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Food for thought

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filh
Une citation sortie de Paris-Art.com

«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.

Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.


FiLH



--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org

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Peter Pan
Une "opinion", ça ne se discute pas.


Puisque tu discours un moment sur ce terme, sa valeur socratique est
péjorative, au sens où elle est ennemie de la vérité.
Y a-t-il une vérité en matière d'art ?
A la lecture du fil, notamment, j'en doute... et j'espère que personne ici n'a
la prétention de vouloir exprimer LA vérité ! Nous exposons donc nos opinions,
qu'elles soient étayées ou pas ;-)

--
Pierre
http://www.1966.fr

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Peter Pan
Moui... je ne suis toujours pas sûr qu'il s'agisse d'un éloignement sur
les deux derniers siècles. Je crois tout simplement que voir trois cent
tableaux renaissance à la suite, ben ça emmerde la majorité des gens.


Possible. Mais crois-tu que l'effet de lassitude n'aura pas lieu après la
vision de 300 oeuvres contemporaines ?

Non 150 ans. T'as la mémoire qui flanche


Bah non : 19è pour 21è siècle. Ce qui revient un peu au même, en terme
d'échelle de temps : tout ça s'éloigne à grand pas, tout ça est loin pour les
générations récentes. Je suppose que mes enfants parleront de Picasso comme
nous de Manet, comme ma mère de Rembrandt, bien qu'il n'y ait pas de linéarité
évidente en matière d'influence. C'est juste une façon de dire que ce qui est
majeur pour nous - en terme d'émotion, d'affinité - ne l'est plus
nécessairement pour les générations à venir.

Ce qui indiquerait que ce n'est pas tant l'objet qui intéresse, l'objet
authentique dans sa vérité que sa version spectaculaire. Et que le grand
public se fout tout autant de la culture classique que de la culture
contemporaine. Ce qui est quand même plus proche du point que je défend
(classique contemporain, même combat) que d'autre chose.


'Pas sûr de comprendre le point que tu défends !

Il faudra un jour vraiment arrêter de parle de l'art conceptuel,
mouvement qui occupe une dizaine d'artistes pendant quelques années, une
sorte d'épiphénomène pour parler soit d'art modenre, soit d'art
contemporain.


Tu parles du mouvement, moi du principe : l'art conceptuel en tant que façon
de [ne pas] voir les choses. C'est encore très actuel et les principaux
détracteurs du texte cité s'élèvent, je crois, contre l'art sans objet,
uniquement pensé. Très clairement, quand je me rends à une expo de peinture,
je ne viens pas [exclusivement] penser mais exalter mes sentiments.
C'est peut-être très personnel...

Pourquoi plus ?


Parce que plus de vecteurs de communication, plus de facilité à les utiliser.

Tu contestes le téléphone portable ? Tu conteste la conquète de la lune
? Tu conteste la voiture ?


Je ne vois pas le rapport avec "ce qui fait qu'un objet est une oeuvre d'art
ne repose absolument pas sur ses caractéristiques physiques". Je ne conteste
pas le progrès, notion à mon avis incompatible avec l'art mais je pointe, avec
quelques uns ici, le caractère fumeux des termes que tu as relayé
initialement. Autrement dit, à force de noyer le poisson on ne sait plus quoi
pécher et cette discussion montre bien qu'il y a une dissension sur ce que
devrait être ou ne pas être l'art. Force est de constater que bon nombre des
intervenants ne sont pas d'ac' avec la citation de Paris-Art.com ; si tant est
que nous la comprenons !

C'est une réalité advenue, et t'auras beau raler contre, ben c'est comme
ça et on n'y peut rien.


Je ne râle pas, je dis simplement que c'est en dehors de mes valeurs et que
l'insaisissable - pas seulement sortir du cadre mais détruire ce dernier - est
propice à la mauvaise foi, donc au n'importe quoi.

Après tout, nous sommes en train de défendre ici notre vision de l'art, autant
le mot lui-même que ce que nous y aimons : qui a la force de gommer ses
jugements de valeur, de s'exprimer en toute impartialité ?

C'est curieux cette fixations sur les mauvais.


Si tu vas par là, plus exactement sur ceux que je considère mauvais. Car nous
ne serions pas tous d'accord sur ceux que chacun qualifie de bons.

