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MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

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moa
MANIFESTE CONTRE LES DROITS D'AUTEUR

Grace aux fantastiques legislations en faveur de la propriete intellectuelle
instauree dans la plupart des pays, un auteur a le pouvoir de censurer un
detournement de son oeuvre, d'autoriser ou de reprimer une reprise, une
citation et de reclamer une partie des benefices generes par cette
utilisation sans toutefois participer aux frais de conception de l'oeuvre
nouvelle ainsi cree.

Pour ecouter de la musique, il faut payer. Payer le support physique ou les
frais d'enregistrement peut sembler normal. Les frais de marketing
enervants. Payer le droit d'ecouter une musique ou de lire un livre
revoltant. La culture reservee aux riches ?

Vous payez pour acheter un CD comme pour n'importe quel bien ou service.
L'art serait-il devenu un bien ou un service ? Vous achetez une oeuvre mais
vous ne la possedez pas. Il vous est interdit de la copier, de la modifier,
de vous en inspirer... a moins de demander l'autorisation et d'aligner les
billets. Bientot, il faudra payer l'auteur pour la moindre allusion
publique a l'une de ses creations. Est-ce cela la liberte d'expression ?

De la logique commerciale actuelle decoule une confusion chez celui qu'il
convient desormais d'appeler le consommateur. Cet animal curieux achete la
culture comme ses legumes. Il est sensible aux grandes marques, aux labels
en tous genre. Comme sa bourse est limitee, il n'achete que ce qu'il
connait deja ou ce dont il a entendu parler sans trop s'aventurer parce que
payer 20 euros pour un CD qu'on n'ecoute qu'une fois, ce n'est pas un bon
investissement. Oui oui, on parle bien d'art ici !

Ajoutons que le droit a la propriete intellectuelle n'est pas un droit mais
un privilege reserve a ceux qui en ont les moyens, vu le caractere complexe
et, surtout, couteux des demarches a entreprendre.

Vous, auteurs, qui tenez tant a la propriete intellectuelle, demandez-vous
au juste quelle est la part d'originalite dans ce qui emane de vos pensees.
Suivant votre raisonnement, pour etre tout a fait juste, il conviendrait de
reverser des droits a tous vos pairs, toutes vos influences de toutes
sortes. Aux auteurs des livres que vous avez lus, des musiques que vous
avez ecoutees, des films, emissions TV qui se sont imprimees sur votre
retine. A vos parents, professeurs, amis, enfants, connaissances. A ceux
qui vous ont laisse votre chance et a tous ceux qui vous ont ferme la
porte. Soyez humbles et reconnaissez que sans toutes ces influences votre
oeuvre n'aurait jamais vu le jour. Soyez en phase avec vos convictions et
rendez-leur ce qui leur revient de droit dans votre logique mercantile.

Il y a ceux qui pronent les louanges de ce systeme comme etant l'assurance
de l'independance financiere et - donc - intellectuelle des auteurs.
Combien de fois ai-je entendu cet argument incroyable ? Incroyable car ce
systeme, loin de procurer a l'auteur une quelconque independance, les
oblige a se prostituer aupres des grands lobbies de l'edition. A se
prostituer aupres des medias pour ecraser la concurrence et imposer son
image. Incroyable car, loin de favoriser l'innovation, il la tue dans
l'oeuf, rend les grands toujours plus grands, les petits toujours plus
incapables d'exister, laissant les grands editeurs decider de ce qui est
bon ou mauvais. Le capitalisme applique a l'art est la pire forme de
dictature : celle contre laquelle il ne peut y avoir de resistance car elle
ne dit pas son nom.

Il y a ceux qui disent qu"'il faut bien manger". Combien d'auteurs vivent de
leurs droits ? Vraiment tres peu. Tous ces autres, ces independants qui
font leur musique dans un garage le soir apres le boulot, qui pensent et
ecrivent en rognant sur leur sommeil pour concilier travail, vie de famille
et creativite : tous ces autres representent quoi ? de la merde ? Une
oeuvre, pour avoir de la valeur doit-elle etre creee par des gens qui ne
font que ca de leurs journees, des "professionnel" qui sont coupes des
realites sociales ? Qu'on l'admette une bonne fois pour toute : artiste
n'est pas une profession, c'est un etat d'ame !

Ce qui est revoltant, ce n'est pas le fait que l'auteur percoive de l'argent
en retour de ce qu'il a apporte a la acommunaute, c'est que l'on ne paye
pas l'auteur mais son oeuvre. Que le systeme ne garantisse pas la
conservation ni la distribution de l'oeuvre mais l'exclusivite de son
exploitation a quelques uns.

