Quand l'imaginaire rejoint la réalité...

albert

24/01/2010 à 14:14

Bonjour,

Ca, les informaticiens ne
le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection. Il y a sous-jacent un désir de puissance et de
domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques. Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est
parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon. Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça
jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

Amitiés,
albert
----------------------------------------------------------
Photographies imaginaires
http://perso.orange.fr/albert.lemoine
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Bonjour,

Ca, les informaticiens ne

le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection. Il y a sous-jacent un désir de puissance et de
domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques. Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est
parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon. Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça
jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

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Bonjour,

Ca, les informaticiens ne
le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection. Il y a sous-jacent un désir de puissance et de
domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques. Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est
parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon. Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça
jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

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Ghost-Rider

24/01/2010 à 14:31

Le 24/01/2010 14:14, albert a écrit :

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

Que le jeu de Go est bien plus complexe que les échecs.

--
Ghost Rider

"Aimez-vous les uns les autres".
Jésus-Christ

24/01/2010 à 14:50

"Stephane Legras-Decussy" a écrit dans le
message de groupe de discussion : 4b5b5c98$0$24625$

les paysages c'est pas trop dur de bien faire....

l'image de synthèse qui m'impressionne
le plus c'est celle là...

http://cjoint.com/?bxvBT6Ogly

bluffé grave....

je dois être taré mais en image de synthèse je trouve qu'on fait largement
mieux
ce n'est qu'un objet fait de métal et de plastique aux surface planes, c'est
tout ce qu'il y a de plus simple à synthétiser
d'autre part ça fait bizarre la façon dont il est posé sur la table on
dirait qu'il flotte

je ne comprends pas ce que cette image a d'extraordinaire, vraiment pas

albert

24/01/2010 à 15:02

Bonjour "Ghost-Rider",

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la
machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus
du
grand public. Que dire de plus...?

Que le jeu de Go est bien plus complexe que les échecs.

Bien vu ! L'encerclement est un concept autrement plus subtil. Dans nos
tours, avec nos reines, nos cavaliers et nos fous prévisibles, une fois que
nos désirs de robots nous auront bien formatés, les chinois ne feront de
nous qu'une bouchée. Si ce n'est déjà fait.

Amitiés,
albert
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Ofnuts

24/01/2010 à 16:01

On 24/01/2010 14:14, albert wrote:

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon.

Le problème de la dynamique du microsillon, c'est qu'elle ne s'exprime
qu'à travers une chaîne qui vaut une petite fortune (rien que le
tourne-disque et sa cellule...) et qu'elle ne dure que les premières
écoutes (à moins d'avoir un stock de copies neuves du disque). Et elle
n'atteint 70dB qu'exceptionnelement (un CD atteint 80dB en pratique).

--
Bertrand

Stephane Legras-Decussy

24/01/2010 à 16:46

"albert" a écrit dans le message de news:
4b5c4789$0$973$

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel,
de l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

mais tout est algorithme... meme toi, ce que tu dis
et ce que tu penses, c'est produit par un algorithme...
c'est juste que cet algo est compliqué et que comme
tu ne le connais/comprends pas, tu appelles ça
"la nature" ou "l'humain"...

Stephane Legras-Decussy

24/01/2010 à 16:54

"albert" a écrit dans le message de news:
4b5c52d0$0$911$

les chinois ne feront de nous qu'une bouchée. Si ce n'est déjà fait.

sauf que dans la réalité, les chinois en 2010
ne savent toujours pas fabriquer un turboréacteur
d'avion par exemple...

YouDontNeedToKnowButItsNoëlle

24/01/2010 à 17:00

albert a écrit :

Bonjour,

Ca, les informaticiens ne
le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection.

Tu me donnes l'impression de faire de la psychanalyse d'un milieu que tu
connais très mal, là !
"La perfection" est un concept plus mystique que scientifique. Les
scientifiques en traitement d'image, quand ils cherchent à faire un
nouvel algorithme, cherchent à lui faire faire ceci ou celà...Du genre,
reconstituer des volumes 3D à partir de plans 2D, et pouvoir se balader
dedans, ou simplement augmenter la vitesse d'un algo existant pour
pouvoir l'utiliser en (vrai ou faux) temps réel, détecter
automatiquement les novae, faire des simulations de ci ou ça ...
L'industrie du cinéma par contre cherche le réalisme pour ses
représentations du fantastique, et finalement c'est aussi un peu du
"naturel vs nature".

