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MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

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moa
MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

Grace aux fantastiques legislations en faveur de la propriete intellectuelle
instauree dans la plupart des pays, un auteur a le pouvoir de censurer un
detournement de son oeuvre, d'autoriser ou de reprimer une reprise, une
citation et de reclamer une partie des benefices generes par cette
utilisation sans toutefois participer aux frais de conception de l'oeuvre
nouvelle ainsi cree.

Pour ecouter de la musique, il faut payer. Payer le support physique ou les
frais d'enregistrement peut sembler normal. Les frais de marketing
enervants. Payer le droit d'ecouter une musique ou de lire un livre
revoltant. La culture reservee aux riches ?

Vous payez pour acheter un CD comme pour n'importe quel bien ou service.
L'art serait-il devenu un bien ou un service ? Vous achetez une oeuvre mais
vous ne la possedez pas. Il vous est interdit de la copier, de la modifier,
de vous en inspirer... a moins de demander l'autorisation et d'aligner les
billets. Bientot, il faudra payer l'auteur pour la moindre allusion
publique a l'une de ses creations. Est-ce cela la liberte d'expression ?

De la logique commerciale actuelle decoule une confusion chez celui qu'il
convient desormais d'appeler le consommateur. Cet animal curieux achete la
culture comme ses legumes. Il est sensible aux grandes marques, aux labels
en tous genre. Comme sa bourse est limitee, il n'achete que ce qu'il
connait deja ou ce dont il a entendu parler sans trop s'aventurer parce que
payer 20 euros pour un CD qu'on n'ecoute qu'une fois, ce n'est pas un bon
investissement. Oui oui, on parle bien d'art ici !

Ajoutons que le droit a la propriete intellectuelle n'est pas un droit mais
un privilege reserve a ceux qui en ont les moyens, vu le caractere complexe
et, surtout, couteux des demarches a entreprendre.

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle, demandez-vous
au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui emane de vos pensees.
Suivant votre raisonnement, pour etre tout a fait juste, il conviendrait de
reverser des droits a tous vos pairs, toutes vos influences de toutes
sortes. Aux auteurs des livres que vous avez lus, des musiques que vous
avez ecoutees, des films, emissions TV qui se sont imprimees sur votre
retine. A vos parents, professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux
qui vous ont laisse votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la
porte. Soyez humbles et reconnaissez que sans toutes ces influences votre
oeuvre n'aurait jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et
rendez-leur ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.

Il y a ceux qui pronent les louanges de ce systeme comme etant l'assurance
de l'independance financiere et - donc - intellectuelle des auteurs.
Combien de fois ai-je entendu cet argument incroyable ? Incroyable car ce
systeme, loin de procurer a l'auteur une quelconque independance, les
oblige a se prostituer aupres des grands lobbies de l'edition. A se
prostituer aupres des medias pour ecraser la concurrence et imposer son
image. Incroyable car, loin de favoriser l'innovation, il la tue dans
l'oeuf, rend les grands toujours plus grands, les petits toujours plus
incapables d'exister, laissant les grands editeurs decider de ce qui est
bon ou mauvais. Le capitalisme applique a l'art est la pire forme de
dictature : celle contre laquelle il ne peut y avoir de resistance car elle
ne dit pas son nom.

Il y a ceux qui disent qu"'il faut bien manger". Combien d'auteurs vivent de
leurs droits ? Vraiment tres peu. Tous ces autres, ces independants qui
font leur musique dans un garage le soir apres le boulot, qui pensent et
ecrivent en rognant sur leur sommeil pour concilier travail, vie de famille
et creativite : tous ces autres representent quoi ? de la merde ? Une
oeuvre, pour avoir de la valeur doit-elle etre creee par des gens qui ne
font que ca de leurs journees, des "professionnel" qui sont coupes des
realites sociales ? Qu'on l'admette une bonne fois pour toute : artiste
n'est pas une profession, c'est un etat d'ame !

