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La focale modifie-t'elle la perspective ?

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KMS
La focale modifie-t'elle la perspective ?

Oui et non.
Une bonne démonstration ici:
http://blog.dehesdin.com/principe-de-lappareil-photographique/focales-et-objectifs/perspective-et-choix-de-la-focale-le-photographe-ne-se-deplace-pas/

10 réponses

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Yannick Patois
Le 01/10/2011 23:12, Bour-Brown a écrit :
Dès le début j'ai bien précisé qu'il y avait « la » perspective, la méthode,
la projection théorique d'une scène, et « les » perspectives, c'est à dire
les différences représentations d'un même objet selon différents point de
vue ou les différentes géométries liées à l'angle de champ.



huhu, ça correspond bien à la troisième définition que j'en avais donné
dans un message (que tu peux ne pas avoir lu, c'est pas obligatoire) ;)

je recolle (et corrige):

Alors on revient à la définition de la perspective, qui est l'objet du
débat. J'en trouverait 3:

- La perspective est le mode mathématique de projection d'une scène 3D
sur un plan 2D (exemple "perspective cavalière"). Dans ce sens là, pour
des objectifs standards, elle ne change jamais pour un appareil photo:
c'est toujours une perspective plan-conique.

- La perspective est le résultat de la définition précédente appliqué à
une scène en particulier depuis un point en particulier en visant une
direction définie. "Depuis ici, on a une belle perspective sur la
cathédrale". Ce n'est rien d'autre que la définition précédente
restreinte à une projection (la projection plan-conique) et correctement
définie pour un cas donné. Mathématiquement, c'est un jeu d'équations
totalement défini. C'est la définition que nous défendons.

- La perspective serait la définition ci-dessus, mais en y ajoutant des
"bords". Au lieu de projeter sur un plan, on projette sur une portion du
plan et on considère comme variation de perspective une variation de la
localisation de la portion de plan considérée. Nous considérons comme
abusive cette définition; qui n'ajoute rien à la précédente, sinon une
confusion: est-ce que maintenant dire "je modifie la perspective" peut
s'entendre comme "je recadre" ?

Mais du point de vue du photographe, je pense que la troisième
définition se tient. Et donc, que je vais finir par être en accord avec
toi, zut.

Yannick


--
_/ Yannick Patois ___________________________________________________
| web: http://feelingsurfer.net/garp/ | Garp sur irc undernet |
| email: | |
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Charles Vassallo
Bour-Brown a écrit :

Mon idée, c'est simplement que la perspective varie avec la proximité. À
taille égale, plus les choses se rapprochent, plus elles se déforment. Rien
d'autre.



Ça, oui, encore que la «déformation» ne soit réellement perçue que si on
s'écarte franchement de l'axe d'observation. Cette déformation d'un
objet est à rapporter à la vision du même objet quand on regarde droit
dessus.

Malheureusement, tu vas dire exactement le contraire dans ton message
suivant :
Eh bien non. Une nouvelle mode est en train de se
mettre en place, qui consiste à attribuer la
perspective au déplacement. Authentique.

(en clair, un sarcasme pour dire que tu t'inscris en faux)

Tu nous expliqueras la nuance entre une plus grande proximité d'un objet
et le déplacement vers cet objet.

charles
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KMS
Yannick Patois a écrit le 03/10/2011 :
Le 01/10/2011 23:19, Bour-Brown a écrit :
Eh bien le dogme d'une perspective unique, reprise sur quasiment tous les
sites, conduit les théoriciens à multiplier précautions et rectifications
tellement les différences géométriques qu'ils observent doivent être niées.

Un seul exemple, mais que l'on retrouve dans quantité d'écrits : comment
dire que la perspective d'un grand angle éloigne les plans et que la
perspective d'un télé les rapproche (c'est le fait observé, il n'y a qu'à
voir mes illustrations, désolé), quand on n'a justement pas le droit de le
dire ?



A mon avis, la raison en est simple.

Les photographes et artistes ont commencés par écrire:
"La perspective d'un grand angle éloigne les plans..." etc. Sans se
poser de question.

Puis, est venu un matheux qui a démontré que la perspective est la même;
parce que lui entends perspective au sens mathématique strict (c'est à
dire, ici, une projection plan-conique définie par un point et une
direction - et une distance, mais osef-), et il a raison dans son monde;
et personne ne le conteste.