--
Pierre
http://www.1966.fr

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graphistecomBOUCHONfr
FiLH wrote:

P.S. C'est vrai que personne n'a abordé les laborieuses années d'école
où l'on enseigne soigneusement les bases d'un académisme plastiqe.
Tu as raison. Il faut aller à l'école pour pouvoir regarder une peinture

figurative ou une affiche de cinéma.
Tu cherches le ridicule, comme d'habitude.


Mais c'est toi qui le trouve comme d'habitude.


Ah ? En es-tu certain ?

L'apprentissage du c'est plus réaliste donc c'est plus beau se fait à
l'école entre autre (ou se faisait car bon ça évolue), et donc
l'établissement du jugement de valeur.


C'est quoi le beau ?
Et le réaliste ?

--
Graphistecom



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graphistecomBOUCHONfr
Florent Pessaud wrote:

Il ne s'agit pas de la comprendre mais de l'écouter. On se fout de
l'analyse de l'oeuvre.
Certes. Et je persiste. Entre un format de 3'30" ultra-calibré avec

voix et orchestration neutre s'appuyant sur une suite de 4 accords
faciles, avec refrain entraînant et /Le Requiem/ excuses moi de te
décevoir mais ce qui est facile à écouter, ce qui peut s'apprécier
sans initiation, c'est la pop, *pas* Mozart.


Et alors ? Celà ne signifie pas que la musique de Mozart nécessite une
initiation à l'écoute.

Y'a qu'à comparer le nombre de spectateurs pour un concert pop et pour
un concert classique (alors que les places sont *moins* chères pour un
concert classique), ou les ventes de disques.


Mauvais argument.
Le taux de diffusion de la musique ou de l'événement influe sur le prix
d'une place de concert ou sur le succès d'un disque. Et d'autres
critères également.

Mozart n'a *rien* d'évident ou d'immédiatement accessible. C'est très
complexe harmoniquement, c'est riche, ce n'est pas de la musique qui
fait spontanément remuer la tête...


La musique classique me fait plus spontanément "remuer la tête" que la
pop. Je dois être anormal peut-être.

Les oeuvres de Raphaël sont plus figuratives et celles de Mirò plus
conceptuelle.
Abstraites, pas conceptuelles.



Oui, Mirò n'est pas un très bon exemple pour illustrer nos propos.

Raphaël est, /à priori/ beaucoup plus conceptuel que Mirò.


Par analyse. Encore que je me demande si le "fond" philosophique d'une
vierge à l'enfant est plus étranger à un spectateur lambda qu'une oeuvre
de Mirò.

A confirmer
par des historiens de l'art plus pointus que moi mais entre la
démarche surréaliste pour exprimer l'inconscient et la démarche
ultra-formaliste et codifiée de la Renaissance


C'est l'analyse de l'oeuvre qui impose celà. Une oeuvre d'art n'est pas
créée pour être analysée.

Voir est plus facile et direct que raisonner voire
imaginer sans le moindre indice ou référent. Bref, les oeuvres des deux
artistes ne s'appréhendent pas de la même façon. Celles de Mirò sont
tout de même moins adaptées pour éveiller un quelconque plaisir
spontané.
Réponse 1 : Ben non. Pas du tout. C'est un préjugé comme je cherche à

te le démontrer...


Je ne suis pas convaincu. Tes arguments ne me font pas nier l'expérience
du terrain.

Réponse 2 : Le but de l'art n'est pas "d'éveiller un plaisir
spontané".


L'art n'a pas de but.

Je ne connais pas ce que fais Reich. Je ne pourrai donc répondre à ton
argument.
De la musique répétitive. Comment peut-on connaître Eno sans connaître

Reich ?


On ne connait pas les oeuvres et les artistes seulement par accès à
l'histoire de l'art et leur analyse.

Non. Parce que la représentation est figurative tandis que la
calligraphie fait appel au verbe et au signe (logos). La calligraphie
allie esthétique et sens.
Certainement pas. Je ne parle ni chinois ni arabe et j'apprécie la

calligraphie quand même.

Le sens n'intervient pas dans la calligraphie. Ce n'est pas une jolie
mise en forme de poème c'est un travail sur la forme.