Ce qui est revoltant, ce n'est pas le fait que l'auteur percoive de l'argent
en retour de ce qu'il a apporte a la acommunaute, c'est que l'on ne paye
pas l'auteur mais son oeuvre. Que le systeme ne garantisse pas la
conservation ni la distribution de l'oeuvre mais l'exclusivite de son
exploitation a quelques uns.

Les creations de l'esprit n'appartiennent pas a l'individu mais a
l'humanite. Toutes les creations sont liees en une toile inextricable : il
n'est rien de plus vaniteux que de reclamer la paternite de telle ou telle
parcelle. La culture, essence de l'homme, n'appartient a personne, il n'est
aucune restriction a sa diffusion tolerable. Il manque assurement un
article dans la Declaration des Droits de l'Homme sur ce point.

L'acte creatif ne doit pas etre un faire-valoir social ou mercantile. La
creation, l'idee originale s'impose d'elle-meme a son auteur qui peut
decider ou non de l'exprimer. Les idees qui ne s'imposent pas d'elles-meme
ne sont pas idees mais plagiat. ceci explique l'absence de saveur des
oeuvres commerciales ; ceci est la raison profonde de mon opposition contre
la mauvaise herbe capitaliste qui asphyxie la culture.

Rendons au capitalisme ce qui est au capitalisme, a l'art ce qui est a
l'art.

---
ce texte n'a ete depose nulle part, vous etes libre d'en faire ce que bon
vous semble, y compris vous en attribuer la paternite si vous etes
malhonnete ;-)

10 réponses

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Gerald
Franck wrote:

Si on s'en réfère à Proudhon: "La propriété, c'est du vol"



Tant qu'à faire, cite correctement : « La propriété c'est LE
vol ».

« (...) Oui, tous les hommes croient et répètent que l'égalité
des conditions est identique à l'égalité des droits ; que
propriété et vol sont termes synonymes ; que toute prééminence
sociale, accordée ou pour mieux dire usurpée sous prétexte de
supériorité de talent et de service, est iniquité et brigandage :
tous les hommes, dis-je, attestent ces vérités sur leur âme ; il
ne s'agit que de le leur faire apercevoir ».

Extrait de « Qu'est-ce que la propriété ? » Pierre-Joseph
Proudhon, 1810.


et par extension, la propriété intellectuelle aussi.



Non, pas dans le texte de Proudhon. Et j'ajoute : pas le droit
d'auteur, mais par contre certainement le copyright et on voit
bien ici la différence entre les deux. Pour Proudhon, c'est
l'égalité qui prime. Il s'attaque à la propriété uniquement en ce
qu'elle permet à certains de prendre le pouvoir sur d'autres. Par
contre il ne bénit pas le vol puisqu'il en fait l'élément négatif
de sa démonstration. Or le plagiat (volontaire s'entend) c'est le
vol, avec généralement comme conséquence l'appropriation de
bénéfices et donc de pouvoir.

Tel que tu l'as fort bien décrit dans une autre branche, dans
une société libertaire, faute de bénéfices, le plagiat
disparaîtrait de lui-même et le copyright aussi, mais la «
paternité » d'une idée originale pourrait subsister au sens où
elle pourrait permettre d'identifier son interlocuteur dans la
construction d'idées (d'oeuvres) complexes à plusieurs (sans avoir
à tout reprendre du début), de la même manière qu'ici le fait de
signer ses contribs (ou d'avoir un pseudo non variable) permet de
bâtir des discussions qui décolent un peu du rase-bitume.

Dans le domaine scientifique il est courant de citer ses
sources et leurs auteurs avant d'apporter sa petite pierre à la
discussion. Et tant qu'il ne s'agit pas de ricains, ça se passe
souvent courtoisement est sans prise de pouvoir associée... :-)

--
Gérald
Avatar
moa
M. Temple wrote:

moa wrote:

M. Temple wrote:

> moa wrote:
>
>> qui a envie de lire un livre
>> ecrit pour l'argent ?
>
> Plein de gens, apparemment.

comprendre "livre dont la redaction a pour unique motivation l'argent"
desole pour le manque de clarte.



