«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.
Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
La doléance, c'est qu'à force de nombrilisme l'art contemporain est complètement inaccessible au commun des mortels sans les clés qu'il s'invente, et ça, ce n'était pas le cas avant le vingtième siècle : quand la représentation était le moteur de l'art, l'oeuvre était accessible du premier coup d'oeil.
L'art est devenu trop conceptuel. Les références par excès de culture des artistes sont devenues indécodables. Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire. Ce n'est qu'un résultat de son évolution. Mais des oeuvres abordables existent encore. Ne serait-ce que sur les marchés d'art où l'oeuvre tirée de son contexte devient plus accessible. Le pire est de parler de l'oeuvre. Le langage et l'écriture sont des modes d'expression trop inadaptés à la description des sensations et des pensées. Se confronter à l'oeuvre est plus adéquat.
-- Graphistecom
Bour-Brown <Bour-Brown@wanadoo.fr> wrote:
La doléance, c'est qu'à force de nombrilisme l'art contemporain est
complètement inaccessible au commun des mortels sans les clés qu'il
s'invente, et ça, ce n'était pas le cas avant le vingtième siècle : quand la
représentation était le moteur de l'art, l'oeuvre était accessible du
premier coup d'oeil.
L'art est devenu trop conceptuel.
Les références par excès de culture des artistes sont devenues
indécodables. Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par
n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire. Ce n'est qu'un
résultat de son évolution. Mais des oeuvres abordables existent encore.
Ne serait-ce que sur les marchés d'art où l'oeuvre tirée de son contexte
devient plus accessible.
Le pire est de parler de l'oeuvre. Le langage et l'écriture sont des
modes d'expression trop inadaptés à la description des sensations et des
pensées. Se confronter à l'oeuvre est plus adéquat.
La doléance, c'est qu'à force de nombrilisme l'art contemporain est complètement inaccessible au commun des mortels sans les clés qu'il s'invente, et ça, ce n'était pas le cas avant le vingtième siècle : quand la représentation était le moteur de l'art, l'oeuvre était accessible du premier coup d'oeil.
L'art est devenu trop conceptuel. Les références par excès de culture des artistes sont devenues indécodables. Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire. Ce n'est qu'un résultat de son évolution. Mais des oeuvres abordables existent encore. Ne serait-ce que sur les marchés d'art où l'oeuvre tirée de son contexte devient plus accessible. Le pire est de parler de l'oeuvre. Le langage et l'écriture sont des modes d'expression trop inadaptés à la description des sensations et des pensées. Se confronter à l'oeuvre est plus adéquat.
-- Graphistecom
graphistecomBOUCHONfr
Florent Pessaud wrote:
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap, Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par définition. Ce sont les Beaux-Arts.
C'est justement la que tu montre ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un.
-- Graphistecom
Florent Pessaud <fpessaud@wanadoo.fr> wrote:
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap,
Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde
identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par
définition. Ce sont les Beaux-Arts.
C'est justement la que tu montre
ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur
la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant
compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter
ses propres préjugés à quelqu'un.
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap, Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par définition. Ce sont les Beaux-Arts.
C'est justement la que tu montre ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un.
-- Graphistecom
graphistecomBOUCHONfr
pehache wrote:
Peut-être que je ne les connais pas, mais où sont les Hubert Reeves de l'art comtemporain, capables de rendre leur domaine accessible à tous, désireux de communiquer leur passion à des non-initiés ?
Ils ne passent pas à la télévision mais existent. Michel Ragon ou René Huygues par exemple (pour ce dernier l'art contemporain n'étant pas la spécialité).
Peut-être que je ne les connais pas, mais où sont les Hubert Reeves de l'art
comtemporain, capables de rendre leur domaine accessible à tous, désireux de
communiquer leur passion à des non-initiés ?
Ils ne passent pas à la télévision mais existent.
Michel Ragon ou René Huygues par exemple (pour ce dernier l'art
contemporain n'étant pas la spécialité).
