OVH Cloud OVH Cloud

Libération (Rebonds) : « Il faut libérer le logiciel libre »

292 réponses
Avatar
SL
Un article paru en réponse à « Il n'a de libre que le nom » : « Il
faut libérer le logiciel libre » :

<http://www.liberation.fr/opinions/rebonds/193294.FR.php>

Je ne peux pas m'embêcher de relever la nullité absolue de cet
article. Autant le précédent était peut être une charge lourde et
partielle, mais avait l'avantage de poser de vraies questions et des
idées paradoxales (le caractère soluble du libre dans
l'ultra-capitalisme), autant celui ci est du plus pur discours
sectaire. Dès la seconde phrase le niveau est annoncé :

« Son auteur, par sa maladresse volontaire ? et sa partialité
s'est décrédibilisé. Il n'est donc pas forcément nécessaire de
répondre point par point à cette attaque. »

On est dans la cours de récréation avec de celui qui fera le plus
d'insultes, se livrera aux plus belles pétitions de principes, aux
attaques /ad hominem/ et aux sous-entendu sur la bonne foi du
contradicteur les plus dénuées d'intérêt. S'autoriser à sous entendre
que le contradicteur a tort et qu'il n'est pas nécessaire de répondre
parce qu'il fait sans aucun doute exprès de raconter n'importe quoi,
qu'il est donc du côté du mal, c'est assez fort.

Ça donne vraiment l'impression d'un fanatique religieux qui lève la
tête de son livre saint mais a oublié que tout le monde ne partage pas
sa foi et qu'il est peut être nécessaire, quand on ne parle pas à ses
ouailles, de "répoindre point par point" au moyen d'une argumentation.

Autre perle :

Par ailleurs, et comme par hasard, certaines prises de position
publiques viennent sensibiliser les décideurs et le grand public,
comme on soupçonne que ce fut le cas pour cette tribune, qui
visait à attaquer l'économie du logiciel libre. Le plus important
pour «eux» n'est pas de dire la vérité ; le plus important est de
maintenir leur situation de monopole.

Argument décisif, ce soupçon que l'article auquel est un sous-marin de
l'industrie du logiciel propriétaire. Le « eux » aussi est magnifique,
c'est un aveu de la logique sectaire et manichéiste de tout ça. Je
passe sur le fait que le contradicteur soient à nouveaux présentés
comme le mal absolu, duquel aucune vérité ne peut venir : il ne faut
donc surtout pas les écouter, ce serait courir le risque de succomber
au malin.

Faute d'avoir eu le temps de s'habituer à la lumière du jour, l'auteur
nous livre les arcanes de sa pensée dont Microsoft est la clef de
voûte dans le rôle du mal absolu :

Les grands éditeurs mondiaux avancent maintenant derrière des
prête-noms soi-disant experts et indépendants ou derrière de
petites associations et essayent de faire croire que la France
peut encore espérer voir un jour émerger un nouveau Microsoft.

Troisième allusion (« soi-disant experts et indépendant ») à la
corruption de l'interlocuteur.

Par ailleurs l'article ne répond absolument pas, comme il l'annonçait,
à l'argument du premier article, qui était en gros l'équivoque
économique du logiciel libre et de sa récupération par le marché. Il
énumère donc ce qui est acquis, à savoir que le marché s'y intéresse,
et on est censé croire que c'est bien.

10 réponses

Avatar
tg
On 2006-07-31, Stéphane Zuckerman wrote:

Bah d'après sa réponse, c'est vraiment évident, ça crève les yeux, et
vraiment, pas besoin d'avoir lu tout Rousseau pour voir qu'il mène au
totalitarisme -- pire, au nazisme (merci Godwin). Ca ne devrait pas être
trop compliqué de trouver quelques passages bien évocateurs. Je n'aime pas
particulièrement les idées de Rousseau, mais là c'est quand même gros.


Peut-être que c'est simplement l'idée de "nature" qui induit en erreur.