Il y a sous-jacent un désir de puissance et de

domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Un algorithme est un outil ; les ingénieurs créent des outils et des
techniques et s'en servent, les artistes s'en emparent.
J'ai été clouée par une conférence sur le travail de Karine Saporta en
collaboration avec des ingénieurs du CCETT ; (c'était il y a déjà
quelques années). Une collaboration étroite, experimentale, entre la
chorégraphie et le ray-tracing en dynamique : les lumières projetées se
déplacaient avec le corps des danseurs, en projectant des motifs sur eux
et aussi sur les parois d'une cathédrâle en image reconstituée.
C'était magnifique, puissant, un peu sauvage, et ça a confirmé ce que je
pensais : elle est sans peur, incroyablement sans peur (ce que m'a
confirmé la personne qui faisait la conférence, et la connait).

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques.

Non, juste n'as pas les mêmes ; je ne sais plus lesquel trie les
harmoniques paires au détriment des harmoniques impaires, et
vice-versa...Par contre, on coupe bien plus haut et bien plus bas que le
microsillon, la restitution est bien meilleure globalement. Au début du
son numérique les ingénieurs du son tâtonnaient pour retrouver leurs
marques. La restitution actuelle est bien meilleure qualitativement,
bien plus "présente". Globalement le son, et bien plus que le son, la
musique, y a gagné. Tant pis pour les craquements. Passe toi un CD de
craquements de temps en temps, tout se trouve...

Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est

parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Clergue n'avait pas forcément le choix ; maintenant, le numérique nous
donne des choix à faire, ce qui est un vrai travail selon moi.
Beaucoup font le choix de se tourner vers la nostalgie, ajoutent un
filtre vignettage et une texture de négatif rayé ayant trainé sans
emballage dans un tiroir...Baaaaaaah. Ça va 5 minutes, hein. Je préfère
nettement ceux qui explorent les nouveaux possibles (et tu en fais
partie mon cher, après tout) quite à se planter.

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon.

Qui est faible par rapport à celle d'un CD, hein !
J'espère que la richesse est ailleurs que dans la restitution : dans
l'image elle-même, dans la musique. Les images de Clergue ...ben, il a
fait ça a son époque, c'était en prise, maintenant après tous ceux qui
l'on suivi, qu'en reste-t-il ?

Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça

jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Non, moi je pense plutôt qu'on aura un jour des films en 3D avec un vrai
scénario. Je veux dire, tu vas voir un film uniquement parce qu'il est
en couleur, aujourd'hui ?

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

Que le grand public se passionne encore pour les championnats de Go ;
que les machines font d'excellents adversaires/enseignants pour ceux qui
veulent apprendre ; et qu'il reste un jeu incroyablement amusant, régi
bien plus par la collaboration que le désir de pouvoir : inventer des
algorithmes.
Là, pas le droit de se répéter ou de répéter ce qu'un autre a fait, il
faut créer certes à partir de l'existant, mais autre chose...

Noëlle Adam

albert a écrit :

Bonjour,

Ca, les informaticiens ne

le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection.

Tu me donnes l'impression de faire de la psychanalyse d'un milieu que tu
connais très mal, là !
"La perfection" est un concept plus mystique que scientifique. Les
scientifiques en traitement d'image, quand ils cherchent à faire un
nouvel algorithme, cherchent à lui faire faire ceci ou celà...Du genre,
reconstituer des volumes 3D à partir de plans 2D, et pouvoir se balader
dedans, ou simplement augmenter la vitesse d'un algo existant pour
pouvoir l'utiliser en (vrai ou faux) temps réel, détecter
automatiquement les novae, faire des simulations de ci ou ça ...
L'industrie du cinéma par contre cherche le réalisme pour ses
représentations du fantastique, et finalement c'est aussi un peu du
"naturel vs nature".

Il y a sous-jacent un désir de puissance et de

domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Un algorithme est un outil ; les ingénieurs créent des outils et des
techniques et s'en servent, les artistes s'en emparent.
J'ai été clouée par une conférence sur le travail de Karine Saporta en
collaboration avec des ingénieurs du CCETT ; (c'était il y a déjà
quelques années). Une collaboration étroite, experimentale, entre la
chorégraphie et le ray-tracing en dynamique : les lumières projetées se
déplacaient avec le corps des danseurs, en projectant des motifs sur eux
et aussi sur les parois d'une cathédrâle en image reconstituée.
C'était magnifique, puissant, un peu sauvage, et ça a confirmé ce que je
pensais : elle est sans peur, incroyablement sans peur (ce que m'a
confirmé la personne qui faisait la conférence, et la connait).

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques.

