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citation

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Octave
Je ne crois pas avoir vu ce forum servir de notation pour quelques
citations sur la photo.
Je vais essayer de le faire sur quelques jours pour le livre "La
photographie" d'André Rouillé (folio essais 2005), que je viens de
relire en notant ces citations.

La première:

"On précisera à cet égard que la mal nommée "photographie numérique"
n'est en aucun cas une déclinaison numérique de la photographie. Une
rupture radicale les sépare: leur différence n'est pas de degré mais de
nature."



--
www.octav.fr

10 réponses

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René
"KMS" a écrit dans le message de groupe de discussion :
jansjg$kj2$


"On précisera à cet égard que la mal nommée "photographie numérique"
n'est en aucun cas une déclinaison numérique de la photographie. Une
rupture radicale les sépare: leur différence n'est pas de degré mais de
nature."



Ah bon ?

La photographie est la technique qui permet de créer des images par
l'action de la lumière. Que je sache, c'est le cas de la photo numérique.



Tssuu Tssuu ! Pas si vite! Pas de conclusion à l'emporte pièce.

Je vais utiliser 3 citations prises sur internet. Qu'on me pardonne ce
manque de rigueur.

La première tirée de
http://octavesanspoux.jimdo.com/la-photographie-%C3%A0-nivelles-au-19e-et-au-d%C3%A9but-du-20e-s/le-mot-photographie/

"C'est le 21 janvier 1834 que R. Florence emploie le mot photographie dans
ses Carnets à propos d'une technique de représentation du réel et de
reproduction d'images à l'aide des réactions chimique à la lumière et de
moyens d'optique. Cependant, les historiens de la photographie se réfèrent
habituellement à la date du 3 juillet 1839, jour où Louis Daguerre
introduisit le mot dans un rapport à la Chambre des députés. On le
considère alors comme la traduction de l'anglais photography, créé en 1836
par John William Herschel, en Angleterre, mais on vient de voir qu'il était
antérieur en français. Ces dates rendent compte des étapes de la technique
photographique jusqu'à l'avènement du daguerréotype"

À laquelle j'ajoute, venant de http://fr.wikipedia.org/wiki/Photographie

"Ainsi, la date conventionnelle de l'invention de la photographie est 1839,
c'est la date de la présentation par Arago à l'Académie des sciences de
l'« invention » de Daguerre, le daguerréotype."

Je rappelle ici quelques notions sur le daguerréotype, encore tiré de Wiki,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Daguerréotype

"Le daguerréotype est un procédé uniquement positif ne permettant aucune
reproduction de l'image. Il est constitué d'une plaque, généralement en
cuivre, recouverte d'une couche d'argent. Cette plaque est sensibilisée à la
lumière en l'exposant à des vapeurs d'iode qui, en se combinant à l'argent,
produisent de l'iodure d'argent photosensible. Lorsqu'elle est exposée à la
lumière, la plaque enregistre une image invisible, dite « image latente ».
Le temps d'exposition est d'environ vingt à trente minutes, beaucoup moins
que les méthodes précédentes qui nécessitaient plusieurs heures
d'exposition."

J'en conclu que tout procédé différent ultérieur à la daguerréotype ne peut
être logiquement appelé photographie et qu'alors la photographie n'existe
plus depuis très longtemps.

Puis-je écrire C.Q.F.D. ?

Il serait temps que chacun reconsidère son emploi erronné du mot
photographie et fasse, comme les galeries qui n'exposent plus de simples
"photographies" mais des "épreuves chromogéniques". Voilà.

René
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vincent
On 26/11/2011 09:25, Fred wrote:
On 26/11/2011 08:29, vincent wrote:
avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo



Exactement comme la programmation par l'intermédiaire de cartes
perforées vs. environnement intégré visuel.



C'est amusant, j'avais aussi cette idée en tête :)

--
vincent.
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Octave
Le 26/11/2011 07:41, albert a écrit :


Du coté du photographe, il est où le changement ? Le capteur est
électronique et non plus chimique, et alors ? C'est comme de comparer
les montres à aiguille à remontée mécanique et les montres à quartz à
affichage digital. Tout ca donne l'heure.



