Dans la période de tensions sociales liées à la réforme des retraites, mieux vaut ne pas exacerber les colères avec un sujet qui fâche : le prix des carburants à la pompe.
Avec des tarifs moyens toujours proches des 2 € / litre, l'essence et le diesel restent sur des bases hautes affaiblissant le pouvoir d'achat des Français. Et si des dispositifs ont été mis en place pour les ménages les plus modestes, comme l'indemnité carburant de 100 euros, tout le monde est en fait concerné à mesure que les tarifs grimpent de nouveau.
Lors d'une visite à Rungis ce mardi 21 février 2023, le président de la République Emmanuel Macron a évoqué le sujet en évoquant la possibilité de faire un nouveau "petit geste diesel", à savoir mettre en place une nouvelle remise à la pompe comme celle qui avait déjà lissé les prix en fin d'année 2022 dans la foulée de la crise énergétique.
Dans l'attente d'un geste des producteurs
Mais ce geste devra être supporté par "nos grands producteurs et revendeurs", à l'image de TotalEnergies qui avait proposé une remise supplémentaire par rapport à celle du gouvernement dans les stations-essence de son réseau.
Patrick Pouyanné, PDG de Total, avait laissé entendre qu'une nouvelle remise pourrait être mise en place en fonction de la hausse des prix des carburants, considérant le prix de 2 € / litre comme un seuil psychologique pour les Français.
Les remises ont pris fin au début de l'année et les prix des carburants sont remontés en quelques semaines vers ces paliers élevés, relançant la pression sur le pouvoir d'achat, déjà grevé par l'inflation.
Le piège de la subvention des énergies fossiles
Mais si le gouvernement plaide pour la mise en place d'une nouvelle remise, ce sera sans doute de façon plus discrète et indirecte. Difficile de vanter les mérites de la transition écologique et de l'importance de passer aux véhicules électriques et hybrides tout en finançant une aide aux carburants fossiles.
Les profits record annoncés par les groupes pétroliers sont une bonne occasion de leur demander un soutien en ce sens, peut-être en échange d'un report de la question de la taxation de ces superprofits portés par la crise énergétique.
Pendant ce temps, l'Autorité de la concurrence va étudier le marché des bornes de recharge électrique et émettre des propositions d'ici 2024 pour permettre son développement harmonieux en prévision de la fin des ventes de véhicules thermiques neufs d'ici 2035.