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Oublier le numerique...

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cfrot
http://www.photographie.com/?pubid=102535&secid=2&rubid=78

ca resume un certain nombre de choses que je penses aussi sans
forcement les avoir formuler, que ce soit sur la delocalisation de la
reflexion (et le defaut de l'absence de contrainte technique du fait
de l'automatisation) ou sur l'immaterialite ...
@+
Christophe
PS: ce n'est pas un troll, juste une base de reflexion

10 réponses

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jpw
"Florent Pessaud" a écrit

Et puis, Dieu sait si je suis attaché à mes argentiques, mais, au risque
de

rejoindre jpw, le fétichisme de l'argentique qui commence à apparaître
m'insupporte déjà.


je ne suis pas sur qu'il y ait beaucoup de risque à me rejoindre...

Pourquoi faut-il si souvent que les gens, qui au départ veulent défendre
une

technique ou un procédé ancien qui garde une valeur spécifique, ..........


je pense qu'ils se trompent sur les valeurs qu'ils veulent défendre.
l'année dernière c'était le coût et la qualité
aujourd'hui c'est uun crise de conscience métaphysique.

et ils se trompent sur la manière de défendre leur choix :
ils se défendent en voulant dégueniller le numérique
plutôt que de promouvoir leur vision

Et, pour faire le parallèle, pourquoi faut-il que les convertis aux
nouvelles technologies crient à la panacée en se moquant grassement de
ceux

qui n'ont pas d'intérêt pour ces techniques nouvelles ?


par contre je n'en connais pas beaucoup des comme-ça
même moi qui suis un pro-numérique convaincu
je ne me moque pas de ceux qui ont fait d'autres choix
au contraire il m'est même arrivé de conseiller
de l'argentique ici même (et ailleurs aussi)
à quelqu'un qui hésitait en fonction de la démarche qu'il avait exposée.

jpw

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Frédo Cralié
Frédo Cralié wrote:


Moi, ce qui m'interpelle, c'est son dernier argument : la perte du
rapport au temps que le numérique permet.


N'oblige pas.
Les autres arguments me

semblent plus légers, question de sensibilité...


Très oui


La photo est selon moi :
1) je saisis un instant. Même s'il en sortira une bouse de vache de
photo (c'est d'ailleurs souvent le cas) ce n'est pas là l'important,
l'important est que j'ai choisi cet instant avec toute la force de mon
esprit.
2) j'attends d'avoir fini la pelloche (parfois long), je la développe
et fais tirer la photo.
3) en voyant le tirage, je me souviens de l'instant que j'ai choisi,
et par comparaison avec l'instant présent, je suis continuellement
ramené au fait qu'il y a, que j'ai, un passé, un présent et un avenir.

L'étape 3) est indispensable en photo. C'est le "ça a été" de Roland
Barthes (La chambre Claire).


Et ici tu abandonne le légitime "selon moi" pour la grande ombre de la
statue de Barthes...


En fait, quand j'ai commencé à m'intéresser à la photo, je me suis
intéressé au pourquoi je m'intéressais à la photo. Barthes a été une
lumière pour répondre à cette deuxième question. On pense pareil, il
pense comme moi, je pense comme lui. Sauf que lui est écrivain, qu'il
s'exprime mieux que moi et que j'ai l'impression que certains l'ont lu.
Ca éclairera ma pensée. Loin de moi l'idée d'en faire LA vérité.


C'est l'essence même de la photo selon moi

(ce qui la distingue du cinéma qui s'inscrit automatiquement dans la
temporalité, mais c'est un autre fil). Le numérique permet (il
n'oblige à rien bien entendu, il ouvre juste la porte) de nier l'étape
3. Il permet de se nier le fait qu'on ait eu un passé, et
conséquemment qu'on puisse avoir un avenir. Et se fuir soi-même n'est
pas sain.


Je n'arrive vraiment pas la dessus à saisir en qui la technologie y fait
quelque chose ? Je vois mes photos sur la planche lumineuse, puis sur
l'écran, quand c'est du numérique, sur l'écran. Je règle les couleurs,
eventuellement je fais une composition, parfois je crée des images dont
l'original n'est plus qu'un matériau. Le tirage ( rare ) sera un produit
fini, il n'est pas un point de départ.
Et il n'y a pas que le numérique et les diapos : qui tire tous ses
contacts ?
Et pourtant j'ai une idée de la photo très tournée vers la trace, la
transition, le passage , l'absence, l'empreinte en creux. J'aime la
lenteur, les tranches de temps un peu épaisses...



Même réponse que celle faite à Jean-Pierre Roche au dessus : tu es
suffisamment robuste pour résister au "je prends la photo et on verra
bien". La quincaillerie ne te changera pas intérieurement.


Bref, je ne veux pas qu'on m'ouvre cette porte quand bien même je sais
sur quoi elle ouvre.


Il faut expliciter mieux, s'il te plait.


