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Oublier le numerique...

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cfrot
http://www.photographie.com/?pubid=102535&secid=2&rubid=78

ca resume un certain nombre de choses que je penses aussi sans
forcement les avoir formuler, que ce soit sur la delocalisation de la
reflexion (et le defaut de l'absence de contrainte technique du fait
de l'automatisation) ou sur l'immaterialite ...
@+
Christophe
PS: ce n'est pas un troll, juste une base de reflexion

10 réponses

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philippe.cl

ben oui un troll ! et encore un qui regrette la voiture a cheval car
l'automobile écrase les poules - hélas les hommes aussi - et pourtant
...

Certes en voiture à cheval on avait le temps de penser. (pour qui en
est capable), mais personne n'empèche de penser à sa $rise de vue
numérique.


Quand on est pas d'accord on parle de troll, cela dispense de réfléchir.
Car revenir à l'argentique, c'est aller à contresens du progrès ?
Laisser entendre qu'un appareil numérique est mieux qu'un appareil
argentique est dénué de sens (et l'inverse également !). Le sens du
progrès c'est passer de la pointe de flèche en silex à la puissance
atomique. Le progrès n'existe que dans l'usage que l'on fait des choses
et non dans les choses elles-mêmes. Au XXIème siécle, on utilise encore
les pigments à l'eau en peinture et la musique électronique n'a pas
sonné la mort de la musique acoustique. Technologiquement parlant, le
numérique est un progrès. Photographiquement, il faut en faire la
preuve. Pour l'auteur de l'article, le numérique ne lui a pas permis de
progresser dans sa pratique photographique (au contraire selon lui) et
il en explique ses raisons. Il n'est sans doute pas inutile de profiter
de son expérience et de sa réflexion (pour information, Vincent Migeat
est un photographe distribué par l'agence Vu, on a vu pire comme avis).
La diversité des outils disponibles, il est peut-être bien là le
progrès...

--
philippe.cl

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Noëlle Adam
Frédo Cralié wrote:


Moi, ce qui m'interpelle, c'est son dernier argument : la perte du
rapport au temps que le numérique permet.
N'oblige pas.

Les autres arguments me
semblent plus légers, question de sensibilité...
Très oui


La photo est selon moi :
1) je saisis un instant. Même s'il en sortira une bouse de vache de
photo (c'est d'ailleurs souvent le cas) ce n'est pas là l'important,
l'important est que j'ai choisi cet instant avec toute la force de mon
esprit.
2) j'attends d'avoir fini la pelloche (parfois long), je la développe et
fais tirer la photo.
3) en voyant le tirage, je me souviens de l'instant que j'ai choisi, et
par comparaison avec l'instant présent, je suis continuellement ramené
au fait qu'il y a, que j'ai, un passé, un présent et un avenir.

L'étape 3) est indispensable en photo. C'est le "ça a été" de Roland
Barthes (La chambre Claire).
Et ici tu abandonne le légitime "selon moi" pour la grande ombre de la

statue de Barthes...
C'est l'essence même de la photo selon moi
(ce qui la distingue du cinéma qui s'inscrit automatiquement dans la
temporalité, mais c'est un autre fil). Le numérique permet (il n'oblige
à rien bien entendu, il ouvre juste la porte) de nier l'étape 3. Il
permet de se nier le fait qu'on ait eu un passé, et conséquemment qu'on
puisse avoir un avenir. Et se fuir soi-même n'est pas sain.
Je n'arrive vraiment pas la dessus à saisir en qui la technologie y fait

quelque chose ? Je vois mes photos sur la planche lumineuse, puis sur
l'écran, quand c'est du numérique, sur l'écran. Je règle les couleurs,
eventuellement je fais une composition, parfois je crée des images dont
l'original n'est plus qu'un matériau. Le tirage ( rare ) sera un produit
fini, il n'est pas un point de départ.
Et il n'y a pas que le numérique et les diapos : qui tire tous ses
contacts ?
Et pourtant j'ai une idée de la photo très tournée vers la trace, la
transition, le passage , l'absence, l'empreinte en creux. J'aime la
lenteur, les tranches de temps un peu épaisses...

Bref, je ne veux pas qu'on m'ouvre cette porte quand bien même je sais
sur quoi elle ouvre.
Il faut expliciter mieux, s'il te plait.


Noëlle

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FiLH
Jean-Pierre Roche writes:


L'usage Jean-Pierre, l'usage...


L'usage mais lequel ? Pas le mien...



Il faut parfois voir un peu plus loin que soi


Certe on peut avoir une pratique numérique très proche de la pratique
argentique, mais il se trouve que l'usage constaté ne va pas
globalement dans ce sens.


Tu crois que l'usage constaté de la photo argentique est plus
conséquent que le numérique mitrailleur ? Si on regarde "globalement",
l'argentique c'est les jetables et les compacts. Avec les tirages 1 h
qui vont avec.


Pas sûr, tu devrais lire Le mystère de la chambre claire, de Tisseron,
il donne des résultats d'études sur l'usage des photos. Notamment le
nombre de pelloche non retirées ou non développées est loin d'être
négligeable.

