Le débat sur la violence dans les jeux vidéo est relancé. Mais cette fois-ci, il prend une tournure résolument fiscale. Au Mexique, la Chambre des députés vient de donner son feu vert à un projet de loi qui pourrait sérieusement alourdir la facture pour les amateurs de titres pour adultes.
L'idée est simple : imposer une taxe spéciale de 8 % sur tous les jeux vidéo classés C ou D, l'équivalent local des PEGI 16 et 18.
Pourquoi une telle taxe est-elle envisagée ?
Officiellement, le gouvernement présente cette initiative comme une mesure de santé publique. Selon le Département du Trésor mexicain, des études, dont les références précises n'ont pas été fournies, établiraient un lien entre l'usage de jeux vidéo violents et une augmentation de l'agressivité chez les adolescents. Sont également cités des troubles comme l'anxiété ou l'isolement social.
Les fonds récoltés, estimés à 183 millions de pesos (environ 9,8 millions de dollars) d'ici 2026, seraient directement alloués au financement de programmes d'aide psychologique. Cette taxe s'inscrit donc dans une politique plus large, aux côtés d'impôts similaires sur le tabac ou les boissons sucrées.
Quels jeux et services seraient concernés ?
La proposition, si elle est adoptée en l'état, s'annonce particulièrement large. Elle vise la vente de jeux en version physique comme en version numérique. Cependant, un flou notable persiste sur des aspects cruciaux.
Les législateurs doivent encore clarifier si cette taxe s'appliquera aussi aux microtransactions, aux contenus additionnels (DLC) et, surtout, aux services d'abonnement très populaires comme le Game Pass Xbox ou le PlayStation Plus. Cet impôt de 8 % viendrait s'ajouter à la TVA de 16 % déjà en place, portant la charge fiscale totale à un impressionnant 24 %.
Quelles conséquences pour les joueurs et l'industrie ?
Pour les joueurs mexicains, l'impact serait immédiat et très concret : une flambée des prix. Un titre aussi attendu que GTA 6, dont le prix de base s'annonce déjà record, pourrait devenir un produit de luxe quasi inaccessible pour une partie du public.
Le calendrier est d'ailleurs particulièrement ironique, la sortie du jeu de Rockstar étant prévue pour 2026, année potentielle de mise en œuvre de la taxe. Pour de nombreux critiques, cette mesure ressemble à une solution de facilité. Ils estiment que le gouvernement désigne un bouc émissaire commode plutôt que de s'attaquer aux racines bien réelles de la violence qui gangrène le pays. Le projet doit maintenant être débattu et validé par le Sénat avant le 15 novembre pour être intégré au budget national.