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MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

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moa
MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

Grace aux fantastiques legislations en faveur de la propriete intellectuelle
instauree dans la plupart des pays, un auteur a le pouvoir de censurer un
detournement de son oeuvre, d'autoriser ou de reprimer une reprise, une
citation et de reclamer une partie des benefices generes par cette
utilisation sans toutefois participer aux frais de conception de l'oeuvre
nouvelle ainsi cree.

Pour ecouter de la musique, il faut payer. Payer le support physique ou les
frais d'enregistrement peut sembler normal. Les frais de marketing
enervants. Payer le droit d'ecouter une musique ou de lire un livre
revoltant. La culture reservee aux riches ?

Vous payez pour acheter un CD comme pour n'importe quel bien ou service.
L'art serait-il devenu un bien ou un service ? Vous achetez une oeuvre mais
vous ne la possedez pas. Il vous est interdit de la copier, de la modifier,
de vous en inspirer... a moins de demander l'autorisation et d'aligner les
billets. Bientot, il faudra payer l'auteur pour la moindre allusion
publique a l'une de ses creations. Est-ce cela la liberte d'expression ?

De la logique commerciale actuelle decoule une confusion chez celui qu'il
convient desormais d'appeler le consommateur. Cet animal curieux achete la
culture comme ses legumes. Il est sensible aux grandes marques, aux labels
en tous genre. Comme sa bourse est limitee, il n'achete que ce qu'il
connait deja ou ce dont il a entendu parler sans trop s'aventurer parce que
payer 20 euros pour un CD qu'on n'ecoute qu'une fois, ce n'est pas un bon
investissement. Oui oui, on parle bien d'art ici !

Ajoutons que le droit a la propriete intellectuelle n'est pas un droit mais
un privilege reserve a ceux qui en ont les moyens, vu le caractere complexe
et, surtout, couteux des demarches a entreprendre.

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle, demandez-vous
au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui emane de vos pensees.
Suivant votre raisonnement, pour etre tout a fait juste, il conviendrait de
reverser des droits a tous vos pairs, toutes vos influences de toutes
sortes. Aux auteurs des livres que vous avez lus, des musiques que vous
avez ecoutees, des films, emissions TV qui se sont imprimees sur votre
retine. A vos parents, professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux
qui vous ont laisse votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la
porte. Soyez humbles et reconnaissez que sans toutes ces influences votre
oeuvre n'aurait jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et
rendez-leur ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.

Il y a ceux qui pronent les louanges de ce systeme comme etant l'assurance
de l'independance financiere et - donc - intellectuelle des auteurs.
Combien de fois ai-je entendu cet argument incroyable ? Incroyable car ce
systeme, loin de procurer a l'auteur une quelconque independance, les
oblige a se prostituer aupres des grands lobbies de l'edition. A se
prostituer aupres des medias pour ecraser la concurrence et imposer son
image. Incroyable car, loin de favoriser l'innovation, il la tue dans
l'oeuf, rend les grands toujours plus grands, les petits toujours plus
incapables d'exister, laissant les grands editeurs decider de ce qui est
bon ou mauvais. Le capitalisme applique a l'art est la pire forme de
dictature : celle contre laquelle il ne peut y avoir de resistance car elle
ne dit pas son nom.

Il y a ceux qui disent qu"'il faut bien manger". Combien d'auteurs vivent de
leurs droits ? Vraiment tres peu. Tous ces autres, ces independants qui
font leur musique dans un garage le soir apres le boulot, qui pensent et
ecrivent en rognant sur leur sommeil pour concilier travail, vie de famille
et creativite : tous ces autres representent quoi ? de la merde ? Une
oeuvre, pour avoir de la valeur doit-elle etre creee par des gens qui ne
font que ca de leurs journees, des "professionnel" qui sont coupes des
realites sociales ? Qu'on l'admette une bonne fois pour toute : artiste
n'est pas une profession, c'est un etat d'ame !

Ce qui est revoltant, ce n'est pas le fait que l'auteur percoive de l'argent
en retour de ce qu'il a apporte a la acommunaute, c'est que l'on ne paye
pas l'auteur mais son oeuvre. Que le systeme ne garantisse pas la
conservation ni la distribution de l'oeuvre mais l'exclusivite de son
exploitation a quelques uns.