Les creations de l'esprit n'appartiennent pas a l'individu mais a
l'humanite. Toutes les creations sont liees en une toile inextricable : il
n'est rien de plus vaniteux que de reclamer la paternite de telle ou telle
parcelle. La culture, essence de l'homme, n'appartient a personne, il n'est
aucune restriction a sa diffusion tolerable. Il manque assurement un
article dans la Declaration des Droits de l'Homme sur ce point.

L'acte creatif ne doit pas etre un faire-valoir social ou mercantile. La
creation, l'idee originale s'impose d'elle-meme a son auteur qui peut
decider ou non de l'exprimer. Les idees qui ne s'imposent pas d'elles-meme
ne sont pas idees mais plagiat. ceci explique l'absence de saveur des
oeuvres commerciales ; ceci est la raison profonde de mon opposition contre
la mauvaise herbe capitaliste qui asphyxie la culture.

Rendons au capitalisme ce qui est au capitalisme, a l'art ce qui est a
l'art.

---
ce texte n'a ete depose nulle part, vous etes libre d'en faire ce que bon
vous semble, y compris vous en attribuer la paternite si vous etes
malhonnete ;-)

10 réponses

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ramirez
La Fred wrote:

le jeudi 31 juillet 2003 à 15:22:18, M. Temple nous a fait remarquer:

> Post qui montre à l'évidence que vous êtes un grand défenseur de l'art
> et des artistes, vous qui leur conseillez de prendre un "métier à côté"
> au lieu de se consacrer pleinement au leur.

"-- Qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
--Moi, je suis écrivain.
--Oui, d'accord, mais comme métier, vous faites quoi ?"



Monsieur est un fin connaisseur.
Avatar
Franck
M. Temple a écrit:


Toutafé d'accord. Je suis écrivain professionnel depuis 16 ans et



La suite! La suite...! Ce suspense est insoutenable!



La propriété intellectuelle ne concerne pas les *idées*, mais les
*oeuvres*.



Oeuvre = Concrétisation d'idées, à mon sens, mais bon, je me trompe
peut-être...


Imaginons que je publie une série de romans se passant dans les années
2060 et mettant en scène une intelligence artificielle anarchiste.

Imaginons que deux ans plus tard, un éditeur lance une série se passant
dans les années 2060 et mettant en scène une intelligence artificielle
anarchiste.

Saurais-tu imaginer ce que je ferais dans ce cas précis ?



Je pense, que si on se limite au sujet, il y a autant de manière de le
traiter que d'auteurs. En ce qui me concerne, j'ai tellement d'idées que
je ne peux pas toutes les concrétiser sous la forme d'une oeuvre. Alors,
j'en parle, j'échange des idées avec d'autres musiciens, et si par
bonheur il s'en trouve un pour réaliser une oeuvre que j'aurais eu envie
de faire moi-même, non seulement je le félicite, mais en plus je me sens
soulagé et satisfait d'avoir pu, grace à lui, contempler cette oeuvre de
mon vivant. Cette situation peut également se produire avec quelqu'un
que je ne connais pas, ça ne me dérange pas, bien au contraire. Ce qui
compte, c'est que dans le domaine artistique, de plus en plus de gens
produisent de plus en plus de choses. Mon utopie serais qu'on en soit un
jour tellement envahi qu'il n'y ait plus la place dans notre univers
quotidien pour des productions vaguement mercantiles.

à+

Franck.
Avatar
jdd
moa wrote:
Qu'on me permette d'ajouter a ce post interessant qui souleve la question de
la specificite musicale que la musique est un art tres a part de tous les
autres.



pas exact.

la seule spécificité est qu'il a trouvé un support (radio, télé) de masse


Il n'y a pas plus abstrait qu'une musique et pourtant elle touche tout le
monde a tous les niveaux. La musique est une vibration qui penetre dans le
cerveau par le sens le plus primaire qui soit et touche tout le monde.
Parfois elle entre en resonnance dans le crane de son auditeur et fait
naitre des sensations nouvelles, fortes, irrationnelles



l'onde qui est musique n'a rien d'irrationnel, elle existe en dehors de
l'auditeur, la preuve on peut l'enregistrer... l'oreille n'est qu'un
sens comme les autres.


