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Droit d'auteur

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SL
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-746278@51-698751,0.html

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Antoine Leca
Emmanuel Florac wrote:

Il n'y a aucune différence entre une propriété matérielle et
immatérielle.


Il y a une différence ÉNORME : si je te prends ton carambar, tu n'as
plus de carambar. Si je te prends ton idée, ou si j'entends ta
musique et que je la chante, je ne t'ai RIEN ENLEVÉ parce que tu as
toujours ce que moi j'ai aussi...


Attends, je ne suis plus.

Un brevet, c'est une propriété matérielle, ou immatérielle ?

Parce que moi, dans mon bilan, les idées sont *nulle part* : elles n'ont pas
de valeur comptable, justement parce que je ne peux pas me rémunérer avec ;
tandis que les brevets et autres monopoles accordés, eux, sont classées en
actifs immatériels.
Et ils sont là avec une valeur qui représente la valeur que je peux en tirer
pour me PRIVER de leur propriété.


C'est même précisément à cause de cette différence fondamentale qu'on
peut affirmer (même si la généralisation absolue peut se discuter) que
INFORMATION WANTS TO BE FREE.


Mais tu ne trouveras pas « l'information » dans le bilan de TF1.
S'ils ont fait les choses comme il faut, au mieux ce que tu trouveras c'est
leur fond de commerce, c'est-à-dire en pratique la part de marché du journal
de 20 heures de PPDA : la possibilité et la manière de diffuser ces
informations largement (et de l'utiliser comme levier pour commercialiser
leurs autres services, en l'occurence la publicité).


Enfin les vrais artistes, en général, en ont rien à foutre de tout ça,


Mouais. Peut-être pour certains qui ont atteint un certain nirvanâ ; et
aussi pour la petite proportion (genre l'omniprésent Goldmann, ou Mozart
dans le passé) qui de toute manière vivent de leur art, quel que soit la
forme de le rémunérer.
Mais pour une partie importante des artistes (cf. la discussion des
intermittents du spectacle), ils cherchent quand même à avoir des revenus
minimum pour vivre et pouvoir voir venir. Ils sont sûrement relativement
indifférents au modèle économique, à condition qu'ils en bénéficient «
suffisament » pour éviter de devoir s'occuper des contingences matérielles
et se consacrer à la création (qui est ce que la société leur demande, en
fin de compte).


Et franchement, si tous les nazes qui ne savent pas chanter trois
notes ou gratter une guitare sont empéchés par là d'exister, ce sera
une PUTAIN DE BONNE CHOSE.


Pas d'accord. Là tu es en train de vouloir réduire l'Art à un truc
industriel, qui plus est restreint à ce qui considéré (par qui ? par quelle
académie ?) comme « beau ».


Antoine


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Antoine Leca
George Abitbol wrote:
comme la license globale empeche les maisons de disques de distribuer
les oeuvres comme elles l'entendent.


Euh, es-tu sûr ?

Supposons que l'on ait une licence globale, à l'échelle de l'Europe disons.
Supposons aussi que le mécanisme de redistribution soit basé sur des
statistiques de téléchargement (genre un système type Audimat), assuré par
une autorité indépendante et incorruptible.
Que vont faire les musiciens ?

L'idée utopique, c'est qu'ils vont se consacrer à créer, et seront rénumérés
par la qualité réelle de leurs ouvres, telle que mesurée par les
consomateurs.
Utopie est un néologisme tiré du grec, et qui signifie (en gros), « nulle
part ».

Une idée moins utopique est les musiciens vont s'apercevoir qu'il est
possible d'influencer les goûts du public, avec un impact très clair et très
direct sur les statistiques de téléchargement (effet Top 50) et donc leurs
propres revenus. Il y aura sûrement des médias nouveaux (liés à Internet)
pour cette « communication » nouvelle, mais il est aussi évident que cela va
générer un nouveau marché, une nouvelle forme de distribution (de façon
similaire à l'idée des sonneries).

Il est facile de deviner que ceux qui aujourd'hui maîtrisent les techniques
de marketing de la musique sont avantagées par rapport au autres dans la
mise en place de ce nouveau marché.

