Le constructeur de véhicules électriques Tesla a initié des tests de ses véhicules Robotaxi à Austin, Texas, sans aucun occupant ni chauffeur de sécurité à bord.
Cette avancée, confirmée par Elon Musk, a propulsé l'action de l'entreprise à des niveaux records, rassurant les investisseurs à propos de la quête de la conduite entièrement autonome, malgré un contexte réglementaire et sécuritaire encore complexe.
Un jalon attendu de longue date
La nouvelle a été confirmée ce week-end par le PDG de l'entreprise, Elon Musk, sur son réseau social X : « Les tests sont en cours sans aucun occupant dans la voiture ».
Cette déclaration fait suite au lancement, il y a près de six mois, d'un service de robotaxi limité à Austin, mais qui opérait encore avec des chauffeurs de sécurité à bord pour superviser le système.
L'annonce a été relayée par Ashok Elluswamy, vice-président de l'IA chez Tesla, qui a simplement commenté « Et ainsi, tout commence ! ».
Cette avancée majeure représente la concrétisation d'une vision martelée par Musk depuis plus d'une décennie : transformer chaque véhicule Tesla en un taxi autonome capable de générer des revenus pour son propriétaire.
Le déploiement, bien que modeste avec une flotte qui devrait atteindre 60 véhicules fin 2025, marque un passage symbolique du concept à la réalité sur la voie publique.
Entre optimisme boursier et prudence sécuritaire
La réaction des marchés ne s'est pas fait attendre. L'action Tesla a grimpé de 3,6 %, atteignant brièvement un nouveau sommet historique. Pour de nombreux investisseurs, la valorisation de l'entreprise ne repose pas uniquement sur ses ventes de véhicules électriques, mais bien sur son potentiel de domination du marché de l'autonomie.
Ces tests à Austin, au Texas, sont perçus comme une preuve tangible que la technologie progresse.
Cependant, cet optimisme est tempéré par des questions de sécurité. En date de mi-octobre, l'entreprise a rapporté sept collisions impliquant sa flotte de taxis autonomes à Austin.
Bien que les accidents aient été décrits comme mineurs, des experts comme Philip Koopman de l'Université Carnegie Mellon estiment ce chiffre trop élevé pour une si petite flotte, surtout en présence de superviseurs humains dont le rôle est précisément d'éviter les incidents.
Le fait que Tesla choisisse de ne pas détailler les circonstances de ces collisions dans ses rapports à la NHTSA alimente également les critiques.
Un cadre réglementaire et concurrentiel en pleine mutation
Actuellement, le Texas autorise les tests de véhicules autonomes tant qu'ils respectent le code de la route, mais le cadre réglementaire est appelé à évoluer. À partir de mai 2026, une autorisation spécifique sera requise pour l'exploitation commerciale de services sans conducteur.
En parallèle, Tesla n'a toujours pas déposé les permis nécessaires pour des tests similaires en Californie, un autre marché clé. L'entreprise doit donc encore naviguer dans un environnement légal en construction.
Sur le plan concurrentiel, Tesla n'est pas seul. Des acteurs comme Waymo (Alphabet) aux États-Unis, ou Baidu et WeRide en Asie, opèrent déjà des services commerciaux de robotaxi.
Ironiquement, cette avancée technologique survient alors que le marché américain des véhicules électriques ralentit, notamment suite à la fin des crédits d'impôt fédéraux.
Pourtant, alors que les ventes de tous les constructeurs baissent, la part de marché de Tesla augmente, car sa baisse est moins prononcée que celle de ses concurrents (mais elle reste affaiblie en Europe). Le véritable défi pour Tesla sera de transformer cette prouesse technique en un service commercial viable et sécurisé.