Les creations de l'esprit n'appartiennent pas a l'individu mais a
l'humanite. Toutes les creations sont liees en une toile inextricable : il
n'est rien de plus vaniteux que de reclamer la paternite de telle ou telle
parcelle. La culture, essence de l'homme, n'appartient a personne, il n'est
aucune restriction a sa diffusion tolerable. Il manque assurement un
article dans la Declaration des Droits de l'Homme sur ce point.

L'acte creatif ne doit pas etre un faire-valoir social ou mercantile. La
creation, l'idee originale s'impose d'elle-meme a son auteur qui peut
decider ou non de l'exprimer. Les idees qui ne s'imposent pas d'elles-meme
ne sont pas idees mais plagiat. ceci explique l'absence de saveur des
oeuvres commerciales ; ceci est la raison profonde de mon opposition contre
la mauvaise herbe capitaliste qui asphyxie la culture.

Rendons au capitalisme ce qui est au capitalisme, a l'art ce qui est a
l'art.

---
ce texte n'a ete depose nulle part, vous etes libre d'en faire ce que bon
vous semble, y compris vous en attribuer la paternite si vous etes
malhonnete ;-)

9 réponses

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Gerald
Serge Bloquet wrote:

Nous sommes dans un monde économiquement fait pour aller dans le sens où il
va actuellement et ce depuis la nuit des temps, il faudrait vaincre une
telle forme d'inertie que c'en est incommensurable, et surtout arriver à
secouer un baobab bi-millénaire.



L'actualité récente amène des éléments qui battent en brèche cette
certitude. Il y a eu, dans le passés, moins de sociétés fondées sur
l'argent que sur d'autres valeurs. On voit poindre hélas ici ou là dans
le monde des théocraties inquiétantes mais expansives, et on a eu aussi
dans le passé des aristocraties, des monarchies, des oligarchies, des
dictatures, des bureaucraties dites populaires et pas mal de systèmes
mafieux plus ou moins superposés aux autres... bien plus souvent que des
sociétés dirigées par l'argent.

Et on a aussi eu des sociétés paradoxales, parfois de courte durée comme
la Catalogne libre de 1936, la Commune de Paris, la révolte de
Kronstadt, mais aussi des périodes, y compris (et surtout ?) en France,
où la pensée, l'éthique, dominaient de loin le pouvoir financier. Tout
les pays n'ont pas élu au moins une fois dans leur histoire, un
mathématicien mondialement célèbre (Poincarré), ne s'offrent pas un état
authentiquement laïque etc.

L'échec de ce baobab de fric est en fait inscrit dans sa nature même,
tout comme celui du nazisme l'était dans son parti-pris de n'utiliser
aucune science "juive". La faiblesse de la Bourse et de Wall Street et
les simili crash à répétition annoncent le changement. Obscurantisme et
superstition (dont les ricains sont friands d'ailleurs) ou essor de la
pensée "gratuite"... ce que sera l'avenir dépendra en parti de ce qu'on
le fera. Et je reste persuadé que tout est loin d'être joué.
--
Gérald
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Cl.Massé
"moa" a écrit dans le message news:
bg8nl5$j14$

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle,
demandez-vous au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui
emane de vos pensees. Suivant votre raisonnement, pour etre tout a
fait juste, il conviendrait de reverser des droits a tous vos pairs,
toutes vos influences de toutes sortes. Aux auteurs des livres que
vous avez lus, des musiques que vous avez ecoutees, des films,
emissions TV qui se sont imprimees sur votre retine. A vos parents,
professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux qui vous ont laisse
votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la porte. Soyez humbles
et reconnaissez que sans toutes ces influences votre oeuvre n'aurait
jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et rendez-leur
ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.



Influences et plagiat ceux deux choses très différentes, qu'un tribunal
peut distinguer rigoureusement.
Et puis il y a ceux qui se bougent le c.. pour créer des oeuvres
nouvelles, et ceux qui attendent que ça tombe du ciel, c'est d'ailleurs
la différence fondamentale entre influences et plagiat.