Le problème qui se pose à moi pour vous répondre est le suivant :
qu'est-ce qui nous (vous, moi et les autres) permettrait d'affirmer que
tel ou tel livre a été écrit avec l'argent comme unique motivation ? Je
ne dis pas que l'argent ne peut pas être la motivation principale pour
écrire un livre, mais qu'il est rarement la seule. En général, un auteur
écrit parce qu'il aime écrire, qu'il soit impublié ou tiré à des
millions d'exemplaires, qu'il signe de son nom ou qu'il joue les nègres
littéraires.

vous pensez tjrs "plein de gens" M. Temple ?



Ben oui, mais pas forcément les mêmes.

La question ne se pose
pratiquement pas concretement : je ne connais aucun auteur comme ca...
peut-etre parce que je ne regarde pas assez la TV ;-)



Pour nuancer ce que j'ai dit plus haut, je crois qu'il y a des gens qui
aiment *écrire* des livres, et d'autres qui aiment *vendre* des livres.
Parfois, ce sont les mêmes. Parfois, non.



c'est peut etre parce que je choisi mes auteurs, mais je n'ai encore jamais
lu un livre ecrit pour l'argent.
Avatar
moa
geniale contre argumentation. mes felicitations, vraiment.

Don Marko wrote:


"moa" a écrit dans le message de news:
bg8nl5$j14$
MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR



Mais de koi ki cause, lui ?

Grace aux fantastiques legislations en faveur de la propriete


intellectuelle

"fantastiques" ? Tu confonds pas avec le plastique, dugenou ?

instauree dans la plupart des pays, un auteur a le pouvoir de censurer un
detournement de son oeuvre, d'autoriser ou de reprimer une reprise, une
citation et de reclamer une partie des benefices generes par cette
utilisation sans toutefois participer aux frais de conception de l'oeuvre
nouvelle ainsi cree.



Tu les connais les lois au moins avant de causer ?
L'"auteur" dont tu parles n'est pas un personnage insupportable qui "au
gre de ses humeurs fantaisistes" a un pouvoir ENORME et illimite !
Oh et puis crotte a la fin, si on doit reexpliquer la vie a chaque connard
qui passe, ca me fatigue : pourkoi t'irais pas t'acheter un cerveau a
Monoprix ? Et pis fais coucou de ma part a tes potes de "Liberte cherie",
hein ?

Pour ecouter de la musique, il faut payer. Payer le support physique ou


les
frais d'enregistrement peut sembler normal.



Et le mec qui a "cree", tu le squizze ? Pfff...

Les frais de marketing
enervants. Payer le droit d'ecouter une musique ou de lire un livre
revoltant. La culture reservee aux riches ?



En effet, les frais de distribution sont honteusement eleves. En effet, un
gouvernement de droite restreint l'acces a la culture. Par exemple en
foutant une mrde telle sur le dos des intermittents que bientot a part les
machines a fric la diversite culturelle (qu'elle soit ou non de qualite
importe peu ici, c la notion de choix qui est primordiale) on pourra
s'assoir dessus, y'en aura plus des intermittents.

Vous payez pour acheter un CD comme pour n'importe quel bien ou service.
L'art serait-il devenu un bien ou un service ?



Putain mais t'as quel age ? Tu decouvre la vie ou quoi ?
T'as qu'a lire Adorno, ca te rendra ptete un peu moins neuneu et tu
pourras frimer ;o)

Vous achetez une oeuvre mais
vous ne la possedez pas.



Bravooooooo dans le genre Lapalissade...

Il vous est interdit de la copier, de la modifier,
de vous en inspirer... a moins de demander l'autorisation et d'aligner
les billets. Bientot, il faudra payer l'auteur pour la moindre allusion
publique a l'une de ses creations. Est-ce cela la liberte d'expression ?



Tu melange tt et n'importe quoi. Visiblement tu ne sais meme pas de quoi
tu causes.
Tu fais pitie que ca en devient ecoeurant. Le droit de modifier une oeuvre
ou de s'en inspirer n'est absolument pas au meme nivo que celui de la
citation : oui il existe ce putain de droit ! Renseigne toi avant de
deconner a pleins tubes...

