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Linux se bug à mort...

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Olivier
Le kernel de Linux tourne au grand bordel.

Les développeurs n'ont plus envie de corriger les bugs, et on ne sait
plus à qui envoyer le code.

Bref, tout cela est dans:

http://news.zdnet.co.uk/0,39020330,39267255,00.htm

Il est certain que L'Open Source a atteint ses limites, et Linux ne
sera jamais ni Windows, ni Mac OS.



Olivier

10 réponses

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Laurent
Jerome Lambert wrote:
Olivier , dans le message , a
"Démarrer/Aide et support" et rechercher "Carte réseau" puis ENTER

Cliquer sur "Établir une connexion au réseau local" puis "Rubriques
connexes"

Voilà c'est si simle de chercher...et de trouver !


Ben je préfère encore la ligne de commande, ça va plus vite et c'est
moins
pénible à retenir.


C'est surtout la seule méthode qui fonctionne quelle que soit la version
de Windows...


Non pour Win95 c'était winipcfg. C'est ce qui est bien avec windows, à
chaque version ils changent un truc pour nous faire croire que ça
évolue. Du genre c:windows sous 9x c:winnt sous 2000 et re c:windows
sous Xp/2003.

--
Laurent



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Laurent
Emmanuel Florac wrote:
Le Thu, 11 May 2006 03:23:34 -0700, Laurent écrivait:

Ce à quoi réponde les extrémistes du mac :

"C'est peut-être plus rapide mais il n'y a pas exposé !"


Si, j'ai un clone d'exposé qui marche très bien avec mon windowmaker :)



Donc MacOSX n'à plus lieu d'être. Reste le matériel comme le macbook pro.

--
Laurent


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Jérémy JUST
Le Sun, 14 May 2006 15:10:55 +0000 (UTC),

(en l'absence de sélection, on se retrouve avec des milliers
d'articles inintéressants sur lesquels il faut faire soi-même le
travail de relecture alors qu'on n'a pas forcément les compétences
dans les domaines abordés),
L'expérience montre, justement grace à arxiv, qui a une expérience de

10 ans, qu'il n'y a pas plus de "crap" dans une revue sans validation
que dans une revue avec validation. En effet le filtre des referees a
toujours été une passoire complètement percée. Les Bogdanoff ont
réussi à publier les choses les plus incohérentes dans des revues à
referee.


Je ne pense effectivement pas que la relecture puisse éliminer les
articles bidonnés. Quand on veut résolument faire paraître une fausse
étude, je ne pense pas qu'on ait vraiment du mal à le faire (en
biologie, il n'y a aucune difficulté à inventer de fausses preuves,
en retouchant les images avec Gimp et en jetant quelques chiffres
dans les cases d'un tableau). Même dans un système idéalisé, les
referees sont là pour valider le raisonnement et l'expression, et non
pour refaire les manips.

Par contre, la sélection des articles peut éviter que des tas
d'articles complètement vides n'aillent s'accumuler dans les banques.
Je n'aime pas perdre une demi-journée à lire des articles qui
ne m'apportent rien.
Pour trier ces articles, le referee n'a qu'à poser la question aux
auteurs: « dites-moi en dix-quinze lignes ce que vous apportez de
nouveau au domaine ». Et hop, même pas besoin de comprendre en
profondeur l'article.


d'autre part tu cours toujours le risque qu'un spécialiste du sujet
tombe sur ton papier et en fasse des gorges chaudes s'il est minable.


Peut-être faudrait-il favoriser ces retours, justement, avec un
système de notation des articles, un peu comme Amazon fait noter les
livres par les clients.


--
Jérémy JUST


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talon
SL wrote:
scientifique. Un discours objectif c'est par exemple au moins pour moi
un discours qui justifie ses choix, qui donne autant que possible ses
raisons, un discours "critique", qui se prête à la vérification et à
la "falsification". Donc ce n'est certainement pas un discours qui se
cache derrière des faits.


Puisque tu cherches où je vois des choses fumeuses, j'estime que cette
assertion que tu viens de faire est monstrueusement fumeuse. Les faits se
prêtent à vérification ou falsification, les théories, exégèses et autres,
uniquement de façon dérivée, contre les faits.


