Selon le dernier observatoire de l'autorité de régulation des télécoms, 5,6 millions de puces actives en France métropolitaine fonctionnent encore exclusivement sur les anciennes technologies 2G et 3G. Malgré une baisse de 285 000 unités en un trimestre, le rythme est jugé beaucoup trop lent face à l'échéance de 2026, date de la première extinction massive des réseaux.

Quel est le vrai danger derrière ces chiffres ?

Quand on évoque la fin des vieux réseaux, l'image du Nokia 3310 vient à l'esprit. Si une part du problème concerne bien 2,6 millions de cartes SIM pour des usages humains (voix et SMS), le véritable risque est invisible. Il se cache dans les murs, les ascenseurs et les boîtiers de sécurité qui équipent notre quotidien.

Sur le total, 3 millions de puces sont des cartes MtoM (Machine to Machine). Elles équipent les modules d'appel d'urgence des ascenseurs, les alarmes de résidences, certains terminaux de paiement ou encore les systèmes de téléassistance pour personnes âgées. Ces appareils, silencieux par nature, ne préviendront pas avant de devenir inopérants, rendant leurs technologies embarquées totalement obsolètes.

Pourquoi les opérateurs veulent-ils tout arrêter ?

La décision des opérateurs n'est pas un caprice technologique. Maintenir les réseaux 2G/3G coûte une fortune, notamment en énergie. Surtout, ces technologies occupent des fréquences précieuses, un spectre radio qui pourrait être réalloué pour améliorer la couverture et désaturer la 4G et la 5G.

Le calendrier est serré : Orange et SFR prévoient d'éteindre la 2G fin 2026, suivis par la 3G fin 2028. Bouygues Telecom se donne un an de plus pour la 3G (fin 2029). Free Mobile, cas particulier n'ayant jamais eu de réseau 2G propre, a déjà commencé agressivement à réutiliser ses fréquences 3G, une transition que l'Arcep surveille de très près.

Comment savoir si vous êtes concerné ?

Si votre smartphone a été acheté après 2018, vous êtes probablement à l'abri pour la data. Mais la voix est un autre problème. Votre téléphone doit être compatible VoLTE (Voice over LTE) pour passer des appels via la 4G. Sans cette fonction, il bascule sur les anciens réseaux pour téléphoner. Une fois ces derniers coupés, votre smartphone pourra surfer sur internet, mais plus passer un seul appel.

L'inventaire est donc crucial pour réussir sa migration 4G. Il ne concerne pas que les téléphones. Tout appareil connecté de plus de cinq ans contenant une carte SIM sans mention "4G" ou "LTE" est un candidat à l'obsolescence forcée. Il est urgent de contacter les fournisseurs de services (alarmes, téléassistance) pour vérifier la compatibilité et planifier un remplacement.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quels appareils sont les plus à risque ?

Les plus touchés sont les objets connectés M2M (Machine to Machine) : alarmes, systèmes de téléassistance, appels d'urgence dans les ascenseurs, certains compteurs intelligents et même les systèmes eCall dans les voitures produites avant 2022.

Mon téléphone 4G est-il forcément compatible pour les appels ?

Non, pas nécessairement. Un téléphone peut utiliser la 4G pour internet mais basculer en 2G/3G pour la voix. Il doit impérativement être compatible VoLTE pour que les appels passent par le réseau 4G. Sans cela, il deviendra muet.

Que se passera-t-il si je ne fais rien ?

Vos appareils concernés cesseront de communiquer. Votre alarme ne pourra plus envoyer d'alertes, le bouton d'appel de l'ascenseur sera inopérant et votre vieux téléphone ne pourra plus ni appeler ni recevoir d'appels, même s'il capte encore un signal.