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[CNE] à la cour d'appel de Paris... comme à la cour d'appel de Bordeaux le 18 juin dernier

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www.juristprudence.c.la
La Cour d'appel de Paris a aujourd'hui repris et développé l'argumentaire du
Conseil de Prudhommes de Longjumeau.

Tout d'abord, la Cour relève que "durant une période de 2 années, le CNE
prive le salarié de l'essentiel de ses droits en matière de licenciement" et
ramène ainsi tout salarié à une situation où la charge de la preuve de
l'abus de la rupture du contrat de travail lui incomberait ;
d'où ce commentaire acerbe, DANS L'ARRET de la Cour :
c'est "Une régression qui va à l'encontre des principes fondamentaux du
droit du travail, dégagés par la jurisprudence et reconnus par la loi [et]
prive les salariés des garanties d'exercice de leur droit au travail".

Ce n'est pas tout,
la Cour déplore ensuite la politique retenue par le gouvernement :
/ ... / "dans la lutte contre le chômage, la protection des salariés dans
leur emploi semble être un moyen au moins aussi pertinent que les facilités
données aux employeurs pour les licencier" et, donc dans ce contexte de CNE,
la Cour souligne "qu'il est pour le moins paradoxal d'encourager les
embauches en facilitant les licenciements".

La cour d'appel a logiquement considéré que le CNE ne pouvait qu'être
requalifié en CDI de droit commun.

C'est Daniel qui doit être content !

10 réponses

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Broc_ex_co
"ricazerty" a écrit dans le message de news:
4690c065$0$26827$

: > Facilité les licenciements encourage réellement l'embauche,
:
: Encourage principalement la précarité, objectif réel.
:
: Ne pas à avoir à justifier les licenciements ne profitera qu'aux
: employeurs qui /ne peuvent pas/ les justifier pour divers raisons
: dont des exigences déraisonnables mal acceptées par l'employé
: ou des "faveurs" refusées pour ne parler que de ces 2 cas.
:
: Prévoir de plus que les motifs de licenciement pourront être
: demandés aux prud'hommes en cas de litige est un aveux de
: tromperie puisque justification serait à fournir... dans 1 ou 2%
: des cas. Précarité et vitesse de remplacement des effectifs aidant
: ce pourcentage devrait encore être revu à la baisse.

Quelle belle polémique, j'ai fait naître avec ma réflexion! :-)
Mon propos n'était cependant pas de justifier ou de critiquer la politique qui a
donné naissance au CNE.
Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice a plus de poids
lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à l'exclusion de toute assertion qui
laisserait penser que les juges aient été influencés par leurs convictions
partisanes.
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JV Gruat
Le soussigné a cru pouvoir répondre à Casagui
qui, au cours de: 468ed734$0$27389$, a fait part
de ce qui suit:

A l'encontre du droit international ? Des dispositions
qui existent et bien plus largement dans tous les pays
performants de la planète sont " à l'encontre " ?



34 pays ont ratifié la convention 158 de l'OIT sur le licenciement - qui
fait notamment obligation de justifier le licenciement sauf exceptions
dûment notifiées lors de la ratification.

C'est uniquement pour ces 34 pays que les dispositions de la convention
sont applicables, et la cour d'appel a simplement tiré des conséquences
juridiques au plan interne de la ratification, ce qui est en somme tout
à fait logique.

Il est de plus en plus reconnu qu'opposer la protection des travailleurs
contre les abus et l'efficacité économique durable ne fait pas sens. Si
la Convention 158 a pu être adoptée en 1982, c'est parce que les trois
groupes représentés à la Conférence internationale du Travail
(gouvernement, travailleurs et employeurs à parité) ont estimé que son
contenu était satisfaisant. Il est bon de savoir que l'OIT est la seule
organisation internationale fonctionnant sur le principe du tripartisme,
ce qui donne une signification particulière aux instruments qu'elle peut
adopter.