Pas seulement. Une calligraphie n'existe que par le besoin de
communiquer. Autrement ce n'est qu'un dessin et non une calligraphie.
Sans langage pas de calligraphie.

Autant une vierge à l'enfant pourra être appréciée en tant que jolie
image, autant une calligraphie soulèvera toujours une part
d'interrogation si l'on ne sait la décrypter.
Tu as l'air très convaincu de cela, et je trouve cela un peu

inquiétant quelque part...


Evidemment le signe et le verbe c'est mon métier. La calligraphie est le
travail de certains graphiste comme la typographie et l'histoire des
signes et du langage écrit. Je connais un peu ce sujet.
Comme je connais un peu le sujet de l'image et de son sens confronté à
un large public ou à un public plus ciblé. C'est mon travail quotidien
de graphiste.

Si l'on enlève la dimension kitsch de la chose, une Pietà me paraît
même un sujet eminemment plus complexe qu'un motif géométrique.
Tu verses dans l'analyse d'oeuvre. C'est de l'histoire de l'art. C'est

un autre débat.
Non, basiquement, qu'est ce qui (toute référence culturelle mise à

part) *peut* émouvoir dans une Pietà ?
Les liens de tendresse filiaux et maternels ?


Par exemple.

Alors
1) déjà là c'est de la pure tarte à la crème, c'est du pompier dans
toute sa splendeur, de réduire l'art à cela


Chacun est libre d'appréhender l'art comme il le veux.
Certains préfèrent Florent Pagny ;) à Mozart et considèrent pourtant la
pop-music comme étant de l'art.
Chacun est libre d'avoir *sa* définition de l'art àmha.
Mais je reste convaincu qu'une vision étriquée par la vérité de
l'analyse de l'oeuvre et toutes tentatives de définir l'art sont vaines.
Ainsi que très réductrices.

2) En plus, les liens mère-enfant, ça n'est pas du tout une notion
universelle dans l'humanité.


Ah ? Pourtant dans le règne animal ça l'est majoritairement. Tu sais
bien la perpétuation de l'espèce, etc. Chez l'homme celà s'exprime
majoritairement d'une façon, chez d'autres animaux d'une autre.
Je crois que le choix de l'exemple d'une Pieta prend un sacrée coup par
cette comparaison. :)

Donc y'a plein de civilisations qui vont
trouver cela vaguement grotesque ou répugnant mais pas émouvant.


Par exemple ?

3) Alors qu'il y a aussi plein de civilisations qui vont admirer
l'ordre et la perfection de la nature et qui seront par conséquence
fascinés, par exemple, par des oeuvres fractales.


Oui et ?
(j'ai du mal à suivre. Insinuerais-tu qu'une oeuvre "fractales" est plus
facilement abordable qu'une oeuvre figurative ?)

Un motif géométrique, c'est un truc tellement simple, demandant
tellement peu d'initiation que même mon chat peut être fasciné.
Non. Même un chat ne peut appréhender un carré, un cercle ou un autre

polygone.
Un motif géométrique, pas une *forme*



Un animal n'a aucune conscience de ce qu'est un motif. Mise-à-part
certaines réactions par stimuli ou propre à l'espèce. Mais pour être
fasciné il faut déjà avoir une conscience. Pour le coup du chat c'est
raté. Par contre tu aurais choisi l'exemple du primate...

Je t'assure que tu mets une moquette façon Tomasello avec un éclairage
rasant, mon chat va la kiffer grave.


Aucune fascination là-dedans. Juste une réaction par stimulus visuel qui
déclenche un comportement.

Vachement plus qu'une pietà -quoique, à la réflexion, si c'est une
statue de taille respectable il est probable qu'il ira volontiers se
nicher dans les bras de Marie et contre le petit Jesus, c'est un
endroit confortable


Lol. Sans avoir conscience de la représentation de l'endroit où il se
niche. Il n'a même pas conscience de son image dans un miroir ou sur la
surface de l'eau.

Il faut faire un effort d'interprétation car la forme
géométrique est une simplification de la réalité.
C'est tellement beau que je le laisse...



La forme n'est géométrique que par l'interprétation de l'homme.
La géométrie n'existe pas dans la nature.