Il faut ici se méfier de nos impressions surtout sur une pratique que
nous n'avons pas.


Ce que dit Frédo c'est que c'est une porte ouverte vers...


C'est justement une porte que je cherche vainement ! Donc ouverte,


C'est pas parce que tu ne la trouves pas qu'elle n'existe pas :)

FiLH

--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/


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Frédo Cralié

Pourtant ou se fuir, si ce n'est dans le passé ou dans l'avenir? ;o)



ah, fastoche la réponse ! On peut se fuir en restant dans l'immédiat,
dans le présent qui est toujours là, immobile, permanent, inoxydable.

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Florent Pessaud
Christophe Frot declarait :

http://www.photographie.com/?pubid2535&secid=2&rubidx

ca resume un certain nombre de choses que je penses aussi sans
forcement les avoir formuler, que ce soit sur la delocalisation de la
reflexion (et le defaut de l'absence de contrainte technique du fait
de l'automatisation) ou sur l'immaterialite ...
@+
Christophe
PS: ce n'est pas un troll, juste une base de reflexion


Moui, bien écrit, intéressant, mais subjectif, forcément subjectif...

Tant qu'il parle de lui et de son expérience, je trouve cela intéressant,
quand il commence à généraliser, il se plante grandement.

Et puis, Dieu sait si je suis attaché à mes argentiques, mais, au risque de
rejoindre jpw, le fétichisme de l'argentique qui commence à apparaître
m'insupporte déjà.

j'ai déjà connu ça dans le domaine musical, et le nombre de pures conneries
qu'on peut dire au nom de ce fétichisme, comme il le fait dans la dernière
phrase (signe d'une société qui va à veau-l'eau, tout ça) est proprement
insupportable.

Pourquoi faut-il si souvent que les gens, qui au départ veulent défendre une
technique ou un procédé ancien qui garde une valeur spécifique, virent au
crypto-pétainisme ?

Et, pour faire le parallèle, pourquoi faut-il que les convertis aux
nouvelles technologies crient à la panacée en se moquant grassement de ceux
qui n'ont pas d'intérêt pour ces techniques nouvelles ?


Florent, avec une Graflex et un D70, un iPod et une platine vinyle...
--
Article posté via l'accès Usenet http://www.mes-news.com
Accès par Nnrp ou Web

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Frédo Cralié


L'usage Jean-Pierre, l'usage...



L'usage mais lequel ? Pas le mien...

Certe on peut avoir une pratique numérique très proche de la pratique
argentique, mais il se trouve que l'usage constaté ne va pas
globalement dans ce sens.



Tu crois que l'usage constaté de la photo argentique est plus conséquent
que le numérique mitrailleur ? Si on regarde "globalement", l'argentique
c'est les jetables et les compacts. Avec les tirages 1 h qui vont avec.



Bien d'accord. Ce qui explique l'engouement pour le numérique dans le
grand public (je prend pour référence l'évolution du rayon photo de mon
Carouf chéri à côté de chez moi). L'usage grand public de l'argentique
et celui du numérique sont les mêmes.


Ce que dit Frédo c'est que c'est une porte ouverte vers...



C'est justement une porte que je cherche vainement ! Donc ouverte,
fermée, je vois pas... Selon moi, le rapport au temps est intérieur, il
n'est pas dans la quincaillerie.



Le rapport au temps est intérieur, certes, mais il est influençable. La
quincaillerie y est pour quelque chose dans la mesure où elle contraint
ou libère, elle le façonne. Je prends un autre exemple : j'ai du mal à
m'adapter, quand je fais un voyage en avion de 2h, à me retrouver dans
un autre pays, un autre climat, une autre langue (pas grand chose, faut
pas non plus ...) Dans ce cas, la quincaillerie "avion" perturbe mon
rapport au temps. Question d'habitude ?

Tu es robuste pour résister à l'assaut de "je prends la photo et on
verra bien". Parfait, moi pas.

FC


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nospam
Florent Pessaud wrote:

Florent, avec une Graflex et un D70, un iPod et une platine vinyle...


... et qui est passé pas très loin du point Godwin :-)

Mais je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu as fort bien
exprimé.

A++
--
Christian

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pierre-emmanuel.bony_NOSPAM
Christophe Frot wrote:

http://www.photographie.com/?pubid2535&secid=2&rubidx


un fil sur le forum photim.

<http://www.photim.net/nci/discu.php3?code 040913093311piero#O0>

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"Frédo Cralié" a écrit dans le message de
news:41597b6b$0$31737$

Tu es robuste pour résister à l'assaut de "je prends la photo et on
verra bien". Parfait, moi pas.


Utiliser une coque grise.

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Peter Pan
Bof... ce texte est malheureusement creux, c'est l'histoire d'un échec
personnel qu'on essaie de mettre sur le dos de la technologie.
Trop facile.


J'ai parcouru vite fait l'enfilade, les réactions de chacun (de l'appel au
troll aux envolées lyriques) et voilà un commentaire qui résume à peu près ma
pensée. Quant au titre du fil, je le trouve plutôt drôle.

--
Pierre
http://www.1966.fr