Dans son monde, en effet. Pas celui des autres. Chez les dessinateurs
industriels par exemple, la perspective s'entend au sens de
représentation en perspective cavalière, ce qui n'a rien à voir avec la
définition que tu viens de donner.
Ils ne s'attendent pourtant pas à ce que des chieurs viennent leur
expliquer que ce n'est pas "ça", la perspective. Alors pourquoi en
voit-on ici quand il est question de photographie ?

Alors, les photographes se sont trouvés ennuyés,



Bof ! :D
C'est bien plus simple que ça: en photo comme ailleurs, les pionniers
empruntent volontiers à d'autres disciplines des termes "parlants",
comme "dynamique", "bruit", "rendu", "piqué", "hybride", etc.

ils utilisaient, comme
les peintres, et autres artistes graphique, ce terme dans un sens à la
fois simple et pour eux précis, et on leur enlève.
Donc, ils ont commencés à faire ces gymnastiques compliquées, pour dire
ce qu'ils avaient envie de dire sans avoir l'être d'être ignorant du
dogme mathématique.

Maintenant, BB prend la tête de ceux qui refuse de plier sous le joux
mathématique, et veulent se réaproprier le sens du terme "perspective".

Ta comparaison avec l'héliocentrisme est pertinente, mais je la
tournerais autrement:

Des peintres et des photographes font, et ont fait, depuis très
longtemps, des couchers et des levés de soleils, avec de très jolies
couleurs. Voilà un jour un astronome qui débarque, et dit "ce n'est pas
le soleil qui se couche ou se lève, c'est la Terre qui tourne sur
elle-même, le soleil ne tournant pas autour de la Terre". Consternation
chez les peintres et les photographes, qui en sont réduits à intituler
leurs oeuvres "Impression soleil levant" ou "J'ai crus voir le soleil se
coucher", etc. Et personne n'ose plus dire que le soleil se lève ou se
couche, et quand un type le fait, on lui dit qu'il se trompe et on lui
fout la honte, au point que les photographes n'osent même plus parler de
la qualité de la lumière au petit matin, parce que le premier qui dit
"j'aime la lumière du matin quand le soleil est bas sur l'horizon", on
lui répond que c'est pas le soleil, mais la Terre qui est tournée de la
sorte, et blablabla.



C'est à peu près ça. Tu viens de comprendre !
On peut très bien continuer à parler de "couchers du soleil" tout en
sachant très bien qu'il s'agit d'une expression adaptée à SON CONTEXTE.
Scoop !...
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Charles Vassallo
Bour-Brown a écrit :

Encore mieux : « L'effet de perspective d'un grand angle tend
à faire paraître divers plans d'une même image plus éloignés les uns
des autres qu'en réalité, à l'opposé des téléobjectifs qui tendent plutôt
à « resserrer » les sujets dans un seul et même plan. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Objectif_grand_angle

(faudra un jour qu'on m'explique la différence entre la perspective et
l'effet de perspective, entre faire paraître et tend à faire paraître, ou
m'expliquer la réalité dont on parle ici)



Ce sera donc moi, dit la petite poule rousse.

Dans tous les cas, c'est une utilisation abusive du mot «perspective».
Je le répète, celui-ci a un sens très strict (projection conique sur un
plan d'observation depuis un point d'observation) et il n'a rien à voir
avec la focale utilisée. Celle-ci permet seulement de définir un angle
de champ qui découpe un bout du plan d'observation.

L'expression «effet de perspective» au lieu de «perspective» tout court
montre seulement que le rédacteur de l'article est plus ou moins
conscient de la difficulté de s'exprimer. Ce qu'il veut dire correspond
aux multiples démonstrations qui ont été citées : à cadrage constant
pour une scène donnée, l'emploi d'une focale plutôt qu'une autre oblige
à s'approcher plus ou moins de la scène et donc à changer de
perspective, et ça se voit plus ou moins selon l'étagement en profondeur
des éléments de la scène.

L'emploi des focales courtes conduit souvent à rechercher d'autres
perspectives en s'approchant du sujet, mais il est abusif de lier ces
perspectives à ces focales ; on peut tout aussi bien rester plus loin,
simplement pour embrasser un contexte plus large.