Peut-être que je ne les connais pas, mais où sont les Hubert Reeves de l'art comtemporain, capables de rendre leur domaine accessible à tous, désireux de communiquer leur passion à des non-initiés ?
Ils ne passent pas à la télévision mais existent. Michel Ragon ou René Huygues par exemple (pour ce dernier l'art contemporain n'étant pas la spécialité).
-- Graphistecom
FiLH
(Graphistecom) writes:
FiLH wrote:
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo argentique fit advenir en son temps).
? C'est faux.
TU ne lis pas frpn ?
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes
préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des
formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo
argentique fit advenir en son temps).
?
C'est faux.
TU ne lis pas frpn ?
FiLH
--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail filh@filh.org
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo argentique fit advenir en son temps).
? C'est faux.
TU ne lis pas frpn ?
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
daniel.patin
Graphistecom wrote:
Florent Pessaud wrote:
C'est justement la que tu montre ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un
interessant. pourtant, donner son avis sur un sujet, n'importe lequel, dans ce cas c'est dicter ses préjugés. je pense qu'il vaudrait mieux parler de personnalité (qui elle meme est faite de préjugé, mais aussi de plein d'autre choses, de vécus, etc...) les definitions de l'art m'ont toujours parues pour le moins péremptoires, sans justement laisser à chacun son propre regard. la seule définition que j'ai aimé, c'est une pour la poésie : "la poésie est un cercel brisé autour d'un centre absent"
mais je ne'en connais pas l'auteur. et si j'aime cette definition, c'est certainement en fonction de mes préjugés, mais aussi de ma pesonnalité. si j'en ai une :-)
-- daniel.patin et non pas marcel.dugenou (quoique, il y a des jours, je me demande....)
Graphistecom wrote:
Florent Pessaud <fpessaud@wanadoo.fr> wrote:
C'est justement la que tu montre
ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur
la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant
compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter
ses propres préjugés à quelqu'un
interessant.
pourtant, donner son avis sur un sujet, n'importe lequel, dans ce cas
c'est dicter ses préjugés. je pense qu'il vaudrait mieux parler de
personnalité (qui elle meme est faite de préjugé, mais aussi de plein
d'autre choses, de vécus, etc...)
les definitions de l'art m'ont toujours parues pour le moins
péremptoires, sans justement laisser à chacun son propre regard.
la seule définition que j'ai aimé, c'est une pour la poésie :
"la poésie est un cercel brisé autour d'un centre absent"
mais je ne'en connais pas l'auteur.
et si j'aime cette definition, c'est certainement en fonction de mes
préjugés, mais aussi de ma pesonnalité.
si j'en ai une :-)
--
daniel.patin et non pas marcel.dugenou
(quoique, il y a des jours, je me demande....)
C'est justement la que tu montre ta limite : préjugés, incapacité à s'en détacher, opinions construites sur la base d'idées reçues et non sur l'appréciation de l'oeuvre.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un
interessant. pourtant, donner son avis sur un sujet, n'importe lequel, dans ce cas c'est dicter ses préjugés. je pense qu'il vaudrait mieux parler de personnalité (qui elle meme est faite de préjugé, mais aussi de plein d'autre choses, de vécus, etc...) les definitions de l'art m'ont toujours parues pour le moins péremptoires, sans justement laisser à chacun son propre regard. la seule définition que j'ai aimé, c'est une pour la poésie : "la poésie est un cercel brisé autour d'un centre absent"
mais je ne'en connais pas l'auteur. et si j'aime cette definition, c'est certainement en fonction de mes préjugés, mais aussi de ma pesonnalité. si j'en ai une :-)
-- daniel.patin et non pas marcel.dugenou (quoique, il y a des jours, je me demande....)
pehache_bidon
Florent Pessaud wrote:
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Des "vulgarisateurs" de l'Art, plus ou moins talentueux, il y en a plein, de André Rieu à Doisneau
Sans doute. Disons qu'ils sont peu visibles.
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce qu'il y a dessus.
