«Fendre, ouvrir les mots, les phrases ou les propositions pour en
extraire les énoncés » (Gilles Deleuze). Tordre le matériau pictural,
photographique, musical : le triturer pour en briser les rigidités, les
pesanteurs, les n½uds afin de faire advenir des formes nouvelles,
c'est-à-dire des manières de voir différemment les choses, d'en produire
des visibilités, ces «évidences» propres à chaque époque : telle est la
mission d'un art contemporain.
Aussi, l'½uvre la plus réaliste, réputée la plus ressemblante, est-elle
le produit d'un travail avec le matériau. C'est une invention de formes,
une énonciation plutôt qu'un reflet d'état de choses.
Sa force de vérité, l'½uvre la puise dans ce travail d'énonciation avec
le matériau qui fait advenir des sens et des regards inouïs.
Nécessairement inactuels.
FiLH
--
Le fondement du constat bourgeois, c'est le bon sens, c'est-à-dire
une vérité qui s'arrête sur l'ordre arbitraire de celui qui la parle.
Roland Barthes.
http://www.filh.org
Pourquoi ? La citation de départ n'était pas assez claire :-) ?
-- pehache ================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
FiLH
"jpw" writes:
"FiLH" a écrit
Get a life.
c'est tout ce que t'as à répondre pauvre cloche ??
Mais c'est qu'il est énnervé le petit jpw !
Povre chou.
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
"jpw" <toto@toto.com> writes:
"FiLH" <filh@filh.org> a écrit
Get a life.
c'est tout ce que t'as à répondre pauvre cloche ??
Mais c'est qu'il est énnervé le petit jpw !
Povre chou.
FiLH
--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail filh@filh.org
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
c'est tout ce que t'as à répondre pauvre cloche ??
Mais c'est qu'il est énnervé le petit jpw !
Povre chou.
FiLH
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FiLH
(pehache) writes:
FiLH wrote:
J'ai l'impression qu'il y a un malentendu ici.
Qu'entends tu par travail du matériaux ?
Pourquoi ? La citation de départ n'était pas assez claire :-) ?
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
FiLH
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pehache_bidon@hotmail.com (pehache) writes:
FiLH wrote:
J'ai l'impression qu'il y a un malentendu ici.
Qu'entends tu par travail du matériaux ?
Pourquoi ? La citation de départ n'était pas assez claire :-) ?
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
FiLH
--
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Pourquoi ? La citation de départ n'était pas assez claire :-) ?
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
FiLH
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Cette notion de force de vérité dont est nécessairement associé le matériau nous éloigne de l'art contemporain. On en conclu que que l'oeuvre contemporaine est intimement liée au matériau. Or c'est àmha complétement faux. Que le processus de fabrication soit une part de
Le travail du matériaux dont il s'agit n'est pas celui du processus de fabrication. Il ne s'agit pas de travailler la glaise comme le potier. Et travailler la peinture n'est pas touiller ta dose de gouache sur ta palette, il ne s'agit pas de faire de la peinture, mais de faire la peinture.
Dans ce cas *média* se substituerait plus explicitement à la notion plus conceptuelle de *matériau*. La fabrication de matières n'est pas à mon sens un art (et c'est une autre histoire).
-- Graphistecom
FiLH <filh@filh.org> wrote:
Cette notion de force de vérité dont est nécessairement associé le
matériau nous éloigne de l'art contemporain. On en conclu que que
l'oeuvre contemporaine est intimement liée au matériau. Or c'est àmha
complétement faux. Que le processus de fabrication soit une part de
Le travail du matériaux dont il s'agit n'est pas celui du processus de
fabrication. Il ne s'agit pas de travailler la glaise comme le potier.
Et travailler la peinture n'est pas touiller ta dose de gouache sur ta
palette, il ne s'agit pas de faire de la peinture, mais de faire la
peinture.
Dans ce cas *média* se substituerait plus explicitement à la notion plus
conceptuelle de *matériau*.
La fabrication de matières n'est pas à mon sens un art (et c'est une
autre histoire).
Cette notion de force de vérité dont est nécessairement associé le matériau nous éloigne de l'art contemporain. On en conclu que que l'oeuvre contemporaine est intimement liée au matériau. Or c'est àmha complétement faux. Que le processus de fabrication soit une part de
Le travail du matériaux dont il s'agit n'est pas celui du processus de fabrication. Il ne s'agit pas de travailler la glaise comme le potier. Et travailler la peinture n'est pas touiller ta dose de gouache sur ta palette, il ne s'agit pas de faire de la peinture, mais de faire la peinture.
Dans ce cas *média* se substituerait plus explicitement à la notion plus conceptuelle de *matériau*. La fabrication de matières n'est pas à mon sens un art (et c'est une autre histoire).
-- Graphistecom
florentpessaud
(Graphistecom) wrote in message news:<1gjp3g5.7tp778q6z3nqN%...