Ceci dit, rien n'empêche la France de dénoncer la ratification de la
Convention 158 - je suppose que cela provoquerait quelques remous !
--
Jean-Victor Gruat
http://jvgruat.free.fr/Chine/
http://www.jvgruat.com/Nomic/
Avatar
ricazerty
"Broc_ex_co"/"Ricazerty"

: > Facilité les licenciements encourage réellement l'embauche,
:
: Encourage principalement la précarité, objectif réel.
:
: Ne pas à avoir à justifier les licenciements ne profitera qu'aux
: employeurs qui /ne peuvent pas/ les justifier pour divers raisons
: dont des exigences déraisonnables mal acceptées par l'employé
: ou des "faveurs" refusées pour ne parler que de ces 2 cas.
:
: Prévoir de plus que les motifs de licenciement pourront être
: demandés aux prud'hommes en cas de litige est un aveux de
: tromperie puisque justification serait à fournir... dans 1 ou 2%
: des cas. Précarité et vitesse de remplacement des effectifs aidant
: ce pourcentage devrait encore être revu à la baisse.

Quelle belle polémique, j'ai fait naître avec ma réflexion! :-)
Mon propos n'était cependant pas de justifier ou de critiquer
la politique qui a donné naissance au CNE.



Et ben c'est un tort ! (je plaisante;-)

Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice
a plus de poids lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à
l'exclusion de toute assertion qui laisserait penser que les juges
aient été influencés par leurs convictions partisanes.



La cour n'a en rien fondé sa décision sur ce point mais sur la
non conformité du CNE notamment à l'article 7 de la convention
158 de l'Organisation internationale du travail (OIT).

Un jugement se cantonnant à la forme se contenterait de relever
l'inadéquation textes/projet, mais la cour doit-elle se contenter de
dire le droit sans porter le moindre jugement? A quoi bon dès lors
le terme de "juge"?...

L'argument clé du gouvernement est d'affirmer que faciliter les
licenciements favoriserait l'embauche. Sans cet argument
son projet n'a pas l'once d'un début de légitimité. La cour s'est
contentée d'émettre un doute sur la validité de cet argument,
relativisant celui-ci et portant ainsi un jugement de fond.

Perso, je ne vois aucune leçon d'économie là dedans!...

Rick
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Broc_ex_co
"ricazerty" a écrit dans le message de news:
46911186$0$26449$
:
: "Broc_ex_co"/"Ricazerty"
: ....................................................
: > Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice
: > a plus de poids lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à
: > l'exclusion de toute assertion qui laisserait penser que les juges
: > aient été influencés par leurs convictions partisanes.
:
: La cour n'a en rien fondé sa décision sur ce point mais sur la
: non conformité du CNE notamment à l'article 7 de la convention
: 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT).

:
: Un jugement se cantonnant à la forme se contenterait de relever
: l'inadéquation textes/projet, mais la cour doit-elle se contenter de
: dire le droit sans porter le moindre jugement? A quoi bon dès lors
: le terme de "juge"?...
:
: L'argument clé du gouvernement est d'affirmer que faciliter les
: licenciements favoriserait l'embauche. Sans cet argument
: son projet n'a pas l'once d'un début de légitimité. La cour s'est
: contentée d'émettre un doute sur la validité de cet argument,
: relativisant celui-ci et portant ainsi un jugement de fond.

Le rôle du juge, amha, n'est pas de juger de la légitimité, mais de la légalité.

Affirmer que le petit employeur, - moins appeuré par le formalisme -, embaucherait
plus, c'est une conviction politique libérale.
Affirmer que le CNE est incompatible avec l'article 7 de la convention 158 de
l'OIT c'est du droit.

Si le juge, qui "dit le droit", se met a contester ou approuver une convition
politique, qui le croira impartial?
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Arobase
Le Sun, 08 Jul 2007 10:30:50 +0200, Apo'strof <apo.strof @ hotmail.fr>
a écrit :

ricazerty a écrit :
"Apo'strof"/"Ricazerty"

la Cour souligne "qu'il est pour le moins paradoxal
d'encourager les embauches en facilitant les licenciements".







Là non! la Cour n'a pas pour vocation de nous donner des
leçons économie!





