Le mois de mai n'aurait guère été plus favorable à Tesla que les précédents sur le marché français. Le pionnier du marché de l'électrique traverse une mauvaise passe que rien ne semble pour le moment arrêter.
Selon les chiffres de la Plateforme automobile (PFA) repris par Le Parisien, les nouvelles immatriculations de voitures Tesla ont de nouveau chuté de 67% sur le mois passé par rapport à l'an dernier, avec 721 nouveaux véhicules écoulés contre plus de 2000 en mai 2024.
Une forme d'accentuation par rapport à la chute moyenne de 47,23% observée sur les cinq premiers mois de l'année, mais aussi une chute plus marquée par rapport au reste de l'Europe où le recul se rapproche plutôt de -50%, d'après les données de l'ACEA.
Manque de nouveautés, les ravages d'Elon Musk
L'absence de nouveautés dans la gamme Tesla semble être l'un des éléments de cette reculade sévère, et cela ne semble pas près de s'arranger, Elon Musk ayant désormais d'autres vues pour le constructeur.
La personnalité d'Elon Musk, sa proximité avec Donald Trump et son rôle au sein du DOGE, ont également pu rebuter les clients. L'annonce de sa prise de distance vis à vis de tout cela pour se concentrer de nouveau sur ses entreprises n'a pas encore d'effet visible sur les ventes et il faudra sans doute du temps pour restaurer l'image de marque.
En choisissant le tout électrique, Tesla n'a pas non plus de propositions en motorisation hybride, qui représente pourtant le segment le plus demandé actuellement en France et en Europe.
Les constructeurs européens et chinois proposent pour leur part des modèles dans toutes les catégories, leur permettant de ratisser large. En étant 100% électrique, Tesla est très dépendant des incitations et des aides à l'achat gouvernementale et a peu de marge de manoeuvre.
En ces moments de réduction des dispositifs pour alléger les budgets gouvernementaux, le constructeur américain souffre de son positionnement exclusif. Certains éléments conjoncturels n'aident pas non plus à soutenir les ventes.
Un segment hautement dépendant des aides d'Etat
L'annonce de l'assouplissement de la norme CAFE sur les émissions de gaz à effet de serre du secteur automobile, les rumeurs de rediscussion de l'échéance 2035 pour la fin des ventes de véhicules thermiques, l'abandon des ZFE (Zones à Faibles Emissions) et la perspective d'un nouveau dispositif de leasing social en septembre peuvent aussi expliquer une certaine atonie du marché français.
Si la PFA note que la baisse des ventes de véhicules électriques en France tient aussi à celle des aides à l'achat, on peut aussi se poser la question de la pertinence d'un marché n'existant que sous haute dépendance des subventions publiques.
Et l'on retrouve donc la sempiternelle question du prix. A 40 000 € et dans le contexte de baisse des aides à l'achat, les Tesla Model Y peinent à rivaliser avec les nouveaux modèles électriques lancés à moins de 30 000 € tels que la Citroën e-c3 ou la Renault 5 E-Tech Electric, sans compter l'arrivée de la Dolphin Surf du concurrent chinois BYD venant investir le segment à moins de 20 000 €.