De la logique commerciale actuelle decoule une confusion chez celui qu'il
convient desormais d'appeler le consommateur. Cet animal curieux achete
la culture comme ses legumes. Il est sensible aux grandes marques, aux
labels en tous genre. Comme sa bourse est limitee, il n'achete que ce
qu'il connait deja ou ce dont il a entendu parler sans trop s'aventurer
parce


que
payer 20 euros pour un CD qu'on n'ecoute qu'une fois, ce n'est pas un bon
investissement. Oui oui, on parle bien d'art ici !



T'as appris ca tt seul ou tu recraches ton cours de pseudo-philo-socio a
la mords moi le noeud ?

Ajoutons que le droit a la propriete intellectuelle n'est pas un droit


mais
un privilege reserve a ceux qui en ont les moyens, vu le caractere


complexe
et, surtout, couteux des demarches a entreprendre.



Non. C un droit. Le droit de vivre, je dois te le demander, ptit neuneu ?

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle,
demandez-vous au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui emane
de vos


pensees.

Je te retourne la suggestion, faux "auteur" de post merdique et plagieur
en plus :o)

Suivant votre raisonnement, pour etre tout a fait juste, il conviendrait


de
reverser des droits a tous vos pairs, toutes vos influences de toutes
sortes. Aux auteurs des livres que vous avez lus, des musiques que vous
avez ecoutees, des films, emissions TV qui se sont imprimees sur votre
retine. A vos parents, professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux
qui vous ont laisse votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la
porte. Soyez humbles et reconnaissez que sans toutes ces influences votre
oeuvre n'aurait jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et
rendez-leur ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.



Mais il a rien pige ma parole : t'ecris d'ou, d'un hp ?

Il y a ceux qui pronent les louanges de ce systeme comme etant
l'assurance de l'independance financiere et - donc - intellectuelle des
auteurs. Combien de fois ai-je entendu cet argument incroyable ?
Incroyable car ce systeme, loin de procurer a l'auteur une quelconque
independance, les oblige a se prostituer aupres des grands lobbies de
l'edition.



Non. Tous les gens qui ont des salaires se prostituent-ils ?
Si tu crois ca, va faire le bucheron au Groenland, ils en cherchent
activement...

A se
prostituer aupres des medias pour ecraser la concurrence et imposer son
image. Incroyable car, loin de favoriser l'innovation, il la tue dans
l'oeuf, rend les grands toujours plus grands, les petits toujours plus
incapables d'exister, laissant les grands editeurs decider de ce qui est
bon ou mauvais. Le capitalisme applique a l'art est la pire forme de
dictature : celle contre laquelle il ne peut y avoir de resistance car


elle
ne dit pas son nom.



Eh mais en fait on a des annees de mrde blanche dans le cerveau a
t'enlever
: tu me fais penser a un theoreme de maths qui tourne a vide, sans aucune
signification logique (ce que sont a peu pres 80% des maths soit dit en
passant ;o))

Qu'on l'admette une bonne fois pour toute : artiste
n'est pas une profession, c'est un etat d'ame !



Comme les cons, quoi ;o)

<snip les konneuries>
Les creations de l'esprit n'appartiennent pas a l'individu mais a
l'humanite.



On voit bien qu'il a jamais rien cree d'autre que ce qui sort de ses
toilettes, hein...

. Il manque assurement un
article dans la Declaration des Droits de l'Homme sur ce point.



En effet : comment euthanasier un fou furieux comme toi ? :o)

L'acte creatif ne doit pas etre un faire-valoir social ou mercantile.



Certes mais qui es-tu pour en parler puisque tu ne sais pas ce que c'est ?

ceci est la raison profonde de mon opposition contre
la mauvaise herbe capitaliste qui asphyxie la culture.



Mais t'es oppose a rien d'autre que ta tete contre ton Q, mon ptit gars...

Rendons au capitalisme ce qui est au capitalisme, a l'art ce qui est a
l'art.



Et a Mr Bean ce qui est a Mr Bean !