Je n'ai certainement pas dit ça. Je n'ai pas parlé d'expert, et

certainement pas d'argument d'autorité, ou du fait que chacun ne
puisse pas et ne doive pas se faire son opinion tout seul. J'ai dis


En tout cas c'est ce que j'ai compris de ce que tu disais. Tu disais en outre
que c'était un retour au Moyen Age. Or c'est dans ton attitude que je vois
les discussions scolastiques du Moyen Age, et au contraire dans la
présentation objective des faits et leur appréciation par tout un chacun
le cartésianisme qui nous sort des arguments d'autorité du Moyen Age.

par contre que je croyais naïf de penser que ce sont les experts qui
nous empêchent de nous faire une opinion par nous même, tandis que des
faits bruts nous permettraient de nous faire une opnion par nous
même. Je trouve ça naïf, parce que les "faits bruts" sont (hors
sciences exactes si vous voulez) tout autant manipulables que le


Je n'en crois pas un mot. Le fait brut c'est de savoir exactement combien
d'arméniens ont été massacrés par les turcs et combien y en avait-il en tout.
Evidemment pas à une unité prés, mais pas non plus totalement faux. Il
n'y a nul besoin d'être universitaire pour établir de telles choses, ou alors
constater que les chiffres ne sont pas disponibles. Je ne vois pas ce qu'un
expert universitaire apportera de plus à l'analyse de ces faits que le plus
banal des enquêteurs, sinon de noyer le poisson dans une eau boueuse.


reste. Qui va les établir d'ailleurs sinon des experts munis d'une
"autorité" particulièrement démesurée et incontrôlable ? Ce n'est pas
en empêchant l'expression des opinions qu'on va atteindre plus
d'objectivité. Je pense qu'il vaut mieux, qu'il est meilleur pour la
"manifestation de la vérité" comme on dit, que les opinions
s'expriment, s'affrontent, dénoncent mutuellement leur biais ou leur
partialité, y compris par la voix d'"expert" ou d'autres, que c'est
meilleur pour la formation de l'esprit critique et pour garantir à
ceux qui le voudront de ne pas être berné, tandis que faire taire les
opinions et n'autoriser que l'énonciation de fait (établi par qui ?)
me paraît tout simplement totalitaire.


En ce qui me concerne je suis pour une totale liberté des experts et
universitaires pour exprimer leur opinion de la manière la plus convaincante
qu'il leur est possible. Je ne vois pas ce qui pourrait laisser penser le
contraire. Je dirais même que je préférerais de beaucoup que Faurrisson
soit convaincu de ses erreurs en public par de telles discussions que par
l'application d'une loi qui interdit toute discussion. D'ailleurs si tu lis ce
qu'on dit de nous aux USA il y a de violentes critiques contre l'absence de
liberté d'expression chez nous. Ne va pas de là déduire que je suis
révisioniste ce qui est absolument faux.



je prétends que ces assertions sont totalement anti scientifiques,
et qui si elles reflètent rééllement la pensée dominante dans votre
domaine, il n'a pas sa place dans un organisme scientifique.


Je trouve ça complètement incroyable de dire ça. Vous avez uen vision
de la vérité, ou de l'objectivité, ou de la scientificité, qui n'est
valable que pour les sciences exactes, ou alors qui en est un
décalque.


On est bien d'accord sur ce point.

Il y a des régimes de scientificités très différents dans
les sciences humaines. On en revient à ce que je disais : vous voulez
décréter la fin de telle contré scientifique que vous jugez d'après
votre chapelle.



Et sur celui là aussi. Et c'est justement ce qui cause tout le problème.
Un des points de vue, trés largement répandu parmi les pratiquants de sciences
dures, c'est que le second régime de scientificité n'a pas sa place au CNRS.
Pourquoi pas l'astrologie, tant qu'on y est, il s'est bien trouvé des
universitaires pour donner une thèse à une astrologue. Il me semble que ce
n'est pas en insistant fortement sur ce qui fait que la "vérité" en sciences
sociales n'a pas le même genre de statut scientifique que dans les sciences
dures, comme tu le fais, que tu justifies le maintien des sciences sociales au
CNRS.


La base de la science c'est que seuls les faits ont raison, les
théories ne valent rien, sinon au mieux et provisoirement quand
elles sont en accord avec les faits.


Je suis tout à fait d'accord avec cette phrase, sinon que dans
certaines disciplines il n'est pas si facile d'établir les faits et de
savoir lequel, de plusieurs faits contradictoire, a "raison".