Voilà, je pense que c'est un peu le même genre de réflexion, les deux
donnent l'heure, les deux font une photo. La manière d'y arriver est
totalement différente. Est-ce le médium finit par transparaître sur le
résultat (la photo), je le crois. Il n'est plus question de surface
brûlée par la lumière et révélée dans des bains, mais de mini-capteurs
réutilisables en permanence et à l'infini.



"La chambre claire" en tant que livre sur la photographie ne m'a jamais
trop interéssé car Barthes analysait la photographie du point de vue
social et à la découverte des nouveaux phénomènes de consommation.
Comment se place Rouillé ? A mon avis, c'est du même genre. Qu'en
penses-tu Octave ? Peux-tu faire une synthèse en quelques lignes des
développements de cette fameuse *citation* ?




Moi non plus, "La chambre claire" ne m'a pas fait découvrir une autre
vision. Il m'a déçu.
Rouillé se place comme historien polémiste, mais avant tout comme
historien. J'attends d'ailleurs avec impatience la ressortie de "La
Photographie en France: Textes et controverses, une anthologie,
1816-1871", un choix de textes écrits aux tous débuts de la photographie.

Pour ce qui est de la synthèse, j'ai écrit deux raisons qui font que je
ressens cette phrase comme pertinente, ici au-dessus, et en réponse à
KMS. Je n'ai pas l'intention de relire une troisième fois ce livre pour
trouver la justification de cette idée de la part de Rouillé. Je vais
plutôt continuer à écrire ici ce que j'y ai noté (la synthèse s'y trouve
peut-être). J'aime bien que cette idée (non pas différence de degré mais
de nature), qui est assez logique, soit dans l'air, en suspend. Ceux qui
veulent l'explication carrée de Rouillé devront lire ce livre, très
intéressant, qui démarre aux origines de la photographie, avec un
chapitrage qui met l'eau à la bouche.



--
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filh
albert wrote:

reBonjour,

Ah ! J'avais oublié l'essentiel. Est-ce que Rouillé parle du phénomène
totalement nouveau dans la photographique et qui est effectivement de nature
: celui de la manipulation de l'image. Le fait qu'une photographie n'est
plus obligatoirement le constat du réel. Aussi que cette manipulation est
maintenant à la portée de tous. Mais encore une fois, je pense que cette
différence de nature a des causes essentiellement quantitatives.

Du point de vue du photographe, la manipulation a toujours existé, et
d'une façon qui pouvait être très sophistiquée. Regardez les ciels rapportés
de Gustave Le Gray, et Meliès dans le cinéma. Génial ! Je trouve que depuis,
les progrès n'ont jamais été que quantitatifs. Et la démocratisation n'a
jamais été un facteur de qualité...



Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi :
- je ne crois pas que la photographie ne soit que le support plus ou
moins physique et son moyen de fabrication. Je pencherais plus
effectivement sur une vision globale, la photo c'est une technique et
ses usages. (Et tout est usage, quand une poule trouve un couteau... la
nature du couteau c'est objet non commestible... pas outil d'une grande
utilité pour manger). Et ses usages ce n'est pas une minorité de
photographes amateurs éclarés, ce n'est pas une poignée de reporters,
c'est des centaines de milions de photographes, des miliards ? Si tu
reprends l'image des salles remplies des clichés postés en 24h sur
flickr, oui c'est du quantitatif, mais d'un autre côté c'est aussi du
qualitatif. Quand quelques mliliers de personnes lisaient on était au
moyen age, quand l'imprimerie arrive, qu'est-ce qui change ? Le nombre
de livre, et que se passe-t-il ? La renaissance ! Le livre devient un
objet jetable (si si regarde).