Le nazisme, c'est l'idée d'une nature qui a été corrompue et qui continue
à l'être. D'où une réaction d'urgence qui justifie des actes démesurés
contre ceux qui sont censés corrompre. Il y a donc l'idée sous-jacente
que quelque chose ait pu exister un jour sans être corrompu, quelque
chose vers lequel il faut retourner.

Chez Rousseau, la "nature" a un tout autre sens. C'est le refus de
l'artifice. Rousseau n'évoque pas du tout un paradis perdu auquel il
faudrait retourner. Il crée la mythologie du "bon sauvage" non pas
pour dire que c'était là une situation idéale, mais pour montrer
l'emprise toujours plus forte de l'artifice qui s'est construit au
fur et à mesure du développement historique.

L'existentialisme et son idée majeure de l'existence factice reprend
Rousseau sur ce terrain là précisément : le refus du factice, donc
l'intéret pour la "nature", cad ce qui reste en somme une fois qu'on
a dégommé l'artifice. Un "reste" qui est toujours à découvrir mais
qui n'est pas forcément quelque chose appartenant au passé, à un état
miraculeux qui aurait été perverti, ce qui serait, pour le coup,
la vision du nazisme.

Je crois que c'est à travers la place laissée à l'érotisme que tout
se dévoile vraiment. Dans le nazisme, c'est très pudibond. C'est
la nature au sens animalier du terme. Chez Rousseau, au contraire,
c'est une des principales porte d'entrée pour se rendre compte de
l'artifice. Dans les Confessions par exemple, Rousseau ne fait que
parler érotisme pour déconstruire ce qui lui, lui paraît immédiatement
factice. D'où toutes les questions qu'il se pose pendant tout le
bouquin, en prenant presque un air candide.

Dans le nazisme, l'érotisme c'est un peu sale, c'est un truc qu'on fait
en clinique. L'érotisme vient pervertir la si belle nature qu'il faut
retouver (toutes ces histoires de métissage...).

Il me semble donc que le pépin vient du fait que sous prétexte de
"naturalisme" ou de "retour à la nature", Rousseau et les nazis parlent
de choses radicalement différentes.

tg

Avatar
sansflotusspam
Stéphane Zuckerman wrote:

On Mon, 31 Jul 2006, sansflotusspam wrote:

Stéphane Zuckerman wrote:

On Mon, 31 Jul 2006, sansflotusspam wrote:

Vous avez trouvé une apologie de la monarchie dans le Contrat social ?


de la monarchie, certainement pas, mais des dictatures idéologiques du
XX° siècle, à coup sûr, OUI !
les "bonnes" idées du regretté Adolf sortent en droite ligne de
Rousseau, ainsi que les magnifiques perspectives de nos bons écolos,
qui sont très exactement les enfants idéologiques d'Adolf et les petits
enfants de Jean-Jacques ( Die Natür .... ) !


Là, j'attends vos sources. Ca risque d'être intéressant.



1) lire Jean-Jacques
2) lire Adolf

et c'est très intéressant ....


Bizarrement, je m'attendais à ce genre de réponse. Donc
1) Donnez-moi les passages, et le contexte dans lequel ils s'inscrivent.
2) Donnez-moi les passages que vous comparez aux passages précédents.



en isolant des "passages" , on peut attribuer n'importe quel sens à
n'importe quel groupe de mots, c'est le principe même de la manipulation.
la notion de contexte peut corriger un peu, sauf que le "contexte" est
défini par le "lecteur-interpréteur", et permet de ce fait des
manipulations moins primaires, donc encore plus trompeuses.

je suggère plutôt de réfléchir à partir des concepts et des raisonnements.

par exemple, le concept de "Nature" (si chère au coeur des écolos ...) de
Jean-Jacques et celui de "Die Natür" chez Adolf, le concept d'"humanité"
chez Jean-Jacques et chez Adolf ...

les meilleurs esprits allemands ont excellemment réfléchi et travaillé sur
le sujet (Adorno, Husserl, etc).