--
~~~~ clmasse à libre point hexagone
Liberté, Egalité, Rentabililité.
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The Submarine Captain
Bon, ben on va un peu décortiquer ce troll un peu longuet, vu que pas
mal de choses relèvent de la confusion et de l'amalgame abusif, du
raccourci simpliste, là-dedans...

moa wrote:

MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

Grace aux fantastiques legislations en faveur de la propriete intellectuelle
instauree dans la plupart des pays, un auteur a le pouvoir de censurer un
detournement de son oeuvre, d'autoriser ou de reprimer une reprise, une
citation et de reclamer une partie des benefices generes par cette
utilisation sans toutefois participer aux frais de conception de l'oeuvre
nouvelle ainsi cree.



Confusion... le droit d'auteur est un droit inaliénable de l'auteur sur
son oeuvre, qui débute automatiquement à la création de l'oeuvre.... ce
dont tu parle, ce sont les droits d'exploitation de l'oeuvre, c'est
quelque chose de différent, déterminé avant tout par le contrat de
l'auteur avec la société qui distribue son travail...

Pour ecouter de la musique, il faut payer. Payer le support physique ou les
frais d'enregistrement peut sembler normal. Les frais de marketing
enervants. Payer le droit d'ecouter une musique ou de lire un livre
revoltant. La culture reservee aux riches ?



Ce que tu paies, ce cont avant tpout les frais de production /
distribution / marketing. L'auteur n etouche qu'un totu petit
pourcentage du prix de vente de l'oeuvre.

Vous payez pour acheter un CD comme pour n'importe quel bien ou service.
L'art serait-il devenu un bien ou un service ?



Dure réalité. Un CD est un bien culturel, pas une oeuvre d'art à
proprement parler, vu qu'il est produit à des milliers d'exemplaires...
mais où étais-tu donc ces 50 dernières années ?

Vous achetez une oeuvre mais vous ne la possedez pas.



Tu achètes, une COPIE de l'oeuvre, nuance. L'auteur en reste
propriétaire, et la maison de disque se charge de rentabiliser les
investissements qu'elle a faits en achetant les droits d'exploitation d
el'oeuvre à l'auteur...

Il vous est interdit de la copier, de la modifier,
de vous en inspirer...



la copie à titre privé est un droit reconu dans la plupart des
législations Européennes... et le statut de oeuvres dérivées est
clairement défini par les lis sur le droit d'auteur, par des règles pas
si restrictives. C'est l'agressivité des maisons de disques qui
défendent leur pompe à fric le problème, par le droit d'auteur lui-même !

a moins de demander l'autorisation et d'aligner les
billets.



Un clearing de droits n'est pas forcément hors de prix, et le droit de
citation est garanti par les lois sur le droit d'auteur pratiquement
partout en Europe. D'autre part, si on n'arrive pas à localiser les
ayant drits pour obtenir un clearing, il y a en général l'échappatoire
des "droits réservés" qui permet de passer outre si on peut prouver sa
bonne foi.

Bientot, il faudra payer l'auteur pour la moindre allusion
publique a l'une de ses creations.



N'importe quoi. Certaines majors abusent du droit d'auteur ,c'est elles
qui veulent le fric, pas les auteurs, dans ce genre de cas.
L'industrie du diveertissement a la bouche plein de du droit d'auteur,
mais se fout en fait pas mal des auteurs, ce qui l'intéresse, c'est ses
retours sur investissements, pas l'art ! Deux choses séparés, capisco ?

Est-ce cela la liberte d'expression ?



Je vois pas ce que la liberté d'expression a à voir avec le fait de
faire preuve de correction quand on se sert de l'oeuvre d'autrui...

De la logique commerciale actuelle decoule une confusion chez celui qu'il
convient desormais d'appeler le consommateur.



Dans ton esprit aussi, la confusion règne (cf. supra)

Cet animal curieux achete la
culture comme ses legumes. Il est sensible aux grandes marques, aux labels
en tous genre. Comme sa bourse est limitee, il n'achete que ce qu'il
connait deja ou ce dont il a entendu parler sans trop s'aventurer parce que
payer 20 euros pour un CD qu'on n'ecoute qu'une fois, ce n'est pas un bon
investissement. Oui oui, on parle bien d'art ici !



Que non...
On parle de biens culturels, et d'exploitation d'oeuvres par une
industrie dont c'est le business, ici, pas d'artistes !...

