La triche sur les jeux multijoueur est un véritable fléau, et Activision a décidé de passer à la vitesse supérieure. Des milliers de comptes de joueurs ont été récemment bannis de façon permanente, ciblant en particulier les utilisateurs de logiciels notoires comme ArtificialAiming. Parallèlement, une nouvelle barrière technique se profile pour les joueurs PC avec le prochain opus, Black Ops 7. L'éditeur exigera en effet l'activation de composants de sécurité spécifiques, les mêmes que ceux requis pour Windows 11. Cette stratégie sur deux fronts montre une volonté de fer pour restaurer l'intégrité du jeu.
Une nouvelle barrière matérielle contre la triche
Pour lancer Call of Duty: Black Ops 7 à sa sortie, les joueurs PC devront impérativement activer deux fonctions de sécurité sur leur machine : le TPM 2.0 (Trusted Platform Module) et le Secure Boot. Cette contrainte, déjà connue lors du déploiement de Windows 11, vise à bloquer les logiciels de triche qui opèrent à un niveau très bas du système. Concrètement, ces technologies s'assurent que seuls des programmes de confiance sont exécutés au démarrage de l'ordinateur. « Activer ces deux fonctions fournit une couche supplémentaire de protection », explique l'entreprise. Cela signifie que des PC plus anciens, incapables d'activer ces options et donc bloqués sur Windows 10, pourraient ne pas pouvoir accéder au jeu.
Ricochet, le gardien invisible de l'équité
Derrière la récente vague de bannissements massifs se trouve un outil redoutable : Ricochet. Déployé en 2021, ce système anti-triche fonctionne au niveau du noyau (kernel) de l'ordinateur. Cette position privilégiée lui permet de surveiller en profondeur tous les logiciels qui s'exécutent sur la machine et de détecter les programmes malveillants les plus dissimulés. C'est grâce à l'efficacité de Ricochet qu'Activision a pu identifier et sanctionner des milliers de comptes, provoquant la colère de certains joueurs malhonnêtes. Un joueur banni se lamentait sur un forum : « J’ai perdu mes deux comptes principaux aujourd’hui, l’un avait presque quatre ans avec des camouflages de maîtrise… Je pense en avoir fini avec Call of Duty. ».
Un coup dur pour l'industrie de la triche
L'offensive d'Activision a particulièrement visé les clients d'ArtificialAiming, un fournisseur de logiciels de triche actif depuis près de deux décennies. Si par le passé, les créateurs de ces outils se sentaient invincibles, la situation a bien changé. Les systèmes comme Ricochet rendent leurs produits de plus en plus vulnérables à la détection. La déclaration d'un membre présumé d'ArtificialAiming en 2021 sonne aujourd'hui différemment : « Il semble qu’il n’y ait pas un jour sans que les équipes anti-triche essaient de nous déstabiliser. Mais avec des centaines de milliers de tricheurs, nous ne sommes pas encore vaincus. ». La récente vague de sanctions prouve que l'étau se resserre.
Un business lucratif mais de plus en plus risqué
Le développement de logiciels de triche est une véritable industrie qui peut générer des revenus colossaux. Pour rappel, une opération de police en Chine avait démantelé en 2021 un réseau lié au jeu PUBG Mobile qui aurait généré plus de 77 millions de dollars. Face à ces enjeux financiers, les éditeurs de jeux ne se contentent plus des mesures techniques. Ils mènent également une bataille sur le terrain juridique : des poursuites judiciaires sont systématiquement engagées contre les créateurs de cheats, et plusieurs d'entre eux ont été condamnés à verser des millions de dollars de dédommagement.
Cette pression légale, combinée aux avancées technologiques, rend l'avenir de ce marché parallèle bien plus incertain. Si le combat est permanent, chaque action d'envergure menée par des éditeurs comme Activision envoie un signal fort à toute la communauté : la triche ne sera pas tolérée.