Je ne crois pas avoir vu ce forum servir de notation pour quelques
citations sur la photo.
Je vais essayer de le faire sur quelques jours pour le livre "La
photographie" d'André Rouillé (folio essais 2005), que je viens de
relire en notant ces citations.
La première:
"On précisera à cet égard que la mal nommée "photographie numérique"
n'est en aucun cas une déclinaison numérique de la photographie. Une
rupture radicale les sépare: leur différence n'est pas de degré mais de
nature."
De même mon compilo optimise mon code, mieux que je ne saurais le faire moi même.
jusqu'à un certain point... clairement gcc est meilleur que n'importe quel programmeur assembleur mais si on abstracte trop on se retrouve avec des merdes comme .NET ...
Le 26/11/2011 11:06, FiLH a écrit :
De même mon compilo
optimise mon code, mieux que je ne saurais le faire moi même.
jusqu'à un certain point... clairement gcc est meilleur
que n'importe quel programmeur assembleur mais si on abstracte trop
on se retrouve avec des merdes comme .NET ...
De même mon compilo optimise mon code, mieux que je ne saurais le faire moi même.
jusqu'à un certain point... clairement gcc est meilleur que n'importe quel programmeur assembleur mais si on abstracte trop on se retrouve avec des merdes comme .NET ...
YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/11/11 08:29, vincent a écrit :
Il y a au moins un gros changement: avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo
Je pense qu'il vaut mieux réflechir la veille, ou la semaine d'avant, ou le reste de son temps mais pas au moment où on devrait prendre la photo et a être comme un con a se demander est-ce que ça va me coûter 1 € de dev, ou bien est-ce que j'ai encore un film dans mon sac, parce que pfffffut la lumière, l'oiseau, le sourire, le sentiment, la vue du train, l'instant quoi, la petite magie, partie, envolée.
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi -qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Noëlle Adam
Le 26/11/11 08:29, vincent a écrit :
Il y a au moins un gros changement:
avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo
Je pense qu'il vaut mieux réflechir la veille, ou la semaine d'avant, ou
le reste de son temps mais pas au moment où on devrait prendre la photo
et a être comme un con a se demander est-ce que ça va me coûter 1 € de
dev, ou bien est-ce que j'ai encore un film dans mon sac, parce que
pfffffut la lumière, l'oiseau, le sourire, le sentiment, la vue du
train, l'instant quoi, la petite magie, partie, envolée.
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo
instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le
monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi
-qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche
le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Il y a au moins un gros changement: avant, on réfléchissait un peu plus avant de prendre sa photo
Je pense qu'il vaut mieux réflechir la veille, ou la semaine d'avant, ou le reste de son temps mais pas au moment où on devrait prendre la photo et a être comme un con a se demander est-ce que ça va me coûter 1 € de dev, ou bien est-ce que j'ai encore un film dans mon sac, parce que pfffffut la lumière, l'oiseau, le sourire, le sentiment, la vue du train, l'instant quoi, la petite magie, partie, envolée.
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi -qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Noëlle Adam
Stephane Legras-Decussy
Le 26/11/2011 10:07, Octave a écrit :
Voilà, je pense que c'est un peu le même genre de réflexion, les deux donnent l'heure, les deux font une photo. La manière d'y arriver est totalement différente. Est-ce le médium finit par transparaître sur le résultat (la photo), je le crois. Il n'est plus question de surface brûlée par la lumière et révélée dans des bains, mais de mini-capteurs réutilisables en permanence et à l'infini.
beuh...
entre une diapo et un tirage au blanc d'oeuf c'est totalement différent... est-ce qu'on a tenu ce genre de discours à l'époque ?
je crois surtout que le numérique déclenche pas mal de branlette intello...
