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Conseils pour une compositrice

91 réponses
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liaM
Sofia Gubaidulina apprend à présent Sibelius; elle acheta
(malgré mes conseils qu'elle devrait acheter un Mac)
un laptop Windows. Or voilà, après une semaine passée
à apprendre le programme, elle désire de tester l'écoute
de ce qu'elle écrit. Qqu'un ici peut-il lui recommander
le meilleur boitier pour son laptop (USB? Firewire?)
apte à réproduire les instruments de l'orchestre traditionnel
(et non pour la création de nouveaux instruments synthétiques..) ?


Merci.

10 réponses

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Bernard Meylan
Gerald wrote:


Non, ou plus exactement : à moduler. Pour le "graveur" professionnel que
j'ai été, Lilypond est inutilisable. Simplement. Épouvantablement
chronophage dans son mode de saisie, il ne permettrait de réaliser
qu'une page quand j'en produirais dix, y compris avec le vieil HB
Engraver.



J'ai longtemps tenu le même raisonnement que toi, mais après avoir pour des
raisons économiques et aussi contraintes des clients *dû* me plonger dans
les lignes de codes de LilyPond, je révise ce jugement qui est un peu
excessif; sans entrer dans trop de détails (je le fais volontiers si je
n'abuse pas de la patience des utilisateurs de ce forum) je dirais que le
mode de saisie, si elle est grosse consommatrice de temps est largement
compensée par le résultat final; un seul exemple: LilyPond est *le seul*
logiciel qui traite automatiquement des voix en accords en les décalant
légèrement les unes par rapport aux autres, sous Finale il faut reprendre
les notes une à une pour leur appliquer ce décalage. Et si en plus on bosse
avec un logiciel de PAO style InDesign ou Scribus (c'est mon cas) on peut à
partir des fichiers .ps reprendre chanque élément de la partition pour lui
donner la place exacte qu'on veut (je change systématiquement la police des
numéros de mesure).

[...] les *résultats* produits par Lilypond sont, dans une certaine


mesure, de qualité professionnelle

Ils le sont à tel point que c'est sur l'insistance d'un éditeur que j'ai été
obligé de fournir des partitions made in LilyPond...

(modulo sa capacité à utiliser ou pas des
polices musicales professionnelles comme la Sonata d'Adobe [...])



Gros défaut de l'engin: on ne peut qu'utiliser la police qui s'installe
avec... mais elle est de très bonne qualité et surtout elle comporte tous
les signes musicaux ce qui n'est pas le cas de la Sonata.

Bernard
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Gerald
Snoop wrote:

Et il y en a, de la part d'un utilisateur acharné de Finale et de ses
capacités d'éditeur de partition exclusivement.



Sous réserves de me tromper à ton sujet on pourrait nous transposer dans
un autre domaine de la manière suivante :

- tu es un excellent cuisinier *chez toi*, pour ta famille et tes amis,
très apprécié et réalisant des plats tout à fait succulents, mais de
manière un peu exceptionnelle, en prévoyant ton coup, avec des achats
mesurés faits à l'avance, pour un seul menu etc.

- je suis un cuisinier aussi peut-être plus ordinaire mais dans un
restaurant, prié d'assumer le "coup de feu" de midi sur une carte assez
large et imprévisible dans les quantités demandées, et avec une exigence
de résultat, de rapidité, d'efficacité et de gestion du budget qui n'a
rien à voir.

Pour revenir à nos moutons :

- Utilisateur acharné de Finale, dont je ne doute absolument pas des
compétences et des qualités (peut-être dans bien des domaines
supérieures aux miennes) TU dois réaliser des partitions sans
contraintes de temps excessives, avec un objectif final imprimé que tu
maîtrises et que tu décides en grande partie, et avec des sources que tu
maîtrises aussi, soit parce que tu en es l'auteur, soit parce que tu lui
rends service et que ses exigences peuvent être en partie muselées :-)
Dans tous les cas je ne suis pas sûr que quelqu'un supervise ton travail
avec sanctions financières à la clé, ni à quel niveau il le supervise si
c'est le cas, ni à quel niveau se situeraient les sanctions (parce qu'un
boulot à 5000 euros qu'on ne te paie pas, ça fait mal !).

- Le graveur professionnel est dans une toute autre situation : la date
de rendu du travail est fixe (soumise éventuellement à des pénalités de
retard, avec dans tous les cas une obligation de rendement imposée par
le prix de page et les revenus horaires induits et espérés !),
l'objectif final est imposé (faisant souvent partie d'une collection -
mise en page fixe - où, pas de chance, ce n'est pas la Petrucci qu'il
faut utiliser mais la Sonata par exemple etc.), et les sources
proviennent d'auteurs... comment dire... qui te sortent un torchon en
accordéon de quatre pages à faire tenir dans deux... mais sans réduire
la taille des portées, hein ! À moins qu'il ne t'appartienne d'en faire
le relevé sur une cassette douteuses, ou qu'il te faille mixer
différentes versions totalement dissemblables d'une même oeuvre (mon
boulot sur Starmania/Tycoon a été à ce titre un vrai calvaire !). Je ne
te parle pas de telle vedette ignorant tout des habitudes d'écriture
musicale (et de la musique d'ailleurs) qui veut à toute force te faire
imprimer "à sa manière" (illisible voire techniquement fausse), ni des
fantaisies en "sucres d'orge" de la musique contemporaine. Cerise sur le
gâteau tu es supervisé. Que ce soit par une sommité ou pas n'y change
pas énormément car comme ça conditionne le paiement, TU T'ÉCRASES. Note
toutefois que quand, comme ça a été le cas pour le "Dictionnaire des
Oeuvres de l'Art vocal" édité chez Bordas, tu es corrigé par Marc
Honegger, tu t'écrases doublement !

