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Article dans libé

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SL
« Il n'a de libre que le nom »

<http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/191329.FR.php>

Il y a un argument intéressant sur les raison du positionnement des
gros (hors Microsoft) sur le créneau du libre : le fait qu'ils se
positionnent sur les services, outre l'argument toujours ressassé que
c'est pour faire suer Microsoft.

Je suis également assez d'accord avec :

Il serait naïf que les administrations pensent qu'elles acquièrent
une indépendance à l'égard des éditeurs de logiciels alors
qu'elles sont bien plus dépendantes des sociétés de services.

Une fois qu'un fournisseur de services aura entièrement organisé avec
ses outils maisons les ressources informatiques d'une administration,
la dépendance pourrait bien ne pas être beaucoup moins problématique
que la dépendance à l'égard d'un éditeur quand on utilise un logiciel
propriétaire.

Sinon dommage qu'il y ait des citations sans référence.

10 réponses

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Khanh-Dang
SL wrote:
Il est incongru de se demander lequel de ces deux types
d'entreprises donne plus d'indépendance, puisque le logiciel libre
_permet_ de s'en passer totalement.


Ah bon ??? Comment pensez-vous que le logiciel libre peut être utilisé
à grande échelle sans une solide armée d'intermédiaires pour faire la
maintenance et le service ? IBM, Novell, Red Hat, vous croyez qu'ils
bossent pour le plaisir ???


Je me suis permis de mettre en emphase le mot « permet » pour insister
sur le fait que le plus important est la possibilité d'indépendance.
On ne le rappellera jamais assez, mais le logiciel libre, c'est comme
le logiciel propriétaire, _sauf que c'est libre_.


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Emmanuel Florac
Le Sat, 08 Jul 2006 01:06:18 +0200, SL a écrit :


On peut commencer à discuter sur des faits. *39 millions d'euros de
contrat de maintenance*. Lire l'article. Dans la poche d'IBM et Unilog.


Et alors? Compare avec les contrats de licence et de maintenance d'un
ensemble de même taille basé sur du proprio (Oracle, LotusNotes et
compagnie) et tu auras exactement le même genre de chiffres. Les coûts
d'administration des logiciels propriétaires sont plus élevés; il faut
tracer les licences, par exemple, ce qui est souvent un vrai casse-tête.

--
Writing about music is like dancing about architecture.
Frank Zappa

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Jérémy JUST
Le Thu, 06 Jul 2006 23:59:14 +0200,

il y a un choix entre deux types de dépendances : celle à l'égard
d'un éditeur, qui fourni un logiciel finalisé, ou celle à l'égard
d'un packageur/mainteneur, qui finalise quelque chose d'open source.


OK, il y a de toutes façons toujours dépendance avec un fournisseur.

Supposons maintenant que l'éditeur du produit (propriétaire ou
opensource) se fasse acheter par le concurrent (c'est fréquent dans le
domaine), et que ce concurrent décide de faire disparaître le produit
(en glanant quelques bonnes idées au passage). Qu'advient-il dans le
cas du logiciel propriétaire? Et dans le cas de l'opensource?
Au final, lequel aura le moins mis le client dans l'embarras?


C'est une opinion de l'auteur que les logiciels propriétaires
entrainent moins de besoins en services pour les maintenir. Et j'ai
tendance à être du même avis.


Tu parles de quelle gamme de logiciels? De vrais logiciels utilisés
par les entreprises, comme SAP, Oracle, HR Access?
Dans ce cas, les services et la formation coûtent de toutes façons
considérablement plus cher que le produit lui-même. Il n'est même pas
rare que l'éditeur fasse cadeau du produit, puisqu'il sait que le
client devra lui acheter des dizaines de milliers d'heures de
prestations et de formation.

Dans ce cas, le libre et le propriétaire coûtent le même prix. Sauf
que dans le cas du libre, plusieurs prestataires sont capables de
fournir les services, ce qui permet une (saine?) concurrence.
Dans le cas du propriétaire, l'éditeur est seul à maîtriser son
produit. S'il n'est pas à la hauteur pour les services, le client n'a
d'autre solution que de changer intégralement de produit, ce qui coûte
beaucoup plus cher que de simplement changer de prestataire.