Le 26/11/2011 10:07, Octave a écrit :
Voilà, je pense que c'est un peu le même genre de réflexion, les deux
donnent l'heure, les deux font une photo. La manière d'y arriver est
totalement différente. Est-ce le médium finit par transparaître sur le
résultat (la photo), je le crois. Il n'est plus question de surface
brûlée par la lumière et révélée dans des bains, mais de mini-capteurs
réutilisables en permanence et à l'infini.
beuh...
entre une diapo et un tirage au blanc d'oeuf c'est
totalement différent... est-ce qu'on a tenu ce genre de discours
à l'époque ?
je crois surtout que le numérique déclenche pas mal de
branlette intello...
Voilà, je pense que c'est un peu le même genre de réflexion, les deux donnent l'heure, les deux font une photo. La manière d'y arriver est totalement différente. Est-ce le médium finit par transparaître sur le résultat (la photo), je le crois. Il n'est plus question de surface brûlée par la lumière et révélée dans des bains, mais de mini-capteurs réutilisables en permanence et à l'infini.
beuh...
entre une diapo et un tirage au blanc d'oeuf c'est totalement différent... est-ce qu'on a tenu ce genre de discours à l'époque ?
je crois surtout que le numérique déclenche pas mal de branlette intello...
vincent
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi -qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Je me suis donc mal fait comprendre, car c'est aussi ce que j'aime comme photo.
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant qu'il y en aura bien une bonne dedans.
J'aime bien "l'instant décisif" et Cartier-Bresson aussi, d'ailleurs
-- vincent.
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo
instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le
monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi
-qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche
le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Je me suis donc mal fait comprendre, car c'est aussi ce que j'aime comme
photo.
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant
qu'il y en aura bien une bonne dedans.
J'aime bien "l'instant décisif" et Cartier-Bresson aussi, d'ailleurs
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
En fait ce que tu viens de dire est un plaidoyer contre la photo instantanée, celle qui vient de la coïncidence de l'esprit avec le monde...Certes ce n'est pas la seule photo qui existe, mais pour moi -qui y atteint rarement- c'est celle qui me plait le plus, qui me touche le plus profondément, la plus poétique. Le hai-ku visuel.
Je me suis donc mal fait comprendre, car c'est aussi ce que j'aime comme photo.
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant qu'il y en aura bien une bonne dedans.
J'aime bien "l'instant décisif" et Cartier-Bresson aussi, d'ailleurs
-- vincent.
vincent
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
-- vincent.
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose
anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
-- vincent.
YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/11/11 14:36, vincent a écrit :
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant qu'il y en aura bien une bonne dedans.
Personne ne t'oblige à le faire. Pour moi si il y réflexion elle est dans le reste du temps, pas dans le temps de la (les) photo. Je faisait mes photos par rouleaux ; 38 poses (oui, 38) la dessus, il y en avait en général 2 qui sortaient du lot pour moi. Différents angles, différentes approches parfois avec peu de variantes. Ça m'est arrivé -une fois - de faire une grosse centaine de photos toutes bonnes (selon mes critères) j'étais presque paniquée. J'étais tombée en rade de film, j'en aurais eu 200 sinon, et c'est le corpus qui m'interessait. Un instant de coincidence avec le monde qui a duré deux heures. Bonne est un terme qui reste à définir. Je prend beaucoup plus de photos, c'est à dire plus souvent, mais le ratio est je pense resté le même pour moi. Il sera différent pour quelqu'un d'autre, mais je crois que comme il dépend surtout de l'approche personnelle et de la perception personnelle aussi de ce qu'on veut, c'est une presque constante individuelle.
Je ne crois pas à une histoire d'instant décisif, ou alors pas comme c'est compris habituellement de façon un peu fumeuse (je dirais bien un truc sur l'instant crucial qu'il faut retarder...). Je crois par contre à une attitude d'ouverture au monde, à un peu d'abandon à sa propre nature, à la spontaneïté (qui gagne a être servie par l'expérience bien sûr). Et faire beaucoup de photos, c'est gagner de l’expérience. En les regardant, c'est le moment idéal pour réfléchir.
