Si l'Europe a décidé d'un avenir passant par les véhicules électriques à partir de 2035, il reste un certain nombre de freins pour en faire une alternative incontournable par rapport aux voitures thermiques.
Les ventes progressent rapidement et, en Europe, la part de marché de l'électrique a dépassé celle du diesel tandis que l'offre s'étoffe rapidement. Pour autant, les possesseurs de véhicules électriques sont-ils satisfaits de leur transition ?
Une étude du cabinet YouGov menée auprès d'un peu plus de 6000 propriétaires de voitures électriques à la demande de la startup Monta spécialisée dans la gestion des bornes de charge, suggère que le compte n'y est pas encore.
Un choix regretté par manque de capacité d'anticipation et d'information
Ainsi, 54% des sondés regretteraient leur achat (électrique ou hybride rechargeable). Et ce n'est pas tellement la question de l'autonomie, souvent mise en avant pour critiquer ce segment, que celle de l'opacité du marché de la recharge électrique, avec ses prix et ses modes de paiement variables d'un réseau à un autre, rendant difficile la prédiction des montants des pleins en électrique.
A l'heure où il n'y a pas encore vraiment d'acteurs dominants et où de nouveaux réseaux s'ouvrent régulièrement, cela pourrait vite devenir un problème. L'Autorité de la concurrence en est consciente et mène des travaux préparatoires avant de poser un cadre permettant une harmonisation du secteur et d'imposer des affichages précis des tarifs, comme pour l'essence, le diesel et leurs dérivés.
Actuellement, il reste difficile de déterminer où se situent les points de recharge les plus intéressants financièrement (et aussi en fonction de leur puissance). Monta a donc beau jeu d'appeler à "des valeurs de transparence, d'interopérabilité et d'ouverture pour le marché de la recharge électrique".
La hausse des prix de l'électricité, inquiétude supplémentaire
L'autre sujet d'inquiétude porte sur la hausse régulière des prix de l'électricité. Sans trouver encore que les prix du marché sont trop élevés (pour 62%), les hausses menées depuis le début de l'année (15% en mars, 10% en août) en vue de la sortie du bouclier tarifaire énergétique constituent un obstacle qui pourrait finir par s'avérer rédhibitoire.
Plus largement, seuls 22% des Français seraient prêt à se tourner vers les voitures électriques, toujours selon l'étude YouGov. Sont cités les contraintes environnementales (et le gouvernement prévoit de moduler le bonus écologique en fonction de critères environnementaux à partir de 2024), le prix toujours élevé des véhicules électriques et les questions de recharge, que ce soit à domicile, au travail ou sur bornes publiques avec la hausse des prix de l'électricité qui va se poursuivre.