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Avec la taxe publicitaire, on paye plus cher une tele moins bonne

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TuYolPol
Ça coûte cher la pub, même si on ne voit pas combien. Ca coûte bien plus
cher à la collectivité puisqu'il faut financer tout ce circuit-là en plus,
de façon cachée pour finir dilué dans votre ticket de caisse. Et les
effets de bord comme le sport-business, il faut les compter car c'est
effectivement le prix de la pub à la mi-temps qui alimente les chiffres
d'affaires aberrants de l'industrie du sport-spectacle. Il faut bien
comprendre que tout ceci se retrouve nécessairement dilué dans l'indice
des prix. C'est un impôt sans le dire. La seule diférence c'est
qu'aucune loi loi d'orientation, aucune décision budgétqaire, aucun débat
ne peut se mêler de l'affectation de ces sommes.

Pour résumer,la publicité on la paye QUATRE fois :

Une première fois, pécunièrement, dans les produits que nous achetons.

Une deuxième fois, en pollution directe : interruptions, pollution sonore,
pollution visuelle. Pas seulement d'ailleurs sur notre petit écran, mais
dans la rue, dans notre environnement.

Une troisième fois en pollution indirecte : complaisance pour des
programmes racoleurs, délibérément médiocres au-delà de ce qu'on pouvait
imaginer. On peut rester populaire sans être minable. On peut faire de
l'info sans suivre une ligne éditoriale de presse de caniveau.

Une quatrième fois en pollution de la pensée : le métier de la pub c'est
l'ingéniérie de la manipulation. Flatter la facilité, le narcissisme, la
mesquinerie, le matérialisme. Tout le contraire du respect et de
l'apprentissage du respect.

On peut ajouter un cinquième coût : un coût politique, un déficit
démocratique, du fait que la télé-business est une aubaine pour les
investisseurs privés, et en particulier pour ceux qui, par leur métier,
sont fournisseurs de ceux qu'ils contribuent à faire élire, et qui le leur
rendent avec l'argent public par exemple en signant des factures complaisantes.

On paye plus cher pour un service négatif.

J'ouvre le débat sur une stratégie réaliste pour éviter que ce mouvement
ne s'amplifie, pour éviter que s'amplifie le décervelage et la
consolidation d'une aberration culturelle.

10 réponses

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Pierre Cerf
TuYolPol écrivait :

Ahh que j'aime lire ce qu'on devrait tant savoir ! Puis-je me
permettre d'ajouter que tant que le dollar sert à payer le pétrole
ils peuvent en émettre tant qu'ils veulent sans que leur monnaie ne
soit de singe ?



Oui la supériorité du dollar leur confère une situation très
privilégiée, qui repose entre autre sur des motifs autre qu'économiques,
militaires notamment. L'économie comme discipline "pure" est une
escroquerie.

--
P.
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Marypop
"Jac" a dit ...

"Marypop" <:

> Et si j'avais la réponse, je postulerais pour être ministre de


l'économie
!

Il faudrait d'abord que tu saches faire la différence entre inflation et
érosion monétaire, ma chère Marypop ;-).



Ou que je sache m'encadrer de gens intelligents et au courant pour m'aider à
comprendre les concepts et à prendre les bonnes orientations ...

Passes donc l'entretien en m'expliquant ca pour voir ?

Marypop
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Jac
"Olivier" :
Boycottons les produits étasuniens !
http://www.motherearth.org/USboycott/actkit/actionkit_fr.php



Dis-donc, tu fais de la pub toi aussi ?

Jac.
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Le Papapapy
Dans le message: 40153535$0$239$,
Jac a laissé jaillir de sa plume effilée:
"Olivier" :
Boycottons les produits étasuniens !
http://www.motherearth.org/USboycott/actkit/actionkit_fr.php



Dis-donc, tu fais de la pub toi aussi ?



J'en connais qui ne pourront pas regarder de série US le 20 mars.

Le Papapapy.
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Olivier
Au sommet de son art, Pierre Cerf a pondu :

Or, la technique n'est rien, l'économie est avant tout politique (c'est
la science du partage, disait Ricardo), et la science économique devrait
être une science sociale.



Mais Pierre, tu sais comme moi que si l'on écarte les solutions théologiques
ou crypto-théologiques - je pense ici au Nietsche du Crépuscule des idoles qui
disait : "Je crains que nous ne nous libérions jamais de Dieu tant que nous
continuerons à croire à la grammaire" -, est-ce que la vérité peut survivre à
une historisation radicale ? Autrement dit, est-ce que la nécessité des
vérités logiques est compatible avec la reconnaissance de leur historicité ?
Est-ce qu'on peut donc résoudre ce problème sans recourir à un quelconque deus
ex machina ? Est-ce que l'historicisime radical qui est une forme radicale de
la mort de Dieu et de tous ses avatars ne conduit pas à détruire l'idée même
de vérité, se détruisant ainsi lui-même ? Ou bien, à l'opposé, est-il possible
de défendre un historicisme rationaliste ou un rationalisme historiciste ?