Et puis, flûte, par essence, l'Art contemporain (au sens de celui qui se produit aujourd'hui, la, maintenant) n'est pas destiné à toucher le grand public. Dans la musique, milieu que je maîtrise finalement mieux que le pictural, bien sûr que les oeuvres créées à l'IRCAM sont difficiles d'accès, pointues. Mais c'est normal, et inévitable : au bout du compte, il s'agit d'un art expérimental, de la recherche, pas d'oeuvres destinées à être écoutées par le plus grand monde.
Mais cette forme d'art, ces oeuvres qui justement travaillent la forme sans se soucier du "grand public", c'est indispensable aussi pour permettre à des oeuvres d'art plus populaires d'évoluer.
Si l'on décline un peu, sans l'IRCAM, sans les recherches formelles de types "prétentieux et élitistes", on ne pourrait pas avoir, aujourd'hui, Pink Floyd, Radiohead, Air, le rock progressif et l'electro-pop. Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai (encore qu'il faille voir ce qui reste vraiment de cet art d'avant-garde arrivé au stade ultime de diffusion, à part quelques vagues réminiscences plus ou moins dévoyées).
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation, justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui, c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne en termes d'investissements et de retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées technologiques rapides).
-- pehache
================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
Florent Pessaud wrote:
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la
démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce
qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une
mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut
pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement
différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a
bien voulu lui donner.
Des "vulgarisateurs" de l'Art, plus ou moins talentueux, il y en a
plein, de André Rieu à Doisneau
Sans doute. Disons qu'ils sont peu visibles.
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce
qu'il y a dessus.
Et puis, flûte, par essence, l'Art contemporain (au sens de celui qui
se produit aujourd'hui, la, maintenant) n'est pas destiné à toucher le
grand public.
Dans la musique, milieu que je maîtrise finalement mieux que le
pictural, bien sûr que les oeuvres créées à l'IRCAM sont difficiles
d'accès, pointues. Mais c'est normal, et inévitable : au bout du
compte, il s'agit d'un art expérimental, de la recherche, pas
d'oeuvres destinées à être écoutées par le plus grand monde.
Mais cette forme d'art, ces oeuvres qui justement travaillent la forme
sans se soucier du "grand public", c'est indispensable aussi pour
permettre à des oeuvres d'art plus populaires d'évoluer.
Si l'on décline un peu, sans l'IRCAM, sans les recherches formelles de
types "prétentieux et élitistes", on ne pourrait pas avoir,
aujourd'hui, Pink Floyd, Radiohead, Air, le rock progressif et
l'electro-pop.
Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur
les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par
diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai (encore qu'il
faille voir ce qui reste vraiment de cet art d'avant-garde arrivé au stade
ultime de diffusion, à part quelques vagues réminiscences plus ou moins
dévoyées).
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation,
justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui,
c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de
projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne
en termes d'investissements et de retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement
maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des
laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la
recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du
statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance
de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées
technologiques rapides).
--
pehache
================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Des "vulgarisateurs" de l'Art, plus ou moins talentueux, il y en a plein, de André Rieu à Doisneau
Sans doute. Disons qu'ils sont peu visibles.
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce qu'il y a dessus.
Et puis, flûte, par essence, l'Art contemporain (au sens de celui qui se produit aujourd'hui, la, maintenant) n'est pas destiné à toucher le grand public. Dans la musique, milieu que je maîtrise finalement mieux que le pictural, bien sûr que les oeuvres créées à l'IRCAM sont difficiles d'accès, pointues. Mais c'est normal, et inévitable : au bout du compte, il s'agit d'un art expérimental, de la recherche, pas d'oeuvres destinées à être écoutées par le plus grand monde.
Mais cette forme d'art, ces oeuvres qui justement travaillent la forme sans se soucier du "grand public", c'est indispensable aussi pour permettre à des oeuvres d'art plus populaires d'évoluer.