Dans aucune science il n'est facile d'établir les faits. Ne crois pas qu'en
physique les résultats d'expérience se succèdent de manière bien linéaire.
Bien souvent des résultats sont énoncés, ne serait-ce que pour faire un coup,
et démentis peu aprés. Regardes les données en matière d'astrophysique. C'est
trés régulièrement que la théorie est bouleversée par des faits nouveaux.
Donc je pense qu'établir les faits, y compris en sciences sociales, est
difficile, et est toujours un vrai travail scientifique. La discussion,
interprétation, etc. des faits est souvent beaucoup plus sujette à caution.
Même dans les sciences dures, il est trés possible que l'on n'ait pas accés
aux faits bruts mais uniquement aux faits filtrés à travers la théorie
dominante et donc ne faisant que la confirmer systématiquement. Je te rejoins
donc sur ce point. Je pense à la physique de haute énergie autour des grands
accélérateurs. Il y a tellement de bruit de fond, des événements si
compliqués, et en si grand nombre, qu'on applique toutes sortes de filtres et
de coupures directement au moment de l'expérience, puis que l'on analyse les
données via la théorie à la mode, et que l'on présente les résultats comme
détermination des paramètres de cette théorie. Il n'est pas évident que ce
faisant on ne biaise pas trés fortement les résultats bruts, et que donc on
diminue tout aussi fortement la probabilité de trouver des choses nouvelles et
intéressantes. D'un autre coté, vu la complexité des choses, on ne peut pas
faire autrement en pratique.




--

Michel TALON


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Emmanuel Florac
Le Sun, 14 May 2006 18:51:38 +0200, Laurent a écrit :


Donc MacOSX n'à plus lieu d'être. Reste le matériel comme le macbook pro.


Mac OS X reste agréable à utiliser. En pratique, avoir Mac OS X, FreeBSD
ou Linux sur mon poste de travail je m'en tamponne le coquillard avec une
pelle à tarte avec un manche en buis.
Par contre, Mac OS X a de petits avantages, comme les configurations
réseaux multiples entre lesquelles on bascule en 0.01 seconde, la mise en
veille et le réveil instantané, avec restauration de toutes les
connexions réseaux, choses qui sont tellement agréables sur un outil
mobile que pour l'instant je ne peux pas envisager d'avoir autre chose
qu'un mac comme portable.
Autrement dit, ce qui fait le gros avantage du Mac c'est le fignolage de
certains détails.

--
Il y a toujours un bug de plus.
Loi de Lubarsky.

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Emmanuel Florac
Le Sun, 14 May 2006 15:16:45 +0000, Michel Talon a écrit :


Tu as raison, depuis un bon moment (20-30 ans) il n'y a pas eu faits
expérimentaux importants découverts et ça a eu une influence très délétère
sur la physique théorique, qui est devenu une véritable "théologie" selon
certains critiques.


Tu parles des cordes et compagnie? Qu'est ce que tu considères comme la
dernière avancée expérimentale, la découverte du boson W-/W+/Z°?

--
In girum imus nocte ecce et consumimur igni

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olive
Michel Talon écrivait :

SL wrote:
scientifique. Un discours objectif c'est par exemple au moins pour moi
un discours qui justifie ses choix, qui donne autant que possible ses
raisons, un discours "critique", qui se prête à la vérification et à
la "falsification". Donc ce n'est certainement pas un discours qui se
cache derrière des faits.


Puisque tu cherches où je vois des choses fumeuses, j'estime que cette
assertion que tu viens de faire est monstrueusement fumeuse. Les faits se
prêtent à vérification ou falsification, les théories, exégèses et autres,
uniquement de façon dérivée, contre les faits.


Prenons le problème suivant, un peu caricatural : il s'agit de décrire
les "ouvriers dans la société française au début du 21e siècle"

Si tu es journaliste, tu reprends le lieu commun : les ouvriers sont
morts, ciruclez, rien à voir, et tu n'en parles pas. Jamais.

Si tu es économiste, les ouvriers n'existent pas non plus : il n'existe
qu'une somme d'individus qui travaillent pour la somme allouée par le
marché ; ou qui arbitrent entre le travail et l'oisiveté si celle-ci est
aussi rémunératrice.

