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SL
« Il n'a de libre que le nom »

<http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/191329.FR.php>

Il y a un argument intéressant sur les raison du positionnement des
gros (hors Microsoft) sur le créneau du libre : le fait qu'ils se
positionnent sur les services, outre l'argument toujours ressassé que
c'est pour faire suer Microsoft.

Je suis également assez d'accord avec :

Il serait naïf que les administrations pensent qu'elles acquièrent
une indépendance à l'égard des éditeurs de logiciels alors
qu'elles sont bien plus dépendantes des sociétés de services.

Une fois qu'un fournisseur de services aura entièrement organisé avec
ses outils maisons les ressources informatiques d'une administration,
la dépendance pourrait bien ne pas être beaucoup moins problématique
que la dépendance à l'égard d'un éditeur quand on utilise un logiciel
propriétaire.

Sinon dommage qu'il y ait des citations sans référence.

10 réponses

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SL
On Fri, 7 Jul 2006, Michel Talon wrote:

Laurent wrote:

Alors ces administrations n'ont qu'à embaucher de vrais informaticiens
qui déploieront des solutions libres pérennes et reconnues comme il y
en a tant, et se chargerons des développement internes nécessaires,
et ça leur couterait certainement moins cher.



Ce que tu dis est une illusion. Si l'administration pouvait engager
un informaticien pour disons 5 ans, pour qu'il développe une
application, elle le ferait. Le problème est toujours le même, les
postes sont jusqu'à la retraîte, qu'est-ce que tu vas lui donner à
faire au bonhomme, aprés? l'expérience des informaticiens engagés
dans la fonction publique est rarement concluante, d'où l'idée de
faire appel à des prestataires extérieurs, même si ça coute au
premier abord beaucoup plus cher. La dépense n'a qu'un temps
limité.


Hum... Je connais plusieurs informaticiens qui sont sous des espèces
de "contrats à durée déterminée de 5 ans renouvelables à l'infini",
et qui resignent donc tous les cinq ans avec l'Etat. Entre autres
pour éviter de créer un poste qu'on ne peut plus dissoudre
facilement une fois l'employé parti à la retraite.


Ca me paraît quand même hautement spéculatif que des dépenses
d'équipement aussi lourdes qu'un basculement vers une solution open
source se fasse en embauchant une armée d'informaticiens maison et non
en recourant à un prestataire spécialisé qui permettra de contrôler
les coûts et les risques.

De toute façon la question n'est pas là : le logiciel libre est
construit sur du sable, parce que son statut juridique n'est pas clair
et sa traduction dans la logique du marché encore moins, conséquence
d'ailleurs de s'être construit par opposition totale à cette logique,
en essayant de retourner ses propres armes contre lui. Bien malin qui
peut dire quels seront les acteurs professionnels qui en tireront les
bénéfices.

Ce qui serait assez pathétique c'est que l'idéal champêtre d'une
matière première logicielle gratuite et d'un financement des
développeurs par la vente de leur savoir faire sur ce logiciel gratuit
se réalise, le capitalisme sachant excellement s'adapter à et tirer
les bénéfices de ce genre de situation, mais que ce ne soit pas les
développeurs indépendants, sur le modèle d'un marché de proximité
idyllique et d'une relation directe entre l'informaticien et son
utilisateur, qui tirent les marronts du feu, mais de gros machin genre
Novell ou IBM, qui sauront se constituer en acteurs et recréeront une
situation monopolistique au niveau du service. Dans cette perspective,
les extrêmistes du libre auront été les habituels idiots utiles.



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manuel viet
In article , SL wrote:

Ce qui serait assez pathétique c'est que l'idéal champêtre d'une
matière première logicielle gratuite et d'un financement des
développeurs par la vente de leur savoir faire sur ce logiciel gratuit
se réalise, le capitalisme sachant excellement s'adapter à et tirer
les bénéfices de ce genre de situation, mais que ce ne soit pas les
développeurs indépendants, sur le modèle d'un marché de proximité
idyllique et d'une relation directe entre l'informaticien et son
utilisateur, qui tirent les marronts du feu, mais de gros machin genre
Novell ou IBM, qui sauront se constituer en acteurs et recréeront une
situation monopolistique au niveau du service. Dans cette perspective,
les extrêmistes du libre auront été les habituels idiots utiles.


Au contraire, ça serait dans ce cas individuellement très utile,
même si économiquement marginal, parce que c'est l'utilisateur
final qui est la raison d'être du logiciel libre, pas l'informaticien
intermédiaire. Tant que l'utilisateur final conserve toutes ses
libertés, y compris celle de se passer d'une assistance optionnelle,
le libre atteint son objectif.