Pour une photo à visée technique, si il en faut une, j'en fait une, pas 40. Disons si c'est crucial, ceinture bretelles, je fais deux fois la même pour les cas de fichiers endommagés.
Sinon, c'est vrai que pour moi la comparaison et tri sur la planche à diapos étaient bien plus pratiques qu'avec les logiciels de photo.
Noëlle Adam
Le 26/11/11 14:36, vincent a écrit :
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant
qu'il y en aura bien une bonne dedans.
Personne ne t'oblige à le faire.
Pour moi si il y réflexion elle est dans le reste du temps, pas dans le
temps de la (les) photo.
Je faisait mes photos par rouleaux ; 38 poses (oui, 38) la dessus, il y
en avait en général 2 qui sortaient du lot pour moi. Différents angles,
différentes approches parfois avec peu de variantes.
Ça m'est arrivé -une fois - de faire une grosse centaine de photos
toutes bonnes (selon mes critères) j'étais presque paniquée. J'étais
tombée en rade de film, j'en aurais eu 200 sinon, et c'est le corpus qui
m'interessait. Un instant de coincidence avec le monde qui a duré deux
heures.
Bonne est un terme qui reste à définir. Je prend beaucoup plus de
photos, c'est à dire plus souvent, mais le ratio est je pense resté le
même pour moi.
Il sera différent pour quelqu'un d'autre, mais je crois que comme il
dépend surtout de l'approche personnelle et de la perception personnelle
aussi de ce qu'on veut, c'est une presque constante individuelle.
Je ne crois pas à une histoire d'instant décisif, ou alors pas comme
c'est compris habituellement de façon un peu fumeuse (je dirais bien un
truc sur l'instant crucial qu'il faut retarder...). Je crois par contre
à une attitude d'ouverture au monde, à un peu d'abandon à sa propre
nature, à la spontaneïté (qui gagne a être servie par l'expérience bien
sûr).
Et faire beaucoup de photos, c'est gagner de l’expérience.
En les regardant, c'est le moment idéal pour réfléchir.
Pour une photo à visée technique, si il en faut une, j'en fait une, pas
40. Disons si c'est crucial, ceinture bretelles, je fais deux fois la
même pour les cas de fichiers endommagés.
Sinon, c'est vrai que pour moi la comparaison et tri sur la planche à
diapos étaient bien plus pratiques qu'avec les logiciels de photo.
Ce que je n'aime pas, c'est de prendre un tas de photos en me disant qu'il y en aura bien une bonne dedans.
Personne ne t'oblige à le faire. Pour moi si il y réflexion elle est dans le reste du temps, pas dans le temps de la (les) photo. Je faisait mes photos par rouleaux ; 38 poses (oui, 38) la dessus, il y en avait en général 2 qui sortaient du lot pour moi. Différents angles, différentes approches parfois avec peu de variantes. Ça m'est arrivé -une fois - de faire une grosse centaine de photos toutes bonnes (selon mes critères) j'étais presque paniquée. J'étais tombée en rade de film, j'en aurais eu 200 sinon, et c'est le corpus qui m'interessait. Un instant de coincidence avec le monde qui a duré deux heures. Bonne est un terme qui reste à définir. Je prend beaucoup plus de photos, c'est à dire plus souvent, mais le ratio est je pense resté le même pour moi. Il sera différent pour quelqu'un d'autre, mais je crois que comme il dépend surtout de l'approche personnelle et de la perception personnelle aussi de ce qu'on veut, c'est une presque constante individuelle.
Je ne crois pas à une histoire d'instant décisif, ou alors pas comme c'est compris habituellement de façon un peu fumeuse (je dirais bien un truc sur l'instant crucial qu'il faut retarder...). Je crois par contre à une attitude d'ouverture au monde, à un peu d'abandon à sa propre nature, à la spontaneïté (qui gagne a être servie par l'expérience bien sûr). Et faire beaucoup de photos, c'est gagner de l’expérience. En les regardant, c'est le moment idéal pour réfléchir.