Comment ça tu ne vois pas le rapport ?

Je reprends un peu de thé, en veux-tu très cher ?
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Le Papapapy
Dans le message: 40153572$0$29064$,
Olivier a laissé jaillir de sa plume effilée:

Mais Pierre, tu sais comme moi que si l'on écarte les solutions
théologiques ou crypto-théologiques - je pense ici au Nietsche du
Crépuscule des idoles qui disait : "Je crains que nous ne nous libérions
jamais de Dieu tant que nous continuerons à croire à la grammaire" -,
est-ce que la vérité peut survivre à une historisation radicale ?
Autrement dit, est-ce que la nécessité des vérités logiques est
compatible avec la reconnaissance de leur historicité ? Est-ce qu'on peut
donc résoudre ce problème sans recourir à un quelconque deus ex machina ?
Est-ce que l'historicisime radical qui est une forme radicale de la mort
de Dieu et de tous ses avatars ne conduit pas à détruire l'idée même de
vérité, se détruisant ainsi lui-même ? Ou bien, à l'opposé, est-il
possible de défendre un historicisme rationaliste ou un rationalisme
historiciste ?



Il va être gros le prochain best-of.

Le Papapapy.
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Olivier
Au sommet de son art, Marypop a pondu :

T'inquiètes, on trouve de l'orgeat français ...



Mais pour combien de temps...

Marypop maintenant que même l'Orangina est étatsunien, je vais boire quoi
moi le 20 mars ? Obligée de prendre une bière :)



Ça t'arrange bien hein ivrogne !

--
http://frtp.fr.st
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TuYolPol
Le Mon, 26 Jan 2004 16:30:07 +0100, Pierre Cerf a écrit :

On s'est mal compris. Je pense aussi que l'économie souffre d'une trop
grande formalisation, alors qu'elle est en grande partie théologique. Ce
que je voulais dire, c'est que assimiler l'économie à une mécanique,
même pour simplifier, ce n'est pas se rendre service. Parce que ça tend
à renforcer l'idée qu'il existe des "lois" immuables et intemporelles,
et que tout cela peut être réduit à des questions techniques laissées à
des experts.

Or, la technique n'est rien, l'économie est avant tout politique (c'est
la science du partage, disait Ricardo), et la science économique devrait
être une science sociale.



On y est en plein, effectivement, dans la technique pathologique. Mais
c'est plutôt que l'économie a été instrumentalisée. Je veux dire que les
théories ne sont déterminantes qu'en vertu de leur capacité à perpétuer
un modèle kivabien. Il serait salutaire de désacraliser les "lois
économiques", la croissance et Cie, de les disséquer, de les exorciser.
Ouais c'est çâ.
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Olivier
Au sommet de son art, TuYolPol a pondu :

à perpétuer un modèle kivabien.



Ampac, pas la peine de chercher la biographie de Kivab dans ton Larousse...

--
http://frtp.fr.st
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Pierre Cerf
Olivier écrivait :

(snip)
Est-ce que
l'historicisime radical qui est une forme radicale de la mort de
Dieu et de tous ses avatars ne conduit pas à détruire l'idée même
de vérité, se détruisant ainsi lui-même ? Ou bien, à l'opposé,
est-il possible de défendre un historicisme rationaliste ou un
rationalisme historiciste ?

Comment ça tu ne vois pas le rapport ?



Si je le vois bien, tu reformules en termes philosophiques (dont je me
garderai bien de juger de la cohérence ou de la pertinence) ce qui est
en réalité un problème très classique de l'épistémologie des sciences
sociales : s'il n'existe pas de Vérité absolue, quel peut être le statut
du discours scientifique et en quoi diffère-t-il de la simple opinion ?

La réponse appropriée réside dans le fait qu'il faut voir la science (et
notamment les sciences sociales) comme un processus collectif, où des
vérités partielles, temporelles et révisables s'élaborrent sous les
critiques croisées de la communauté scientifique, sous la condition de
rendre explicite l'ensemble des présupposés et hypothèses qui permettent
de produire le résultat. C'est moins ambitieux mais plus réaliste que
les méthodologies positivistes qui ont sévi au XXe siècle.

On pourra répondre qu'en économie, ça n'a pas fonctionné, puisqu'un
modèle visiblement faux domine la discipline. C'est devenu partiellement
faux (voir par exemple le mouvement anti autiste en économie) et il
n'est pas exclu que le paradigme néoclassique ne soit rapidement remis
en cause sous la pression des politiques catastrophiques du FMI dans les
années 90 et de l'action des jeunes chercheurs de la discipline.

Je reprends un peu de thé, en veux-tu très cher ?



Une bière, plutôt.

--
P.