Chez Salabert, celui qui corrigeait était un ancien graveur "à
l'ancienne" (Rotring et Normographe) à l'oeil particulièrement sévère
(mais juste :-)). On était les premiers à proposer une gravure
informatique en 1988, et le leitmotiv qu'on s'était créé était : rien
d'impossible ! Rien de ce qui faisait partie de la "règle" ancienne de
la gravure à la main ne devait être rendu impossible par le logiciel,
sinon c'était retour au traditionnel. C'est la raison pour laquelle on
terminait tout en PAO dans Illustrator et PageMaker.

Au niveau pro, pour moi, le logiciel se juge donc sur :
- les capacités de gestion des fontes et l'export eps "en couches"
- les capacités de saisie rapide de type "dactylographique" : main
gauche sur le clavier piano, main droite sur le clavier ordi (pour les
durées), un oeil sur l'original sur le bureau, l'autre sur l'écran (ce
qui a fini par me donner ce regard si charmeur :-))
- accessoirement la stabilité de la mise en page : pas de recalcul
automatique sans que tu ne le demandes.

espérant t'avoir intéressé,

--
Gérald
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Gerald
Bernard Meylan wrote:

Le seul à ma connaissance qui soit autre chose qu'un petit dico de signes
musicaux est le volumineux Art of Music Engraving de Ted Ross



Ah, il me semblait bien : ricain ! Donc typographie ricaine. Pour les
règles européennes il n'y a rien jusqu'à plus ample informé (hélas).
Rien que l'expérience, les conseils ou la critique des anciens, et
l'analyse qu'on peut s'en faire soi-même.

Je t'accorde que ce n'est pas à ce point gravissime, mais c'est quand
même un peu comme pour la typographie de langue anglaise : les espaces,
les guillemets, les justifications, alouette... On n'est pas des
ricains, bordel :-)
--
Gérald
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Bernard Meylan
Gerald wrote:

Ah, il me semblait bien : ricain ! Donc typographie ricaine. Pour les
règles européennes il n'y a rien jusqu'à plus ample informé (hélas).



Lis la suite, bordel ;-)

Rien que l'expérience, les conseils ou la critique des anciens, et
l'analyse qu'on peut s'en faire soi-même.



Cha ch'est bin vrrréé cha! (blague à part: c'est vrai pour *toute* la typo,
qu'elle soit musicale ou non)

Je t'accorde que ce n'est pas à ce point gravissime, mais c'est quand
même un peu comme pour la typographie de langue anglaise : les espaces,
les guillemets, les justifications, alouette...



Pas tout à fait: Ross a vraiment traîné ses baskets dans pas mal de maisons
d'édition de notre vieux continent, et surtout chez Hansen à Copenhagen où
il a creusé son trou, avant de revenir aux States. Suivre ses règles ne te
donnera évidemment pas une partoche exempte de fautes (ex-pé-ri-en-ce!!!)
mais rien que ce qu'il donne comme repères en matière d'espacement est digne
d'être suivi, même pas les continentaux que nous sommes ;-)

Bernard
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Bernard Meylan
Gerald wrote:

Rien de ce qui faisait partie de la "règle" ancienne de
la gravure à la main ne devait être rendu impossible par le logiciel,
sinon c'était retour au traditionnel. C'est la raison pour laquelle on
terminait tout en PAO dans Illustrator et PageMaker.



Il n'y a pas *un seul* - et je pèse mes mots - logiciel dans le monde
informatique qui permette de se passer du passage en PAO (enfin... si: UN
seul... mais de conception DOS: Score, un logiciel du temps des dinosaures,
où l'on place les notes à partir de leurs abcisses/coordonnées et où on peut
placer les autres signes musicaux plus les textes de la même manière...).
Les Finale/Sibelius et autres qui prétendent pouvoir faire de la PAO
musicale sont des esbrouffeurs (pas dans le dico, mais bon...).

Bernard
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jean-daniel dodin
Bernard Meylan a écrit :




Il n'y a pas *un seul* - et je pèse mes mots - logiciel dans le monde
informatique qui permette de se passer du passage en PAO



un logiciel de scan? (pour scanner la partoche manuscrite?)

ca me fait un peu rire, car on oublie vite les défauts de la
calligraphie (illisible).

