Après plusieurs semi-échecs des vols d'essai de Starship, le vaisseau spatial ayant explosé avant sa récupération en fin de mission, SpaceX est sous pression pour démontrer que la firme peut réaliser un vol d'essai de bout en bout.

L'explosion au sol du vaisseau spatial au mois de juillet a ajouté de la tension sur la capacité de l'entreprise à finaliser son engin et fait monter l'inquiétude de la NASA qui doit l'utiliser pour la colonisation de la Lune puis de Mars.

Le dixième vol d'essai sera donc à la fois un démonstrateur des technologies spatiales autant qu'un moyen de se rassurer sur l'avenir et rien ne doit donc être laissé au hasard.

Un "revers" qui n'en est pas un

Prévu pour ce dimanche 24 août, le vol Starship Flight 10 a finalement été annulé quelques minutes avant la mise à feu des moteurs après avoir découvert une anomalie imposant des vérifications supplémentaires.

La presse évoque un "revers" ou un "échec" alors que d'une part c'est un vol d'essai utilisant des techniques jamais testées précédemment et d'autre part, les annulations de dernière minute sont monnaie courante dans l'industrie spatiale, même pour des vols aux techniques éprouvées.

Certes, le report continue d'envoyer un signal mitigé sur la capacité de SpaceX à finaliser son vaisseau spatial pour l'exploration lointaine mais il n'y a rien d'alarmant et la firme va retenter de faire décoller Starship ce 25 août ou bien le lendemain.

On peut comprendre que SpaceX ne veuille prendre aucun risque, d'autant plus qu'Elon Musk a évoqué une fuite d'oxygène liquide, ce qui aurait rapidement des conséquences désastreuses si elle n'est pas promptement colmatée.

Ce n'est que partie remise

Le véritable revers serait de ne pas pouvoir une nouvelle fois récupérer le vaisseau Starship qui doit finir sa course dans l'Océan Indien. Lors des précédentes missions, il a régulièrement été perdu lors de la phase de redescente dans l'atmosphère.

La prochaine fenêtre de tir se situe le 26 août à 1h30 (heure française) sous réserve d'avoir corrigé le problème et d'une fenêtre météo satisfaisante. Le décollage se fera toujours depuis la Starbase de Boca Chica, au Texas.

Un succès complet pour ce dixième vol d'essai constituerait évidemment un coup d'accélérateur pour le programme Artemis de la NASA préparant le retour des humains sur la Lune et pour l'ambition d'envoyer un vaisseau Starship avec des robots Optimus à bord vers Mars dès 2026.

L'un des gros morceaux des démonstrations reste la capacité à transférer du carburant en orbite, ce qui permettrait de charger les fusées avant leur voyage interplanétaire, plutôt que de tout emporter depuis le sol terrestre et de devoir arracher à la gravité une énorme charge utile.