basse (LEO), le service d'internet par satellite est devenu le pilier qui finance non seulement les opérations courantes, mais aussi les projets les plus ambitieux et coûteux, comme le développement du système Starship.
Entre valorisation réelle et stratégie de communication
Ce démenti public soulève inévitablement des questions sur la stratégie derrière cette communication. S'agit-il simplement de corriger une information erronée ou d'une manœuvre pour gérer les attentes avant de futures négociations internes ?
Dans le cadre des « tender offers », ces ventes d'actions réservées aux employés et investisseurs existants, la valorisation de l'entreprise est un sujet particulièrement sensible qui reflète la confiance du marché dans le potentiel de croissance.
Quoi qu'il en soit, malgré cette correction, SpaceX reste l'une des entreprises technologiques les plus attractives pour les investisseurs. La divergence entre les sources proches du dossier et le démenti officiel suggère que des discussions pourraient bien avoir lieu en coulisses.
L'avenir de la valorisation de la société reste donc intimement lié aux succès à venir de ses deux projets phares, Starlink et Starship, et à une potentielle introduction en bourse que les marchés attendent depuis longtemps.