A+





Avatar
sansflotusspam
wrote:

On 2006-07-31, Stéphane Zuckerman wrote:
Bizarrement, je m'attendais à ce genre de réponse. Donc
1) Donnez-moi les passages, et le contexte dans lequel ils s'inscrivent.
2) Donnez-moi les passages que vous comparez aux passages précédents.


Donne lui le temps de retrouver le bouquin de Rousseau tout de même...

tg


t'inquiète pas, on a ça dans le grand meuble à côté !
merci !


Avatar
sansflotusspam
wrote:

On 2006-07-31, Stéphane Zuckerman wrote:

Bah d'après sa réponse, c'est vraiment évident, ça crève les yeux, et
vraiment, pas besoin d'avoir lu tout Rousseau pour voir qu'il mène au
totalitarisme -- pire, au nazisme (merci Godwin). Ca ne devrait pas être
trop compliqué de trouver quelques passages bien évocateurs. Je n'aime
pas particulièrement les idées de Rousseau, mais là c'est quand même
gros.


Peut-être que c'est simplement l'idée de "nature" qui induit en erreur.

Le nazisme, c'est l'idée d'une nature qui a été corrompue et qui continue
à l'être. D'où une réaction d'urgence qui justifie des actes démesurés
contre ceux qui sont censés corrompre. Il y a donc l'idée sous-jacente
que quelque chose ait pu exister un jour sans être corrompu, quelque
chose vers lequel il faut retourner.

Chez Rousseau, la "nature" a un tout autre sens. C'est le refus de
l'artifice. Rousseau n'évoque pas du tout un paradis perdu auquel il
faudrait retourner. Il crée la mythologie du "bon sauvage" non pas
pour dire que c'était là une situation idéale, mais pour montrer
l'emprise toujours plus forte de l'artifice qui s'est construit au
fur et à mesure du développement historique.

L'existentialisme et son idée majeure de l'existence factice reprend
Rousseau sur ce terrain là précisément : le refus du factice, donc
l'intéret pour la "nature", cad ce qui reste en somme une fois qu'on
a dégommé l'artifice. Un "reste" qui est toujours à découvrir mais
qui n'est pas forcément quelque chose appartenant au passé, à un état
miraculeux qui aurait été perverti, ce qui serait, pour le coup,
la vision du nazisme.

Je crois que c'est à travers la place laissée à l'érotisme que tout
se dévoile vraiment. Dans le nazisme, c'est très pudibond. C'est
la nature au sens animalier du terme. Chez Rousseau, au contraire,
c'est une des principales porte d'entrée pour se rendre compte de
l'artifice. Dans les Confessions par exemple, Rousseau ne fait que
parler érotisme pour déconstruire ce qui lui, lui paraît immédiatement
factice. D'où toutes les questions qu'il se pose pendant tout le
bouquin, en prenant presque un air candide.

Dans le nazisme, l'érotisme c'est un peu sale, c'est un truc qu'on fait
en clinique. L'érotisme vient pervertir la si belle nature qu'il faut
retouver (toutes ces histoires de métissage...).

Il me semble donc que le pépin vient du fait que sous prétexte de
"naturalisme" ou de "retour à la nature", Rousseau et les nazis parlent
de choses radicalement différentes.

tg


ton commentaire est très intéressant ; Nietzsche avait une analyse de
Rousseau très proche de la tienne.
mais regarde bien : les "qualités" sous-jacentes des concepts de "nature"
naturel" etc sont extrêmement proches chez Jean-Jacques et chez Adolf, ce
qui n'est pas un hasard, Adolf ayant beaucoup lu Rousseau ;
ajoute là-dessus la couche épaisse du romantisme allemand, et on retrouve la
pluspart des thèmes fondamentaux de la weltanschauung nationale &
socialiste.