Si on part d'une image prise au 20mm et qu'on en retienne que la moitié
au centre, on aura le même résultat que si on avait opéré directement au
40 mm. Vouloir attacher une «perspective» ou un «effet de perspective» à
une focale donnée conduit à dire qu'un bout d'image ne partage pas la
même perspective que l'image entière. Ça devient dur de discuter (mais
nous l'avions bien remarqué)

Résumé : on voit tous la même chose, on ressent tous la même chose, et
après c'est rigolo, il faut expliquer qu'en vrai ce n'est pas vrai.



On est tous d'accord sur ce qui se passe (enfin, j'espère). La
difficulté est d'employer les mots dans leur sens.

charles
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£g
"Yannick Patois" a écrit dans le message de news:
j6c0iu$lv2$
Le 01/10/2011 23:12, Bour-Brown a écrit :
Dès le début j'ai bien précisé qu'il y avait « la » perspective, la
méthode,
la projection théorique d'une scène, et « les » perspectives, c'est à
dire
les différences représentations d'un même objet selon différents
point de
vue ou les différentes géométries liées à l'angle de champ.



huhu, ça correspond bien à la troisième définition que j'en avais
donné dans un message (que tu peux ne pas avoir lu, c'est pas
obligatoire) ;)

je recolle (et corrige):

Alors on revient à la définition de la perspective, qui est l'objet du
débat. J'en trouverait 3:

- La perspective est le mode mathématique de projection d'une scène 3D
sur un plan 2D (exemple "perspective cavalière"). Dans ce sens là,
pour des objectifs standards, elle ne change jamais pour un appareil
photo: c'est toujours une perspective plan-conique.

- La perspective est le résultat de la définition précédente appliqué
à une scène en particulier depuis un point en particulier en visant
une direction définie. "Depuis ici, on a une belle perspective sur la
cathédrale". Ce n'est rien d'autre que la définition précédente
restreinte à une projection (la projection plan-conique) et
correctement définie pour un cas donné. Mathématiquement, c'est un jeu
d'équations totalement défini. C'est la définition que nous défendons.

- La perspective serait la définition ci-dessus, mais en y ajoutant
des "bords". Au lieu de projeter sur un plan, on projette sur une
portion du plan et on considère comme variation de perspective une
variation de la localisation de la portion de plan considérée. Nous
considérons comme abusive cette définition; qui n'ajoute rien à la
précédente, sinon une confusion: est-ce que maintenant dire "je
modifie la perspective" peut s'entendre comme "je recadre" ?

Mais du point de vue du photographe, je pense que la troisième
définition se tient. Et donc, que je vais finir par être en accord
avec toi, zut.

Yannick


--



Ta manière de voir est une perspective intéressante, en complément, je
rajouterais que la photographie est une perspective en élévation,
conique mais sur un support rectangulaire et plan, ce qui induit des
déformations bien connues rien d'autre, d'où mon commentaire, la
possibilité d'avoir des capteurs hémisphériques, mais comment alors
imprimer ces photos,faudra t'il alors les transformer comme la
représentation d'une une mappemonde?

£g
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£g
"Hic" a écrit dans le message de news:
d7141$4e897c79$538da5f7$
markorki a couché sur son écran :
KMS a écrit :




la perspective est une projection , en dessin comme en photo

2D c'est pour la maternel
3D c'est la perspective


--
AuReVoiR Hic
Le futur a été crée pour être changé. - Paulo Coelho
ftp://Hic::21





Non, la 3D n'est pas une perspective, c'est une vue tridimensionnel.
la perspective est une représentation volumétrique de la 2D

£g
Avatar
Bour-Brown
Hic a écrit
( d005f$4e88c7e3$538da5f7$ )

ceux qui ne voient pas le relief , analysent mal la projection en
perspective



C'est bien possible.

Pour moi, la perspective d'une focale est un ensemble en soi, une géométrie
qui est invariante à cette focale. La perspective individuelle de chaque
objet les y inscrit complètement, ils sont tous immergés dans cette
géométrie-là.

C'est particulièrement flagrant dans ces jeux 3D sur cartes graphiques de
compèt' où le joueur déplace en permanence parmi des objets qui bougent dans
tous les sens. Au bout d'un moment, vu qu'il se déplace à toute vibure dans
une image complètement instable, cette géométrie devient perceptible comme
telle, et comme c'est souvent du très grand angle, le basculement des objets
en périphérie devient tout à fait cohérent.

