Après son investigation sur les aides d'Etat apportées par la Chine à ses constructeurs de véhicules électriques afin de baisser leurs tarifs et de conquérir les marchés, l'Union européenne a décidé d'imposer une hausse des taxes douanières sur les importations des véhicules électriques produits en Chine.

Les autorités des deux blocs géographiques avaient jusqu'à ce 4 juillet pour tenter de trouver un terrain d'entente afin d'éviter d'activer ce dispositif mais rien de concret ne semble avoir émergé des discussions et la hausse des taxes douanières va donc être mise en place.

Les taxes vont augmenter de 17,4% à 37,6% selon les constructeurs en touchant les acteurs chinois du marché de l'électrique mais aussi les constructeurs européens fabriquant leurs véhicules en Chine et jusqu'à l'actuel leader américain Tesla dont la Gigafactory Shanghai produit des Tesla Model 3 ensuite importées en Europe.

Des hausses de tarifs à prévoir

Le relèvement des taxes douanières veut rééquilibrer un marché de l'électrique qui tourne en défaveur du secteur automobile européen, en pleine conversion du thermique vers l'électrique et qui ne peut s'aligner sur les prix estimés par la Commission européenne comme artificiellement bas grâce à des facilités financières du gouvernement chinois.

Chaque acteur va répondre à ce nouveau contexte à sa façon. Le groupe Nio va tenter de maintenir ses prix malgré tout mais n'exclut pas une hausse à venir tandis que la marque Xpeng n'appliquera des tarifs relevés que pour les commandes passées à partir de ce 4 juillet.

D'autres ne se prononcent pas encore et attendent de voir car la mesure est prévue pour durer quatre mois. Si au terme de ce délai (c'est à dire en novembre 2024), il n'y a toujours pas d'accord entre l'Europe et la Chine, la hausse des taxes douanières sera effective pour cinq années.

Toujours un espoir d'arrangement

La Chine a vertement critiqué cette décision qu'elle qualifie de protectionisme de mauvais aloi tout en espérant parvenir à un accord dans le délai restant. Face à un marché national déjà saturé, l'industrie automobile chinoise pourra difficilement se passer des marchés européens, alors que les Etats-Unis font barrage avec une taxe douanière très relevée.

Certains constructeurs, comme BYD, en passe de devenir le nouveau leader mondial, pourront tenter de contourner les mesures en construisant des usines directement en Europe. Un site en Hongrie pourrait ainsi bientôt voir le jour.

Source : CNBC