(d'ou son
utilisation intensive au cinema comme en marketing). Quel que soit notre
niveau intellectuel ou culturelle, chacun a deja ete touche au plus profond
de lui-meme par une musique.



les "arts premiers" sont souvent peinture et sculture. ce qui est vrai
c'est que la musique est un art "technologique", il a besoin d'un
support technique (il n'y avait pas de lecteur de cd à la préhistoire),
mais il n'en que plus "matériel".

La musique est elle-meme irrationnelle dans le
sens ou elle n'est qu'onde. Ce n'est pas un objet qu'on peu prendre en
photo.



et le magnétophone, il sert à quoi?


Si son auditoire se bouche les oreilles elle cesse d'exister (quand
fermer les yeux ne volatilise pas un tableau). Elle est onde, et une onde
c'est un flux d'energie qui evolue dans l'espace et le temps.



disons qu'elle est vivante, mouvante, mais elle est reproductible. la
musique n'est pas faite "au hasard" (sinon ce ne serait pas un art mais
un bruit)


pour en revenir au sujet premier : a "chacun est libre [...]", je rajouterai
seulement : chacun a le devoir de reflechir sur ce qu'il fait. quelqu'en
soit son opinion, elle ne doit pas etre dogmatique.



non, mais certaines oeuvres nécessitent beaucoup de temps, ce qui
demande un "plein temps". d'ailleurs les musiciens ont toujours été à
plein temps (mozart y compris).

je crois que tu t'égare en mélangeant plusieurs choses. C'est vrai que
le "star system" est immoral: en fait dans notre société, personne n'est
payé au mérite, il suffit de voir que Messier, qui a conduit son
entreprise à la faillite en retire des millions.

il est immoral que Céline Dion soit milliardaire, il est immoral que
l'auteur de "harry potter" soit milliardaire (et je cite ces deux là
parcequ'ils ont un réel et grand talent, mais quele que soit le talent
il y a parfois trop d'argent).

mais c'est un problème de société et que nous ne résoudrons pas en
disant : prenons un travail de salarié et faisons de l'art gratuitement
à coté...

tu dis ailleurs:

"un certain nombre d'artistes le sont sans avoir besoin d'etre payes, donc
ceux qui percoivent de l'argent ne cesseraient pas d'exister si on leur
coupait les vivre : ils trouveraient seulement un autre moyen, comme les
autres."

je suis (aussi) écrivain. je n'ai pas été publié (je n'ai même pas
essayé), du coup j'acris une page tous les ans car mon travail
m'accapare. si j'étais payé comme écrivain, je battrais peut-être Victor
Hugo (je blague).

il est faux de croire que l'art peut être fait - et bien fait - sans un
travail long et assidu. il y a bien peu, dans l'histoire, d'artistes à
temps partiel...

tu disais aussi:

"parce que dire cela revient a mettre une barriere entre les
"professionnels", "ceux dont c'est le metier et qui savent ecrire" des
autres qui font ca avec maladresse (forcement puisque ce n'est pas leur
metier) pour occuper leurs week-end."

si tu pouvais consacrer tout ton temps à l'écriture, ce serait forcément
meilleur, non?


jdd
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jdd
Franck wrote:

différents peuvent avoir les mêmes idées. Tu ne trouve pas qu'attribuer
la paternité d'une idée à quelqu'un simplement parce qu'il est le
"premier" à l'exposer est un abus vis à vis du monde entier.
Moi si.



moi non :-)

regarde l'histoire. dans le temps (il y a plus d'un siècle) il y avait
des gens riches (bien plus riches que les riches d'aujourd'hui) qui
jouaient le role de mécènes.

ils salariaient des artistes et leur commandaient des oeuvres. Ces
oauvres, une fois écrites, ne rapportaient plus rien à l'artiste.

le problème, c'est que les oeuvres représentaient le gout du mécène, pas
celui de l'artiste...

c'est l'invention du brevet et du droit d'auteur, il y a environ un
siècle, qui a permis l'autonomie des auteurs et leur a donné la liberté
de céer.

c'est ce qui fait qu'on a plus créé de chansons depuis cinquante ans que
dans tous les siècles qui ont précédé.

c'est loin d'être idéal, la SACEM a beaucoup fait pour dégouter les
artistes, mais c'est bien mieux que rien...

jdd
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jdd
La Fred wrote:
le jeudi 31 juillet 2003 à 14:05:22, jdd nous a fait remarquer:


Un livre ne se lit pas avant de l'acheter - bien peu de gens achètent un
livre lu en bibliothèque - mais se juge sur quelques lignes, le nom de
l'auteur ou les lectures critiques.