Ajoutons que le droit a la propriete intellectuelle n'est pas un droit mais
un privilege reserve a ceux qui en ont les moyens, vu le caractere complexe
et, surtout, couteux des demarches a entreprendre.



Erreur : oui, l'enregistrement d'une marque ou d'un brevet est couteux,
MAIS le droit d'auteur est protègé d'office, automatiquement, sans
enregistreemnt ou émolument administratif, dés la création de l'oeuvre.
Il faut juste pouvoir prouver la date de création de l'oeuvre en cas de
contestation...

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle, demandez-vous
au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui emane de vos pensees.
Suivant votre raisonnement, pour etre tout a fait juste, il conviendrait de
reverser des droits a tous vos pairs, toutes vos influences de toutes
sortes.



Ce n'est pas la ligne défendue par la plupart des artistes, ceci...
c'est celle qu'affichenet les gros de l'industrie des biens culturels en
prétendant qu'ils défendent les artistes. Ne crois pas tout ce qu'on te
dit...

Aux auteurs des livres que vous avez lus, des musiques que vous
avez ecoutees, des films, emissions TV qui se sont imprimees sur votre
retine. A vos parents, professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux
qui vous ont laisse votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la
porte. Soyez humbles et reconnaissez que sans toutes ces influences votre
oeuvre n'aurait jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et
rendez-leur ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.



Une influence, une idée ne relèvent pas du droit d'auteur. Le droit
d'auteur existe sur la base du concept d'oeuvre originale, qui est
défini de manière assez restrictive par les lois sur le droit d'auteur.
Un exemple typique de produit d'idées originales qui ne peut être
reconnu comme oeuvre originale seraient les recettes de cuisine, qui
sont le produit d'influences, de recyclage etc. Les choses que tu cites
sont dans la m^'eme situation...

Il y a ceux qui pronent les louanges de ce systeme comme etant l'assurance
de l'independance financiere et - donc - intellectuelle des auteurs.



Oh, les droits d'auteurs en eux-mêmes ne rappoortent pratiquement rien.
C'est les droits de diffusion et d'exploitation d el'oeuvre, et là, ce
n'est plus de la propriété intellectuelle, c'est du droit des contrats...

Combien de fois ai-je entendu cet argument incroyable ? Incroyable car ce
systeme, loin de procurer a l'auteur une quelconque independance, les
oblige a se prostituer aupres des grands lobbies de l'edition.



Confusion, confusion... le droit d'auteur n'a pour effet que d'assurer
le droit moral de l'auteur sur son oeuvre et l'usage qui en est fait,
rien de plus. Le propos du droit d'auteur n'est en aucun cas d'assurer
les revenus des auteurs, mais de les protèger contre les exploitations
abusives de leurs oeuvres par des tiers. la nuance est de taille.
Sans protection du droit d'auteur, les vautours du business culturels
pourraient diffuser des oeuvres et se faire du fric avec sans rien
devoir aux créateurs, et là, c'est plus de la prostitution, c'est de
l'esclavage pur et simple !.

A se
prostituer aupres des medias pour ecraser la concurrence et imposer son
image. Incroyable car, loin de favoriser l'innovation, il la tue dans
l'oeuf, rend les grands toujours plus grands, les petits toujours plus
incapables d'exister, laissant les grands editeurs decider de ce qui est
bon ou mauvais.



Vision myope... pour survivre actuellement, il faut certes être énorme,
ou être assez petit pour pouvoir subsister sur des marchés de niche. La
diversité existe, elle est vivace, micro-édition etc. le problème est
qu'elle ne se trouve pas sur les rayons de ta grande surface habituelle,
il faut un peu chercher... mais c'ets pareil avec le fromage, le vin,
les bières... soit tu achètes la daube que le marketing t edit
d'acheter, soit tu cherches un meilleur produit chez un petit producteur.

[...]

Il y a ceux qui disent qu"'il faut bien manger". Combien d'auteurs vivent de
leurs droits ? Vraiment tres peu. Tous ces autres, ces independants qui
font leur musique dans un garage le soir apres le boulot, qui pensent et
ecrivent en rognant sur leur sommeil pour concilier travail, vie de famille