L'art est devenu trop conceptuel. Les références par excès de culture des artistes sont devenues indécodables. Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire.
J'insiste, cela me paraît relever du préjugé. Et je reviens encore sur cet argument : reprends n'importe quelle querelle historique sur "l'art contemporain", tu retrouveras déjà l'argument que tu donnes.
Ton argument n'est qu'un "c'était mieux avant" qui est un réflexe profondément humain mais qui bien souvent ne repose pas sur grand-chose de tangible.
La société évolue, les références changent, et effectivement les références anciennes et connues apparaissent par contraste meilleures. Mais c'est un mouvement perpétuel et cela ne fait pas de l'idée du "c'était mieux avant" une vérité pour autant, bien au contraire. Même si le conservatisme est profondément humain.
graphistecomBOUCHONfr@yahoo.fr (Graphistecom) wrote in message news:<1gjp3g5.7tp778q6z3nqN%graphistecomBOUCHONfr@yahoo.fr>...
L'art est devenu trop conceptuel.
Les références par excès de culture des artistes sont devenues
indécodables.
Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par
n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire.
J'insiste, cela me paraît relever du préjugé.
Et je reviens encore sur cet argument : reprends n'importe quelle
querelle historique sur "l'art contemporain", tu retrouveras déjà
l'argument que tu donnes.
Ton argument n'est qu'un "c'était mieux avant" qui est un réflexe
profondément humain mais qui bien souvent ne repose pas sur
grand-chose de tangible.
La société évolue, les références changent, et effectivement les
références anciennes et connues apparaissent par contraste meilleures.
Mais c'est un mouvement perpétuel et cela ne fait pas de l'idée du
"c'était mieux avant" une vérité pour autant, bien au contraire. Même
si le conservatisme est profondément humain.
(Graphistecom) wrote in message news:<1gjp3g5.7tp778q6z3nqN%...
L'art est devenu trop conceptuel. Les références par excès de culture des artistes sont devenues indécodables. Où jadis les oeuvres d'art pouvaient être abordées par n'importe qui, aujourd'hui une initiation est nécessaire.
J'insiste, cela me paraît relever du préjugé. Et je reviens encore sur cet argument : reprends n'importe quelle querelle historique sur "l'art contemporain", tu retrouveras déjà l'argument que tu donnes.
Ton argument n'est qu'un "c'était mieux avant" qui est un réflexe profondément humain mais qui bien souvent ne repose pas sur grand-chose de tangible.
La société évolue, les références changent, et effectivement les références anciennes et connues apparaissent par contraste meilleures. Mais c'est un mouvement perpétuel et cela ne fait pas de l'idée du "c'était mieux avant" une vérité pour autant, bien au contraire. Même si le conservatisme est profondément humain.
florentpessaud
(Graphistecom) wrote in message news:<1gjp4br.vz7mnyjlnwdcN%...
Florent Pessaud wrote:
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap, Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par définition. Ce sont les Beaux-Arts.
Je t'accordes que définir ce qui est de l'art n'est pas forcément évident. En bon scientifique, j'en reste un peu au critère de la publication professionnelle/universitaire, qui me paraît finalement /relativement/ pertinent : dès lors qu'une nouvelle forme d'expression artistique apparaît, sa "légitimité" comme art se fait par ce biais. En gros, par la reconnaissance du milieu, méthode qui a ses limites mais plus pertinente que les goûts du public ou la cote sur le marché.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un.
Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux, c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
/nb : cela dit c'est plus sympa de se chamailler comme ça que sur l'attitude à avoir envers les autres contributeurs/
graphistecomBOUCHONfr@yahoo.fr (Graphistecom) wrote in message news:<1gjp4br.vz7mnyjlnwdcN%graphistecomBOUCHONfr@yahoo.fr>...
Florent Pessaud <fpessaud@wanadoo.fr> wrote:
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap,
Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde
identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par
définition. Ce sont les Beaux-Arts.
Je t'accordes que définir ce qui est de l'art n'est pas forcément
évident.
En bon scientifique, j'en reste un peu au critère de la publication
professionnelle/universitaire, qui me paraît finalement /relativement/
pertinent : dès lors qu'une nouvelle forme d'expression artistique
apparaît, sa "légitimité" comme art se fait par ce biais.
En gros, par la reconnaissance du milieu, méthode qui a ses limites
mais plus pertinente que les goûts du public ou la cote sur le marché.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant
compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter
ses propres préjugés à quelqu'un.
Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux,
c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes
et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
/nb : cela dit c'est plus sympa de se chamailler comme ça que sur
l'attitude à avoir envers les autres contributeurs/
(Graphistecom) wrote in message news:<1gjp4br.vz7mnyjlnwdcN%...