C'est une simplification donc c'est plus compliqué, ça méritait d'être
dit


Si l'on conceptuelise oui.
Dès que l'on conceptualise tout est plus compliqué.

Sans parler de la notion de "forme géométrique simplification de la
réalité" qui est mignon aussi


Tu préfères interprétation par simplification visuelle (et mathématique
si tu cherches la petite bête).

A contrario, résumer la Pietà de Michel-Ange à "une femme sereine
tenant en ses bras un enfant" c'est passer à côté de 98 % de l'oeuvre,
lui enlever sa dimension artistique pour la réduire à son kitsch.
Oui et alors ? Combien de clampins s'émeuvent d'oeuvres en ne s'en

tenant qu'au "kitsch" ?
Plein.

Justement, là, on parle d'art.
Avoir une démarche artistique ce n'est *pas* d'empiler les clichés
vendeurs, il y a même une tendance assez forte (chez les "classiques"
comme chez les "modernes") à définir la démarche artistique comme
étant le contraire de cela


Stop. C'est quoi la "démarche artistique" ?

Par contre pour s'émouvoir tout seul d'un Malevitch il faudra que tu
m'expliques le processus. Sans initiation ou connaissance des arts celà
va être difficile.
Meet my wife.

Et elle est loin d'être unique dans le monde, en plus. Y'a aussi
Claude Berri. Ca en fait déjà deux.


Mais ta "wife" et Claude Berri ont des connaissances en arts.
(Au fait, que vient faire Claude Berri dans cet échange ?)

Si tu n'as jamais vu quelqu'un être ému au bord des larmes devant un
tableau blanc et profondément ennuyée devant un Raphael, tu n'as rien
vu du monde, petit.


Je n'ai jamais rien vu comme 99,99% de l'humanité mon grand.
Tout le monde n'a pas la chance d'être frappé de béatitude comme toi au
point de pouvoir précisement définir ce qu'est l'Art.

Enfin, avec "petit" tu passes pour un con. Je suppose que tu le sais,
"mon grand".

Non que je juge cela *plus* pertinent que d'être ému devant un Raphaël
et ennuyé devant un Malevitch, juste j'essaies de faire comprendre que
ça existe *aussi* et que si ça ne se voit pas plus c'est
essentiellement en raison d'un formatage culturel


Mais je n'ai jamais signifié que celà n'existait pas. Seulement que
notre art contemporain est plus difficile à appréhender par une personne
lambda car souvent plus potentiellement conceptuel qu'une oeuvre d'art
classique.

Carrément non. Car on peut seulement s'en tenir à leur contenu. Un gosse
qui joue, une femme qui rit, un père qui travaille ça peut s'apprécier
juste par contemplation et par "affec" puisque tu y tiens.
Oui, et si on s'en tient là, c'est de la merde.



HCB s'en tenait à celà lorsqu'il photographiait. C'est lui-même qui le
disait. Remarque il avait des mots concernant ses photos qui pourrait
faire penser à une légère méprise...

Et là sans ironie et en choisissant le mot avec soin, c'est
précisément *ces* raisons qui me font mépriser, en particulier,
Doisneau.


Tu es libre de mépriser qui ne te plait. Mais celà ne signifie pas que
l'on doit se rallier à ta cause ou l'ériger en vérité .

C'est 100% démagogie, c'est tout sauf de l'art, c'est, c'est le même
ressort que la StarAcademy.


C'est... la vie ! :)

Tu considères la StarAc comme de l'art ?


Pas encore mais ça pourrait le devenir. :)

J'ajouterais même que
3) C'est *précisément* le fait que nous soyons par acculturation
"initié" aux oeuvres classiques qui crée ce sentiment de plus grande
accessibilité
La culture est certes une introduction à certaines oeuvres. Mais les

oeuvres que tu appelles "classiques" sont généralement universelles car
faisant appelle aux cinq sens universels plutôt qu'à un raisonnement.


*Mais c'est faux* cela. Et tu n'as pas le début d'une queue d'argument
pour défendre cela en plus à part ton "impression".


Evidemment puisque j'ai ma propre définition de l'art comme tu as la
tienne et comme d'autres ont chacun la leur.
Sauf que ce n'est faux que pour toi et ceux qui pensent comme toi (une
minorité je suppose).