Quand quelques personnes avaient accés à l'informatique, c'était une
joyeuse pratique d'universitaires, quand des milliards y ont accés, ça
change nos vie, là aussi entre mon labo des années 90 et aujourd'hui
rien n'a été vraiment inventé :)

La photo numérique devient une chose éphémère. Des nouvelles pratiques ?
Oui, effacer une photo, prendre 50 photos, oui avant ça se faisait,
c'était les pros qui le faisaient, visualiser la photo immédiatement,
oui ça change, avant aussi les pros le faisaient avec un polaroid. Mais
voilà maintenant tout le monde le fait. Le fait qu'une photo ne coûte
quasiment plus rien.

Le post traitement ? Parlons-en, oui, avant on pouvait faire des
truquages, plus ou moins réussis. Mais c'était une minorité. Maintenant
tout le monde peut truquer, alors qu'est-ce quei change ? Tout.
Prenons un exemple pour illustrer : quand je vais acheter un objet, je
laisse mon numéro de carte bleue. Il se trouve que grosso modo, on va
tomber sur un petit nombre d'arnaqueurs, mais que majoritairement cela
se passe bien. Si on inverse la proportion, alors je perds la confiance
dans ma carte bleue et dans ce moyen de payement. Et oui la perte de
confiance dans ce moyen de paiement en change la nature : de moyen
usueul sans encombre cela en devient une aventure risquée.

La relation de confiance que l'on peut avoir en une photo en change sa
nature.

Sur ce j'ai longtemps partagé la vision que tu proposes ici, mais j'ai
radicament changé il y a quelques temps... (sans que je me souvienne
pour quelle raison).

FiLH




--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
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filh
vincent wrote:

On 26/11/2011 09:25, Fred wrote:
> On 26/11/2011 08:29, vincent wrote:
>> avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo
>
> Exactement comme la programmation par l'intermédiaire de cartes
> perforées vs. environnement intégré visuel.

C'est amusant, j'avais aussi cette idée en tête :)



Ça a pourtant radicalement changé les choses :)
J'ai connu l'époque juste après les cartes perforées, et je dois dire
que me concentrer sur le fait de faire une faute de frappe ou pas
occupait une partie de mon cerveau... qui est maintenant libre, parce
que j'ai un environnement de travail qui me corrige la chose, et je
pense plus en terme de concepts de hauts niveaux. De même mon compilo
optimise mon code, mieux que je ne saurais le faire moi même.

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
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Charles Vassallo
Octave a écrit :

[...]
Pour ce qui est de la synthèse, j'ai écrit deux raisons qui font que je
ressens cette phrase comme pertinente, ici au-dessus, et en réponse à
KMS. Je n'ai pas l'intention de relire une troisième fois ce livre pour
trouver la justification de cette idée de la part de Rouillé. Je vais
plutôt continuer à écrire ici ce que j'y ai noté (la synthèse s'y trouve
peut-être). J'aime bien que cette idée (non pas différence de degré mais
de nature), qui est assez logique, soit dans l'air, en suspend. Ceux qui
veulent l'explication carrée de Rouillé devront lire ce livre, très
intéressant, qui démarre aux origines de la photographie, avec un
chapitrage qui met l'eau à la bouche.



Le livre de Rouillé n'est pas cher (livre de poche). Je conseille
fortement de le compléter par un autre petit ouvrage de Quentin Bajac
«La photographie, du daguerréotype au numérique», un peu plus cher
(20€), mais avec de vraies illustrations, et qui couvre bien mieux ces
dernières années et la «révolution numérique».

charles
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Fred
On 26/11/2011 09:26, René wrote:
Il serait temps que chacun reconsidère son emploi erronné du mot
photographie et fasse, comme les galeries qui n'exposent plus de simples
"photographies" mais des "épreuves chromogéniques"



http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Anthomyiidae_sp._1_%28aka%29.jpg ?
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vincent
On 26/11/2011 11:06, FiLH wrote:
vincent wrote:

On 26/11/2011 09:25, Fred wrote:
On 26/11/2011 08:29, vincent wrote:
avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo



Exactement comme la programmation par l'intermédiaire de cartes
perforées vs. environnement intégré visuel.



