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[ART] De la photo plasticienne

326 réponses
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Bour-Brown
Il est toujours étonnant de voir mises à l'honneur dans les expositions des
photos qui, pour le commun des mortels, sont délibérément ratées.


1) exemple d'un photographe qui ne propose que des photos «out of focus»,
c'est à dire floues à cause d'une absence de mise au point :
http://www.billarmstrongphotography.com/

Le type a un background en histoire de l'art et est prof de photo à
New York depuis 2001 :
http://www.billarmstrongphotography.com/resume/armstrong_resume.pdf



2) exemple d'une photographe qui fait des photos plutôt bizarres, mal
cadrées, mal exposées, mal développées, floues, etc :
http://www.roxannarwenmills.com/html/fineartII.php?section=SELF&project=the%20reflective%20pool

L'auteur a suivi des études supérieures dans le domaine :
« 1990 - 1993 Peirce College Photojournalism AA Program
1994-1997 Art Center College of Design, Pasadena.
Fine Art Major, Photography minor Awarded three-year BFA Scholarship.»



3) exemple d'une photo variée, mais dont certaines ne donneraient pas lieu à
facturation dans certaines de nos enseignes :
http://www.marcyankus.com/fineart/art-pages/fa-index.html
(cliquer sur Landscapes dans la fine colonne de gauche)

La personne a une sérieuse formation dans cette branche :
«1977-1981 School of Visual Arts, BFA, New York City
1973-1975 High School of Art and Design, New York City»



4) dernier exemple d'une photo plutôt floue de vaseline...
http://www.l-usine-galerie.org/kever03/kever03expo.html

Eh bien, diplômée en photographie, dessin et arts visuels...



Or c'est exactement la thèse que je soutiens ici depuis des années et qui de
façon incompréhensible semble déranger au plus haut point : pour alimenter
la boulimie de l'art contemporain en nouveaux produits, il faut des moyens
de production (lire des artistes) et il faut des moyens institutionnels qui
produisent et entretiennent ces moyens de production (lire des écoles pour
la formation et des services culturels pour la rémunération).

Bref, on a un système qui s'auto-entretient, c'est à dire des milieux
spécialisés qui fonctionnent par cooptation et qu'il vaut mieux connaître
pour y réussir.

10 réponses

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Stephane Legras-Decussy
"FiLH" a écrit dans le message de news:
1iiwho6.xjl8qlifwh1wN%
Il faut dire qu'il s'agit d'une réponse à des gens qui prétendre vouloir
juger des choses qu'ils ne savent pas déchiffrer - et qu'ils ne veulent
surtout pas apprendre.




argument poubellisé direct...

quand on te poses des questions simples sur ton travail,
tu ne réponds pas...


Si on transpose imaginez un citoyen lambda venant hurler en lisant une
thèse de math sous prétexte que c'est du n'importe quoi
incompréhensible!



sauf que dans la réalité, ça n'existe pas, la réaction lambda, c'est :
"trop fort pour moi..."

et là tu touches la frustration N°1 de l'artiste contemporain
qui aimerait tant qu'on l'admire autant qu'une tête en math...
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filh
Charles VASSALLO wrote:

FiLH wrote:

>> offertes... On reconnaît là l'argument des suppôts inconditionnels de
>> l'art contemporain, que vous n'y comprenez rien parce que vous n'y
>> connaissez rien. Et donc qu'il est inutile de discuter avec vous parce
>> que nous sommes éclairés, et pas vous.
>
> Il faut dire qu'il s'agit d'une réponse à des gens qui prétendre vouloir
> juger des choses qu'ils ne savent pas déchiffrer - et qu'ils ne veulent
> surtout pas apprendre.
>
> Si on transpose imaginez un citoyen lambda venant hurler en lisant une
> thèse de math sous prétexte que c'est du n'importe quoi
> incompréhensible!
>
> Et bien il se ferait remettre à sa place en ces termes là : vous n'y
> connaissez rien !
>
> Sauf que bon, il est nettement plus aisé de se former à l'art
> contemporain qu'aux math pure :) Mais dans les deux cas il faut la
> volonté d'apprendre (et on retombe hélas dans le comportement humain
> usuel avec petits rits d'initiation, et test de la volonté du
> prétendant).


Tu reprends exactement le refrain que je dénonçais. Je te renvoie au
bouquin de J.P. Domecq.



Juste une question : un connard inculte nourri à la starac qui
déclarerait que les sonates de Tartini c'est de ma merde... t'en penses
quoi ? Que de dire que c'est juste un inculte c'est la mafia de l'art
contemporain ?

FiLH




--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
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André
Bour-Brown nous fait part de ce qui suit

Bon, en fin de compte,c'est quoi le schmilblic
Le nombril, cest bon ?

--
André
http://perso.orange.fr/le-chateau-de-nantes
http://andre.racinoux.free.fr
http://andre.racinoux.free.fr/express-cotier/
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Charles VASSALLO
Bour-Brown wrote:
Charles VASSALLO a écrit

Il y a deux idées fort différentes dans ton message.



Je ne pense pas que ces deux idées soient disjointes, je suis persuadé que
ce sont les deux faces d'une même pièce.

D'un côté un art de spécialistes, d'un autre côté un grand public à initier.
C'est bien utile d'avoir à le faire, surtout quand par le biais d'impôts
obligatoires on peut ponctionner les seconds au grand profit des premiers.