Pour une photo à visée technique, si il en faut une, j'en fait une, pas 40. Disons si c'est crucial, ceinture bretelles, je fais deux fois la même pour les cas de fichiers endommagés.
Sinon, c'est vrai que pour moi la comparaison et tri sur la planche à diapos étaient bien plus pratiques qu'avec les logiciels de photo.
Noëlle Adam
YouDontNeedToKnowButItsNoëlle
Le 26/11/11 14:38, vincent a écrit :
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
Oui, on a déjà joué à ça un coup. Et c'est Stéphane qui a donné le truc, en plus :).
Noëlle Adam
Le 26/11/11 14:38, vincent a écrit :
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose
anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
Oui, on a déjà joué à ça un coup.
Et c'est Stéphane qui a donné le truc, en plus :).
On 26/11/2011 13:53, YouDontNeedToKnowButItsNoëlle wrote:
ps: j'aime bien mon correcteur orthographique qui me propose anticonstitutionnellement a la place de ton pseudo :)
Oui, on a déjà joué à ça un coup. Et c'est Stéphane qui a donné le truc, en plus :).
Noëlle Adam
p.c.
Stephane Legras-Decussy wrote:
bof, dans les 80's, avec le moteur, tu cramais une 36 poses en quelques secondes. Le photographe un peu aisé shootait n'importe quoi.
Oui, mais sans doute était-ce cette gestion des 36 vues qui imposait la réflexion. Dans une interview pour Télérama, le reporter-photographe David Burnett déclarait :
"Ce n'est pas le choix final de mes photos que le numérique a changé. C'est en amont que ça se passe. Je shoote beaucoup plus quand je travaille en numérique. Je "brackète" (je fais des variations d'exposition), j'ai l'impression d'avoir un film qui ne finit jamais ! Quand on est soumis à un nombre limité de 36 poses, il faut une discipline de fer. Ça peut paraître beaucoup jusqu'à ce que le « vrai » moment arrive, LA photo, et là, ça file vite, 36 poses. On doit être plus vigilants encore sur ce qu'on fait pour économiser les images. Cette discipline nous était profitable, je crois qu'elle manque aujourd'hui, même aux photographes les plus talentueux. Avec le film traditionnel, nous n'avions jamais l'assurance que le travail était réussi tant qu'il n'était pas développé. Pas d'écran pour vérifier immédiatement, et donc il fallait vraiment être très exigeant au moment de la prise de vue et repousser nos limites afin d'être certain de ne rien manquer. Je trouve que c'était très utile. On ne réussissait pas toujours. Ce que je veux dire, c'est qu'en numérique ou en film traditionnel, il n'y a rien de mieux que des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge."
p.c.
Stephane Legras-Decussy wrote:
bof, dans les 80's, avec le moteur, tu cramais une 36 poses
en quelques secondes. Le photographe un peu aisé shootait
n'importe quoi.
Oui, mais sans doute était-ce cette gestion des 36 vues qui imposait la
réflexion.
Dans une interview pour Télérama, le reporter-photographe David Burnett
déclarait :
"Ce n'est pas le choix final de mes photos que le numérique a changé. C'est
en amont que ça se passe. Je shoote beaucoup plus quand je travaille en
numérique. Je "brackète" (je fais des variations d'exposition), j'ai
l'impression d'avoir un film qui ne finit jamais ! Quand on est soumis à un
nombre limité de 36 poses, il faut une discipline de fer. Ça peut paraître
beaucoup jusqu'à ce que le « vrai » moment arrive, LA photo, et là, ça file
vite, 36 poses.