Avatar
tg
On 2006-08-01, sansflotusspam wrote:
par exemple, le concept de "Nature" (si chère au coeur des écolos ...) de
Jean-Jacques et celui de "Die Natür" chez Adolf, le concept d'"humanité"
chez Jean-Jacques et chez Adolf ...


Il s'agit effectivement amha des points forts sur lesquels se concentrer.
Avec aussi peut-être deux autres éléments : la religion et l'occultisme.

L'idée de "nature" est très vaste dans ses acceptations. Le mot a des
sens très divers. Chez Diderot, c'est une arme contre la religion par
exemple. Ce n'est pas le cas chez Rousseau qui, au contraire, remet
finalement en selle la métaphysique et au moins le questionnement sur
la religion ou sur une sensation plus générale : "il y a quelque chose
d'autre derrière l'artifice".

L'occultisme joue, selon Muray, un rôle très important. D'où la passion
d'Hitler pour ce domaine.

les meilleurs esprits allemands ont excellemment réfléchi et travaillé sur
le sujet (Adorno, Husserl, etc).


Tout le monde s'y est mis et se concentre toujours dessus. Rien n'est
plus actuel. Un bon livre à lire sur le sujet : "L'anti-nature" de
Clément Rosset (au PUF Quadridge). Il fait bien le point sur cette
question hautement complexe.

Il a une formule pour désigner la méthode de l'Ecole de Frankfort (donc
Marcuse et Adorno par exemple) : rechercher à qui profite le crime :)

On a bien entendu Heidegger, dont on ne peut faire l'économie car c'est
lui qui, paraît-il, servirait de tête de pont pour le nazisme. Je ne
sais plus si Rousseau y est évoqué, mais il y a des textes sur la
nature. Par exemple, on trouvera avec plaisir dans "Essais et Conférences"
chez Tel Gallimard, un article intitulé "Batir Habiter Penser" et bien
entendu, "La question de la technique".

Pour le citer, tiens, une colle : comment faire avec slrn pour poster
des caractères grecs ? Car le vieux salaud, il y tenait à son grand
fantasme linguistique, qu'on trouve dans le même recueil au chapître
Logos.

tg

Avatar
talon
wrote:

Il me semble donc que le pépin vient du fait que sous prétexte de
"naturalisme" ou de "retour à la nature", Rousseau et les nazis parlent
de choses radicalement différentes.



Sans entrer dans le débat au sujet de Rousseau je me souviens avoir lu un
bouquin de Luc Ferry (le ministre) où il expliquait en grand détail à quel
point le nazisme était plongé jusqu'au coup dans les thèses écolo, à quel
point c'est en Allemagne et tout particulièrement sous Hitler qu'elles ont
eu beaucoup d'écho, réciproquement à quel point elles sont étrangères à la
philosophie du progrès social à la française. Evidemment il ne prétendait pas
que l'écologie allait jusqu'à la justification de la "solution finale".

--

Michel TALON

Avatar
Patrice Karatchentzeff
writes:

[...]

Pour le citer, tiens, une colle : comment faire avec slrn pour poster
des caractères grecs ? Car le vieux salaud, il y tenait à son grand


on utilise un encodage que le permet ?

Et accessoirement, ton message se fera jeter d'ici :)

PK

--
      |      _,,,---,,_       Patrice KARATCHENTZEFF
ZZZzz /,`.-'`'    -.  ;-;;,_   mailto:
     |,4-  ) )-,_. , (  `'-'  http://p.karatchentzeff.free.fr
    '---''(_/--'  `-'_)       

Avatar
tg
On 2006-08-01, sansflotusspam wrote:

mais regarde bien : les "qualités" sous-jacentes des concepts de "nature"
naturel" etc sont extrêmement proches chez Jean-Jacques et chez Adolf, ce
qui n'est pas un hasard, Adolf ayant beaucoup lu Rousseau ;


Ce qui est difficile, c'est de parvenir à définir, à la place de Rousseau
si j'ose dire, ce qu'il entendait par "Nature". Car, curieusement, il
ne définit jamais ce mot. Alors qu'il en fait son cheval de bataille.
Le sens est flottant et semble changer selon les textes. C'est un peu
a-priori, une définition en creux : tout ce qui n'est pas artifice est
nature.