Florent Pessaud wrote:
Ainsi, un trisomique serait irrémediablement condamné à écouter du rap, Le rap, c'est aussi de l'art, figure toi.
Ça dépend précisement pour qui. L'art n'est pas pour tout le monde identifiable ou de même valeur. Seuls ceux admis académiquement sont par définition. Ce sont les Beaux-Arts.
Je t'accordes que définir ce qui est de l'art n'est pas forcément évident. En bon scientifique, j'en reste un peu au critère de la publication professionnelle/universitaire, qui me paraît finalement /relativement/ pertinent : dès lors qu'une nouvelle forme d'expression artistique apparaît, sa "légitimité" comme art se fait par ce biais. En gros, par la reconnaissance du milieu, méthode qui a ses limites mais plus pertinente que les goûts du public ou la cote sur le marché.
Mais l'art est basé sur l'appréciation de chacun y compris en prenant compte des préjugés. Refuser une définition de l'art c'est déjà dicter ses propres préjugés à quelqu'un.
Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux, c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
/nb : cela dit c'est plus sympa de se chamailler comme ça que sur l'attitude à avoir envers les autres contributeurs/
pehache_bidon
FiLH wrote:
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
Bon, mais tu la joues, cette touche, ou pas ?
Qu'est-ce qui te laisse penser que je n'aurais pas compris la signification de "travailler le matériau" ?
-- pehache ================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
FiLH wrote:
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
Bon, mais tu la joues, cette touche, ou pas ?
Qu'est-ce qui te laisse penser que je n'aurais pas compris la
signification de "travailler le matériau" ?
--
pehache
================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
Tss tsss... joli bottage en touche, mais bottage en touche néanmoins.
Bon, mais tu la joues, cette touche, ou pas ?
Qu'est-ce qui te laisse penser que je n'aurais pas compris la signification de "travailler le matériau" ?
-- pehache ================================= Posté depuis http://blog.saint-elie.com/news
florentpessaud
(pehache) wrote in message news:<413c6bf9$0$29670$...
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple.
Ben, la physique, en particulier, c'est quand même à la base l'observation et la modélisation du réel. Expliquer les concepts mathématiques derrière la mécanique quantique, c'est ardu, en revanche expliquer le principe de base, pourquoi on a du inventer ce nouveau modèle et ce qu'il permet de faire par rapport aux modèles précédents, c'est assez simple. Et puis il y a une certaine unicité quand même dans les sciences : on a bien quelques hurluberlus/originaux, quelques écoles dont les opinions divergent mais quand même... Ces divergences se font à un niveau théorique beaucoup trop pointu pour être vulgarisable, et n'ont d'intérêt que pour les spécialistes..
Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Ben en art, il faudrait vulgariser individuellement par artiste, à la limite on peut regrouper par école. Rien que pour expliquer "les arts plastiques dans les années 60", en se restreignant aux artistes majeurs, ça va déjà faire un gros pavé (ou une émission très longue) plus complexe que la "simple" vulgarisation de la mécanique quantique.
Comment vulgariser Klein en allant au-delà de "il peint des carrés bleus" ?
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce qu'il y a dessus.
Y a t'il toujours quelque chose à comprendre dans une oeuvre d'art ? Est ce toujours important de la "comprendre" ?
J'ai eu été passionné par les travaux de l'Oulipo, par exemple, mais les oeuvres de Perec peuvent très bien s'apprécier sans chercher à "comprendre" les mécanismes mis en oeuvre.
Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation, justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui, c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne en termes d'investissements et de retombées futures.
Ben c'est quand même pas si sinistre, non plus.
Généralement, l'ambiance dans les "labos de recherche artistique", c'est quand même plus "universitaire" que ceux de P&G, c'est plutôt de la recherche fondamentale, ou l'on recherche pour le plaisir de chercher, d'inventer de nouvelles formes, et non pas en envisageant les retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées technologiques rapides).
Sur ce que je vois en musique, il y a une sorte de segmentation, qu'on peut effectivement regretter, qui part des labos de recherches pour descendre vers le grand public avec un certain nombre d'étages intermédiaires d'artistes contemporains +/- "avant-gardistes" (inécoutables) ou "accessibles".
Mais bon, je pense que le phénomène n'a rien de nouveau, et pourrait se retrouver pour à peu près toutes les formes artistiques à travers le temps (querelles anciens/modernes, perspective, impressionnistes, renaissance, etc etc).
La seule nouveauté (et encore, c'est un phénomène assez franco-français) résidant peut-être dans l'institutionnalisation du truc, avec labos de recherches et artistes "subventionnés" d'une manière différente du mécénat d'autrefois. Mais on peut aussi le percevoir comme un progrès : c'est juste une option "en plus"
pehache_bidon@hotmail.com (pehache) wrote in message news:<413c6bf9$0$29670$636a15ce@news.free.fr>...