--
Manuel Viet * mailto:

Parce qu'un clavier d'ordinateur a au moins cent touches différentes,
adhérez à http://sms.informatiquefrance.com/

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SL
In article , SL wrote:

Ce qui serait assez pathétique c'est que l'idéal champêtre d'une
matière première logicielle gratuite et d'un financement des
développeurs par la vente de leur savoir faire sur ce logiciel
gratuit se réalise, le capitalisme sachant excellement s'adapter à
et tirer les bénéfices de ce genre de situation, mais que ce ne
soit pas les développeurs indépendants, sur le modèle d'un marché
de proximité idyllique et d'une relation directe entre
l'informaticien et son utilisateur, qui tirent les marronts du feu,
mais de gros machin genre Novell ou IBM, qui sauront se constituer
en acteurs et recréeront une situation monopolistique au niveau du
service. Dans cette perspective, les extrêmistes du libre auront
été les habituels idiots utiles.


Au contraire, ça serait dans ce cas individuellement très utile,
même si économiquement marginal, parce que c'est l'utilisateur final
qui est la raison d'être du logiciel libre, pas l'informaticien
intermédiaire. Tant que l'utilisateur final conserve toutes ses
libertés, y compris celle de se passer d'une assistance optionnelle,
le libre atteint son objectif.


Enfin le côté "optionnel" de l'assistance devient complètement
théorique quand on dépend à grande échelle d'une distribution faite
par un tel ou un tel, avec moult implant non-libres et solutions
propres à cette distribution, sans parler des contrats qu'ils vont
imaginer. L'"utilisateur", là, c'est une administration entière : ça
change aussi la donne. Dans le logiciel libre il n'y a que des
individus.


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David MAREC
D'après Jerome Lambert:

Parce que rien n'empêche de créer la distribution "Jerome Linux",
suffisamment éloignée des standards en vigueur pour que je sois le seul
à pouvoir l'administrer efficacement, ou à tout le moins rendre très
compliquée sa reprise en main par un autre prestataire.


Vous pouvez tout aussi faire la même chose avec un système propriétaire,
non ?

Imaginez, je prend un exemple totalement au hasard, qu'un gars qu'il ne faut
pas nommer mettre du P..K partout avec des couches de P..K Universe au
dessus administré par des scripts en P..K Basic !?

De ce fait, on serait plus dépendant de moi que si j'avais utilisé
Windows,


Je ne vois toujours pas ce qui vous permet de l'affirmer.
Quelque soit la solution mise en place par un prestataire, il devient très
difficile de s'en séparer par la suite. Le prestataire fera d'ailleurs tout
ce qu'il peut dans ce sens et bon nombre choisissent des solutions
Microsoft ...

qui est suffisamment "standardisé" que pour être repris
facilement en main par un autre prestataire.


Je ne vois pas en quoi le fait que le système d'origine soit «open source»
favorise cette situation.

--
www.dmarec.homeunix.net

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Fabien Millioz
La "standardisation" et la pérennité, ça n'existe pas que dans le
propriétaire.


La longueur d'un mètre est un concept propriétaire ?
Damned, certains utilisent le pied comme unité de mesure, y'a pas de
standard.

--
- On devrait dépenser cet argent à quelque chose dont toute la ville serait
fière.
- Comme un panneau, où y'aurait « interdit aux grosses » ?
Marge et Homer Simpson dans Les Simpson, saison 4, épisode 12.

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Emmanuel Florac
Le Thu, 06 Jul 2006 23:59:14 +0200, SL a écrit :


C'est une opinion de l'auteur que les logiciels propriétaires entrainent
moins de besoins en services pour les maintenir. Et j'ai tendance à être
du même avis.


En ce qui concerne les applications métiers et les logiciels à façon,
c'est une totale absurdité. Or ces logiciels représentent 90% des lignes
de code écrite dans le monde, et tout particulièrement à destination
des administrations et des grandes entreprises.

On ne peut pas dire que le logiciel libre soit animé de la
même volonté de tout simplifier, n'est-ce pas ?


Quelle volonté de simplifier quoi ?

--
Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo, quando

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Emmanuel Florac
Le Fri, 07 Jul 2006 10:34:00 +0200, Miguel Moquillon a écrit :

En gros, AMHA, c'est un faux problème.


Et tu oublies aussi de mentionner que dans un marché totalement
monopoplistique dominé exclusivement par Microsoft, la seule possibilité
d'exister pour des entreprises européennes c'est de jouer sur un autre
terrain, à savoir le libre. Le reste c'est du roman-photo.