On ne peut pas dire que le logiciel libre soit animé de la même
volonté de tout simplifier, n'est-ce pas ?


Donne des exemples concrets, STP.
Tu veux comparer Oracle à PostgreSQL, par exemple?


Ce qui est marrant c'est que l'idée que le logiciel libre est viable
économiquement parce qu'on peut commercialiser le service après vente
est précisément le grand argument du libre !


Dans l'expression « service après-vente », il ne faut pas entendre
« réparation en cas de panne » comme dans le cas de l'électro-ménager,
mais « mise en oeuvre ».
Donne-nous des exemples de logiciels propriétaires professionnels qui
n'ont pas besoin de services alors que leurs pendants libres en ont
besoin.


--
Jérémy JUST

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Jérémy JUST
Le Sat, 08 Jul 2006 09:30:24 +0200,

Non, car un système propriétaire est par nature relativement fermé,
donc les modifications qu'on peut lui apporter sont assez minimes. On
peut rajouter des couches tels que des logiciels de maintenance ou de
gestion, mais la base reste la même, et les ajouts peuvent être
facilement retirés pour retrouver le système d'origine.


Et après? Quel avantage ça a de retrouver le système d'origine?
Quand une machine est bien gérée, dans le monde professionnel, on n'y
met que ce qui est utile, donc retrouver le système d'origine n'apporte
pas grand chose (si ce n'est que la machine aura probablement perdu
sa fonction).


Et tu dis qu'un système propriétaire ne peut subir que des
modifications minimes, mais moi, ce n'est pas ce que je constate.

Tiens, par exemple, j'ai vu récemment dans un labo un poste sous MS
Windows 3.11, pour piloter un robot.
Problème: aussi fermé soit-il, Windows a subi tellement de
modifications depuis la version 3.11 que le logiciel (propriétaire)
associé au robot ne peut plus tourner sous les versions actuelles.
Montre-moi comment tu retires facilement toutes les modifications
effectuées par Microsoft.

Si un nouveau robot devait être installé actuellement, comment
pourrait-on le piloter, sachant que Microsoft refuse de vendre des
licences de Windows 3.11?

Avec un OS et un logiciel libre, on aurait différentes possibilités:
- installer une version d'OS compatible avec le logiciel (il n'y
aurait pas de problème de licence),
- modifier une version actuelle de l'OS pour que le logiciel tourne
dessus,
- modifier le logiciel pour qu'il tourne sur une version actuelle de
l'OS


Et bien moi je le vis actuellement: je gère conjointement avec un
collègue un petit parc de serveurs Linux. Ces serveurs tournent sous
Fahrenheit Linux, distribution bien connue de mon collègue puisqu'il
l'a créée à partir de LFS, en la personnalisant au maximum. Et bien
je m'arrache les cheveux sur sa distribution, puisque que rien ne
s'approche de ce que je connais


Aucun logiciel, même propriétaire, n'empêchera personne de travailler
comme un sagouin.

Il a créé sa distribution à partir de LFS, c'est une démarche
délibérée (et peut-être justifiée, je n'en sais rien). Il aurait tout
aussi bien pu customiser un Windows. La base de connaissance de
Microsoft regorge d'informations pour modifier le comportement de
Windows par la base de registres, par la modification de scripts
d'initialisation, par de sombres renommages de fichiers... Je ne parle
même pas de tous les outils en VBscript qui peut modifier profondément
tout le système.


Avec un système proprio (= non modifiable en profondeur), la question
ne se poserait pas.


Donc les avantages que tu vois à un OS propriétaire, c'est:
- la perte de liberté de l'admin (« quand c'est impossible, on fait
pas »),
- la complexité d'administration (« quand c'est difficile, on fait
moins »).