C'est pour ça que tes perspectives majeur / mineur m'ont bien plu, tu es le
seul à inscrire la perpective dans le mouvement, ce qui paradoxalement ne
change rien pour elle.
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KMS
Charles Vassallo a écrit le 03/10/2011 :
Bour-Brown a écrit :

Encore mieux : « L'effet de perspective d'un grand angle tend
à faire paraître divers plans d'une même image plus éloignés les uns
des autres qu'en réalité, à l'opposé des téléobjectifs qui tendent plutôt
à « resserrer » les sujets dans un seul et même plan. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Objectif_grand_angle

(faudra un jour qu'on m'explique la différence entre la perspective et
l'effet de perspective, entre faire paraître et tend à faire paraître, ou
m'expliquer la réalité dont on parle ici)



Ce sera donc moi, dit la petite poule rousse.

Dans tous les cas, c'est une utilisation abusive du mot «perspective». Je le
répète, celui-ci a un sens très strict



Ben non. La preuve, il en existe plusieurs définitions.

Mais il n'en existe qu'une en photo, et il se trouve qu'elle n'est pas
celle de certaine religion monothéiste. Et il se trouve qu'on est sur
fr.rec.photo.


Si on part d'une image prise au 20mm et qu'on en retienne que la moitié au
centre, on aura le même résultat que si on avait opéré directement au 40 mm.



Hem...Ce n'est pas en doublant la focale qu'on retrouve la moitié (de
la surface ? des dimensions ?) de l'image...
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Hic
Il se trouve que Charles Vassallo a formulé :
Bour-Brown a écrit :

Il faut rapporter ce trapèze sur une feuille quadrillée, l'intersection des
deux grands côtés donne la position du point de vue, l'oblicité du trapèze
donne l'angle de décentrement, des choses comme ça, mais dans le cadre de
cette discussion cela n'a plus aucun sens.

Je croyais sincèrement que dès que tu verrais avec quelle facilité un
logiciel calcule aujourd'hui les angles et les distances en perspective
avec
seulement quatre points et rien d'autre, tu aurais trouvé ça sublime, parce
que moi c'est encore ce que ça me fait.



Tu parles ici de l'image d'un rectangle plan tout seul dans l'image.

Tu te trompes. La seule donnée du trapèze enregistré ne permet pas de
remonter à la position du point de vue par rapport au cadre de l'image.



trop compliqué le rectangle à remplacer par une bande à bords
paralleles.


suffisant lorsq'on s'eleve au niveau de notions et de princips

la projection transforme une bande à bords paralleles (vue dans l'axe)
en 2 bords convergent vers un point de fuite
immuablement !!!

puisque que la definition de la perspective
sur le papier ( dessin ou photographie) est :

la perspective sont des convergentes convergent sur un point de fuite

obligatoirement!!!!!


et qui se modifie selon l'angle de champ de l'objectif


Essaie de redresser ce trapèze avec un logiciel automatique comme ShiftN.
Celui-ci te demandera une focale afin de positionner le point de vue par
rapport à l'image. Tu peux lui en donner plusieurs : à chaque fois il
redressera le trapèze en rectangle mais avec des rapports largeur/hauteur
différents.

charle



--
AuReVoiR Hic
Le futur a été crée pour être changé. - Paulo Coelho
ftp://Hic::21
Avatar
Bour-Brown
KMS a écrit
( j6aj36$m4m$ )

L'allusion aux épicycles de Ptolémée n'est pas mal: gare à se laisser
embarquer par des développements aussi foireux que "savants" en apparence.
L'essentiel est de leur montrer des photos.



Cela ne me viendrait pas plus à l'idée de déclarer « la perspective ne
dépend que du mouvement » (on a vu dans l'exemple de l'autoroute qu'elle ne
change justement pas) que de déclarer « la focale ne change pas la
perspective » tellement cela conduit à des absurdités.

Ta photo est excellente, elle illustre à merveille les contradictions.

Qu'est-ce qui fait qu'on identifie à coup sûr une photographie prise au
grand angle ou au téléobjectif d'un paysage urbain ? Mmmh ?

Ils sont coincés : ils s'interdisent eux-mêmes de le dire !
(guignols, j'insiste)