Et qui sont ceux qui maîtrisent aujourd'hui les dites techniques de
marketing ? Damned, ce sont les maisons de disques (et en particulier
Universal Music, qui avec son état d'esprit plus européen aura un petit
avantage sur les autres majors américaines ; tout tout petit).
Comme en plus ce sont elles qui ont les rapports privilégiés avec les
auteurs, il est même difficile d'imaginer de vrais nouveaux entrants dans
cette affaire... ("vrai nouveaux" par opposition aux employés actuels qui
montent une nouvelle structure.)

Et comment ces maisons de disque vont-elles imposer leurs poulains : à base
des mêmes recettes que celles qui nous imposent aujourd'hui, Starac',
matracage radio et compagnie.

Encore raté.


Antoine

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talon
SL wrote:

Bon courage aux juges pour faire le distingo !


Surtout quand on voit les débiles profonds qui exercent cette fonction.

Ce qui confirme toutes les craintes que j'avais à ce sujet.


En particulier la plaisanterie de la taxe sur les DVD pour des copies
qu'il n'est plus possible de faire a bien l'air de se confirmer :

"C'est un texte inféodé à des intérêts financiers, qui bafoue le
droit minimal des consommateurs. Aujourd'hui, on peut acquitter
une taxe pour copie privée et en même temps ne pas pouvoir exercer
ce droit", a dénoncé Didier Mathus (PS).


Certes. Si tu regardes tout ce que j'avais annoncé dés le début se trouve
confirmé. Je me permets de te rappeler que tu avais dit que des choses aussi
ignobles ne pourraient jamais se produire.


--
Michel Talon


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SL
SL wrote:

Bon courage aux juges pour faire le distingo !


Surtout quand on voit les débiles profonds qui exercent cette fonction.

Ce qui confirme toutes les craintes que j'avais à ce sujet.


En particulier la plaisanterie de la taxe sur les DVD pour des copies
qu'il n'est plus possible de faire a bien l'air de se confirmer :

"C'est un texte inféodé à des intérêts financiers, qui bafoue le
droit minimal des consommateurs. Aujourd'hui, on peut acquitter
une taxe pour copie privée et en même temps ne pas pouvoir
exercer ce droit", a dénoncé Didier Mathus (PS).


Certes. Si tu regardes tout ce que j'avais annoncé dés le début se
trouve confirmé. Je me permets de te rappeler que tu avais dit que
des choses aussi ignobles ne pourraient jamais se produire.


Aussi ignoble que quoi, que le cumule taxe sur les DVD / interdiction
de copie ? Je ne crois pas avoir dit qu'il y avait une chance pour
qu'ils reviennent sur cette taxe, mais je n'en mettrais pas ma main à
couper.

Par contre ce qui a été voté c'est en gros l'amendement VU (je n'ai
pas lu les derniers amendemens votés) et, effectivement, je ne le
trouve pas aussi ignoble que cela. Mettre le distingo dans la main des
juges ne me choque pas. Je ne les tiens pas tous pour des « débiles
profonds ». Ce sera à eux de caractériser ce "manifestement". Je ne
crois donc pas non plus que « trois lignes de codes en python » soient
visés par cette loi. Ni que les diffuseurs de distributions Linux
aient grand chose à craindre. Et s'attaquer au maillon des diffuseurs
des logiciels, plutôt qu'aux contrefacteurs, me semble défendable
(l'idéal aurait peut être été les FAI, mais bon).



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Nicolas George
Michel Talon, dans le message <dvb5pf$2uk$, a
écrit :
Bien d'accord avec toi, le jusqu'au boutisme des tenants du p2p ne pouvait
mener qu'à la catastrophe.


Et le jusqu'au-boutisme des majors, il n'y est pour rien, non ?

D'un côté, je vois quelques millions d'usagers qui veulent profiter un tant
soit peu du progrès technique, quitte à faire des concessions financières.
De l'autre, je vois quelques énormes entreprises assises sur leur tas d'or
qui veulent absolument capter tous les revenus du progrès technique. Je sais
de quel côté pour moi est la légitimité...