C'est le "je déclenche et on verra bien" qui me perturbe.
"On verra bien", ça veut dire que :
1) quand je prends la photo je peux gommer l'avenir s'il ne me convient
pas, avoir l'illusion de pouvoir le changer, et que
2) je m'octroie le pouvoir d'effacer le passé si la photo ne me plait
pas une fois visualisée.
Même si c'est la dernière des merdes, je prends toujours mes photos en
me disant "celle-là c'est la bonne".
Je ne veux pas avoir la possibilité du "on verra bien" en photo parce
que je sais que ça aura des répercussions sur mes photos et
qu'insidieusement sur moi également.

FC


Noëlle




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Pier
On Tue, 28 Sep 2004 16:24:11 +0200, Frédo Cralié
wrote:


Pourtant ou se fuir, si ce n'est dans le passé ou dans l'avenir? ;o)



ah, fastoche la réponse ! On peut se fuir en restant dans l'immédiat,
dans le présent qui est toujours là, immobile, permanent, inoxydable.


C'est vrai que le présent est toujours là, c'est même à ça qu'on le
reconnait ;o)

Pier

--
Pierre Wiget
http://www.pbase.com/pier
wigetp<REMOVE>@bluewin.ch


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Frédo Cralié

Pas sûr, tu devrais lire Le mystère de la chambre claire, de Tisseron,
il donne des résultats d'études sur l'usage des photos. Notamment le
nombre de pelloche non retirées ou non développées est loin d'être
négligeable.


50% des travaux photos non réclamés. Je me souviens bien ?


Il faut ici se méfier de nos impressions surtout sur une pratique que
nous n'avons pas.


oui, je l'ai lu ... hummm ... à moitié. Au milieu du livre, je me suis dit :
"Mon Frédo, le Tisseron te refait le coup de Hergé et Tintin pour
dégommer ton Barthes chéri"
J'ai pas été au bout. C'est lâche, immature, irresponsable, et tout et
tout ...




Ce que dit Frédo c'est que c'est une porte ouverte vers...


C'est justement une porte que je cherche vainement ! Donc ouverte,



C'est pas parce que tu ne la trouves pas qu'elle n'existe pas :)

FiLH





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Frédo Cralié
Tu es robuste pour résister à l'assaut de "je prends la photo et on
verra bien". Parfait, moi pas.



Utiliser une coque grise.


n'importe quoi. Jaune avec des armatures bleu. La grise c'est pour les
gaz qui puent.

Y'a des fois ...


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Frédo Cralié
ah, fastoche la réponse ! On peut se fuir en restant dans l'immédiat,
dans le présent qui est toujours là, immobile, permanent, inoxydable.



C'est vrai que le présent est toujours là, c'est même à ça qu'on le
reconnait ;o)


ah ! et on y est confortable, non ?


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FiLH
Frédo Cralié writes:
Je ne veux pas avoir la possibilité du "on verra bien" en photo parce


Mais là c'est juste une question de thunes.

Quand YAB raconte que pour une prise de vue il essaye 5 films
différents et 4 objectifs...
Quand on regarde le premier photographe de mode venue qui fait 10
films pour une photo au final...

Du point de vue de la quantité, le numérique c'est donner aux amateurs
les moyens quantitatifs qu'ont pas mal de pros depuis des années.

FiLH

--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/

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eric valentin
J'ai bien lu l'article et j'y souscris, mais j'ai bien peur que ce genre de
refexion ne soist que trop marginale, en fait peu importe qu'il y ai ou pas
du numérique ce qu'on voudrait c'est qu'il continue à avoir de la photo
traditionnelle, car, bien sur, toi le champion des procédés alternatifs tu
pourras toujours faires tes émulsions, ce sera plus dur pour se bricoler des
films, la photo numérique me fait l'effet d'un mac do, peu de temps apres
l'avoir avalé, gobé, ingurgité, (vous avez remarqué que je n'emploie pas le
terme mangé et encore moins dégusté ) bref j'ai déjà faim. C(est un peu
semblable, sitot t'as fait ta photo que tu l'oublies , tu l'effaces , tu
recommence, ou tu crois recommencer. J'ai trouvé la solution pour penser
meiux mes photos, j'ai acheté une chambre Graflex 4 x 5 ", ce qui fait que
je vais aussi re -proposer des services de developpement grand format, au
moins, il y a le format et l'encombrement, le prix des surfaces sensibles,
on n'a pas envie de tout flanquer à la poubelle dans les cinq secondes, je
crois qu'on ne recoammence pas une photo, on en fait une autre, toujours une
autre et encore une autre ou peut etre qu'on ne retrouvera jamais ce qu'on a
laissé passé
A+
Eric
"Christophe Frot" a écrit dans le message de
news:
http://www.photographie.com/?pubid2535&secid=2&rubidx

ca resume un certain nombre de choses que je penses aussi sans
forcement les avoir formuler, que ce soit sur la delocalisation de la
reflexion (et le defaut de l'absence de contrainte technique du fait
de l'automatisation) ou sur l'immaterialite ...
@+
Christophe
PS: ce n'est pas un troll, juste une base de reflexion


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Florent Pessaud
jpw declarait :

(suivi sur frp)


Pourquoi faut-il si souvent que les gens, qui au départ veulent défendre
une
technique ou un procédé ancien qui garde une valeur spécifique,


je pense qu'ils se trompent sur les valeurs qu'ils veulent défendre.
l'année dernière c'était le coût et la qualité
aujourd'hui c'est uun crise de conscience métaphysique.