C'est même un énorme contre-sens que tu énonces là :
Des types comme Kandinsky ou Mondrian ont justement passé leur vie à
essayer de tendre vers des oeuvres faisant appel aux sens et non au
raisonnement


Oui celà existe. En art contemporain comme en beaux-arts.

Quand une oeuvre ne *représente* rien d'autre que des formes et des
couleurs, ce qui te reste pour l'apprécier c'est _précisément_ tes
seuls sens, sans le soutien de béquilles culturelles comme dans une
oeuvre figurative.


C'est juste mis ce n'est pas une constance en art contemporain.

La disparition du figuratif, c'est précisément un appel à
l'universalité par opposition à une peinture figée dans une culture.


C'est juste mis ce n'est pas une constance en art contemporain.

Cela dit, un Dali, dérangeant mais "joli" dans l'exécution technique,
genre "la persistance de la mémoire" peut très bien selon *tes*
critères plaire plus qu'un Rubens, avec ces gens tous gros et pas très
jolis.


Ce n'est pas mon avis.
On en a déjà débattu.

Je n'ai, fourbement, pas choisi la musique au hasard. Mais
précisément, parce que c'est un art codifié, structuré, ou il est très
facile justement de mettre en évidence les spécificités culturelles et
leur influence sur la perception des oeuvres.
La musique est-elle destinée aux oreilles ou à l'intellect ?



La fonction de la musique varie beaucoup selon les cultures.
Dans toutes celles ou elle est à la base de phénomènes de transes, je
t'assures qu'elle ne s'adresse pas aux oreilles.


Certes mais si elle est capable de d'amener à un phénomène de transe
c'est qu'elle touche plus la fibre humaine qui est universelle (n'est-ce
pas ?) qu'un comportement soumis par une culture.
Sinon, la musique ne serait qu'un prétexte plutôt qu'un moyen.

Et je t'assures, à contrario, que la musique de Bach, la musique
religieuse occidentale en général, s'adresse essentiellement à
l'intellect.


Certes mais son approche n'est pas forcement religieuse ou
intellectuelle. Et avant de savoir à quoi elle est destinée on s'attache
généralement à ses impressions sensitives.

Tu introduits encore une interprétation basé sur l'analyse.
Pour commenter, ce que nous faisons là, on est bien obligés

d'analyser.


On peut constater aussi dans les galeries, les musées...

C'est faux, on n'utilise pas les mêmes gammes selon les cultures et
il
s'ensuit que ce qui constitue d'atroces canards chez nous est
mélodieux chez les chinois.
Des "dissonances" chez certains pourront être appréciées pourvu qu'il y

ait une logique dans leur organisation et leur émission.


Non, parce que c'est "faux", et que justement c'est faux parce que
c'est une organisation qui n'entre pas dans *notre* logique.


Dans ce cas il s'agit d'une exception quasi-unique.

La culture
n'est pas une obligation dans l'appréhension de la musique selon mes
expériences personnelles.
Va discuter de tes expériences personnelles avec des

ethnomusicologues, tu vas révolutionner leur profession.


Mince, je n'ai aucune culture indienne pourtant j'aime la musique de
Ravi Shankar. Tiens, d'ailleurs que penser de "Mozart l'egyptien" de
Gilles de Courson me semble-t-il et El Maghrebi qui allie des oeuvres de
Mozart et des oeuvres musicales typiquement maghrebines ? Faut-il avoir
une double culture pour apprécier cette oeuvre ? Pour l'analyser certes
mais pour l'écouter et y prendre un plaisir auditif ?

Parce que pour toi l'allemagne et la france ce sont des cultures,
des civilisations différentes ?
Il y a des différences culturelles non négligeable, notamment dans les

siècles passés.
Aujourd'hui celà est moins vrai, certes.
Oula... Bon, d'accord. Tu as surement raison. :)



Si, si j'insiste.
Le Romantisme ne s'exprime pas de la même façon en Allemagne ainsi que
les préoccupations des artistes faisant partis de ce courant que Le
Romantisme en France, en Angleterre ou en Espagne (pour faire plaisir à
Filh).
Il y a des différences d'expressions, de points de vue et
d'appréhensions différentes dans un même courant artistique qui renforce
mon opinion sur des différences culturelles notables (celles dûes à des
us, coutûmes, langues, modes de vie et histoires différentes).
Par contre la civilisation est la même si c'est ce qui pouvait te
choquer dans ma divergence de point de vue.