J'ai souvent remarqué qu'on demande dix fois plus aux logiciels qu'on
ne demandait aux typographes :-)

jdd


--
http://www.dodin.net
Le wiki des forums son-image français:
http://new.dodin.org/frsv/
http://valerie.dodin.org
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Paul Gaborit
À (at) Wed, 30 Sep 2009 10:17:05 +0200,
Bernard Meylan écrivait (wrote):
Gerald wrote:


Non, ou plus exactement : à moduler. Pour le "graveur" professionnel que
j'ai été, Lilypond est inutilisable. Simplement. Épouvantablement
chronophage dans son mode de saisie, il ne permettrait de réaliser
qu'une page quand j'en produirais dix, y compris avec le vieil HB
Engraver.





J'ai longtemps tenu le même raisonnement que toi, mais après avoir pour des
raisons économiques et aussi contraintes des clients *dû* me plonger dans
les lignes de codes de LilyPond, je révise ce jugement qui est un peu
excessif; sans entrer dans trop de détails (je le fais volontiers si je
n'abuse pas de la patience des utilisateurs de ce forum) je dirais que le
mode de saisie, si elle est grosse consommatrice de temps est largement
compensée par le résultat final



J'ajouterai que ce mode de saisie très déroutant au départ devient
très rapide losqu'on le maîtrise. Pour faire un comparatif un peu
bancal : copier ou déplacer de fichiers à la souris est bien plus
rapide que d'apprendre l'usage d'un shell et de la syntaxe permettant
de le faire en ligne de commande. Mais une fois qu'on maîtrise la
bête, la ligne de commande est infiniment plus puissant et rapide.

(modulo sa capacité à utiliser ou pas des
polices musicales professionnelles comme la Sonata d'Adobe [...])



Gros défaut de l'engin: on ne peut qu'utiliser la police qui s'installe
avec... mais elle est de très bonne qualité et surtout elle comporte tous
les signes musicaux ce qui n'est pas le cas de la Sonata.



C'est effectivement un défaut mais qui s'explique par le manque des
autres polices. De plus cela se limite aux symboles musicaux. Pour
tout ce qui est texte, c'est très libre. Et on a toujours la
possibilité de passer par derrière avec un logicel d'édition
vectorielle pour peaufiner les derniers détails.

J'avais tenté d'utiliser de vieilles versions de lilypond et j'avais
été assez décu mais les versions récentes m'ont fait changé d'avis.

--
Paul Gaborit - <http://perso.mines-albi.fr/~gaborit/>
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Paul Gaborit
À (at) Wed, 30 Sep 2009 08:12:13 +0200,
(Gerald) écrivait (wrote):
Paul Gaborit wrote:

Par ailleurs, de mon point de vue, un logiciel d'édition de partitions
qui passe par l'artificie d'un cinquième temps pour gérer un souci
d'espacement dans une mesure à quatre 4/4 est un mauvais logiciel...



Je te donne tort, du "haut" (note les guillemets :-)) d'une expérience
de plus de dix ans dans la réalisation professionnelle de partitions de
musique pour les plus grands éditeurs français et américains (plusieurs
milliers de pages).

Il ne s'agit pas de "soucis d'espacement" à gérer mais du problème plus
général des "conflits" ET des idiosyncrasies des auteurs :-(

Je détaille s'il y a de la demande.



J'ai lu les détails dans ta réponse suivante et je précise que je ne
peux absolument pas me réclamer d'une expérience professionnelle dans
ce domaine.

Mais, mon usage de lilypond me permet d'affirmer qu'un logiciel peut
réellement donne toute liberté de composition à l'auteur (d'un point
de vue typographique) sans passer par l'artifice d'un cinquième temps
artificiel dans une mesure à 4/4. Que ce soit pour résoudre un
problème de conflit, de superposition, de mélange de voix,
d'espacement ou même pour insérer une enjolivure spécifique du
compositeur...

--
Paul Gaborit - <http://perso.mines-albi.fr/~gaborit/>
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Paul Gaborit
À (at) Wed, 30 Sep 2009 08:12:14 +0200,
(Gerald) écrivait (wrote):
Paul Gaborit wrote:

Par contre, je
crois savoir que GarageBand ne permet pas d'éditer ses pistes sous la
forme de partitions.



Tu crois mal : la saisie sous forme solfégique est même de très bonne
qualité et particulièrement intuitive, qu'il s'agisse des hauteurs ou
des durées des notes.



Ok, C'est noté. Je n'ai essayé GarageBand que quelques heures il y a 3
ou 4 ans (presque à sa sortie si je me souviens bien) et je n'y avais
pas vu de partition...

--
Paul Gaborit - <http://perso.mines-albi.fr/~gaborit/>
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Gerald
Bernard Meylan wrote:

mais rien que ce qu'il donne comme repères en matière d'espacement est digne
d'être suivi, même pas les continentaux que nous sommes ;-)



Je t'ai dit que j'étais d'accord et que j'ai largement suivi ses
conseils ! C'est une bonne base pour ne pas dire la seule... hélas ?

--
Gérald
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