et creativite : tous ces autres representent quoi ? de la merde ? Une
oeuvre, pour avoir de la valeur doit-elle etre creee par des gens qui ne
font que ca de leurs journees, des "professionnel" qui sont coupes des
realites sociales ? Qu'on l'admette une bonne fois pour toute : artiste
n'est pas une profession, c'est un etat d'ame !



C'est un choix d'existence, qui rapporte parfois un peu, et très
rarement suffisamment pour vivre de ça uniquement, mais pratiquement
tout le monde le sait, les principaux intéressés en tête...

Ce qui est revoltant, ce n'est pas le fait que l'auteur percoive de l'argent
en retour de ce qu'il a apporte a la acommunaute, c'est que l'on ne paye
pas l'auteur mais son oeuvre. Que le systeme ne garantisse pas la
conservation ni la distribution de l'oeuvre mais l'exclusivite de son
exploitation a quelques uns.



ben on vit dans une économie d emarché, c'est loin d'être idéal, mais tu
as mieux à proposer ?

Les creations de l'esprit n'appartiennent pas a l'individu mais a
l'humanite.



belle envolée, mais tu passes d'aspects purements concrets (droit moral
du créateur sur son oeuvre) à un gros principe philosophique bien
bateau. Deux plans différents, non conciliables.

Toutes les creations sont liees en une toile inextricable : il
n'est rien de plus vaniteux que de reclamer la paternite de telle ou telle
parcelle. La culture, essence de l'homme, n'appartient a personne, il n'est
aucune restriction a sa diffusion tolerable.



Nunace, la culture appartient à chancun, chaque individu, avec ses
expériences, son savoir, son savoir-faire, est une culture unique. Il a
beaucoup de choses en commun avec ses voisins, mais pas la totalité...

Il manque assurement un
article dans la Declaration des Droits de l'Homme sur ce point.



Joli amalgame pour un effet de manche, qui recèle plus de réalité que tu
ne l'imagines, mais tu es à côté d ela plaque quand même : oui, les
organisations de défense des droits humains commencent à s'attaquer aux
problèmes de défense des droits culturels, mais il s'agit là de
s'assurer que des Etats n'éradiquent pas des cultures minoritaires par
une intégration forcée. On parle de la culture dans le sens
anthropologique, général, là, pas de la culture artistique en particulier !!

L'acte creatif ne doit pas etre un faire-valoir social ou mercantile. La
creation, l'idee originale s'impose d'elle-meme a son auteur qui peut
decider ou non de l'exprimer.



Certes... mais il y a une marge important entre idée originale et oeuvre
originale. En général, c'est BEAUCOUP de travail, cette marge, faut pas
croire ! 90% de transpiration pour 10% d'inspiration...

Les idees qui ne s'imposent pas d'elles-meme ne sont pas idees mais plagiat.



Hardi coq à l'âne...une idée qui ne s'impose pas d'elle-même est
peut-être simplement trop en avance, ou décalée avec le contexte
culturel dans lequel elle est exprimée

ceci explique l'absence de saveur des oeuvres commerciales ;



Les oeuvres commerciales semblent sans saveur parce qu'elles sont
diffusées extrêmement largement, au point de ne plus avoir
d'originalité. Alors on les impose à coups d emarketing. Par contre dans
un contexte culturel différent, une chose absolument banale vanant d'une
autre culture revêtira un caractère très original.-
le concept d'originalité n'a rien à voir avec les idées, il a à voir
avec la rareté relative de l'idée dans le contexte considèré...

ceci est la raison profonde de mon opposition contre
la mauvaise herbe capitaliste qui asphyxie la culture.



Certes, l'exploitation mercantile faite par d'aucuns de la création
artistique d'autres est écoeurante, mais elle ne remet aucunement le
droit moral du créateur sur son oeuvre. Donc ton "Manifeste contre le
droit d'auteur" n'atteint pas son but.



Rendons au capitalisme ce qui est au capitalisme,



.... Soit les droits d'exploitatiosn et de diffusion...

a l'art ce qui est a l'art.



... soit le droit d'auteur !

Et si je puis me permettre, un petit potassage des concepts législatifs
en cours dans le domaine culturel s'impose d'urgence, parce que c'est
pas clair du tout dans ton esprit !

ce texte n'a ete depose nulle part,



Tu voudrais le déposer où, explique-moi, vu qu'il ets protèègé d'office
par la législation sur le droit d'auteur !!! Tu peux pas y échapper, ton