Dans le domaine artistique, on a toujours eu des gens bien en place,
gardiens des (bonnes) traditions, qui tiennent le pouvoir et essaient de
le conserver en face d'une avant-garde qui voudraient changer ces
traditions... et virer les califes en place pour devenir califes à leur
tour. Entre les deux, le public compte les points et essaie de suivre le
mouvement.

Il faut aussi se rappeler que les impressionistes n'étaient pas à ce
point rejetés dans l'ombre et la misère avant qu'ils ne prennent le
pouvoir. Si je suis bien informé, ils ont eu d'emblée leurs petits
succès, allant grandissants ; simplement, ils en voulaient davantage et
plus vite (bien humain!). Pendant tout ce temps, le public apprenait,
tout simplement.

La photo se distingue de la peinture par deux points. D'abord, alors que
personne dans le public ne se mêlait de peindre, chacun maintenant peut
appuyer sur le bouton. Ensuite, il y a la dualité originelle dans la
photo, qui oscille depuis sa naissance entre un côté document et un côté
artistique, correspondant à des pratiques assez différentes. C'est la
source de bien des malentendus. Il y en a beaucoup moins quand l'artiste
(plasticien) ne se présente pas comme «photographe».

Charles
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Stephane Legras-Decussy
"FiLH" a écrit dans le message de news:
1iiwlep.1bdj57s1gn83rrN%
Juste une question : un connard inculte nourri à la starac qui
déclarerait que les sonates de Tartini c'est de ma merde... t'en penses
quoi ? Que de dire que c'est juste un inculte c'est la mafia de l'art
contemporain ?



sauf que vu d'un observateur exterieur
neutre, ton point de vue sur la starac
n'est pas plus valable que son point de vue
sur Tartini...
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jpw
"Stephane Legras-Decussy" a écrit

sauf que vu d'un observateur exterieur
neutre, ton point de vue sur la starac
n'est pas plus valable que son point de vue
sur Tartini...



qui c'est tartini ??
un petit mec avec une moustache qui joue de la clarinette ??

j'ai bon ?

jpw
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Charles VASSALLO
FiLH wrote:


Oui, on peut apprendre pourquoi ou
dans quelle circonstances elles ont été faites, mais ça ne supplée en
rien à leur débilité [de certaines oeuvres d'art contemporaines]



Ma foi.. des noms ? Des exemples ? Parce que bon dénoncer dans le
vide...



Bon, explique-nous ce qu'il y a d'admirable dans un monochrome de Klein.

Pendant que tu réfléchis, je raconte une anecdote au reste de la classe.
J'étais allé péleriner au Centre Pompidou un peu après son ouverture
et j'avais visité l'étage consacré aux peintures du 20ème siècle. Il y
avait un Kandinsky monumental de première époque, tout en formes libres,
très haut en couleurs, où l'oeil pouvait tourner et se retourner,
indéfiniment. A l'instar des livres d'arts où une reproduction sur une
page est mise en valeur par une page opposée toute unie (ou des papiers
peints qui alternent motifs savants et plages uniformes) il y avait
précisément un monochrome de Klein juste en face, et je me suis
longuement réjoui -- sadiquement, aussi -- à regarder les visiteurs
admirer longuement le Kandinsky avant de remarquer que le faire-valoir
bleu était lui aussi luxueusement encadré. Et immanquablement, le regard
interrogatif tournait à la grimace en arrivant sur la petite plaque
indiquant, outre le nom de l'oeuvre et de l'auteur, «acheté avec les
deniers de l'état».

Charles
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Pierre Pallier
Hello, Charles VASSALLO a écrit dans
<news:485d5be6$0$892$

[...] Et immanquablement, le regard interrogatif tournait à la grimace en
arrivant sur la petite plaque indiquant, outre le nom de l'oeuvre et de
l'auteur, «acheté avec les deniers de l'état».



Trop gros, ça ne devrait pas passer...
--
<YoYoVan> vous utilisé quoi pour enlever les bouton ?
<grosBoby> biactol
<JB> paint shop pro
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Jean-Claude Ghislain
"Charles VASSALLO" a écrit :

Ensuite, il y a la dualité originelle dans la photo, qui oscille
depuis sa naissance entre un côté document et un côté artistique,
correspondant à des pratiques assez différentes.



Si vous passez par là, c'est toutes les facettes de la photographie qui
y sont représentées :

http://homeusers.brutele.be/jcg/Musee1.jpg
http://homeusers.brutele.be/jcg/Musee2.jpg
http://homeusers.brutele.be/jcg/Musee3.jpg

http://www.museephoto.be/

Georges Vercheval, l'homme sans qui le musée n'existerait pas, était mon
prof d'histoire de la photo et j'étais son élève lors du combat pour la
création de ce musée, de bons souvenirs...

--
JCG
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François Jouve
Stephane Legras-Decussy wrote:
"FiLH" a écrit dans le message de news:
1iiwho6.xjl8qlifwh1wN%



Si on transpose imaginez un citoyen lambda venant hurler en lisant une
thèse de math sous prétexte que c'est du n'importe quoi
incompréhensible!



sauf que dans la réalité, ça n'existe pas, la réaction lambda, c'est :
"trop fort pour moi..."



Tu lis la presse ?
Regarde sur internet la réaction de l'internaute moyen
au mouvement des chercheurs contre la destruction
du CNRS.

--
F.J.