---
ce texte n'a ete depose nulle part,



Tu m'etonnes !

vous etes libre d'en faire ce que bon
vous semble, y compris vous en attribuer la paternite si vous etes
malhonnete ;-)



Hein, cet etron ? Beuh, jamais...

(ah ptin je tiens la forme, moua)


Avatar
moa
jdd wrote:

voir post concernat l'alternative communautaire sur ce point

Franck wrote:

différents peuvent avoir les mêmes idées. Tu ne trouve pas qu'attribuer
la paternité d'une idée à quelqu'un simplement parce qu'il est le
"premier" à l'exposer est un abus vis à vis du monde entier.
Moi si.



moi non :-)

regarde l'histoire. dans le temps (il y a plus d'un siècle) il y avait
des gens riches (bien plus riches que les riches d'aujourd'hui) qui
jouaient le role de mécènes.

ils salariaient des artistes et leur commandaient des oeuvres. Ces
oauvres, une fois écrites, ne rapportaient plus rien à l'artiste.

le problème, c'est que les oeuvres représentaient le gout du mécène, pas
celui de l'artiste...

c'est l'invention du brevet et du droit d'auteur, il y a environ un
siècle, qui a permis l'autonomie des auteurs et leur a donné la liberté
de céer.

c'est ce qui fait qu'on a plus créé de chansons depuis cinquante ans que
dans tous les siècles qui ont précédé.

c'est loin d'être idéal, la SACEM a beaucoup fait pour dégouter les
artistes, mais c'est bien mieux que rien...

jdd


Avatar
moa
tu la mesure comment cette "qualite" ?

M. Temple wrote:

Franck wrote:

M. Temple a écrit:

>
> Toutafé d'accord. Je suis écrivain professionnel depuis 16 ans et

La suite! La suite...! Ce suspense est insoutenable!



... et j'ai oublié.
>
> La propriété intellectuelle ne concerne pas les *idées*, mais les
> *oeuvres*.

Oeuvre = Concrétisation d'idées, à mon sens, mais bon, je me trompe
peut-être...



Plutôt concaténation.

> Imaginons que je publie une série de romans se passant dans les années
> 2060 et mettant en scène une intelligence artificielle anarchiste.
>
> Imaginons que deux ans plus tard, un éditeur lance une série se passant
> dans les années 2060 et mettant en scène une intelligence artificielle
> anarchiste.
>
> Saurais-tu imaginer ce que je ferais dans ce cas précis ?

Je pense, que si on se limite au sujet, il y a autant de manière de le
traiter que d'auteurs. En ce qui me concerne, j'ai tellement d'idées que
je ne peux pas toutes les concrétiser sous la forme d'une oeuvre. Alors,
j'en parle, j'échange des idées avec d'autres musiciens, et si par
bonheur il s'en trouve un pour réaliser une oeuvre que j'aurais eu envie
de faire moi-même, non seulement je le félicite, mais en plus je me sens
soulagé et satisfait d'avoir pu, grace à lui, contempler cette oeuvre de
mon vivant. Cette situation peut également se produire avec quelqu'un
que je ne connais pas, ça ne me dérange pas, bien au contraire. Ce qui
compte, c'est que dans le domaine artistique, de plus en plus de gens
produisent de plus en plus de choses. Mon utopie serais qu'on en soit un
jour tellement envahi qu'il n'y ait plus la place dans notre univers
quotidien pour des productions vaguement mercantiles.



Tu oublies la notion de qualité, à mon sens essentielle, et sans rapport
avec l'aspect "mercantile" ou non des choses.


Avatar
Gerald
Franck wrote:

Je corrige : plus de chansons ont été recensées depuis cinquante ans,
parce qu'avant, personne ne s'en occupait, et qu'il ne restait à la
postérité que les meilleures...



j'ajoute : ça n'a pas changé et je prends date !

Mais ce qui est rigolo, c'est que ce qui restera, dans 300
ans, de la musique de ce début de siècle (ce qui aura amené des
idées neuves et susceptibles de faire évoluer les choses) n'est
probablement écouté que par une toute petite minorité aujourd'hui,
comme cela a toujours été le cas à toutes les époques, dans tous
les genres musicaux et plus généralement dans tous les domaines
créatifs ou d'expression de la pensée. Corrolaires :

- il est facile de savoir ce qui passera à la benne : tout ce
qui n'apporte rien de neuf et n'est que le remâché d'idées
originales antérieures parfaitement identifiables.

