Les groupes Intel et Nvidia secouent l’industrie du GPU en officialisant un partenariat inédit qui suscite beaucoup de questions. L’informatique grand public, le gaming, la création et l’intelligence artificielle pourraient bientôt voir émerger une nouvelle génération de processeurs x86 associés à des GPU RTX.
Mais qu’advient-il des projets GPU d’Intel et de la fameuse gamme de cartes graphiques ARC associée à l'architecture graphique Intel Xe, déployée du PC portable au datacenter grâce à sa modularité, dans cette nouvelle alliance avec Nvidia ? Le constructeur américain a précisé sa stratégie.
Vers une alliance stratégique entre Intel et Nvidia
Le rapprochement entre Intel et Nvidia fait couler beaucoup d’encre. Nvidia investit 5 milliards de dollars pour fournir des chiplets RTX à Intel, avec la promesse de créer des processeurs hybrides qui marieront expertise CPU x86 et performances graphiques signées RTX.
Selon les communiqués, il s’agit d’une offre complémentaire au planning en place, et non d’un remplacement pur et simple. « Nous ne discutons pas des feuilles de route pour l’instant, mais la collaboration est complémentaire à notre plan, et Intel continuera de proposer ses propres GPU » affirme un porte-parole de la firme de Santa Clara.
Cette parole officielle laisse supposer l’arrivée de produits premium, intégrant la technologie Nvidia, destinés tant au gaming qu’aux usages professionnels, tout en maintenant les offres classiques sous la bannière Intel.
La feuille de route Intel, des Arc encore au rendez-vous ?
Malgré la surprise, Intel affirme garder le cap sur ses produits GPU. Les nouveautés attendues, comme la gamme ARC nouvelle génération (Celestial) profitant de l'architecture Xe3, restent à l’ordre du jour.
Les lancements de Panther Lake (début 2026) puis de Nova Lake (fin 2026/début 2027) doivent encore reposer sur des cœurs graphiques maison, les chiplets Nvidia n’étant attendus que sur des CPU plus haut de gamme, ultérieurs.
La gamme ARC, notamment en GPU dédiés et iGPU, n’est donc pas abandonnée, même si elle pèse très peu sur le marché grand public des cartes graphiques, ultra-dominé par Nvidia.
Quel futur pour le marché GPU ?
L'écart est tel qu'il est difficile de parler de concurrence entre les deux firmes dans ce domaine mais il peut apporter à Intel de nouveaux débouchés du côté de l'intelligence artificielle, au-delà de ses propres accélérateurs IA Gaudi.
Certains analystes estiment qu’Intel a tout à gagner à intégrer les meilleures technologies tierces, quitte à reléguer ses efforts maison au second plan. « Le partenariat n’efface pas la roadmap existante, mais l’enrichit », lit-on dans les déclarations officielles, sans pour autant lever les doutes sur un investissement réel et durable dans le graphique pur jus Intel.
Ce virage stratégique peut, selon les cas, amorcer une concentration autour de produits premium grâce à la technologie RTX, tout en réservant les architectures Xe3 et Xe4 aux gammes standard.
À terme, la véritable inconnue concerne la valeur ajoutée d’Intel sur un marché dominé à 94% par Nvidia, et l’alternative offerte à AMD qui voit son horizon dans les GPU gaming s'obscurcir, en attendant la prochaine génération d'architecture graphique RDNA 5 et un retour sur le segment haut de gamme.
Entre promesses, attentes et incertitudes
Le rapprochement Intel-Nvidia augure de nombreuses nouveautés, notamment sur les plateformes PC du futur (pro, gaming, IA). Pourtant, beaucoup de paramètres restent suspendus aux choix industriels et à l’accueil du public.
En attendant d'en savoir plus, chacun suit sa propre feuille de route et se prépare à dérouler ses nouveautés en matière de processeurs et de cartes graphiques.