En 2008, Ben Verwaayen, ancien directeur de British Telecom et membre du conseil de Lucent, était nommé directeur général de l'équipementier télécom nouvellement formé Alcatel-Lucent, avec pour tâche de développer l'activité du groupe après la délicate phase de rapprochement entre Alcatel et l'américain Lucent menée par Pat Russo et Serge Tchuruk.

La fusion des deux entités n'a pas été de tout repos, avec son lot de restructuration des activités et de plans de licenciements, tandis que la dette s'est accumulée. Ben Verwaayen, prenant la casquette du gestionnaire de l'après-fusion, avait alors pour rôle de relancer la machine mais il a vite été confronté à des obstacles représentés par la crise économique mondiale de 2008-2009 et la montée en puissance rapide des équipementiers télécoms chinois, freinant les opportunités de croissance.

Face à ces difficultés, le groupe Alcatel-Lucent n'a jamais trouvé le rythme de croisière qui le ramènerait à l'équilibre et a vu ses pertes s'amplifier. Si déjà en 2011, la gestion du directeur général était déjà pointée du doigt, l'année 2012 a été particulièrement compliquée par un secteur télécom ayant réduit ses investissements, obligeant la société à annoncer une nouvelle réorganisation et la destruction de plus de 5000 emplois.

La sortie d'Alcatel-Lucent de l'indice CAC40 au profit de Gemalto et les tractations avec les banques d'affaires pour obtenir de nouvelles lignes de crédit mais avec le risque de perdre le contrôle d'activités stratégiques ont encore compliqué le tableau.

Le groupe annonce dans un communiqué que Ben Verwaayen ne renouvellera pas son mandat de directeur général qui doit se terminer cette année. Sa démission a été acceptée par le conseil d'administration dont le président Philippe Camus annonce que la recherche de son successeur va démarrer avec l'examen de candidatures internes et externes.