- il est plus difficile de savoir ce qui n'y passera pas car
tout ce qui est original n'est pas forcément "de valeur" (pas
forcément susceptible de descendance).

- et il faut savoir accepter que des choses qu'on aime et à
quoi un attribue une certaine valeur d'originalité et de
potentialité puissent *aussi* ne pas être si significatives que ça
et doivent *aussi* passer à la benne.

Quizz :

- qui aurait acheté un Van Gogh en 1910 ? (et qui trouvait
simplement ça beau ?)

- qui aimait écouter du Schoenberg en 1920 ?

- qui préférait Charlie Parker à Louis Armstrong en 1947 ?

- qui se souvient d'UN seul titre d'UN seul boys band quatre
ans seulement après la vogue qu'ils déclenchèrent ?

- et entre les samples "empruntés", les remix, les
récupérations de succès de (mauvaise) variété des années 70, 80,
90, les boucles insipides (des fois simplement les démos des
logiciels !) auxquelles on ne peut pas trouver d'intérêt sans un
sound system associé à des substances de synthèse qui détruisent
les neurones, les créations "contemporaines" qui se la racontent
et un folklore ethnique coupé de ses racines, que peut-on
sérieusement proposer à nos descendants "de dans 300 ans" comme
musique actuelle digne de leur être transmise ? (et susceptible de
servir de base à leur évolution d'alors).

--
Gérald
Avatar
ramirez
moa wrote:

je n'ai encore jamais
lu un livre ecrit pour l'argent.



Des exemples ?

suivi sur fral
Avatar
Olivier Paquet
Franck wrote:
Oeuvre = Concrétisation d'idées, à mon sens, mais bon, je me trompe
peut-être...



C'est un peu limité. L'oeuvre, c'est aussi projection d'émotions, de
sensations, d'un certain regard sur le monde. C'est ainsi que F.Scott
Fitzgerald a écrit des centaines de fois la même idée, la même histoire,
et que pourtant, on est face à des oeuvres différentes. Une oeuvre, ne
se réduit pas à une idée. West Side Story et Roméo et Juliette ont la
même histoire, la même idée. Mais le traitement diffère. Il ne s'agit
pas forcément d'être original, parfois, le plus difficile, c'est d'être soi.
D'où la question des droits d'auteurs. Si ces droits étaient uniquement
liés aux idées dans les oeuvres, alors il n'y aurait aucune légitimité à
ces droits. De la même façon qu'on ne devrait pas breveter un logiciel.
L'auteure américaine Ursula LeGuin a inventé le concept d'Ansible (la
communication spatiale instantanée) et cette idée a été reprise, sans
aucun problème. Pas de droits sur les idées, évidemment. Mais on parle
de droit d'auteur. C'est-à-dire le droit d'un auteur à être reconnu
comme tel, son droit à s'incarner dans une oeuvre, à y être présent et à
y exister. Ce que l'on protège avec le droit d'auteur, ce n'est pas
l'idée, ce n'est même pas l'oeuvre, mais l'auteur, le fait qu'il ait le
droit de s'y exprimer sous la forme qu'il souhaite.
Et ce droit à un prix. Dans un contrat, l'auteur cède énormément de
droits, sauf celui d'être dans son oeuvre. Après, le lecteur fait ce
qu'il veut avec l'oeuvre, il peut la lire ou l'écouter de travers, mais
si le lecteur a tous les droits (a commencer par celui de ne pas lire et
de ne pas écouter, il a le choix d'aller ou de ne pas aller vers
l'oeuvre), l'auteur n'en a qu'un, qui lui est propre, celui d'être dans
l'oeuvre. Quand un éditeur rémunère un auteur, il paie pour cela. Sinon,
l'artiste est bon à enfermer, car créer sans cet "rémunération" c'est
une activité qui convie à la folie. Pour le peu de retour et
d'appréciations, au regard des angoisses de la création, s'il n'y a pas
cet aspect d'objectivation qui est la rémunération d'auteur, ce dernier
ne pourrait justement pas détacher l'oeuvre de lui-même. Le droit
d'auteur, est le prix de cette objectivation, de ce détachement, le prix
qu'on attache à cette part de soi qui est dans l'oeuvre et que l'on
donne à n'importe qui.