Oui, jusqu'à, en gros, il y a un an, le coût et la qualité penchaient en
faveur de l'argentique.
C'est moins vrai maintenant (jugement à modérer en fonction des pratiques)
Mais la justification "métaphysique" n'est pas nouvelle, elle a eu lieu dans
les mêmes termes pour la musique et elle est évoquée pour la photo depuis
quatre ans au moins.

et ils se trompent sur la manière de défendre leur choix :
ils se défendent en voulant dégueniller le numérique
plutôt que de promouvoir leur vision


L'article cité en origine du fil est symptômatique. Je me reconnaîtrais
presque dans 90 % de l'article, tant il est vrai que le numérique (même avec
un D70) ne correspond pas à toutes mes pratiques photographiques, et que
cette question "métaphysique" a un sens.

Mais bon, cette fin ou on part dans des considérations de société c'est
insupportable.

Et, pour faire le parallèle, pourquoi faut-il que les convertis aux
nouvelles technologies crient à la panacée en se moquant grassement de
ceux qui n'ont pas d'intérêt pour ces techniques nouvelles ?


par contre je n'en connais pas beaucoup des comme-ça


Enlève tes oeillères...


Ca mériterait d'ailleurs, si ce n'était pas hors-charte partout (et
pédantesque de surcroît) sur la hiérarchie frp, des considérations sur
l'idée de "pensée unique".

De fait, si tu prends l'ensemble des discours sur l'évolution numérique de
la photo, tu t'apercevras qu'au bas mot 90 % de ceux-ci vont vanter les
avantages des nouvelles technologies et parler de passéisme pour l'argentique.

Et que 90 % des gens diront aussi qu'il y a une "pensée unique
pro-argentique", snobinarde et élitiste.

Sans percevoir la contradiction inhérente
--
Article posté via l'accès Usenet http://www.mes-news.com
Accès par Nnrp ou Web


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FiLH
Frédo Cralié writes:


Pas sûr, tu devrais lire Le mystère de la chambre claire, de Tisseron,
il donne des résultats d'études sur l'usage des photos. Notamment le
nombre de pelloche non retirées ou non développées est loin d'être
négligeable.


50% des travaux photos non réclamés. Je me souviens bien ?

Il faut ici se méfier de nos impressions surtout sur une pratique que
nous n'avons pas.


oui, je l'ai lu ... hummm ... à moitié. Au milieu du livre, je me suis dit :
"Mon Frédo, le Tisseron te refait le coup de Hergé et Tintin pour
dégommer ton Barthes chéri"


Bah, Barthes s'est violemment planté sur le coup du ça a été. (Non
cela n'a pas été, nous voyons juste une image d'une mise en cette de
ce qui fut, ce n'est pas « cela » qui a été, c'est autre chose).

Bon Tisseron faut pas prendre non plus pour de l'argent comptant.
J'aime bien dans son livre le fait qu'il s'appesantisse sur la prise
de vue. Il m'est arrivé quand je photographiais dans une soirée que
des inconnus me demandent de les prendre en photos (ou dernièrement
dans la rue un soir) alors qu'il n'auraient aucune chance de voir un
jour les photos.

Maintenant pour le temps, oui l'image fixe est fixe dans le passé et
non pas mouvante comme le cinéma. Mais je ne vois pas vraiment ce que
le numérique fait perdre ou gagner.

J'ai vu, je ne sais où un résultat d'un sondage de plus où un certain
nombre de femme racontaient qu'elles usaient de leur portable photo
pour montrer aux copines le vêtement qu'elles ont vu en vitrine, ou
leur dernier essayage, voire pour vérifier le maquillage ou les brins
de persil dans les dents.

C'est peut-être bien, il va y avoir un usage « profane » de la photo.
Maintenant est-ce qu'il faut jeter les stylos sous prétexte qu'on fait
la liste des courses avec (heu plus maintenant on téléphone à bobonne
depuis le super) et qu'on ne peut donc plus faire de litterature avec?

Il est fort probable que la photo numérique démocratisée encore plus
avec le numérique va changer une pratique photographique globale. Mais
si l'auteur nous dit que la création ne va pas avec la facilité, il se
trompe sûrement de lieu quand à la difficulté. La difficulté ne sera
peut-être plus dans le maniement d'un boitier, elle sera dans le fait
d'avoir à faire quelque chose dans un flot d'images, de se battre avec
une nouvelle technologie et pas contre.

FiLH

--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
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FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/