Ben, là tu nous cite des artistes "hermétiques et incompréhensibles",
pourtant.
Pourtant leur musique s'écoute aussi facilement que Lorie & consort.

Euh, "Music For Airports" et "C'est le weekend", c'est pas vraiment le

même niveau d'accessibilité.


Bah un peu si. Autant du point de vue culturel (il suffit de lire le
titre) que du point de vue de l'écoute. A la base l'ouïe est la même
chez tout le monde. Les différences se font sur ce qu'on en fait.

Ou alors faudrait savoir, un coup pour la peinture tu défends le côté
on peint des petits anges et des jolis bébés c'est universel


Non, celà n'est pas universel. Mauvais exemple.
Une mère et un enfant l'est par contre. La religion judéo-chrétienne,
non.

un coup
pour la musique tu ne perçois pas en quoi des morceaux monotonaux de
20 minutes peuvent être difficiles à écouter.


Celui n'est pas dû essentiellement à un écueil culturel.

Difficilement abordable car il est trop conceptuel.
Ben je sais pas, Buren, c'est abordable, c'est même à la limite du

"purement décoratif", et pourtant c'est carrément conceptuel...
Je n'ai jamais affirmer que tout l'art contemporain était conceptuel.

Mais il l'est majoritairement et par comparaison aux Beaux-Arts.
L'art est conceptuel. Par essence.



Tout dépend de ta conception du conceptuel. :)
La peinture rupestre préhistorique est pourtant un exemple d'art réputé
ne pas être conceptuel.

Bon, une fois que cela est dit, les artistes "uniquement" conceptuels,
dont l'oeuvre se résume au concept, y'en a quand même très peu.


En effet, concernant le courant de l'Art Conceptuel.
Pour le reste de l'art contemporain je ne suis pas de cet avis.

Oui, Buren, dont la postérité retiendra probablement plus son contrat
de cession d'une oeuvre que son oeuvre même, quelques rigolos dans les
années 60, et basta.


Si tu veux.
Je ne cherche pas à te mettre dans un tel état mais à t'exposer mon
point de vue.

Après, des types comme Vinci ou Bach, pour en prendre deux au génie
reconnu, ont poussé la conceptualisation très très loin... Vinci, par
moments, c'est l'Oulipo appliquée à la peinture, quand à Bach, le
nombre d'oeuvre écrites uniquement pour voir si quelqu'un arriverait à
les jouer est quand même important.. Et ce sont ses oeuvres majeures


Quelqu'un a signifié que le conceptuel a été inventé au XXe siècle.
Je suis d'accord avec ce point de vue mais celà ne doit occulter que les
oeuvres de ces deux artistes son également abordables par un autre point
de vue que celui de l'analyse et de l'histoire.

--
Graphistecom




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graphistecomBOUCHONfr
Florent Pessaud wrote:

Il n'y a pas de frontières. Juste une constatation par comparaison de
mes références en art classique et en art contemporain. D'ailleurs dans
les analyses d'art, celles d'oeuvres classiques m'épargnent bien souvent
de sortir dictionnaire de français et d'histoire de l'art.


Bon pour résumer, parce que ça commence à me titiller tout ça, l'art
[snip]


Bravo, tu te donnes beaucoup de mal.
Mais je ne fais pas une généralité de cas particuliers.

Expose plutôt clairement ton point de vue sur l'Art, l'art
contemprorain, les beaux-arts et la citation de Paris-Machin.com.
Ça épargnera du temps précieux à tous les deux.

--
Graphistecom


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FiLH
"Peter Pan" writes:

Une "opinion", ça ne se discute pas.


Puisque tu discours un moment sur ce terme, sa valeur socratique est
péjorative, au sens où elle est ennemie de la vérité.
Y a-t-il une vérité en matière d'art ?
A la lecture du fil, notamment, j'en doute... et j'espère que personne ici n'a
la prétention de vouloir exprimer LA vérité ! Nous exposons donc nos opinions,
qu'elles soient étayées ou pas ;-)


Quel joli glissement sémantique. Du doute nous en arrivons à une
certitude, (avec au passage le petit poncif sur la prétention) et à la
réafirmation que tu veux bien qu'en art il n'y ait que des opinions.