Non, juste n'as pas les mêmes ; je ne sais plus lesquel trie les
harmoniques paires au détriment des harmoniques impaires, et
vice-versa...Par contre, on coupe bien plus haut et bien plus bas que le
microsillon, la restitution est bien meilleure globalement. Au début du
son numérique les ingénieurs du son tâtonnaient pour retrouver leurs
marques. La restitution actuelle est bien meilleure qualitativement,
bien plus "présente". Globalement le son, et bien plus que le son, la
musique, y a gagné. Tant pis pour les craquements. Passe toi un CD de
craquements de temps en temps, tout se trouve...

Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est

parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Clergue n'avait pas forcément le choix ; maintenant, le numérique nous
donne des choix à faire, ce qui est un vrai travail selon moi.
Beaucoup font le choix de se tourner vers la nostalgie, ajoutent un
filtre vignettage et une texture de négatif rayé ayant trainé sans
emballage dans un tiroir...Baaaaaaah. Ça va 5 minutes, hein. Je préfère
nettement ceux qui explorent les nouveaux possibles (et tu en fais
partie mon cher, après tout) quite à se planter.

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon.

Qui est faible par rapport à celle d'un CD, hein !
J'espère que la richesse est ailleurs que dans la restitution : dans
l'image elle-même, dans la musique. Les images de Clergue ...ben, il a
fait ça a son époque, c'était en prise, maintenant après tous ceux qui
l'on suivi, qu'en reste-t-il ?

Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça

jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Non, moi je pense plutôt qu'on aura un jour des films en 3D avec un vrai
scénario. Je veux dire, tu vas voir un film uniquement parce qu'il est
en couleur, aujourd'hui ?

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

Que le grand public se passionne encore pour les championnats de Go ;
que les machines font d'excellents adversaires/enseignants pour ceux qui
veulent apprendre ; et qu'il reste un jeu incroyablement amusant, régi
bien plus par la collaboration que le désir de pouvoir : inventer des
algorithmes.
Là, pas le droit de se répéter ou de répéter ce qu'un autre a fait, il
faut créer certes à partir de l'existant, mais autre chose...

Noëlle Adam

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albert a écrit :

Bonjour,

Ca, les informaticiens ne
le réaliseront

Je pense que tu te trompes la dessus.

je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection.

Tu me donnes l'impression de faire de la psychanalyse d'un milieu que tu
connais très mal, là !
"La perfection" est un concept plus mystique que scientifique. Les
scientifiques en traitement d'image, quand ils cherchent à faire un
nouvel algorithme, cherchent à lui faire faire ceci ou celà...Du genre,
reconstituer des volumes 3D à partir de plans 2D, et pouvoir se balader
dedans, ou simplement augmenter la vitesse d'un algo existant pour
pouvoir l'utiliser en (vrai ou faux) temps réel, détecter
automatiquement les novae, faire des simulations de ci ou ça ...
L'industrie du cinéma par contre cherche le réalisme pour ses
représentations du fantastique, et finalement c'est aussi un peu du
"naturel vs nature".

Il y a sous-jacent un désir de puissance et de

domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Noëlle me dit que "À chaque étape on peut introduire de l'accidentel, de
l'aléatoire". Bien entendu, mais un algorithme aléatoire reste un
algorithme. Il est intégré dans la logique de l'ensemble.

Un algorithme est un outil ; les ingénieurs créent des outils et des
techniques et s'en servent, les artistes s'en emparent.
J'ai été clouée par une conférence sur le travail de Karine Saporta en
collaboration avec des ingénieurs du CCETT ; (c'était il y a déjà
quelques années). Une collaboration étroite, experimentale, entre la
chorégraphie et le ray-tracing en dynamique : les lumières projetées se
déplacaient avec le corps des danseurs, en projectant des motifs sur eux
et aussi sur les parois d'une cathédrâle en image reconstituée.
C'était magnifique, puissant, un peu sauvage, et ça a confirmé ce que je
pensais : elle est sans peur, incroyablement sans peur (ce que m'a
confirmé la personne qui faisait la conférence, et la connait).

Tout à l'heure, en prenant ma douche, je réfléchissais à ces photos 3D
et à cet aspect de notre civilisation de plus en plus mécanique et
déshumanisé, ou seul le souci de confort et de certitude prime. J'avais
plein d'exemple en tête, je reste dans le domaine culturel : Le CD qui a
supplanté le Microsillon, la musique ne craque plus mais le son a perdu ses
harmoniques.

Non, juste n'as pas les mêmes ; je ne sais plus lesquel trie les
harmoniques paires au détriment des harmoniques impaires, et
vice-versa...Par contre, on coupe bien plus haut et bien plus bas que le
microsillon, la restitution est bien meilleure globalement. Au début du
son numérique les ingénieurs du son tâtonnaient pour retrouver leurs
marques. La restitution actuelle est bien meilleure qualitativement,
bien plus "présente". Globalement le son, et bien plus que le son, la
musique, y a gagné. Tant pis pour les craquements. Passe toi un CD de
craquements de temps en temps, tout se trouve...

