Le gouvernement Biden avait multiplié les restrictions et sanctions contre la Chine pour l'empêcher d'accéder à la production de puces et aux techniques de gravure les plus fines.

Il a par la suite complété le dispositif en visant des domaines particuliers, notamment l'IA, le quantique et les outils de surveillance de masse, notamment pour des usages gouvernementaux et militaires.

L'administration Trump poursuit cette logique en annonçant l'ajout de dizaines de nouvelles entreprises chinoises sur la liste noire qui les empêchera de commercer avec des entreprises américaines et d'acheter ou d'utiliser des composants d'origine américaine.

Pour cette première série de mesures de restriction sous l'ère Trump, quelque 80 entreprises rejoignent la liste du BIS (Bureau of Industry and Security) qui impose une surveillance particulière (et souvent un refus) pour toute transaction avec des entreprises américaines, avec un focus sur les capacités cloud / IA,  de supercalculateurs et quantiques.

Empêcher la Chine d'utiliser les technologies américaines à son profit

L'argument est toujours le même : la sécurité nationale et le risque de voir ces sociétés agir pour le compte d'intérêts étrangers, en particulier en matière de surveillance et d'usage militaire.

La liste comprend des entreprises chinoises mais aussi des intermédiaires soupçonnés d'alimenter un trafic de puces IA pour approvisionner la Chine malgré les restrictions.

Nvidia H100, le composant IA convoité

Les dernières mesures du gouvernement précédent cherchaient déjà à reboucher les trous dans la raquette du dispositif et il a été demandé à certains pays de renforcer le contrôle des acheminements de cartes graphiques et composants IA face au risque de leur détournement par des intermédiaires.

27 des entreprises sont ciblées pour leur participation aux efforts de modernisation de l'armée chinoise tandis que 7 autres sont soupçonnées de participer aux efforts de recherche quantique du gouvernement chinois.

Certaines des sociétés ciblées sont aussi des filiales de la firme Inspur Group, spécialisée dans les infrastructures cloud chinoises et déjà visée par le gouvernement de Joe Biden.

Après les blocages directs, agir contre les intermédiaires complaisants

Divers rapports avaient souligné comment la Chine était parvenue à se doter de GPU et d'accélérateurs IA venus des Etats-Unis en passant par des sociétés-écran et des pays complaisants.

DeepSeek, emblème du savoir-faire IA chinois

Le succès de l'IA DeepSeek reposerait ainsi en partie sur des GPU obtenus illégalement, évoquaient certains observateurs. Les autorités américaines resserrent peu à peu la surveillance sur les approvisionnements et la distribution de ces composants, demandant aussi des comptes aux entreprises américaines et étrangères sur leur capacité à contrôler leur distribution.

Les tensions géostratégiques continuent de grimper entre les Etats-Unis et la Chine et les hausses de tarifs douaniers décidées par Donald Trump ne contribuent pas à apaiser la situation.

Source : CNBC