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Nicolas George
Michel Talon, dans le message <dvbf7t$4nt$, a
écrit :
Si, tout à fait logique, si la compensation est négociée entre la SACEM
et le diffuseur sur internet, pas du tout si la compensation est décidée
arbitrairement par l'état,


Pense alors à une bibliothèque/médiathèque. La SACEM ne négocie pas les
royalités individuellement avec chaque médiathèque de chaque commune de
France.

surtout quand c'est à un niveau qui est une insulte
absolue pour les auteurs. Le niveau qui avait été fixé pour la licence globale
est tellement grotesque, que c'était évidemment assimilé à un cadeau gratuit
pur et simple à la masse des pirates.


Les ayant-droits auraient certainement pu obtenir plus s'ils avaient accepté
le principe et négocié les modalités. Au lieu de ça, ils rejettent le
principe en bloc.

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talon
SL wrote:
juges ne me choque pas. Je ne les tiens pas tous pour des « débiles
profonds ».


Non! même ceux qui sont tellement intégristes qu'ils croient non seulement
à l'Immaculée conception, mais aussi à l'Immaculé Viol? Et pas un seul
mais une soixantaine. Bien entendu ce n'est pas un exemple unique.
Evidemment c'est dans la grande tradition française, tuez les tous, Dieu
reconnaîtra les siens, condamner tout un immeuble pour ne pas laisser échapper
deux criminels ...

--
Michel Talon

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SL
SL wrote:
juges ne me choque pas. Je ne les tiens pas tous pour des « débiles
profonds ».


Non! même ceux qui sont tellement intégristes qu'ils croient non
seulement à l'Immaculée conception, mais aussi à l'Immaculé Viol? Et
pas un seul mais une soixantaine. Bien entendu ce n'est pas un
exemple unique. Evidemment c'est dans la grande tradition
française, tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens, condamner tout
un immeuble pour ne pas laisser échapper deux criminels ...


Oui évidemment, il y a des imbéciles dans le corps de la
magistrature. Et alors ? De son côté le parlement, selon vous, est
incapable de faire une loi. Il reste pas grand chose.


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George Abitbol
On 2006-03-16, Antoine Leca wrote:

Supposons que l'on ait une licence globale, à l'échelle de l'Europe disons.


[snip]

Encore raté.


Point de vue plus qu'interessant, mais un truc me gene. Il me semble que le
fric gÚnÚrÚ par la license globale devait Ûtre distribuÚ aux artistes. AprÞs,
je suis peut-etre trop na´f, mais bon. Si jamais c'est bien le cas, quel
serait l'intÚrÛt des maisons de production d'investir sur un mode de
distribution sur lequel elles ne toucheraient pas une cacahuÞte ?

Sinon je viens de me rendre compte que je trouvais bizarre que le pognon soit
distribue aux artistes, alors que ce sont gÚnÚralement les maisons de disque
qui ont les droits sur la musique.

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stephane
On 2006-03-16, SL wrote:
Ça à l'air d'être l'amendement en discussion depuis le début
(amendement VU ou je ne sais quoi).

Une disposition ajoutée :

« ces dispositions ne sont pas applicables aux logiciels destinés
au travail collaboratif, à la recherche ou à l'échange de fichiers
ou d'objets non soumis à la rémunération du droit d'auteur. »

Bon courage aux juges pour faire le distingo !


On ne peut pas faire le distingo, c'est deja un non sens de penser qu'il
y a un distingo.

La seule facon consiste a integrer une gestion de DRM (dont, par
definition on ne peut avoir les sources) a tout logiciel serveur. Ce qui
signe l'arret de mort pur et simple du Logiciel Libre en France.

En particulier la plaisanterie de la taxe sur les DVD pour des copies
qu'il n'est plus possible de faire a bien l'air de se confirmer :

"C'est un texte inféodé à des intérêts financiers, qui bafoue le
droit minimal des consommateurs. Aujourd'hui, on peut acquitter
une taxe pour copie privée et en même temps ne pas pouvoir exercer
ce droit", a dénoncé Didier Mathus (PS).


Si c'etait le plus grave, ca irait encore.

Le 22 decembre 2005, j'ai eu un sursaut de fierte pour mon pays, pour
une fois l'assemble prenait son role de contre-pouvoir au serieux,
aujourd'hui, je me sens moins francais, plus triste aussi et un peu
honteux en fait.


--
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