--
Mais monsieur, voudriez-vous que je me l'écorchasse?
Barbey d'Aurevilly.

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SL
Le Thu, 06 Jul 2006 23:59:14 +0200, SL a écrit :

C'est une opinion de l'auteur que les logiciels propriétaires
entrainent moins de besoins en services pour les maintenir. Et j'ai
tendance à être du même avis.


En ce qui concerne les applications métiers et les logiciels à
façon, c'est une totale absurdité. Or ces logiciels représentent 90%
des lignes de code écrite dans le monde, et tout particulièrement à
destination des administrations et des grandes entreprises.


On peut commencer à discuter sur des faits. *39 millions d'euros de
contrat de maintenance*. Lire l'article. Dans la poche d'IBM et
Unilog.


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manuel viet
In article , SL wrote:

Au contraire, ça serait dans ce cas individuellement très utile,

même si économiquement marginal, parce que c'est l'utilisateur final
qui est la raison d'être du logiciel libre, pas l'informaticien
intermédiaire. Tant que l'utilisateur final conserve toutes ses
libertés, y compris celle de se passer d'une assistance optionnelle,
le libre atteint son objectif.


Enfin le côté "optionnel" de l'assistance devient complètement
théorique quand on dépend à grande échelle d'une distribution faite
par un tel ou un tel, avec moult implant non-libres et solutions
propres à cette distribution, sans parler des contrats qu'ils vont
imaginer. L'"utilisateur", là, c'est une administration entière : ça
change aussi la donne. Dans le logiciel libre il n'y a que des
individus.


Jusqu'à présent, toutes les distribs qui ont voulu forcer l'utilisation
de choses non-libres se sont plantées. Seules celles qui ont rendu à
la collectivité leurs innovations subsistent. La collectivité des
utilisateurs agit comme une véritable société, et pour l'instant, ça
ne fonctionne pas trop mal. La plupart des arcanes des logiciels libres
sont plus ou moins bien documentées, mais il suffit de savoir lire et
d'avoir un peu d'intuition pour être capable de faire soi-même une
documentation et l'utiliser. Que le service se développe à côté est
une autre chose, parce qu'il peut être économiquement fondé de se
décharger d'un métier extérieur à son activité, mais si un impératif
nouveau se fait jour, la possibilité de reprendre la main existe, et
c'est déjà énorme. Que cette faculté soit octroyée de manière
inaliénable à tous, c'est ce qui compte, même si elle est inutilisée
la plupart du temps.

--
Manuel Viet * mailto:

Parce qu'un clavier d'ordinateur a au moins cent touches différentes,
adhérez à http://sms.informatiquefrance.com/



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Jerome Lambert
D'après Jerome Lambert:

Parce que rien n'empêche de créer la distribution "Jerome Linux",
suffisamment éloignée des standards en vigueur pour que je sois le seul
à pouvoir l'administrer efficacement, ou à tout le moins rendre très
compliquée sa reprise en main par un autre prestataire.


Vous pouvez tout aussi faire la même chose avec un système propriétaire,
non ?


Non, car un système propriétaire est par nature relativement fermé, donc
les modifications qu'on peut lui apporter sont assez minimes. On peut
rajouter des couches tels que des logiciels de maintenance ou de
gestion, mais la base reste la même, et les ajouts peuvent être
facilement retirés pour retrouver le système d'origine.

(...)
De ce fait, on serait plus dépendant de moi que si j'avais utilisé
Windows,


Je ne vois toujours pas ce qui vous permet de l'affirmer.
Quelque soit la solution mise en place par un prestataire, il devient très
difficile de s'en séparer par la suite. Le prestataire fera d'ailleurs tout
ce qu'il peut dans ce sens et bon nombre choisissent des solutions
Microsoft ...

qui est suffisamment "standardisé" que pour être repris
facilement en main par un autre prestataire.


Je ne vois pas en quoi le fait que le système d'origine soit «open source»
favorise cette situation.


Et bien moi je le vis actuellement: je gère conjointement avec un
collègue un petit parc de serveurs Linux. Ces serveurs tournent sous
Fahrenheit Linux, distribution bien connue de mon collègue puisqu'il l'a
créée à partir de LFS, en la personnalisant au maximum. Et bien je
m'arrache les cheveux sur sa distribution, puisque que rien ne
s'approche de ce que je connais (Debian et RH/Fedora essentiellement).
Avec un système proprio (= non modifiable en profondeur), la question ne
se poserait pas.