Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale, le président de l'Arcep, régulateur des télécommunications et des postes en France, a fait part de l'ambition de l'Autorité à réguler les géants de l'Internet ou GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple...) mais aussi souligné la nécessité de renforcer ses moyens.

Arcep logo vignette Sébastien Soriano a relancé l'idée d'un contrôle des géants du Web par l'Arcep, de la même manière que les opérateurs télécom sont encadrés par ses décisions.

Il appelle donc les parlementaires à élargir les missions de l'Autorité pour éviter l'étouffement de toute concurrence par la puissance des GAFA, au-delà du seul respect du principe de Neutralité du Net.

Selon le journal Les Echos, il ne s'agirait pas d'imposer un illusoire bras de fer avec les multinationales du Web mais plutôt de passer par des mesures qui imposeraient par exemple la fourniture d'informations sur leurs activités en vue d'informer un public qui pourrait alors faire ses choix en connaissance de cause, notamment sur les questions d'utilisation des données personnelles ou d'influence d'un moteur de recherche dans les réponses aux requêtes.

Un cruel besoin de moyens humains

Mais pour y arriver, en plus des questions complexes relatives aux télécoms, le président de l'Arcep a rappelé qu'il a cruellement besoin de moyens : "je  ne vous cacherai pas une certaine tension au niveau des moyens humains dont dispose l'Arcep", a-t-il indiqué.

Une inquiétude renforcée par le fait que la demande de création auprès de Bercy de deux postes supplémentaires est revenue non seulement insatisfaite mais aussi assortie d'une requête pour supprimer trois postes.

A l'heure où l'Arcep doit gérer toujours plus de dossiers pour le compte du gouvernement, du renforcement de la couverture mobile au déploiement de l'internet fixe, c'est le grand écart entre la multiplication des missions et les moyens mis à disposition, fait valoir Sébastien Soriano.

Il rappelle ainsi que l'Arcep fonctionne avec un budget de 20 millions d'euros quand les quatre opérateurs télécom français dépassent le milliard d'euros pour leurs seuls investissements publicitaires.

Source : Les Echos