La constellation Starlink de SpaceX démontre tout l'intérêt de ce type d'infrastructure pour amener l'accès à Internet sur de vastes territoires et notamment ceux où il n'est pas possible d'installer un réseau terrestre, mais aussi pour servir de relais en cas de catastrophe naturelle ou de conflit.
Si elle propose d'abord de l'Internet fixe, l'entreprise d'Elon Musk travaille déjà aux prochaines étapes en testant les communications entre smartphones et satellites grâce à la fonctionnalité Direct to Cell et la notion de réseaux hybrides terrestres / satellite.
Pour améliorer les capacités de la constellation, SpaceX a obtenu l'autorisation de tester de nouvelles orbites plus basses. De 500 à 550 kilomètres, les satellites Starlink vont pouvoir descendre vers 350 kilomètres d'altitude.
L'effet de freinage de l'atmosphère y sera plus important mais la moindre distance par rapport à la surface de la Terre permettra d'augmenter les débits et de réduire les temps de latence, l'ambition étant de se rapprocher des capacités de la fibre optique (1 Gbps et des temps de latence de quelques millisecondes).
Une orbite plus basse, moins de lumière à diffuser
Mais abaisser l'orbite de la constellation Starlink aura un autre intérêt. Depuis les premiers lancements, les satellites sont accusés de provoquer des traces lumineuses lors de leur montée en orbite et d'être trop visibles une fois en position, ce qui perturbe les observations astronomiques terrestres.
SpaceX a déjà réalisé une série de modifications pour réduire la luminosité de ses satellites Starlink en utilisant des peintures et matériaux spéciaux et en modifiant leur angle d'inclinaison pour limiter la quantité de lumière renvoyée vers la Terre.
Dans un nouvel effort de réduction de la pollution lumineuse, l'orbite plus basse de Starlink doit aussi contribuer à en réduire la visibilité depuis la Terre. SpaceX a collaboré avec l'US National Science Foundation pour en estimer l'intérêt et évalue à 60% la réduction de l'illumination des satellites dans les images des observatoires terrestres lorsqu'ils sont postionnés à 350 km d'altitude au lieu de 550.
Avec l'atitude plus basse, les satellites se retrouvent moins longtemps au-dessus du plan de l'horizon pour des points d'observation sur Terre. Ils seront également moins visibles lors des aubes et des couchers de soleil en ayant moins tendance à capter la lumière du Soleil.
Des idées pour une réglementation globale
Enfin, plus bas, les satellites passeront plus vite dans le champ de vision des instruments optiques et infrarouge, avec une mise au point moins nette qui réduira la luminosité par pixel dans les clichés.
Ce sont des points d'amélioration bienvenus mais ils ne répondront pas à l'ensemble des critiques des astronomes, notamment pour les radiotélescopes perturbés par les interférences électromagnétiques des satellites.
Malgré tout, ces réflexions pourront servir de base pour des réglementations visant l'ensemble des constellations à venir, puisque des dizaines de milliers de satellites s'apprêtent à créer un maillage serré en orbite basse ces prochaines années.