Faut-il maintenir la hausse des tarifs douaniers sur les importations de véhicules électriques importés de Chine ? La mesure temporaire prise en juillet ajoute aux 10% déjà en place une hausse de 10 à 35% en fonction des constructeurs et de leur implication sur le marché européen et de leur effort pour installer des usines sur place.
Les Etats membres étaient appelés à voter en ce début de mois d'octobre pour décider si la mesure doit rester en place durablement sur les cinq années à venir. Depuis juillet, des négociations étaient en cours avec la Chine pour tenter de trouver des solutions à la problématique des aides d'Etat accordées aux constructeurs chinois pour baisser leurs prix et affaiblir la concurrence.
L'Europe maintient les hausses douanières
Le vote a eu lieu et les conditions de validation de la décision ayant été remplies, il a donc été décidé que l'Europe imposera jusqu'à 45% de tarifs douaniers sur les importations de véhicules électriques venus de Chine.
C'est moins que les Etats-Unis (100%), et plus récemment le Canada, et il reste à voir si cela sera suffisant pour rééquilibrer le jeu de la concurrence en laissant les constructeurs européens déployer leur offre.
10 Etats membres, dont la France, ont voté pour, 5 ont voté contre et 12 se sont abstenus. Certains pays, comme l'Allemagne, craignent les répercussions de cette décision sur leurs propres activités en Chine, avec la possibilité de ripostes économiques et de blocage de leur présence sur le plus grand marché de la voiture électrique au monde.
Les négociations se poursuivent
La Chine avait critiqué la hausse des tarifs douaniers en y voyant une mesure protectionniste de mauvais aloi et en déposant un recours auprès de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
Pour autant, le dialogue n'est pas rompu entre l'Europe et la Chine et les hausses de tarifs douaniers pourraient être adoucies si un accord était trouvé. Les véhicules électriques chinois seront de toute façon difficilement évitables si l'Europe veut atteindre ses objectifs climatiques, dont celui de l'arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs d'ici 2035, font valoir certains observateurs.
La décision validée ce jour permet toutefois à l'Europe de disposer d'un nouveau levier dans les négociations afin de limiter la casse de l'industrie automobile européenne.