Si tu es statisticien de l'INSEE : les ouvriers concstituent un agrégat
qui rentre dans une case, essentiellement en fonction du revenu et du
travail déclaré.

Si tu es marxiste, les ouvriers constituent une classe homogène dans son
travail et dans ses pratiques, exploitée par la bourgeoisie et destinée
à prendre le pouvoir tôt ou tard.

Si tu es sociologue culturaliste : le problème ne t'intéresse pas : le
groupe pertinent, c'est l'appartenance culturelle et/ou ethnique.

Si tu es sociologue des classes populaires : le groupe ouvrier
t'intéresse, il existe, mais il est pluriel dans ses rapports au travail,
à l'école, à la culture et dans ses modes de vie en fonction de
certains critères (grande/ petite entreprise, diplôme, rural/urbain etc.)

Hors le point de vue journalistique, toutes ces approches apportent une
part de vérité. Vérité partielle et provisoire qui s'inscrit dans le
cadre de la théorie qui sous-tend la production des faits. Car les faits
sont bien produits : la catégorie "ouvrier" de l'INSEE est une
construction intellectuelle, pas l'enregistrement de la nature. De même,
passer du marxisme à la sociologie des classes populaires nécessite une
réflexion théorique qui infléchit la manière dont on procède à
l'enquête, et donc à l'établissement des faits observés.

Je suis désolé, mais ta distinction faits/théories ne tient pas en
science sociales. Les faits sont le produit d'une théorie dont il vaut
mieux qu'elle soit explicite.

(...)

Je n'en crois pas un mot. Le fait brut c'est de savoir exactement combien
d'arméniens ont été massacrés par les turcs et combien y en avait-il en tout.
Evidemment pas à une unité prés, mais pas non plus totalement faux. Il
n'y a nul besoin d'être universitaire pour établir de telles choses, ou alors
constater que les chiffres ne sont pas disponibles. Je ne vois pas ce qu'un
expert universitaire apportera de plus à l'analyse de ces faits que le plus
banal des enquêteurs, sinon de noyer le poisson dans une eau boueuse.


Disons que ça n'a pas beaucoup d'intérêt. Le travail historique n'est
pas un travail de comptable. L'intérêt n'est pas dans le chiffre, mais
dans l'analyse des processus et des décisions à l'oeuvre dans ce
massacre, dess motivations des acteurs, des alliances au sein du pouvoir
etc. Et ça c'est un travail de spécialiste avec des méthodes
éprouvées et sous le contrôle de ses pairs. Tu as lu récemment un vrai
livre d'histoire ?


ce qui me concerne je suis pour une totale liberté des experts et
universitaires pour exprimer leur opinion de la manière la plus convaincante
qu'il leur est possible. Je ne vois pas ce qui pourrait laisser penser le
contraire. Je dirais même que je préférerais de beaucoup que Faurrisson
soit convaincu de ses erreurs en public par de telles discussions que par
l'application d'une loi qui interdit toute discussion.


Là, je suis tout à fait d'accord. Les lois qui produisent de l'histoire
officielle me font frémir.

(...)

Il y a des régimes de scientificités très différents dans
les sciences humaines. On en revient à ce que je disais : vous voulez
décréter la fin de telle contré scientifique que vous jugez d'après
votre chapelle.



Et sur celui là aussi. Et c'est justement ce qui cause tout le problème.
Un des points de vue, trés largement répandu parmi les pratiquants de sciences
dures, c'est que le second régime de scientificité n'a pas sa place au CNRS.


Ils ont le droit de le penser. Heureusement qu'ils ne décident pas seuls.
Comme toute science, les sciences sociales constituent une activité
spécialisée qu'il faut un certain temps pour maîtriser. L'illusion,
c'est la compréhension immédiate de leur produits parce qu'elles sont
écrites en français et ne noient pas leur vacuité sous un jargon
mathématique. Je ne vois pas au nom de quoi les tenants des siences dites
dures seraient compétents pour juger de la qualité des productions des
spécialistes de sociologie.

Pourquoi pas l'astrologie, tant qu'on y est, il s'est bien trouvé des
universitaires pour donner une thèse à une astrologue.


Il s'est bien trouvé des gens pour filer des thèses aux Bogdanov ou pour
discuter de la mémoire de l'eau. On ne peut pas juger une science sur ses
dérapages.