Là, tu te trompes, à moins de me considérer comme un cas rare, je connais
beaucoup de gens qui achètent des livres après les avoir empruntés en
bibliothèque... (dont moi)



drole d'idée. je lis deux livres par semaine et j'achète d'autres livres
que ceux de la bibliothèque (au besoin du même auteur)



la musique fait partie des rares arts que l'on achète alors qu'on le
connait déjà. En cela il est efficacement promu par le matraquage de la
radio ou de la télévision.




Là aussi, tu te trommpes, tu ne considères sans doute que la musique de
variété, mais dans le cas de la musique classique, (ou contemporaine) on ne
connaît pas touours, loin de là, ce qu'on achète.



exact, mais je ne crois pas que c'est cette musique là qui pose problème
dans le débat - encore qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de disques qui
ne soient pas faits par des professionnels...

jdd
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moa
il y a des theories non sans interet a ce sujet sur la notion d'inconscient
collectif.

Franck wrote:

Désolé mon gars, cela fait maintenant 6 ans que je suis musicien
"professionnel" (interprète et compositeur). C'est à dire que c'est mon
activité principale. Et pour peu qu'on sacrifie un tantinet son confort,
qu'on ait pas une famille nombreuse à nourrir et un petit pavillon à
payer, on arrive très bien à vivre de peu en faisant ce qu'on veut.
Ceci dit, moi, ça m'arrive d'aller jouer et faire la manche sur un
marché pour avoir un peu de liquide. Quand on se prétend artiste,
j'appelle ça "mettre les mains dans le camboui". Et ça permet de
conserver une certaine indépendance.

Et toi qui est "créateur", ça ne t'es jamais arrivé de tomber sur une
oeuvre réalisée par quelqu'un d'autre qui ressemble fort à une des
tiennes? Simplement parce que dans un contexte différent, deux artistes
différents peuvent avoir les mêmes idées. Tu ne trouve pas qu'attribuer
la paternité d'une idée à quelqu'un simplement parce qu'il est le
"premier" à l'exposer est un abus vis à vis du monde entier.
Moi si.

Franck.

M. Temple a écrit:


Encore un qui croit que les artistes vivent d'amour et d'eau fraîche.




Avatar
moa
je t'en pris, fais-moi un cours

Alain Naigeon wrote:


Oui, au secours, encore un qui ne sait pas citer sur usenet.



Avatar
ramirez
moa wrote:

M. Temple wrote:

> Franck wrote:
>
>> Salut Toa,
>>
>> J'ai tout lu, y compris les réponses qui t'ont été faites, et je peux
>> t'assurer d'une chose : je suis entièrement d'accord avec Toa.
>> Seulement, cette lutte est difficile, pour la simple et bonne raison que
>> des sociétés d'auteurs/éditeurs mettent, et depuis longtemps, d'énormes
>> moyens à convaincre les gogos (auteurs compris) que la Propriété
>> Intellectuelle est un bienfait pour la culture et la démocratie. Alors
>> qu'il s'agit juste d'un outil parmis d'autres pour déresponsabiliser les
>> gens, et faire tourner la machine à pognon.
>
> Encore un qui croit que les artistes vivent d'amour et d'eau fraîche.

M. Temple, lisez un peu mieux les post svp. Il n'est pas question de priver
les auteurs d'argent. il leur est seulement demande d'abandonner ce concept
immoral de propriete intellectuel.



En quoi est-il immoral ? Si j'écris un livre, si je compose une chanson,
si je peins une toile, n'en suis-je pas l'auteur ? N'ai-je pas réalisé
un assemblage inédit de mots, de notes ou de couleurs ? N'ai-je pas le
droit de vendre - ou de donner, si ça me chante - le produit de mon
travail ? N'est-il pas normal que des lois et règlements me protègent
afin que d'autres ne puissent se l'attribuer ?

Il existe d'autres moyens de gagner sa vie vous savez.



En quoi cela me concerne-t-il ?

En commencant par une
solution toute simple : avoir un travail a cote.



Mais J'AI un travail, je ne vois donc aucune raison d'aller en chercher
un autre "à côté".

Il y a aussi la solution du mecenat communautaire



Et, donc, d'un ENORME pouvoir potentiel de la "communauté" sur le
contenu des oeuvres.

mais vous allez me rire au
nez M. Temple.



Gagné.

Parce que les concepts comme le don volontaire et
responsable semblent vous etre etrangers.



Je n'ai rien dit qui puisse vous permettre d'affirmer ça.

