Le géant chinois de la tech Xiaomi vient de recruter Zach Lu Zeyu, un ancien ingénieur senior de l'équipe Optimus de Tesla.
Ce transfert stratégique vise à piloter la recherche et le développement des mains articulées pour ses propres robots humanoïdes, intensifiant la compétition mondiale pour les talents dans un secteur en pleine expansion.
La nouvelle a été confirmée par l'intéressé lui-même sur ses réseaux sociaux. Zach Lu Zeyu, qui œuvrait depuis deux ans au sein de l'équipe de développement du robot humanoïde Optimus chez Tesla, a rejoint les rangs de Xiaomi le mois dernier.
Ce mouvement de personnel témoigne de la volonté du géant de Pékin de passer à la vitesse supérieure dans ses propres initiatives robotiques, un domaine où la concurrence fait rage.
Une expertise ciblée sur la dextérité
Chez Tesla, Zach Lu Zeyu était un ingénieur robotique senior dont le travail se concentrait sur des aspects cruciaux de l'humanoïde Optimus : la conception de la préhension et de la manipulation des doigts, ainsi que la détection tactile.
Son rôle chez Xiaomi sera tout aussi stratégique, puisqu'il a été nommé à la tête des opérations de recherche et développement pour les mains articulées. Lui-même a exprimé son ambition d'accélérer la convergence des technologies dans ce domaine pour une application concrète.
Les mains des robots humanoides (ici d'un robot Figure 02), un défi technique ardu
La mise au point de mains robotiques capables d'imiter la flexibilité, la précision et l'habileté des mains humaines est l'un des plus grands défis de la robotique moderne.
C'est un prérequis essentiel pour que les robots puissent interagir de manière fine et utile avec notre environnement, une étape indispensable avant d'envisager une production de masse.
La Chine, nouvel épicentre de la robotique humanoïde ?
Le recrutement de cet expert par Xiaomi s'inscrit dans une stratégie plus large, qui suit de près le lancement de la firme dans le secteur des véhicules électriques. La société n'est pas novice en la matière, ayant déjà présenté son robot humanoïde CyberOne.
Développé par le Xiaomi Robot Lab, ce dernier est doté d'un système de contrôle corporel complet et d'une vision spatiale 3D, mais l'ajout d'une expertise en manipulation fine pourrait lui donner un avantage décisif.
D'autres acteurs chinois sont également sur les rangs. Unitree, qui vise une introduction en bourse à Shanghai, a fait la démonstration des capacités de ses robots l'année dernière. De son côté, Xpeng a récemment dévoilé son robot IRON, doté d'une structure "os-muscle-peau" bionique et de mains à 22 degrés de liberté.
Cette dynamique place la Chine comme un concurrent de plus en plus sérieux sur l'échiquier mondial.
Un marché en surchauffe face aux ambitions de Tesla
Cette montée en puissance met une pression supplémentaire sur Tesla, qui a fait des robots humanoïdes son prochain axe de croissance. L'entreprise d'Elon Musk prévoit de lancer les prototypes de l'Optimus 3 d'ici fin 2025, avec une production de masse envisagée pour 2026 à un coût estimé entre 20 000 et 30 000 dollars par unité.
Ce projet est une pièce maîtresse de l'écosystème grandissant de Tesla, destiné d'abord aux entreprises puis au grand public.
Cependant, cette course à l'innovation pourrait être freinée par les autorités chinoises elles-mêmes. L'agence de planification économique nationale a récemment émis un rare avertissement public sur les risques de surchauffe du secteur, craignant la formation d'une bulle spéculative.
Malgré ces craintes, les projections restent vertigineuses : selon Morgan Stanley, le marché des humanoïdes pourrait dépasser les 5 000 milliards de dollars d'ici 2050.