Il me semble que ce
n'est pas en insistant fortement sur ce qui fait que la "vérité" en sciences
sociales n'a pas le même genre de statut scientifique que dans les sciences
dures, comme tu le fais, que tu justifies le maintien des sciences sociales au
CNRS.


Et bien si. Les sciences sociales ont beaucoup donné dans le positivisme
en prétendant imiter les sciences de la nature. Elles ont été dans
l'impasse ; et cet "autre régime de scientificité" est le produit d'une
réflexion épistémologique qui décrit mieux l'état des pratiques.
C'est certes moins "pur" qu'une science désincarnée, mais aussi plus
honnête.

Ah l'économie, ça c'est une science : toute les apparences formelles de
la rigueur pour produire du vide et de l'idéologie. Très peu pour moi.

Dans aucune science il n'est facile d'établir les faits. Ne crois pas qu'en
physique les résultats d'expérience se succèdent de manière bien linéaire.
Bien souvent des résultats sont énoncés, ne serait-ce que pour faire un coup,
et démentis peu aprés. Regardes les données en matière d'astrophysique. C'est
trés régulièrement que la théorie est bouleversée par des faits nouveaux.
Donc je pense qu'établir les faits, y compris en sciences sociales, est
difficile, et est toujours un vrai travail scientifique. La discussion,
interprétation, etc. des faits est souvent beaucoup plus sujette à caution.


Encore une fois, il n'est pas possible de séparer les deux aspects.

Même dans les sciences dures, il est trés possible que l'on n'ait pas accés
aux faits bruts mais uniquement aux faits filtrés à travers la théorie
dominante et donc ne faisant que la confirmer systématiquement. Je te rejoins
donc sur ce point. Je pense à la physique de haute énergie autour des grands
accélérateurs. Il y a tellement de bruit de fond, des événements si
compliqués, et en si grand nombre, qu'on applique toutes sortes de filtres et
de coupures directement au moment de l'expérience, puis que l'on analyse les
données via la théorie à la mode, et que l'on présente les résultats comme
détermination des paramètres de cette théorie. Il n'est pas évident que ce
faisant on ne biaise pas trés fortement les résultats bruts, et que donc on
diminue tout aussi fortement la probabilité de trouver des choses nouvelles et
intéressantes.


Tu nous dis donc en gros : faites ce que je dis, pas ce que je fais.
(C'est une boutade) Tu vois donc bien que les faits observés ne sont pas
neutres : accepte donc l'idée que les sociétés contemporaines sont aussi
complexes qu'un accélérateur de particules, et qu'il faut un guide
théorique pour les observations.

D'un autre coté, vu la complexité des choses, on ne peut pas
faire autrement en pratique.


N'est-ce pas aussi un effet du "nez dans le guidon" et de la course à la
productivité ?

--
Olivier


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talon
Emmanuel Florac wrote:
Le Sun, 14 May 2006 15:16:45 +0000, Michel Talon a écrit :


Tu as raison, depuis un bon moment (20-30 ans) il n'y a pas eu faits
expérimentaux importants découverts et ça a eu une influence très délétère
sur la physique théorique, qui est devenu une véritable "théologie" selon
certains critiques.


Tu parles des cordes et compagnie? Qu'est ce que tu considères comme la
dernière avancée expérimentale, la découverte du boson W-/W+/Z°?



Oui. Et par la suite la vérification que toutes les expériences étaient bien
compatibles avec le "modèle standard" basé sur le W et le Z. Théoriquement les
gens n'aiment pas ce modèle, voudraient l'étendre en quelque chose de plus
symétrique, mais expérimentalement il marche trés bien, à un point tel qu'on
n'est pas loin d'exclure toutes les théories plus "jolies" telles que
supersymétrie, etc. En fait l'enseignement le plus important du LEP est qu'on
n'a vu aucune particule supersymétrique jusqu'à une telle énergie que ça
devient difficilement compatible. Evidemment il manquait un peu d'énergie pour
exclure franchement celà.
D'un autre coté l'astrophysique présente des difficultés majeures. Pour
rendre compte des données avec les théories actuelles (relativité générale)
il faudrait essentiellement 90% de "matière noire", c'est à dire de choses
qu'on n'a jamais vues. Evidemment c'est un peu dur à avaler. Pour rendre
compte du big bang correctement il faut introduire une hypothèse appelée
"inflation" qui suppose encore l'existence d'un champ qu'on n'a jamais vu.
Bref tout ça est extrêmement suspect. Il y a des spécialistes
prestigieux pour mettre en doute la relativité générale, maintenant. En
modifiant un peu la loi de gravitation de la relativité générale, on peut
rendre compte des données sans introduire la moindre matière noire.
Aussi l'expérience historique a montré qu'un grand scepticisme était de
rigueur quand aux données expérimentales en astrophysique.
L'ensemble de tous ces faits n'a évidemment pas rendu la vie facile aux
physiciens, tu peux t'en douter.