Il y a en art une vérité, de la même nature que les autres vérités
c'est à dire qu'elle peut évoluer en fonction de notre connaissance du
monde.


Maintenant revenons au début :
- pourquoi n'y aurait-il pas de vérité en art ?

Ce serait intéressant de le démontrer. Non ?

Continuons sur la fin : « nous exposons nos opinions » : parle pour
toi :) Il me semble ici que Florent essaye de construire un
raisonnement basé sur des observations. Il n'est peut-être pas
parfait, mais ça en fait autre chose qu'une opinion.

Réduire tout discours à une opinion, c'est finalement nier la
possibilité d'une réflexion, la possibilité d'un raisonnement.

Finallement dans l'impossibilité de démontrer ta position, tu en
viens à nier la possibilité d'une démonstration. Curieuse régression.





FiLH




--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/


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FiLH
"Peter Pan" writes:
Moui... je ne suis toujours pas sûr qu'il s'agisse d'un éloignement sur
les deux derniers siècles. Je crois tout simplement que voir trois cent
tableaux renaissance à la suite, ben ça emmerde la majorité des gens.


Possible.

Mais crois-tu que l'effet de lassitude n'aura pas lieu après la
vision de 300 oeuvres contemporaines ?


Ce qui n'a aucun rapport avec la question posée.



Non 150 ans. T'as la mémoire qui flanche


Bah non : 19è pour 21è siècle. Ce qui revient un peu au même, en terme


Pour une fois qu'on peut être précis.

d'échelle de temps : tout ça s'éloigne à grand pas, tout ça est loin pour les
générations récentes. Je suppose que mes enfants parleront de Picasso comme

Ce qui indiquerait que ce n'est pas tant l'objet qui intéresse, l'objet
authentique dans sa vérité que sa version spectaculaire. Et que le grand
public se fout tout autant de la culture classique que de la culture
contemporaine. Ce qui est quand même plus proche du point que je défend
(classique contemporain, même combat) que d'autre chose.


'Pas sûr de comprendre le point que tu défends !


Ça c'est un point que je t'accorde.


Il faudra un jour vraiment arrêter de parle de l'art conceptuel,
mouvement qui occupe une dizaine d'artistes pendant quelques années, une
sorte d'épiphénomène pour parler soit d'art modenre, soit d'art
contemporain.


Tu parles du mouvement, moi du principe : l'art conceptuel en tant que façon
de [ne pas] voir les choses. C'est encore très actuel et les principaux
détracteurs du texte cité s'élèvent, je crois, contre l'art sans objet,
uniquement pensé.


Que je sache vous n'avez parlé que d'art attaché à un objet.




Parce que plus de vecteurs de communication, plus de facilité à les utiliser.

Tu contestes le téléphone portable ? Tu conteste la conquète de la lune
? Tu conteste la voiture ?


Je ne vois pas le rapport avec "ce qui fait qu'un objet est une oeuvre d'art
ne repose absolument pas sur ses caractéristiques physiques". Je ne conteste
pas le progrès, notion à mon avis incompatible avec l'art mais je pointe, avec


Je ne parle pas de progrés mais de choses advenues. Il est advenu que
l'art est comme ça. Dire que tu le conteste c'est contester un
événement. On ne peut pas contester le fait qu'il y a des voitures. On
peut comme moi choisir de ne pas en avoir, mais pas contester une réalité.

quelques uns ici, le caractère fumeux des termes que tu as relayé


Non tu pointes plein de choses en plus.


pécher et cette discussion montre bien qu'il y a une dissension sur ce que
devrait être ou ne pas être l'art. Force est de constater que bon nombre des


Non. L'art est, et ni toi ni moi n'y pouvons rien.

intervenants ne sont pas d'ac' avec la citation de Paris-Art.com ; si tant est
que nous la comprenons !


Il y a longtemps qu'on ne parle plus de cette citation.


C'est une réalité advenue, et t'auras beau raler contre, ben c'est comme
ça et on n'y peut rien.