Le tirage N&B numérique (pour rester en charte), l'image est

parfaite, pas une pétouille, pas de cramé, mais alors, par rapport à un
tirage de Lucien Clergue, bien noir, à l'arrache, ça vaut pas tripette.
Etc..Etc..

Clergue n'avait pas forcément le choix ; maintenant, le numérique nous
donne des choix à faire, ce qui est un vrai travail selon moi.
Beaucoup font le choix de se tourner vers la nostalgie, ajoutent un
filtre vignettage et une texture de négatif rayé ayant trainé sans
emballage dans un tiroir...Baaaaaaah. Ça va 5 minutes, hein. Je préfère
nettement ceux qui explorent les nouveaux possibles (et tu en fais
partie mon cher, après tout) quite à se planter.

Mais le drame, c'est cela qui est effrayant, on a oublié très vite la
richesse exprimée par un tirage de Clergue ou par la dynamique d'un
microsillon.

Qui est faible par rapport à celle d'un CD, hein !
J'espère que la richesse est ailleurs que dans la restitution : dans
l'image elle-même, dans la musique. Les images de Clergue ...ben, il a
fait ça a son époque, c'était en prise, maintenant après tous ceux qui
l'on suivi, qu'en reste-t-il ?

Bientôt on ira plus voir que des films en 3D parce que ça

jette, et on aura plus que des images de synthèse parce qu'elles sont
"magiques".

Non, moi je pense plutôt qu'on aura un jour des films en 3D avec un vrai
scénario. Je veux dire, tu vas voir un film uniquement parce qu'il est
en couleur, aujourd'hui ?

Changeons de registre, en pire : Au jeu d'Échec, depuis que la machine a
dépassé la pensée, il n'y a plus de championnats du monde, comme ceux qui
nous passionnaient il y a encore 25 ans, ou alors ils passent inaperçus du
grand public. Que dire de plus...?

Que le grand public se passionne encore pour les championnats de Go ;
que les machines font d'excellents adversaires/enseignants pour ceux qui
veulent apprendre ; et qu'il reste un jeu incroyablement amusant, régi
bien plus par la collaboration que le désir de pouvoir : inventer des
algorithmes.
Là, pas le droit de se répéter ou de répéter ce qu'un autre a fait, il
faut créer certes à partir de l'existant, mais autre chose...

Noëlle Adam

filh

24/01/2010 à 17:00

albert wrote:

Bonjour,

>> Ca, les informaticiens ne
>>> le réaliseront
>> Je pense que tu te trompes la dessus.
>
> je suis assez d'accord avec Noëlle sur ce point

Peut-être.. je reste quand même sur mon idée. Les informaticiens, ou peu
importe, les gens qui travaillent sur ces algorithmes, recherchent avant
tout la perfection. Il y a sous-jacent un désir de puissance et de
domination. Le pari en vaut la peine, car encore plus profond, il y a la
peur ! La peur nous fera toujours préférer la certitude à la liberté ; par
un réel parfaitement maîtrisé, que l'on peut amener à soi de façon
prévisible et sans risque. La liberté telle que celle des hasards de la
nature est dangereuse à tous points de vue.

Je ne suis pas sûr qu'ici « informaticien » soit le bon mot. Je dirais
plutôt les techniciens, les héritier de la culture scientiste du 19e. En
ce sens la photographie, dans son aspect technique en tant qu'art
technologique par excelence et « LE » repère de ce fantasme (en
parfaite contradiction avec le cinéma qui bien que plus technique a
laissé une part au rêve bien plus grand, peut-être parce que *d'abord*
le cinéma raconte une histoire, une fiction.

FiLH

--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org

Stephane Legras-Decussy

24/01/2010 à 17:01

<promer> a écrit dans le message de news:
4b5c5016$0$14558$

d'autre part ça fait bizarre la façon dont il est posé sur la table on
dirait qu'il flotte

oui ça peut arriver avec un vraie photo, par
exemple mon bolet :
http://cjoint.com/?byq6gPvj4M

il est posé sur un papier mauve courbé... Zéro photoshop...

je ne comprends pas ce que cette image a d'extraordinaire, vraiment pas

ben le photoréalisme avec autre chose qu'un objet mécanique,
je connais pas...

si tu as un exemple de vivant photoréaliste...

Quand l'imaginaire rejoint la réalité...

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