droit moral sur ton oeuvre t'es accordé de toute manière !!!

vous etes libre d'en faire ce que bon vous semble, y compris vous en attribuer la paternite si vous etes malhonnete ;-)



très peu pour mois, merci...

Et bonjour chez vous.

Laurent

--
Warning : you may encounter French language beyond this point.

Repens-toi !
Repens-toi !
Repens-toi !
Tu as trop bu
trop dormi
trop brouté
trop forniqué
trop bêlé
trop joué
trop lu
trop sué
trop respiré
trop liberté
trop...
(F'murrr)

Laurent Mousson, Berne, Switzerland
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Gerald
The Submarine Captain wrote:

Bon, ben on va un peu décortiquer ce troll un peu longuet, vu que pas
mal de choses relèvent de la confusion et de l'amalgame abusif, du
raccourci simpliste, là-dedans...



J'approuve à 100 % toutes tes remarques et salue le courage et
le travail effectué, mais en pure perte (sauf à documenter
certains lurkers) : le moa n'est pas seulement un troll longuet
mais un gros troll poussif et mou, sans jus, quasi moribond avant
d'avoir commencé... À peine opposes-tu une question un peu cadrée
que tu vois le fil s'arrêter. Un petit joueur !

Par contre, au delà d'un état des lieux précis et documenté,
tu ne donnes pas ta position sur le statut de l'artiste dans la
société. À la différence d'autres copains, je ne me suis jamais
senti le droit ou la légitimité sociale de me déclarer "artiste"
partant de la constatation qu'en cherchant bien tout le monde
voudrait l'être, et que peu ou prou une fois cette déclaration
faite, on en vient à demander la solidarité du "tout le monde",
qu'il s'agisse de la caisse des intermittents, des subventions ou
du mécénat, sans parler de la famille et des proches (l'artiste
putatif a souvent une copine infirmière ou instit', c. -à-d. à
profession un peu "stable").

Pour autant j'ai bien conscience de la nécessité de disposer
de temps pour créer et ne vois pas le moindre inconvénient à ce
que la solidarité s'exprime, y compris en mon nom de salarié et
d'indépendant, trivialement condamné à "prendre sa place dans le
traffic".

Mais je reste curieux d'entendre ce qu'en pense quelqu'un qui
a les idées claires sur la propriété intellectuelle d'une oeuvre
d'une part, et l'organisation de la "valeur ajoutée" qu'elle peut
générer d'autre part.

--
Gérald
Avatar
Alain Naigeon
"Gerald" a écrit dans le message news:
1fz1zcx.1a0dwuz14zj4jqN%

À peine opposes-tu une question un peu cadrée
que tu vois le fil s'arrêter. Un petit joueur !



Aha, tu as remarqué ça toi aussi ;-)

--

Français *==> "Musique renaissance" <==* English
midi - facsimiles - ligatures - mensuration
http://anaigeon.free.fr | http://www.medieval.org/emfaq/anaigeon/
Alain Naigeon - - Strasbourg, France
Avatar
Gerald
Olivier Paquet wrote:

Par conséquent, une fois que tu as publié ou sorti une oeuvre, tu es un
artiste, rien que pour l'effort accompli. La plupart des gens qui ont un
désir d'artiste ne voudraient pas assumer la totalité de ces efforts et
rêvent plus l'oeuvre qu'ils n'ont envie de la faire.



Faudrait ne pas évacuer le problème de la *qualité* de cette
oeuvre, toutes ne se valant pas ! ta pirouette quelques lignes
plus haut avec "de manière professionnelle" est ambiguë : on peut
comprendre bien des choses sous cet adjectif. Est-ce un critère
(une exigence) de qualité ? Est-ce son caractère "vendable" ou
permettant d'en vivre (qui suppose souvent, tu le sais, des
compromis qui vont à l'inverse de l'originalité et de la
qualité) ?

Les efforts dont tu parles, je ne les minimise pas. Je suis
pourtant bien dans la catégorie de ceux qui voudraient "avoir
créé" (hors quelques tentatives peu intéressantes) et dont tu ne
sembles pas penser beaucoup de bien. C'est même justement la
nécessité d'étudier pour être sûr de ne pas réinventer la roue et
refaire ce qui a déjà été fait qui m'empêche de produire sauf à
"faire mes gammes" dans le domaine qui m'intéresse (musique
informatisée, sujet de ce forum) et à en accumuler les briques
élémentaires.

Mais (à titre purement personnel et je n'oblige personne à en
faire autant), je n'estime pas que ces efforts doivent être
consentis par d'autres que moi et en particulier pas par mes
proches ou plus généralement par la société. Je compte seulement
