L'équipementier télécom français Alcatel-Lucent n'est pas au mieux de sa forme. La fusion en 2006 entre Alcatel et l'américain Lucent n'a pas créé le miracle attendu et la succession de réorganisations et de plans sociaux pour réduire les coûts n'ont pas permis d'atteindre l'équilibre, faisant même sortir le groupe de l'indice CAC 40.

Ben Verwaayen, patron du groupe durant ces années de transition, a été remplacé en début d'année par Michel Combes, devenu directeur général, avec l'espoir de le voir donner une nouvelle impulsion. C'est donc avec la pleine attention des investisseurs qu'il annonce un plan Shift 2013-2015 destiné à placer Alcatel-Lucent en pointe des réseaux IP mais aussi à céder pour 1 milliard d'euros d'actifs.

L'un des objectifs principaux du plan sera de réduire la très forte pression de la dette accumulée et parvenir à l'équilibre d'ici 2015. Il s'agit donc de recentrer l'activité sur le coeur de réseau IP dans toutes ses composantes ( routage, stockage, plates-formes IP...) et de faire d'Alcatel-Lucent un champion dans ce domaine en réorientant massivement la R&D sur ces axes et en lâchant du lest sur les autres activités du groupe.

Quelles branches d'activité Michel Combes va-t-il céder ? Il ne le dit pas encore. La réduction des coûts passera par un élagage des coûts administratifs et commerciaux mais il ne dit pas non quel impact cela aura sur les suppressions d'emplois, alors que l'équipementier n'a pas fini de digérer les 5000 suppressions d'emplois décidées par son prédécesseur.

Sa propriété intellectuelle, objet de convoitises, sera également mieux mise à profit en renforçant la stratégie des droits de licence. S'il reste à voir comment seront concrètement mises en application ces dispositions annoncées, les investisseurs accueillent de façon enthousiaste le plan Shift en faisant bondir le cours en bourse d'Alcatel-Lucent.