Il semble qu'il y ait une différence dans le mode de contestation. Rousseau
est dans une révolte absolue contre l'artifice. Il n'y a pas de fin à
cette révolte car elle dépend de la condition humaine et non réellement
de conditions historiques. Même s'il faut reconnaître toutefois que Rousseau
a aussi un projet historique. Rien n'est simple !

L'autre énorme problème avec Rousseau, mais c'est ce qui en fait aussi son
charme inégalable, c'est qu'il dit quelque chose mais en même temps, il
ne cache rien au lecteur de son côté paranoïaque, de ses errances sexuelles,
bref, on a toujours l'habitude de lire ce qu'il dit directement, et ce qu'il
souhaite dire, en définitive, de manière inconsciente.

Il donne au lecteur le bâton pour se faire battre. Et dieu sait qu'il avait
l'air d'aimer ça !

ajoute là-dessus la couche épaisse du romantisme allemand, et on retrouve la
pluspart des thèmes fondamentaux de la weltanschauung nationale &
socialiste.


Là-aussi, Rousseau souvent dynamite ses propres écrits. Dans les Confessions,
il va un peu rattraper la Nouvelle Heloïse. Il y a cette fameuse scène du
ménage à trois dans laquelle la dame de ses pensées rend son âme à dieu
en lâchant un pet monstrueux. Y'a plus romantique !

Il n'a pas réellement toute cette mythologie qu'on trouve chez Hitler,
en particulier sur les évènements politiques. On dit que Rousseau a
préparé la Révolution mais je ne me souviens pas d'éléments mythologiques
qui seront par la suite surutilisés par les gourous révolutionnaires.

Une oeuvre intéressante à écouter : la Tétralogie dirigée par Karajan.
Alors qu'on s'attend, de la part d'un ex nazi, à une mise en avant des
protagonistes, ce sont les passages sur la Nature qui prennent le dessus.

Un autre élément n'est pas anecdotique non plus. A savoir l'homosexualité.
Rousseau frise tout le temps avec cette tendance. Il a un rapport
masochiste avec les femmes dans lequel il est infantilisé, qui fait
toujour penser selon la célèbre formule "un enfant est battu" qu'un
autre personnage se cache derrière tout ça.

Hitler, hoax ou pas, difficile à savoir, aurait eu dans sa liquidation
des S.A, une façon assez radicale de réduire son passé au silence. Ses
rapports avec sa femme étaient assez curieux si on en croit les archives
d'Arte passées l'année dernière. Après le "contre-nature", il aurait
ensuite misé sur le tout nature, très hygiéniste et désexualisé. C'est
un élément qui a toujours alerté Adorno (on trouve ça dans Minima
Moralia si je me souviens bien).

Ce que je peux trouver de commun à Rousseau et à Hitler, c'est le
rapport étrange qu'ils ont avec la saleté (qui est toujours une
facette cachée de la Nature : on se plaint toujours qu'elle est salie).
On se souvient bien entendu des jeux olympiques et des 14 degrés
maximals des pièces dans lesquelles vivait Hitler. Rousseau lui a
passé son temps à salir/être sali dans le discours.

tg

Avatar
sansflotusspam
wrote:

On 2006-08-01, sansflotusspam wrote:
par exemple, le concept de "Nature" (si chère au coeur des écolos ...) de
Jean-Jacques et celui de "Die Natür" chez Adolf, le concept d'"humanité"
chez Jean-Jacques et chez Adolf ...


Il s'agit effectivement amha des points forts sur lesquels se concentrer.
Avec aussi peut-être deux autres éléments : la religion et l'occultisme.