sur le temps (tu peux dire "hypocritement", mais sans preuve) pour
me permettre de mener à leur terme et de front ET ma vie sociale
ET ma passion.

En ce sens, je me sens frère du facteur Cheval et de tous ceux
qu'on a pris de leur vivant pour des bricoleurs, et aussi de tous
ceux qui ont un désir d'artiste et dont je te trouve un peu hâtif
pour juger du nombre qui en serait digne. Et je dis qu'il vaut
mieux ça de toutes façons que de l'être (frère) de ceux qui se
prennent pour d'authentiques artistes et qui n'en sont pas (faut-
il des noms ?).


--
Gérald
Avatar
Olivier Paquet
Gerald wrote:
Olivier Paquet wrote:


Par conséquent, une fois que tu as publié ou sorti une oeuvre, tu es un
artiste, rien que pour l'effort accompli. La plupart des gens qui ont un
désir d'artiste ne voudraient pas assumer la totalité de ces efforts et
rêvent plus l'oeuvre qu'ils n'ont envie de la faire.




Faudrait ne pas évacuer le problème de la *qualité* de cette
oeuvre, toutes ne se valant pas ! ta pirouette quelques lignes
plus haut avec "de manière professionnelle" est ambiguë : on peut
comprendre bien des choses sous cet adjectif. Est-ce un critère
(une exigence) de qualité ? Est-ce son caractère "vendable" ou
permettant d'en vivre (qui suppose souvent, tu le sais, des
compromis qui vont à l'inverse de l'originalité et de la
qualité) ?



D'expérience, je dirai qu'en France tout du moins, on est pas tenu a des
compromis démentiels pour se faire publier/éditer. En fait, on ne m'a
jamais refusé un texte sous prétexte marketing. Maintenant, si la
question est de savoir si on va vendre 1 million d'exemplaires dans ces
conditions, la réponse est non. Evidemment. Mais entre l'auto-édition
(musicale ou non) et la signature chez une grande maison pour faire un
succès de l'été, y'a suffisamment de marge pour trouver son bonheur.
Faudrait tordre le cou à cette idée préconçue que les éditeurs français
sont tous préoccupés par le marketing et ne voient les oeuvres que sous
cet angle. Ils voient _une partie_ des oeuvres sous cet angle, mais il
reste de la place pour le reste.
Et c'est là que le terme "profesionnel" a un sens. A partir du moment où
tu décides de vivre de ton art, tu dois accepter que l'oeuvre rentre
dans un marché, et que tu ne peux pas en maîtriser toutes les données.
Le professionnel, c'est celui qui sait poser des limites (la première,
c'est d'avoir un contrat qui ne le lèse pas, et d'exiger le paiement en
temps et en heure. Et ca, c'est pas le plus facile), tout en ayant
conscience que l'éditeur/maison de disque a des contraintes propres.
Mais ca n'a rien à voir avec le contenu même de l'oeuvre (en tout cas
pour tout ce qui n'est pas dans les best-seller. Toutefois, on peut
vivre sans faire de best-seller, pas forcément comme un nabab, mais pas
misérable pour autant.)


Les efforts dont tu parles, je ne les minimise pas. Je suis
pourtant bien dans la catégorie de ceux qui voudraient "avoir
créé" (hors quelques tentatives peu intéressantes) et dont tu ne
sembles pas penser beaucoup de bien. C'est même justement la
nécessité d'étudier pour être sûr de ne pas réinventer la roue et
refaire ce qui a déjà été fait qui m'empêche de produire sauf à
"faire mes gammes" dans le domaine qui m'intéresse (musique
informatisée, sujet de ce forum) et à en accumuler les briques
élémentaires.



Non, ce n'est pas la même chose. Faire ses gammes, c'est apprendre la
base, c'est déjà un effort. Quand je parle des gens qui veulent "avoir
créé", c'est la majorité de ceux qui sont plus attiré par le statut
social d'artiste que par le fait de faire une oeuvre. Même un amateur,
parce qu'il tente de comprendre ce qu'est la création appartient à une
catégorie différente. La différence, c'est qu'il ne se confronte pas à
un public/auditoire selon les mêmes modalités. Il faut beaucoup d'années
de travail avant de "produire" quelque chose qui soit digne d'être
écoutable par quelqu'un d'autre que les amis ou la famille. Et une fois
ce stade atteint, il reste la vie entière pour apprendre le reste.

En ce sens, je me sens frère du facteur Cheval et de tous ceux
qu'on a pris de leur vivant pour des bricoleurs, et aussi de tous
ceux qui ont un désir d'artiste et dont je te trouve un peu hâtif
pour juger du nombre qui en serait digne. Et je dis qu'il vaut