Pourtant ca marche dans d'autres
domaines : un serveur p2p fonctionne ainsi, et Blender, l'excellent
logiciel 3D du monde libre a ete rachete a sa societe de cette facon pour
etre place en licence GNU GPL.



Allez faire ça avec un livre ou un tableau.

Bon, suivi sur fras. C'est un peu mort en ce moment, ça devrait les
faire rire cinq minutes. J'ai aussi fait un crosspost avec frap et fral,
au cas où il y aurait des personnes intéressées, mais le fu2 est bien
positionné sur fras.
Avatar
ramirez
Franck wrote:

M. Temple a écrit:

>
> Toutafé d'accord. Je suis écrivain professionnel depuis 16 ans et

La suite! La suite...! Ce suspense est insoutenable!



... et j'ai oublié.
>
> La propriété intellectuelle ne concerne pas les *idées*, mais les
> *oeuvres*.

Oeuvre = Concrétisation d'idées, à mon sens, mais bon, je me trompe
peut-être...



Plutôt concaténation.

> Imaginons que je publie une série de romans se passant dans les années
> 2060 et mettant en scène une intelligence artificielle anarchiste.
>
> Imaginons que deux ans plus tard, un éditeur lance une série se passant
> dans les années 2060 et mettant en scène une intelligence artificielle
> anarchiste.
>
> Saurais-tu imaginer ce que je ferais dans ce cas précis ?

Je pense, que si on se limite au sujet, il y a autant de manière de le
traiter que d'auteurs. En ce qui me concerne, j'ai tellement d'idées que
je ne peux pas toutes les concrétiser sous la forme d'une oeuvre. Alors,
j'en parle, j'échange des idées avec d'autres musiciens, et si par
bonheur il s'en trouve un pour réaliser une oeuvre que j'aurais eu envie
de faire moi-même, non seulement je le félicite, mais en plus je me sens
soulagé et satisfait d'avoir pu, grace à lui, contempler cette oeuvre de
mon vivant. Cette situation peut également se produire avec quelqu'un
que je ne connais pas, ça ne me dérange pas, bien au contraire. Ce qui
compte, c'est que dans le domaine artistique, de plus en plus de gens
produisent de plus en plus de choses. Mon utopie serais qu'on en soit un
jour tellement envahi qu'il n'y ait plus la place dans notre univers
quotidien pour des productions vaguement mercantiles.



Tu oublies la notion de qualité, à mon sens essentielle, et sans rapport
avec l'aspect "mercantile" ou non des choses.
Avatar
Franck
jdd a écrit:

regarde l'histoire. dans le temps (il y a plus d'un siècle) il y avait
des gens riches (bien plus riches que les riches d'aujourd'hui) qui
jouaient le role de mécènes.

ils salariaient des artistes et leur commandaient des oeuvres. Ces
oauvres, une fois écrites, ne rapportaient plus rien à l'artiste.

le problème, c'est que les oeuvres représentaient le gout du mécène, pas
celui de l'artiste...



à la même époque, il y avait aussi des artistes qui parcouraient les
routes et animaient des fêtes de villages, d'autres qui échangeaient
leurs tableaux contre des loyers, etc... L'art à la solde des puissants
est un exemple pratique pour ceux qui, encore aujourd'hui, se consacrent
à une production artistique "politiquement correcte" et "financièrement
exploitable".


c'est l'invention du brevet et du droit d'auteur, il y a environ un
siècle, qui a permis l'autonomie des auteurs et leur a donné la liberté
de céer.



Alors Molières n'était pas libre de créer, Jérome Bosch non plus,
Josquin Des Pres non plus !!!! C'est la meilleure, celle-là! Je dirais
plutôt que c'est l'invention du brevet et du droit d'auteur qui a permis
à des organismes comme l'INPI et la SACEM de s'engraisser sur le dos de
la création sans rien produire d'eux-mêmes. Ces organismes sont à la
pensée individuelle ce que le gui est aux arbres : des parasites purs et
simple.


c'est ce qui fait qu'on a plus créé de chansons depuis cinquante ans que
dans tous les siècles qui ont précédé.



Je corrige : plus de chansons ont été recensées depuis cinquante ans,
parce qu'avant, personne ne s'en occupait, et qu'il ne restait à la
postérité que les meilleures...


c'est loin d'être idéal, la SACEM a beaucoup fait pour dégouter les
artistes, mais c'est bien mieux que rien...



De leur point de vu, c'est certain. Pour moi, la SACEM (créée sous
Pétain...) est un précurseur en matière d'ultra-libéralisme et de
"Commerce sur les Services".


à+

Franck.