L'idée de "nature" est très vaste dans ses acceptations. Le mot a des
sens très divers. Chez Diderot, c'est une arme contre la religion par
exemple. Ce n'est pas le cas chez Rousseau qui, au contraire, remet
finalement en selle la métaphysique et au moins le questionnement sur
la religion ou sur une sensation plus générale : "il y a quelque chose
d'autre derrière l'artifice".

L'occultisme joue, selon Muray, un rôle très important. D'où la passion
d'Hitler pour ce domaine.

les meilleurs esprits allemands ont excellemment réfléchi et travaillé
sur le sujet (Adorno, Husserl, etc).


Tout le monde s'y est mis et se concentre toujours dessus. Rien n'est
plus actuel. Un bon livre à lire sur le sujet : "L'anti-nature" de
Clément Rosset (au PUF Quadridge). Il fait bien le point sur cette
question hautement complexe.

Il a une formule pour désigner la méthode de l'Ecole de Frankfort (donc
Marcuse et Adorno par exemple) : rechercher à qui profite le crime :)

On a bien entendu Heidegger, dont on ne peut faire l'économie car c'est
lui qui, paraît-il, servirait de tête de pont pour le nazisme.


Heidegger = nazi est une vieille injure qui vient de la DDR, quand Heidegger
démasquait vigoureusement le communisme et l'état policier de l'Allemagne
de l'Est occupée.
Il faut être ignare pour donner crédit, ne serait-ce qu'une minute, à des
âneries pareilles. Heidegger a plus que largement prouvé, par son esprit et
par ses actes, sa répulsion et son opposition totales au régime des
"aryens".
C'est pourquoi il a répondu par le mépris à ces calomnies.


Je ne
sais plus si Rousseau y est évoqué, mais il y a des textes sur la
nature. Par exemple, on trouvera avec plaisir dans "Essais et Conférences"
chez Tel Gallimard, un article intitulé "Batir Habiter Penser" et bien
entendu, "La question de la technique".

Pour le citer, tiens, une colle : comment faire avec slrn pour poster
des caractères grecs ? Car le vieux salaud, il y tenait à son grand
fantasme linguistique, qu'on trouve dans le même recueil au chapître
Logos.

tg


bravo et merci pour tes excellentes remarques et suggestions !
j'en prends bonne note et plongerai dedans ... dès que j'aurai le temps.
pour le grec sous slrn, je n'en sais rien du tout, je n'utilise pas slrn.
A+


Avatar
Stéphane Zuckerman
On Tue, 1 Aug 2006, sansflotusspam wrote:

On a bien entendu Heidegger, dont on ne peut faire l'économie car c'est
lui qui, paraît-il, servirait de tête de pont pour le nazisme.


Heidegger = nazi est une vieille injure qui vient de la DDR, quand Heidegger
démasquait vigoureusement le communisme et l'état policier de l'Allemagne
de l'Est occupée.
Il faut être ignare pour donner crédit, ne serait-ce qu'une minute, à des
âneries pareilles. Heidegger a plus que largement prouvé, par son esprit et
par ses actes, sa répulsion et son opposition totales au régime des
"aryens".


Ah oui, même lorsqu'il a décrété que le nazisme incarnait sa philosophie ?
Pourquoi est-il alors si évasif lors des entretiens où on lui demande des
comptes sur sa pensée dans les années 30 ? (je n'ai pas la référence sous
la main, mais promis, je retourne là où le livre se trouve, et je la
donne).

C'est pourquoi il a répondu par le mépris à ces calomnies.


Aucun mépris n'est visible dans ce que j'avais lu, tout au plus des
tentatives de justification avortées.


--
"Je deteste les ordinateurs : ils font toujours ce que je dis, jamais ce
que je veux !"
"The obvious mathematical breakthrough would be development of an easy
way to factor large prime numbers." (Bill Gates, The Road Ahead)