Je ne râle pas,


Ben tu te lis pas !

l'insaisissable - pas seulement sortir du cadre mais détruire ce dernier - est
propice à la mauvaise foi, donc au n'importe quoi.


Et alors : les ponts sont propices à sauter dans l'eau. Est-ce que
tous les gens qui passent sur un point sautent dans l'eau ? Non. Ça
arrive certe mais c'est pas toujours le cas.
Est-ce qu'il faut détruire les ponts ? Non.

Or sous prétexte que l'art contemporain serait propice à, il faudrait
détruire l'art contemporain ?

Curieux raisonnement.



C'est curieux cette fixations sur les mauvais.


Si tu vas par là, plus exactement sur ceux que je considère mauvais. Car nous
ne serions pas tous d'accord sur ceux que chacun qualifie de bons.


C'est pas la le sujet.
FiLH

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FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/


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FiLH
(Graphistecom) writes:

FiLH wrote:

P.S. C'est vrai que personne n'a abordé les laborieuses années d'école
où l'on enseigne soigneusement les bases d'un académisme plastiqe.
Tu as raison. Il faut aller à l'école pour pouvoir regarder une peinture

figurative ou une affiche de cinéma.
Tu cherches le ridicule, comme d'habitude.


Mais c'est toi qui le trouve comme d'habitude.


Ah ? En es-tu certain ?


Oui.

L'apprentissage du c'est plus réaliste donc c'est plus beau se fait à
l'école entre autre (ou se faisait car bon ça évolue), et donc
l'établissement du jugement de valeur.


C'est quoi le beau ?
Et le réaliste ?


CQFD

FiLH

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Florent Pessaud
Graphistecom wrote:
Florent Pessaud wrote:



Bon pour résumer, parce que ça commence à me titiller tout ça, l'art
[snip]



Rooh le vilain il ne joue pas le jeu :)

Bravo, tu te donnes beaucoup de mal.


Merci !

Mais je ne fais pas une généralité de cas particuliers.


En l'occurence, tu ne fais que cela, et c'est bien ce que je te reproches.

Et j'essaies justement de démontrer que ta vision est terriblement
réductrice (allez, on va même oser "ethnocentrée" ça fait toujours joli)...

L'universalité de la représentation figurative et sa supposée plus grande
accessibilité, on a vu que c'était plus que contestable, et j'en ai donné
des exemples, en tapotant vite fait sur images.google. Tu vas dans n'importe
quel musée spécialisé dans "les arts premiers", puisque tu aimes les musées,
et tu verras que ce n'est pas la forme la plus spontanée et naturelle d'art
qui soit.

Expose plutôt clairement ton point de vue sur l'Art, l'art
contemprorain, les beaux-arts et la citation de Paris-Machin.com.


Rien que ça :)

Mon point de vue sur l'Art en général, et contemporain en particulier, est
qu'un bon paquet de gens ramènent cela à des clichés sans même chercher à
s'interroger sur la question.
Il ne s'agit pas de demander à tout le monde de devenir sémiologue ou
esthéticien :) du jour au lendemain, juste d'essayer de voir un peu plus
loin que le bout de son nez.

Tu peux vaguement commencer par là :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Esth%C3%A9tique

Tu peux lire du Umberto Eco aussi.

Ça épargnera du temps précieux à tous les deux.


Ben, si tu réponds, c'est que la question t'intéresse, je suppose, donc
peut-on parler de temps perdu ?
Moi je le perds pas, je confronte mes idées, ça me fait réfléchir, tout ça,
c'est très intéressant.


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graphistecomBOUCHONfr
FiLH wrote:

Il n'y a pas de frontières. Juste une constatation par comparaison de
mes références en art classique et en art contemporain. D'ailleurs dans
les analyses d'art, celles d'oeuvres classiques m'épargnent bien souvent
de sortir dictionnaire de français et d'histoire de l'art.


Ce qui signifie essentiellement que tu es plus familier de l'un que de
l'autre.
À moins que tu ne te prennes comme la référence absolue de ce que doit
savoir quelqu'un ?


Tu confonds ton cas avec le mien.
Voilà plusieurs jours que j'essaie de te signifier qu'il n'y a ni règles
en art contemporain ni définition de l'Art qui convienne à tout le
monde.

--
Graphistecom