Nouveau rebondissement dans le secteur de l'IA et nouvelle attaque en règle contre OpenAI, son adversaire numéro un : Elon Musk, patron de xAI et figure de SpaceX, Tesla et X, annonce qu’il souhaite attaquer Apple en justice pour « violation manifeste des lois antitrust ».
En ligne de mire, la manière dont Apple, via ses sélections et classements sur l’App Store, placerait l’IA d’OpenAI, ChatGPT, au sommet, reléguant Grok et X à des places secondaires.
Déjà en guerre contre OpenAI et son dirigeant Sam Altman, le milliardaire apprécie peu de voir sa propre IA Grok reléguée au second plan dans l'écosystème d'Apple et le fait savoir.
Les accusations d’Elon Musk : un App Store sous influence ?
Dans une série de posts sur X, Elon Musk lance l’offensive contre Apple : « Apple agit de manière à rendre impossible pour toute entreprise d'IA autre qu'OpenAI d’atteindre la première place sur l’App Store, ce qui constitue une violation manifeste du droit de la concurrence. xAI engagera une action en justice immédiate. »
Au cœur de la polémique, la mise en avant récurrente de ChatGPT dans la rubrique « Must Have », alors que Grok, la solution IA propulsée par xAI, occupe la cinquième place toutes catégories confondues tandis que X, le réseau social (anciennement Twitter), détient la première position dans la section news.
Musk va plus loin dans ses interrogations : « Pourquoi refusez-vous de mettre X ou Grok dans votre section 'Must Have' alors que X est l’application d’actualités n°1 dans le monde et que Grok est n°5 ? Êtes-vous en train de faire de la politique ? » L’explication officielle d’Apple se fait attendre et les observateurs s'interrogent sur la suite de cet épisode.
Un partenariat jugé déséquilibré avec OpenAI
Ce n’est pas la première fois que l’écosystème Apple est accusé de pratiques anticoncurrentielles. L’affaire prend une nouvelle ampleur depuis l’intégration de ChatGPT dans Siri et les outils de rédaction sur iPhone, iPad et Mac, signée en juin 2024.
Ce partenariat laisse Grok et les autres acteurs de l’IA en retrait, le chatbot d’OpenAI étant accessible sans téléchargement additionnel. Musk dénonce une distorsion de la concurrence qui favoriserait OpenAI, estimant qu’« Apple n’a pas seulement mis son doigt sur la balance, elle s’est mise tout entière dans la balance ».
Grok, malgré sa popularité croissante et sa place dans le top 5 des applications gratuites, n’arrive pas à supplanter ChatGPT, qui occupe une place de choix sous l’égide d’Apple.
Le chatbot est aidé par son intégration native au sein d'iOS, qui constitue clairement un avantage sur les autres solutions, et est accessible sans installation d'application, ce qui n'est pas le cas de Grok ou d'autres modèles d'IA, ce qui les rend moins conviviaux à utiliser.
Ce partenariat avec OpenAI est perçu par Elon Musk comme un verrouillage de l’accès à certaines fonctionnalités et une entrave potentielle à l’innovation.
Un contexte d’antitrust déjà tendu pour Apple
L’attaque de Musk arrive alors qu’Apple subit une pression croissante de la part des régulateurs américains et européens. En avril, l’Union européenne a infligé une amende de 500 millions d’euros pour des restrictions techniques et commerciales sur l’orientation des utilisateurs vers des offres moins chères.
Un juge américain a également estimé qu’Apple avait contrevenu à une décision facilitant la concurrence dans l’App Store, donnant suite à l’affaire Epic Games. Ces sanctions et enquêtes dessinent un paysage où la gestion du classement des applications et leur mise en avant soulève de véritables questions de libre concurrence.
Elon Musk, qui réclame le choix de l’IA intégrée pour les utilisateurs, trouve ainsi un terrain propice à une contestation élargie de la domination d’Apple.
Quelles conséquences pour l’innovation et le marché de l’IA ?
Le bras de fer entre Elon Musk et Apple ne se résume pas à une querelle de classement : il ouvre un débat fondamental sur la place des acteurs alternatifs de l’IA, le rôle des grandes plateformes et la capacité à proposer une véritable diversité d’outils dans un univers technologique en pleine expansion.
Apple, de son côté, ne répond pas publiquement à l’offensive de Musk, et ni Grok ni X n’ont avancé de preuves documentées pour étayer l’accusation de favoritisme. Pourtant, les choix éditoriaux et partenariats d’Apple pourraient influencer durablement la dynamique concurrentielle du secteur.
La question posée par Musk, à savoir si les clients doivent pouvoir choisir leur IA sur iPhone, fait écho aux combats menés par l’UE et aux décisions de justice américaines.
« La curation de l'App Store semble biaisée, favorisant une IA établie comme ChatGPT au détriment de concurrents innovants. Cela freine la compétition. La vérité devrait primer sur les intérêts politiques. »
La suite du dossier dépendra d’une réponse d’Apple et de l’évolution de l’environnement réglementaire — plusieurs décisions récentes marquent une volonté d’ouvrir davantage le marché. En filigrane, c’est la bataille pour la suprématie de l’IA qui s’inscrit dans une logique de transparence, de pluralité et d’innovation.