--

Michel TALON


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talon
olive wrote:

Tu nous dis donc en gros : faites ce que je dis, pas ce que je fais.
(C'est une boutade) Tu vois donc bien que les faits observés ne sont pas
neutres : accepte donc l'idée que les sociétés contemporaines sont aussi
complexes qu'un accélérateur de particules, et qu'il faut un guide
théorique pour les observations.


Non je disais qu'aprés tout il y avait des choses semblables dans certains
domaines de la physique.


D'un autre coté, vu la complexité des choses, on ne peut pas
faire autrement en pratique.


N'est-ce pas aussi un effet du "nez dans le guidon" et de la course à la
productivité ?



Je ne suis pas trop spécialiste des expériences, mais d'aprés ce qu'on m'a
expliqué le débit de données est tellement gros qu'on ne pourrait absolument
pas le recueillir sans introduire des "coupures" directement dans les
détecteurs. Ca veut plus ou moins dire que l'électronique du détecteur, trés
rapide, fait une analyse sommaire de ce qu'il voit et rejette tous les
événements aberrants, qui sont, semble t'il, le plus grand nombre. Seuls les
autres sont enregistrés et traîtés ultérieurement par les ordinateurs. le
potentiel pour rater des choses intéressantes en faisant ça est évident.
Les habitudes des expérimentateurs sont aussi d'analyser leurs données dans
leurs ordinateurs en fonction des théories dont ils ont l'habitude, qu'ils ont
appris pendant des années comme étant la vérité révélée. Par exemple on leur
a dit qu'il faut trouver une particule supersymétrique de tel ou tel type, ils
chercheront ça mordicus, et toute l'expérience sera axée là dessus. D'un
certain coté il y a là l'appât du "gain" à l'oeuvre, le premier qui la trouve
aura le Nobel. Mais il est clair que ceci est une deuxième raison de ne pas
trouver des choses intéressantes totalement différentes et imprévues.
Les théoriciens critiquent toujours beaucoup ces habitudes, mais les
expérimentateurs s'en foutent, aprés tout ils font au mieux de leurs intérêts.


--

Michel TALON


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Emmanuel Florac
Le Sun, 14 May 2006 21:32:47 +0000, Michel Talon a écrit :

Il y a des spécialistes
prestigieux pour mettre en doute la relativité générale, maintenant. En
modifiant un peu la loi de gravitation de la relativité générale, on peut
rendre compte des données sans introduire la moindre matière noire.


Ce n'est pas mettre en doute la relativité générale, cela. Entre dire
"il faut apporter une correction à la loi de la gravitation aux grandes
échelles" et dire "on ne sait pas expliquer 90% de la masse et de
l'énergie sans faire appel à des bidules exotiques imaginés ex nihilo",
quelle est l'approche réaliste?
La relativité générale n'a pas supprimé la théorie de Newton, et ne
sera pas supprimée par la prochaine loi... Enfin à moins qu'elle ne soit
mathématiquement beaucoup plus simple ce qui est tout de même douteux :)

Aussi l'expérience historique a montré qu'un grand scepticisme était
de rigueur quand aux données expérimentales en astrophysique.


Le problème en astrophysique, c'est de reproduire l'expérience avec ses
conditions initiales :) Finalement c'est comme l'histoire, ou la
sociologie :)

L'ensemble de tous ces faits n'a évidemment pas rendu la vie facile aux
physiciens, tu peux t'en douter.


Tu m'étonnes. Mais aussi pourquoi ce bizarre consensus sur la matière
noire, entre autres ? Pourquoi la recherche fondamentale est-elle aussi
moutonnière?

--
L'église est une secte qui a réussi.
Ernest Renan.