Amicalement,
--
Olivier Paquet alias Erion
"If you can dream - and not make dreams your master" ("If" Rudyard Kipling)
E.mail -->
site : http://olivier.paquet.free.fr/opaq_sf.html
Avatar
jdd
Franck wrote:

à la même époque, il y avait aussi des artistes qui parcouraient les
routes et animaient des fêtes de villages, d'autres qui échangeaient
leurs tableaux contre des loyers, etc...



ils vivaient donc de leur art...

c'est l'invention du brevet et du droit d'auteur, il y a environ un
siècle, qui a permis l'autonomie des auteurs et leur a donné la
liberté de céer.




Alors Molières n'était pas libre de créer, Jérome Bosch non plus,
Josquin Des Pres non plus !!!!



et non. il suffit de voir leurs innombrables problèmes avec les
puissants. et puis surtout, eux seuls avaient le droit de créer, les
autres tu ne connais même pas leur existence, leurs oeuvres ne sont pas
arrivées jusqu'à nous :-(

> Je corrige : plus de chansons ont été recensées depuis cinquante ans,
parce qu'avant, personne ne s'en occupait, et qu'il ne restait à la
postérité que les meilleures...



c'est toi qui le dis, prouve-le!

jdd
Avatar
Serge Bloquet
"moa" a écrit dans le message de
news:bg8nl5$j14$
MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR
.................. etes malhonnete ;-)



Bonjour,

J'ai pris la peine de tout lire, le manifeste, les réponses, les âneries,
les coups de gueule et le reste, je ne dirais pas que je suis contre les
idées exprimées ni pour ; mais il y a boire et à manger de chacun des côtés.
Il n'en est pas moins que ce fil est un tissus de réflexion digne comptoir
du café du commerce, autrement dit une utopie qui n'ira pas plus loin que la
"salle du bar-tabac de la rue des martyrs".
Nous sommes dans un monde économiquement fait pour aller dans le sens où il
va actuellement et ce depuis la nuit des temps, il faudrait vaincre une
telle forme d'inertie que c'en est incommensurable, et surtout arriver à
secouer un baobab bi-millénaire.
Mais si l'on pousse plus loin le raisonnement et si j'ai bien tout compris,
ce qui n'est pas évident : un ébéniste marqueteur n'aurait aucun droit à
revendiquer un prix pour son travail sur une commode Louis Machin sous
prétexte que c'est de l'art ? . . .
Donc tout est de l'art, tout du moins pour ce qui sort de l'artisanat et du
peintre au carreleur, lorsque l'on est fier de son oeuvre et que celle-ci
frise l'art, l'on a aucun droit sur sa propriété (adieu la garantie
décennale pour les bâtiments) et encore moins à se faire rémunérer pour son
oeuvre ? . . .
Donc seule les fonctionnaires ne sont pas de artistes quoique ! . . .
Donc . . . .
Pardon j'arrête là, je vais me faire une entorse au peu de cerveau qui me
reste, je crois que j'ai pas bien tout compris.
Moi ce que je vois c'est que suivant ce raisonnement un créatif pour être
reconnu artiste ne devrait pas réclamer de rémunération pour son oeuvre et
exercer un "métier à côté", j'en parlerais à Michel-Ange et à Léonard quand
je les verrais ! . . .
Bon comme je suis un âne bâté, que j'ai pas bien tout compris, en un mot que
je suis un imbécile, je retourne au bout du comptoir du "bar-tabac de la rue
des martyrs" finir mon petit blanc, avaler mon prosac et dodo.

Sous les pavés la plage.
Il est interdit d'interdire.
Serge Bloquet
Informaticien à ses heures essayant de vivre de ses coupables activités.
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