C'est clair ! Et leur leçon est d'autant plus pédante et déplacée
que voir un paradoxe démontre une réelle incompétence en la
matière et un militantisme assez inquiétant.



Le "pédantisme" n'est pas du côté où vous le prétendez



Et vous prétendez donc le contraire, la belle affaire !


et votre
affectation de savoir en est la preuve. Nous serions curieux
de connaitre vos propres compétences en matière d'économie...



C'est qui, "Nous" ?
Il ne s'agit pas de connaître mes compétences, il s'agit de reconnaître
l'incompétences de magistrats, fonctionnaires, spécialisés en droit
social, en matière d'économie et d'entreprise. Cette incompétence, bien
naturelle tant leurs préoccupations en sont éloignées, n'est pas grave
en soi. Ce qui me semble grave, c'est de s'ériger en donneurs de leçon
dans une matière qui n'est pas la leur et en laquelle ils ne peuvent
méconnaître leur incompétence.




Très amusant de la part de quelqu'un qui s'était porté candidat pour
être juge dans un Tribunal de Commerce, et en interdiction de gerer
une activité commerciale... ;o}

--------------------------
Arobase
.--.-.
Avatar
ricazerty
"Broc_ex_co"/"Ricazerty"
: ....................................................
:> Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice
:> a plus de poids lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à
:> l'exclusion de toute assertion qui laisserait penser que les juges
:> aient été influencés par leurs convictions partisanes.



: La cour n'a en rien fondé sa décision sur ce point mais sur la
: non conformité du CNE notamment à l'article 7 de la convention
: 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT).
:
: Un jugement se cantonnant à la forme se contenterait de relever
: l'inadéquation textes/projet, mais la cour doit-elle se contenter de
: dire le droit sans porter le moindre jugement? A quoi bon dès lors
: le terme de "juge"?...
:
: L'argument clé du gouvernement est d'affirmer que faciliter les
: licenciements favoriserait l'embauche. Sans cet argument
: son projet n'a pas l'once d'un début de légitimité. La cour s'est
: contentée d'émettre un doute sur la validité de cet argument,
: relativisant celui-ci et portant ainsi un jugement de fond.



Le rôle du juge, amha, n'est pas de juger de la légitimité,
mais de la légalité.

Affirmer que le petit employeur, - moins apeuré par le formalisme -,
embaucherait plus, c'est une conviction politique libérale.
Affirmer que le CNE est incompatible avec l'article 7 de la
convention 158 de l'OIT c'est du droit.

Si le juge, qui "dit le droit", se met a contester ou approuver
une conviction politique, qui le croira impartial?



C'est pourquoi la cour s'est contentée d'émettre un doute sur
la "raison" de ce projet mais a fondé sa décision sur son
incompatibilité avec la convention de l'OIT.

Je ne suis pas juriste mais je ne pense pas qu'il lui soit interdit
de formuler un jugement de fond, ce que de toute manière elle
ne se prive pas de faire la plupart du temps.

Rick
Avatar
Apo'strof
ricazerty a écrit :
"Broc_ex_co"/"Ricazerty"
: ....................................................
:> Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice
:> a plus de poids lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à
:> l'exclusion de toute assertion qui laisserait penser que les juges
:> aient été influencés par leurs convictions partisanes.



: La cour n'a en rien fondé sa décision sur ce point mais sur la
: non conformité du CNE notamment à l'article 7 de la convention
: 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT).
:
: Un jugement se cantonnant à la forme se contenterait de relever
: l'inadéquation textes/projet, mais la cour doit-elle se contenter de
: dire le droit sans porter le moindre jugement? A quoi bon dès lors
: le terme de "juge"?...
:
: L'argument clé du gouvernement est d'affirmer que faciliter les
: licenciements favoriserait l'embauche. Sans cet argument
: son projet n'a pas l'once d'un début de légitimité. La cour s'est
: contentée d'émettre un doute sur la validité de cet argument,
: relativisant celui-ci et portant ainsi un jugement de fond.



Le rôle du juge, amha, n'est pas de juger de la légitimité,
mais de la légalité.