On doit être plus vigilants encore sur ce qu'on fait pour économiser les
images. Cette discipline nous était profitable, je crois qu'elle manque
aujourd'hui, même aux photographes les plus talentueux. Avec le film
traditionnel, nous n'avions jamais l'assurance que le travail était réussi
tant qu'il n'était pas développé. Pas d'écran pour vérifier immédiatement,
et donc il fallait vraiment être très exigeant au moment de la prise de vue
et repousser nos limites afin d'être certain de ne rien manquer. Je trouve
que c'était très utile. On ne réussissait pas toujours. Ce que je veux dire,
c'est qu'en numérique ou en film traditionnel, il n'y a rien de mieux que
des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au
mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge."
bof, dans les 80's, avec le moteur, tu cramais une 36 poses en quelques secondes. Le photographe un peu aisé shootait n'importe quoi.
Oui, mais sans doute était-ce cette gestion des 36 vues qui imposait la réflexion. Dans une interview pour Télérama, le reporter-photographe David Burnett déclarait :
"Ce n'est pas le choix final de mes photos que le numérique a changé. C'est en amont que ça se passe. Je shoote beaucoup plus quand je travaille en numérique. Je "brackète" (je fais des variations d'exposition), j'ai l'impression d'avoir un film qui ne finit jamais ! Quand on est soumis à un nombre limité de 36 poses, il faut une discipline de fer. Ça peut paraître beaucoup jusqu'à ce que le « vrai » moment arrive, LA photo, et là, ça file vite, 36 poses. On doit être plus vigilants encore sur ce qu'on fait pour économiser les images. Cette discipline nous était profitable, je crois qu'elle manque aujourd'hui, même aux photographes les plus talentueux. Avec le film traditionnel, nous n'avions jamais l'assurance que le travail était réussi tant qu'il n'était pas développé. Pas d'écran pour vérifier immédiatement, et donc il fallait vraiment être très exigeant au moment de la prise de vue et repousser nos limites afin d'être certain de ne rien manquer. Je trouve que c'était très utile. On ne réussissait pas toujours. Ce que je veux dire, c'est qu'en numérique ou en film traditionnel, il n'y a rien de mieux que des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge."
p.c.
Octave
Le 26/11/2011 12:09, Charles Vassallo a écrit :
Le livre de Rouillé n'est pas cher (livre de poche). Je conseille fortement de le compléter par un autre petit ouvrage de Quentin Bajac «La photographie, du daguerréotype au numérique», un peu plus cher (20€), mais avec de vraies illustrations, et qui couvre bien mieux ces dernières années et la «révolution numérique».
Quand je l'ai vu, je n'ai pas eu envie de l'acheter (crainte d'un truc technique, un peu débutant aussi). J'y vais, puisque tu écris qu'il couvre mieux le numérique.
-- www.octav.fr
Le 26/11/2011 12:09, Charles Vassallo a écrit :
Le livre de Rouillé n'est pas cher (livre de poche). Je conseille
fortement de le compléter par un autre petit ouvrage de Quentin Bajac
«La photographie, du daguerréotype au numérique», un peu plus cher
(20€), mais avec de vraies illustrations, et qui couvre bien mieux ces
dernières années et la «révolution numérique».
Quand je l'ai vu, je n'ai pas eu envie de l'acheter (crainte d'un truc
technique, un peu débutant aussi). J'y vais, puisque tu écris qu'il
couvre mieux le numérique.
Le livre de Rouillé n'est pas cher (livre de poche). Je conseille fortement de le compléter par un autre petit ouvrage de Quentin Bajac «La photographie, du daguerréotype au numérique», un peu plus cher (20€), mais avec de vraies illustrations, et qui couvre bien mieux ces dernières années et la «révolution numérique».
Quand je l'ai vu, je n'ai pas eu envie de l'acheter (crainte d'un truc technique, un peu débutant aussi). J'y vais, puisque tu écris qu'il couvre mieux le numérique.