C'est amusant, j'avais aussi cette idée en tête :)



Ça a pourtant radicalement changé les choses :)
J'ai connu l'époque juste après les cartes perforées, et je dois dire
que me concentrer sur le fait de faire une faute de frappe ou pas
occupait une partie de mon cerveau... qui est maintenant libre, parce
que j'ai un environnement de travail qui me corrige la chose, et je
pense plus en terme de concepts de hauts niveaux. De même mon compilo
optimise mon code, mieux que je ne saurais le faire moi même.



Oui, mais là, tu continue à réfléchir avant de taper !


--
vincent.
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YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 25/11/11 23:16, Octave a écrit :

Est-ce que cette manière de faire n'est pas en train de changer l'image,
au final ?


Le rapport à l'image photo à changé. Elle est de consommation immédiate,
elle n'est plus imprimée pour être rangée dans un album, on la téléphone
pouf pouf...

Ne fait-on pas des photos différentes,

Curieusement, ce que j'ai observé année après années sur un gros site
comme deviantArt, ce fut d'abord un violent courant de nostalgie, avec
plein d'images au NB mou, vignettées avec l'aide de filtres, et des
textures craquelées poussièreuses...D'où ( dans ce contexte de dA)
cette image (le titre complet est changement de brosse à dent
reccommandé tous les trois mois)
http://cjoint.com/11nv/AKAk2BI0Jv9.htm
Faite pour exprimer une idée, en quelques minutes avec ce qui me tombait
sous la main, ma brosse qui partait à la poubelle, sa remplacante, un
coussin couvert de poils de chats pour la texture, et bien sûr l'apn qui
permet de passer très vite de l'idée à la réalisation.

Et puis un gros courant aussi de néoclassicisme, photos bien léchés,
bien exposées (dur de rater l'expo de nos jour) bien nettes, avec des
couleurs définies et un sujet défini.

Puis des noyaux genre clubs de pratiques particulières, utilisant les
singularités de l'argentique de nouveau, comme les appareils jouets, le
pola, la surimpression en envoyant la bobine à quelqu'un d'autre.
Dans ce contexte, le faux-pola photoshop, si facile ) faire, apparaît
comme un pied de nez autant qu'un hommage. D'autres pratiques aussi plus
numériques, comme le kaleïdoscope devenu un « meme ».
Je me demande si la prolifération de « meme » n'est pas une
particularité induite par le numérique, en fait.

Le flou -très marginalisé au départ- de mouvement et de map, creuse sa
place. Je ne sais pas si c'est lié au numérique mais je pense que oui,
car les flous numériques sont non seulement plus faciles à obtenir comme
on les veut, mais aussi plus gracieux que les flous argentiques (pour le
mouvement).

Ensuite, on ne photographie plus la même chose, c'est certain.

dans un but différent
?



C'est le partage immédiat -avec très peu de retard- plutôt que de fixer
une mémoire, peut-être. Evidemment ce n'est pas tranché comme ça au
rasoir, mais il me semble que c'est ce qui domine.

La diffusion change énormément avec le numérique, il n'y a qu'à voir
tous les sites de partages.
Le changement n'a pas été d'un coup, en changeant de médium. Le
numérique a pris la place de l'argentique petit à petit. le temps passe
différemment en argentique et en numérique, le temps entre la prise de
vue et la vision de l'image pour le photographe, le temps pour montrer
est quasi instantané avec le portable.



La possibilité pour chacun d'écrire l'image autant que de la lire, c'est
peut-être comparable à l'écriture pour tous. Sauf qu'en général , on
apprend à lire avant d'apprendre à écrire, et là, d'un coup c'est
l'inverse : des tas d'images sont écrites, mais le langage de l'image
(au delà des codes classiques, dont la majorité se moque totalement)
n'est pas forcément déchiffré. C'est assez étrange.

Noëlle Adam
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Stephane Legras-Decussy
Le 26/11/2011 08:29, vincent a écrit :

Il y a au moins un gros changement:
avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo




bof, dans les 80's, avec le moteur, tu cramais une 36 poses
en quelques secondes. Le photographe un peu aisé shootait
n'importe quoi.

et aujourd'hui, perso je réflechi avant de shooter en num par flemme
du tri à la maison... rien de pire que se taper 500 photos nazes
sur l'ordi.
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