Si l'on décline un peu, sans l'IRCAM, sans les recherches formelles de types "prétentieux et élitistes", on ne pourrait pas avoir, aujourd'hui, Pink Floyd, Radiohead, Air, le rock progressif et l'electro-pop. Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai (encore qu'il faille voir ce qui reste vraiment de cet art d'avant-garde arrivé au stade ultime de diffusion, à part quelques vagues réminiscences plus ou moins dévoyées).
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation, justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui, c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne en termes d'investissements et de retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées technologiques rapides).
-- pehache
================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
graphistecomBOUCHONfr
FiLH wrote:
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo argentique fit advenir en son temps). ?
C'est faux.
TU ne lis pas frpn ? FiLH
Si. Je lis même Filh le photographe "numérique" qui reproduit les formes nouvelles du passé.
-- Graphistecom
FiLH <filh@filh.org> wrote:
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes
préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des
formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo
argentique fit advenir en son temps).
?
C'est faux.
TU ne lis pas frpn ?
FiLH
Si. Je lis même Filh le photographe "numérique" qui reproduit les formes
nouvelles du passé.
Pour auto-commenter, personne ne trouve paradoxal qu'une des grandes préoccupation des photographes numériques n'est pas de faire advenir des formes nouvelles mais de reproduire celle du passé (celles que la photo argentique fit advenir en son temps). ?
C'est faux.
TU ne lis pas frpn ? FiLH
Si. Je lis même Filh le photographe "numérique" qui reproduit les formes nouvelles du passé.
-- Graphistecom
pehache_bidon
FiLH wrote:
Je trouve ta critique extrèmement exagérée :) C'est clair que ça change des revues photos.
Ah ? J'ai pourtant été volontairement soft dans mon appréciation. Je trouve en fait que c'est à 90% un charabia boursouflé :-). L'idée exprimée pourrait tenir en trois lignes intelligibles.
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de poésie.
« Il est quand même notable ». Phrase d'introducion réthorique signifiant que l'on va placer une assertions sans preuve. Cousine de « tout le monde sait bien que ».
Enlève donc cette introduction, si elle te gêne.
Tiens la dernière chose que j'ai noté moi en vrai : à Pessac (Gironde) il y a une arthotèque. Parmis ces collection on trouve des gens du marché (Georges Rousse tiens pour parler photo) et des artistes locaux (Gaëlle Déleflie, tiens pour parler photo). J'ai du mal à voir là un ascendant du marché.
J'ai vraiment l'impression que cet ascendant arrange bien ses dénonciateurs en leur évitant surtout d'aller voir par eux-même de quoi il retourne, de trainer leurs guêtres dans les endroits où se fait un art un peu vivant et pas trop institutionnalisé.
Sans doute.
Mais par exemple, en photo que penser du principe des tirages numérotés en séries limitées ? C'est tout de même un comble: on a là un procédé qui permet d'obtenir des originaux en (plus ou moins) "grand" nombre, et on limite artificiellement ce nombre...
Et comme "exemple" d'art pas trop institutionnalisé, ta citation de "Paris-Art" se pose là.
-- pehache ================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
FiLH wrote:
Je trouve ta critique extrèmement exagérée :) C'est clair que ça
change des revues photos.
Ah ? J'ai pourtant été volontairement soft dans mon appréciation. Je
trouve en fait que c'est à 90% un charabia boursouflé :-). L'idée exprimée
pourrait tenir en trois lignes intelligibles.
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de
poésie.
« Il est quand même notable ». Phrase d'introducion réthorique
signifiant que l'on va placer une assertions sans preuve.
Cousine de « tout le monde sait bien que ».
Enlève donc cette introduction, si elle te gêne.
Tiens la dernière chose que j'ai noté moi en vrai : à Pessac (Gironde)
il y a une arthotèque. Parmis ces collection on trouve des gens du
marché (Georges Rousse tiens pour parler photo) et des artistes
locaux (Gaëlle Déleflie, tiens pour parler photo). J'ai du mal à voir
là un ascendant du marché.