Est-ce qu'il ne vaut pas mieux définir clairement une politique
d'administration?
Il peut arriver qu'on ait réellement besoin d'une distrib type
« Fahrenheit Linux » pour des applications particulières. Va donc
adapter un OS propriétaire pour le faire tourner sur un matériel que tu
auras développé...


--
Jérémy JUST

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Emmanuel Florac
Le Sat, 08 Jul 2006 13:57:40 +0200, Jérémy JUST a écrit :

Donne des exemples concrets, STP.
Tu veux comparer Oracle à PostgreSQL, par exemple?


Oui mais là tu es dur avec lui, c'est le contre-exemple parfait :
postgres est léger, performant, très facile à installer; Oracle est un
tas de boue qui donne l'impression de n'avoir pour but que de soutenir
d'innombrables emplois de DBA, qui à leur tour feront pression sur leur
boîte pour qu'elle continue à investir dans les produits Oracle.

--
Quidquid latine dictum sit, altum sonatur

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Emmanuel Florac
Le Sat, 08 Jul 2006 14:29:19 +0200, Jérémy JUST a écrit :

Il a créé sa distribution à partir de LFS, c'est une démarche
délibérée (et peut-être justifiée, je n'en sais rien). Il aurait
tout aussi bien pu customiser un Windows. La base de connaissance de
Microsoft regorge d'informations pour modifier le comportement de
Windows par la base de registres, par la modification de scripts
d'initialisation, par de sombres renommages de fichiers... Je ne parle
même pas de tous les outils en VBscript qui peut modifier profondément
tout le système.


Il suffit même d'installer un bon bureau alternatif ( il y en a un qui
s'appelle je-ne-sais-quoi-step), de remplacer l'explorateur par un truc
qui n'y ressemble guère (ça existe aussi, des trucs genre 2xplorer) et
le moindre gugusse habitué à windows est plus bloqué que devant un Mac.



Donc les avantages que tu vois à un OS propriétaire, c'est:
- la perte de liberté de l'admin (« quand c'est impossible, on fait
pas »),


Ça n'est avantageux que quand l'admin est un BOFH :)

- la complexité d'administration (« quand c'est difficile, on fait
moins »).


Il a oublié la création d'emplois : un seul type même peu compétent
peut gérer 300 postes unix/linux, alors qu'il en faudrait au moins une
dizaine avec du windows.

--
Le travail est la malédiction des classes qui boivent.
O. Wilde.

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SL
Le Sat, 08 Jul 2006 01:06:18 +0200, SL a écrit :

On peut commencer à discuter sur des faits. *39 millions d'euros de
contrat de maintenance*. Lire l'article. Dans la poche d'IBM et
Unilog.


Et alors? Compare avec les contrats de licence et de maintenance
d'un ensemble de même taille basé sur du proprio (Oracle, LotusNotes
et compagnie) et tu auras exactement le même genre de chiffres. Les
coûts d'administration des logiciels propriétaires sont plus élevés;
il faut tracer les licences, par exemple, ce qui est souvent un vrai
casse-tête.


Je ne parle pas d'une différence de coût avec le propriétaire (que de
toute façon je ne connais pas), je parle de la forme économique que
prend l'utilisation du libre à grande échelle (dans un autre cadre que
celui de "l'utilisateur final", l'amateur éclairé, dont les choix
personnels à mon avis ont une influence très faible sur le cours des
choses), et des acteurs économiques qui en tirent des revenus.


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Laurent
Emmanuel Florac wrote:

Donne des exemples concrets, STP.
Tu veux comparer Oracle à PostgreSQL, par exemple?


Oui mais là tu es dur avec lui, c'est le contre-exemple parfait :
postgres est léger, performant, très facile à installer; Oracle est un
tas de boue qui donne l'impression de n'avoir pour but que de soutenir
d'innombrables emplois de DBA, qui à leur tour feront pression sur leur
boîte pour qu'elle continue à investir dans les produits Oracle.