mieux ça de toutes façons que de l'être (frère) de ceux qui se
prennent pour d'authentiques artistes et qui n'en sont pas (faut-
il des noms ?).



Si je prends le cas de l'édition que je connais un peu, il existe une
règle, sur tout ce que reçoit un éditeur, 80% est à jeter dès les 10
premières lignes, 20% est lisible, et 1% est publié. C'est rude,
dévastateur, mais vrai. Ajoutons à cela que seuls 20% des manuscrits
publiés ne sont pas des commandes (en clair, pas des manuels, des
mémoires de vedette, ou pire encore), ca laisse une idée de la place qui
reste pour ceux qui veulent vivre de leur art.
En revanche, on peut certes avoir beaucoup de plaisir à créer dans son
coin, à "bricoler", mais la vraie confrontation, le vrai plaisir, il est
avec un public, c'est jouissif et sans commune mesure. Je ne nie pas le
plaisir que l'on peut avoir à créer dans son coin, mais le statut
d'"artiste" il s'acquière quand on s'adresse au monde, à des inconnus et
qu'ils renvoient leurs émotions. L'artiste, il est dans le dialogue. Et
les musiciens ont ceci de supérieur aux écrivains qu'ils ont la
possibilité des concerts, du contact direct. Et cela confère de la
responsabilité.

Amicalement,

--
Olivier Paquet alias Erion
"If you can dream - and not make dreams your master" ("If" Rudyard Kipling)
Avatar
Gerald
Olivier Paquet wrote:

En revanche, on peut certes avoir beaucoup de plaisir à créer dans son
coin, à "bricoler", mais la vraie confrontation, le vrai plaisir, il est
avec un public, c'est jouissif et sans commune mesure. Je ne nie pas le
plaisir que l'on peut avoir à créer dans son coin, mais le statut
d'"artiste" il s'acquière quand on s'adresse au monde, à des inconnus et
qu'ils renvoient leurs émotions. L'artiste, il est dans le dialogue. Et
les musiciens ont ceci de supérieur aux écrivains qu'ils ont la
possibilité des concerts, du contact direct. Et cela confère de la
responsabilité.



Évidemment qu'on écrit toujours pour créer une émotion chez un
"autre" qui est le public supposé (même si pas nombreux dans
certains domaines !). Pour autant, nous savons aussi que le succès
n'est le gage de rien du tout (sauf peut-être de la médiocrité si
c'est par le convenu et la flatterie des bas instincts qu'on
l'obtient !). Cela, rapporté à l'aspect "professionnel" dont tu
parles pose de sacrées limites dont on peut aussi *choisir* de
s'extraire en n'entrant pas dans la ronde (et en restant du côté
non professionnel).

Par ailleurs tu oublies que certains musiciens ne souhaitent
pas forcément en passer par le concert. Glenn Gould, par exemple,
en a vite eu marre qu'on ne vienne le voir que pour vérifier qu'il
pouvait jouer en direct l'intégralité du répertoire de Bach sans
se planter, sur une chaise grinçante et avec des attitudes choréo-
atthétosiques. Il a préféré, n'ayant plus rien à "prouver",
utiliser toutes les ressources de re-re de l'époque pour réussir à
réaliser, mais pas en direct, un enregistrement qui représente
véritablement la perfection de ce qu'il entendait de l'oeuvre et
qu'il livrait au public comme on livrerait un tableau ou un livre
(à déguster donc de manière personnelle, distanciée, critique, et
éventuellement sous forme de feuilleton).

C'est aussi le cas pour certaines créations en musique
électroacoustique, voire pour certains chanteurs comme Gérard
Manset. Et maintenant qu'il n'est plus là pour nous émerveiller,
il n'est plus forcément utile de savoir que Michel Petrucciani
était physiquement un peu hors-normes pour persiste à apprécier,
sur les enregistrements qui nous en restent, la qualité de sa
musique.

S'il est toujours très agréable de pouvoir voir sur scène des
artistes qui réussissent à te sortir le "son" du disque, il faut
aussi accepter que certaines créations n'auraient jamais existées
s'il avait fallu les limiter pour pouvoir les jouer en direct (je
pense à Sgt Peppers des Beatles par exemple, qui a marqué ce
tournant pour eux).

Tout ça pour dire que les deux positions coexistent et que je
ne pense pas, au contraire de toi, que l'une soit par essence
supérieure à l'autre.

Amicalement aussi

--
Gérald
Avatar
m-e-
Peut-être qu'il a un clavier qwerty. Peut-être que c'est un espion américain qui veut mesurer l'étendue de l'anti-capitalisme en
France.
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