J'ai vraiment l'impression que cet ascendant arrange bien ses
dénonciateurs en leur évitant surtout d'aller voir par eux-même de
quoi il retourne, de trainer leurs guêtres dans les endroits où se
fait un art un peu vivant et pas trop institutionnalisé.
Sans doute.
Mais par exemple, en photo que penser du principe des tirages numérotés en
séries limitées ? C'est tout de même un comble: on a là un procédé qui
permet d'obtenir des originaux en (plus ou moins) "grand" nombre, et on
limite artificiellement ce nombre...
Et comme "exemple" d'art pas trop institutionnalisé, ta citation de
"Paris-Art" se pose là.
--
pehache
================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
Je trouve ta critique extrèmement exagérée :) C'est clair que ça change des revues photos.
Ah ? J'ai pourtant été volontairement soft dans mon appréciation. Je trouve en fait que c'est à 90% un charabia boursouflé :-). L'idée exprimée pourrait tenir en trois lignes intelligibles.
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de poésie.
« Il est quand même notable ». Phrase d'introducion réthorique signifiant que l'on va placer une assertions sans preuve. Cousine de « tout le monde sait bien que ».
Enlève donc cette introduction, si elle te gêne.
Tiens la dernière chose que j'ai noté moi en vrai : à Pessac (Gironde) il y a une arthotèque. Parmis ces collection on trouve des gens du marché (Georges Rousse tiens pour parler photo) et des artistes locaux (Gaëlle Déleflie, tiens pour parler photo). J'ai du mal à voir là un ascendant du marché.
J'ai vraiment l'impression que cet ascendant arrange bien ses dénonciateurs en leur évitant surtout d'aller voir par eux-même de quoi il retourne, de trainer leurs guêtres dans les endroits où se fait un art un peu vivant et pas trop institutionnalisé.
Sans doute.
Mais par exemple, en photo que penser du principe des tirages numérotés en séries limitées ? C'est tout de même un comble: on a là un procédé qui permet d'obtenir des originaux en (plus ou moins) "grand" nombre, et on limite artificiellement ce nombre...
Et comme "exemple" d'art pas trop institutionnalisé, ta citation de "Paris-Art" se pose là.
-- pehache ================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
Jean-Pierre Roche
pehache a écrit:
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de poésie.
Ca sent le Rimbaud de cocktail ;-) -- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
pehache a écrit:
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de
poésie.
Ca sent le Rimbaud de cocktail ;-)
--
Jean-Pierre Roche
jproche@sanspubchello.fr
enlever sanspub pour m'écrire...
Et les "regards inouïs" sont quand même dignes d'un mauvais concours de poésie.
Ca sent le Rimbaud de cocktail ;-) -- Jean-Pierre Roche
enlever sanspub pour m'écrire...
http://jpierreroche.free.fr/
FiLH
(pehache) writes:
Florent Pessaud wrote:
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Cette dernière phrase est une affirmation bien péromptoire que je me permets de mettre en doute.
En quoi l'art serait rendu complexe volontairement ? Pourquoi ne serait-il pas ontologiquement complexe ?
Il me semble même que la quantité de discussion que fait naître ce sujet montre que l'art n'est pas une discipline imbécile, loin de là.
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
pehache_bidon@hotmail.com (pehache) writes:
Florent Pessaud wrote:
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la
démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce
qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une
mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut
pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement
différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a
bien voulu lui donner.
Cette dernière phrase est une affirmation bien péromptoire que je me
permets de mettre en doute.
En quoi l'art serait rendu complexe volontairement ? Pourquoi ne
serait-il pas ontologiquement complexe ?
Il me semble même que la quantité de discussion que fait naître ce
sujet montre que l'art n'est pas une discipline imbécile, loin de là.
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Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple. Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Cette dernière phrase est une affirmation bien péromptoire que je me permets de mettre en doute.
En quoi l'art serait rendu complexe volontairement ? Pourquoi ne serait-il pas ontologiquement complexe ?
Il me semble même que la quantité de discussion que fait naître ce sujet montre que l'art n'est pas une discipline imbécile, loin de là.
FiLH
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