Plus clair que ça on ne peut pas, tu as aussi vu ça en entreprise toi.
Chez nous c'est un peu pareil, la base Oracle va sauter pour du.... hem
hem... microsost SQL Server. Je n'ai pas mon mot à dire à ce propos,
bien que je sois un peu le correspondant LL de ma boîte. M'enfin tant
pis, je ne suis pas DBA, ça ne me concerne que très peu.

--
Laurent


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SL

Et tu dis qu'un système propriétaire ne peut subir que des
modifications minimes, mais moi, ce n'est pas ce que je constate.

Tiens, par exemple, j'ai vu récemment dans un labo un poste sous MS
Windows 3.11, pour piloter un robot.
Problème: aussi fermé soit-il, Windows a subi tellement de
modifications depuis la version 3.11 que le logiciel (propriétaire)
associé au robot ne peut plus tourner sous les versions actuelles.
Montre-moi comment tu retires facilement toutes les modifications
effectuées par Microsoft.


Ce sont _toujours_ les mêmes exemples sur la grand mère, le voisin de
palier, ou le collègue de labo, et les mêmes extrapolations à partir
de cas triviaux. La discussion portait sur tout autre chose, à savoir,
il me semble, les conséquences de ce projet dans le contexte du
marché, qui le récupère. Par exemple : la liberté au sens du logiciel
libre ne peut être garantie qu'au niveau des individus. C'est la
liberté de l'ultralibéral, et son parangon est un gus dans un bureau
qui enrage de devoir subir le driver d'imprimante de tel gros
trust. Outre que ça me hérisse le poil comme idéal de liberté, elle
court de gros risques d'offrir des protections extrêmement faibles
contre les logiques du marché, contre les logiques collectives des
institutions, etc. Le niveau du collectif dans le libre c'est le
"collectif auto-organisé" comme l'appellent les sociologues, la
connexion entre individus sans institutionnalisation, avec des règles
extrêmement procédurières mais complètement autonomes, fermée sur
elle-même, utopique, antijuridique (ce qui n'est pas la même chose que
anti-formaliste ou anti-procédurier), etc.

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Laurent
Emmanuel Florac wrote:

Il a créé sa distribution à partir de LFS, c'est une démarche
délibérée (et peut-être justifiée, je n'en sais rien). Il aurait
tout aussi bien pu customiser un Windows. La base de connaissance de
Microsoft regorge d'informations pour modifier le comportement de
Windows par la base de registres, par la modification de scripts
d'initialisation, par de sombres renommages de fichiers... Je ne parle
même pas de tous les outils en VBscript qui peut modifier profondément
tout le système.


Il suffit même d'installer un bon bureau alternatif ( il y en a un qui
s'appelle je-ne-sais-quoi-step), de remplacer l'explorateur par un truc
qui n'y ressemble guère (ça existe aussi, des trucs genre 2xplorer) et
le moindre gugusse habitué à windows est plus bloqué que devant un Mac.



Donc les avantages que tu vois à un OS propriétaire, c'est:
- la perte de liberté de l'admin (« quand c'est impossible, on fait
pas »),


Ça n'est avantageux que quand l'admin est un BOFH :)

- la complexité d'administration (« quand c'est difficile, on fait
moins »).


Il a oublié la création d'emplois : un seul type même peu compétent
peut gérer 300 postes unix/linux, alors qu'il en faudrait au moins une
dizaine avec du windows.



Pas s'il utilise des logiciels libres. Depuis que j'ai déployé Ntop et
Nagios sur le réseau, je trace beaucoup plus rapidement les conneries
que font les inutilisateurs ou les corp admins (hé oui) sur le réseau,
et je peux donc rêgler le pb, parfois avant même que qqun ne le signale,
et ca change pas mal de chose : les inutilisateurs se rende moins compte
des problèmes, donc ils n'appellent pas, donc se persuade plus encore
qu'à l'informatique on ne branle rien, et donc quand ils se rendent
compte que ça merdouille un peu, ils me disent plus souvent que sa ne
marche jamais....

Faut vraiment être passionné pour faire ce boulot quand même.

--
Laurent


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