Le constructeur Tesla, pionnier des véhicules électriques, veut maintenant se tourner vers les voitures autonomes. Les robotaxis sont une vision régulièrement avancée par son CEO Elon Musk mais la difficulté à produire à un système de conduite réellement autonome et fiable constitue un obstacle de longue date.

Maintenant que la stratégie est totalement mise au service de ce développement, le constructeur a lancé un premier service de taxis autonomes dans la ville d'Austin, au Texas, ce 22 juin.

Mais si ce mouvement marque le premier pas concret de Tesla dans cette direction, le déploiement est encore modeste et se fait dans des conditions particulières. La flotte déployée est constituée d'une dizaine de véhicules Tesla Model Y, et non des Cybercab sans volant ni pédales présentés en octobre dernier, et l'un des passagers devra encore faire office de "superviseur de sécurité" prêt à reprendre le contrôle du véhicule au moindre incident de parcours.

Le choix stratégique du Texas

Si Elon Musk assure qu'il s'agit de véhicules de série non modifiés et que la flotte s'agrandira rapidement dans les mois qui viennent, la conduite autonome via le système FSD (Full Self Driving) attend donc de pouvoir être utilisée sans supervision directe.

Les premiers véhicules autonomes de Tesla sont déployés dans le quartier de South Congress avec des courses au tarif forfaitaires de 4,20 dollars. L'AFP relève que Tesla se lance dans un cadre réglementaire assoupli concernant les véhicules autonomes mais qui doit se durcir au 1er septembre.

telsa-fsd-enfant-traverse-rue

Le choix du Texas comme point de départ est sans doute aussi lié au fait que les conditions d'obtention de licence d'exploitation sont moins contraignantes qu'ailleurs. En Californie, Tesla aurait dû fournir préalablement les données de ses essais et les faire valider par les autorités.

Mais si le permis est plus facile à obtenir au Texas, il peut aussi être vite retiré si les conditions ne sont pas remplies, relèvent les observateurs. Tesla devra donc veiller à rester dans les clous et Elon Musk avait indiqué que la firme serait "ultra-paranoïaque" sur la sécurité pour son service de robotaxis.

Bien des questions encore en suspens

Le service de taxis autonomes en Model Y évitera d'ailleurs les intersections trop compliquées et sera mis en pause en cas de conditions météo défavorables. Il ne pourra par ailleurs transporter que des passagers majeurs.

Le défi de la conduite autonome est un long chemin semé d'embûches. Si Waymo, filiale du groupe Alphabet, a réussi à se positionner durablement sur le segment et s'est étendu à plusieurs villes, d'autres comme Cruise, appartenant à General Motors, ont jeté l'éponge après plusieurs incidents.

Tesla_autonome_

En n'utilisant pas de système lidar comme ses concurrents au profit de la vision fournie par les nombreuses caméras et capteurs de ses véhicules, Tesla cherche une approche moins coûteuse à la conduite autonome. Mais parviendra-t-elle à être aussi sûre ?

Certains experts estiment que, malgré les promesses de performances du système FSD, Tesla pourrait avoir du mal à se passer de contrôleurs humains à distance chargés de gommer toutes les imprécisions de conduite du système.

Source : La Tribune