-- www.octav.fr
albert
Bonjour Noëlle,
"YouDontNeedToKnowButItsNoëlle" a écrit :
La possibilité pour chacun d'écrire l'image autant que de la lire, c'est peut-être comparable à l'écriture pour tous. Sauf qu'en général , on apprend à lire avant d'apprendre à écrire, et là, d'un coup c'est l'inverse : des tas d'images sont écrites, mais le langage de l'image (au delà des codes classiques, dont la majorité se moque totalement) n'est pas forcément déchiffré. C'est assez étrange.
Que c'est juste ! Cela résume de façon brillante et concise la situation actuelle. Cela vaut tous les Rouillés du monde... Oh zut ! Je n'aurais pas du dire cela, je n'ai jamais lu Rouillé ; mais j'avais envie de l'écrire :)
Comme Filh le dit plus bas, des milliards de photos cela change la donne, mais l'usage de la photographie ne veut pas dire la photographie.
Une autre réflexion que je trouve très juste :
"il n'y a rien de mieux que des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge." p.c."
Avec les performances accrues, l'enjeu devient plus pointu, mais la vraie performance trouve comme modèle l'empreinte de la main sur le mur de la caverne. Où que l'on se place sur l'échelle du progrès, le mysticisme sera toujours en avance sur le rationalisme, car au fond il le commande, il en est l'âme perdue.
Amitiés, albert
Bonjour Noëlle,
"YouDontNeedToKnowButItsNoëlle" a écrit :
La possibilité pour chacun d'écrire l'image autant que de la lire, c'est
peut-être comparable à l'écriture pour tous. Sauf qu'en général , on
apprend à lire avant d'apprendre à écrire, et là, d'un coup c'est
l'inverse : des tas d'images sont écrites, mais le langage de l'image (au
delà des codes classiques, dont la majorité se moque totalement) n'est pas
forcément déchiffré. C'est assez étrange.
Que c'est juste ! Cela résume de façon brillante et concise la situation
actuelle. Cela vaut tous les Rouillés du monde... Oh zut ! Je n'aurais pas
du dire cela, je n'ai jamais lu Rouillé ; mais j'avais envie de l'écrire :)
Comme Filh le dit plus bas, des milliards de photos cela change la
donne, mais l'usage de la photographie ne veut pas dire la photographie.
Une autre réflexion que je trouve très juste :
"il n'y a rien de mieux que
des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au
mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge."
p.c."
Avec les performances accrues, l'enjeu devient plus pointu, mais la
vraie performance trouve comme modèle l'empreinte de la main sur le mur de
la caverne. Où que l'on se place sur l'échelle du progrès, le mysticisme
sera toujours en avance sur le rationalisme, car au fond il le commande, il
en est l'âme perdue.
La possibilité pour chacun d'écrire l'image autant que de la lire, c'est peut-être comparable à l'écriture pour tous. Sauf qu'en général , on apprend à lire avant d'apprendre à écrire, et là, d'un coup c'est l'inverse : des tas d'images sont écrites, mais le langage de l'image (au delà des codes classiques, dont la majorité se moque totalement) n'est pas forcément déchiffré. C'est assez étrange.
Que c'est juste ! Cela résume de façon brillante et concise la situation actuelle. Cela vaut tous les Rouillés du monde... Oh zut ! Je n'aurais pas du dire cela, je n'ai jamais lu Rouillé ; mais j'avais envie de l'écrire :)
Comme Filh le dit plus bas, des milliards de photos cela change la donne, mais l'usage de la photographie ne veut pas dire la photographie.
Une autre réflexion que je trouve très juste :
"il n'y a rien de mieux que des contraintes techniques pour faire un bon photographe. Fonctionner au mieux avec ce qu'on a, c'est là le vrai challenge." p.c."
Avec les performances accrues, l'enjeu devient plus pointu, mais la vraie performance trouve comme modèle l'empreinte de la main sur le mur de la caverne. Où que l'on se place sur l'échelle du progrès, le mysticisme sera toujours en avance sur le rationalisme, car au fond il le commande, il en est l'âme perdue.