Affirmer que le petit employeur, - moins apeuré par le formalisme -,
embaucherait plus, c'est une conviction politique libérale.
Affirmer que le CNE est incompatible avec l'article 7 de la
convention 158 de l'OIT c'est du droit.

Si le juge, qui "dit le droit", se met a contester ou approuver
une conviction politique, qui le croira impartial?



C'est pourquoi la cour s'est contentée d'émettre un doute sur
la "raison" de ce projet mais a fondé sa décision sur son
incompatibilité avec la convention de l'OIT.

Je ne suis pas juriste mais je ne pense pas qu'il lui soit interdit
de formuler un jugement de fond, ce que de toute manière elle
ne se prive pas de faire la plupart du temps.



Dans la motivation d'une décision, ça fait quand même un peu désordre
je trouve.
Avatar
Apo'strof
Arobase a écrit :
Très amusant de la part de quelqu'un qui s'était porté candidat pour
être juge dans un Tribunal de Commerce, et en interdiction de gerer
une activité commerciale... ;o}



Joli !
Tu ne trouvais pas encore suffisament décrédibilisé ?
Et tu vas bien sur citer tes sources ?
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Arobase
Le Sun, 08 Jul 2007 20:09:36 +0200, Apo'strof <apo.strof @ hotmail.fr>
a écrit :

Arobase a écrit :
Très amusant de la part de quelqu'un qui s'était porté candidat pour
être juge dans un Tribunal de Commerce, et en interdiction de gerer
une activité commerciale... ;o}



Joli !
Tu ne trouvais pas encore suffisament décrédibilisé ?



MDR !
Voyons, Apo'strof alias LaCrise, c'est toi qui fait la connerie et
c'est moi qui devrait assumer à ta place de tes actions passées ???
;oD
Tu prétends donner des leçons de moralité et de compétence juridique
et économique à des juges professionnels au vue de ta situation, c'est
vraiment désopilant... ;o}

Et tu vas bien sur citer tes sources ?



Bah... Tu connais aussi bien que moi l'origine de ces sources... ;o)
Toujours est-il que c'est du domaine public... O_o

--------------------------
Arobase
.--.-.
Avatar
ricazerty
"Apo'strof"/"Ricazerty"
: ....................................................
:> Je me contente seulement d'affirmer qu'une décision de justice
:> a plus de poids lorsqu'elle ne s'appuie que sur le droit, à
:> l'exclusion de toute assertion qui laisserait penser que les juges
:> aient été influencés par leurs convictions partisanes.







: La cour n'a en rien fondé sa décision sur ce point mais sur la
: non conformité du CNE notamment à l'article 7 de la convention
: 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT).
:
: Un jugement se cantonnant à la forme se contenterait de relever
: l'inadéquation textes/projet, mais la cour doit-elle se contenter de
: dire le droit sans porter le moindre jugement? A quoi bon dès lors
: le terme de "juge"?...
:
: L'argument clé du gouvernement est d'affirmer que faciliter les
: licenciements favoriserait l'embauche. Sans cet argument
: son projet n'a pas l'once d'un début de légitimité. La cour s'est
: contentée d'émettre un doute sur la validité de cet argument,
: relativisant celui-ci et portant ainsi un jugement de fond.



Le rôle du juge, amha, n'est pas de juger de la légitimité,
mais de la légalité.

Affirmer que le petit employeur, - moins apeuré par le formalisme -,
embaucherait plus, c'est une conviction politique libérale.
Affirmer que le CNE est incompatible avec l'article 7 de la
convention 158 de l'OIT c'est du droit.

Si le juge, qui "dit le droit", se met a contester ou approuver
une conviction politique, qui le croira impartial?







C'est pourquoi la cour s'est contentée d'émettre un doute sur
la "raison" de ce projet mais a fondé sa décision sur son
incompatibilité avec la convention de l'OIT.





Je ne suis pas juriste mais je ne pense pas qu'il lui soit interdit
de formuler un jugement de fond, ce que de toute manière elle
ne se prive pas de faire la plupart du temps.





Dans la motivation d'une décision, ça fait quand même un peu désordre je
trouve.



Faudrait-il vraiment désincarner la justice ?...