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la
démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce
qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une
mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut
pas faire de la mécanique quantique simple.
Ben, la physique, en particulier, c'est quand même à la base
l'observation et la modélisation du réel.
Expliquer les concepts mathématiques derrière la mécanique quantique,
c'est ardu, en revanche expliquer le principe de base, pourquoi on a
du inventer ce nouveau modèle et ce qu'il permet de faire par rapport
aux modèles précédents, c'est assez simple.
Et puis il y a une certaine unicité quand même dans les sciences : on
a bien quelques hurluberlus/originaux, quelques écoles dont les
opinions divergent mais quand même... Ces divergences se font à un
niveau théorique beaucoup trop pointu pour être vulgarisable, et n'ont
d'intérêt que pour les spécialistes..
Pour l'art c'est totalement
différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a
bien voulu lui donner.
Ben en art, il faudrait vulgariser individuellement par artiste, à la
limite on peut regrouper par école.
Rien que pour expliquer "les arts plastiques dans les années 60", en
se restreignant aux artistes majeurs, ça va déjà faire un gros pavé
(ou une émission très longue) plus complexe que la "simple"
vulgarisation de la mécanique quantique.
Comment vulgariser Klein en allant au-delà de "il peint des carrés
bleus" ?
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce
qu'il y a dessus.
Y a t'il toujours quelque chose à comprendre dans une oeuvre d'art ?
Est ce toujours important de la "comprendre" ?
J'ai eu été passionné par les travaux de l'Oulipo, par exemple, mais
les oeuvres de Perec peuvent très bien s'apprécier sans chercher à
"comprendre" les mécanismes mis en oeuvre.
Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur
les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par
diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation,
justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui,
c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de
projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne
en termes d'investissements et de retombées futures.
Ben c'est quand même pas si sinistre, non plus.
Généralement, l'ambiance dans les "labos de recherche artistique",
c'est quand même plus "universitaire" que ceux de P&G, c'est plutôt de
la recherche fondamentale, ou l'on recherche pour le plaisir de
chercher, d'inventer de nouvelles formes, et non pas en envisageant
les retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement
maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des
laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la
recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du
statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance
de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées
technologiques rapides).
Sur ce que je vois en musique, il y a une sorte de segmentation, qu'on
peut effectivement regretter, qui part des labos de recherches pour
descendre vers le grand public avec un certain nombre d'étages
intermédiaires d'artistes contemporains +/- "avant-gardistes"
(inécoutables) ou "accessibles".
Mais bon, je pense que le phénomène n'a rien de nouveau, et pourrait
se retrouver pour à peu près toutes les formes artistiques à travers
le temps (querelles anciens/modernes, perspective, impressionnistes,
renaissance, etc etc).
La seule nouveauté (et encore, c'est un phénomène assez
franco-français) résidant peut-être dans l'institutionnalisation du
truc, avec labos de recherches et artistes "subventionnés" d'une
manière différente du mécénat d'autrefois.
Mais on peut aussi le percevoir comme un progrès : c'est juste une
option "en plus"
(pehache) wrote in message news:<413c6bf9$0$29670$...
Euh, autant la science ça peut se vulgariser, autant pour l'art la démarche est basiquement différente.
C'est marrant, j'aurais dit exactement le contraire. La physique est ce qu'elle est, par exemple. Vulgariser la mécanique quantique n'est pas une mince affaire, tant les concepts sont complexes et abstraits. On ne peut pas faire de la mécanique quantique simple.
Ben, la physique, en particulier, c'est quand même à la base l'observation et la modélisation du réel. Expliquer les concepts mathématiques derrière la mécanique quantique, c'est ardu, en revanche expliquer le principe de base, pourquoi on a du inventer ce nouveau modèle et ce qu'il permet de faire par rapport aux modèles précédents, c'est assez simple. Et puis il y a une certaine unicité quand même dans les sciences : on a bien quelques hurluberlus/originaux, quelques écoles dont les opinions divergent mais quand même... Ces divergences se font à un niveau théorique beaucoup trop pointu pour être vulgarisable, et n'ont d'intérêt que pour les spécialistes..
Pour l'art c'est totalement différent, dans la mesure où sa complexité n'est que celle que l'"on" a bien voulu lui donner.
Ben en art, il faudrait vulgariser individuellement par artiste, à la limite on peut regrouper par école. Rien que pour expliquer "les arts plastiques dans les années 60", en se restreignant aux artistes majeurs, ça va déjà faire un gros pavé (ou une émission très longue) plus complexe que la "simple" vulgarisation de la mécanique quantique.
Comment vulgariser Klein en allant au-delà de "il peint des carrés bleus" ?
en passant par les magasins de poster.
Beuh, bof... Il ne suffit pas d'avoir un poster si on comprend rien à ce qu'il y a dessus.
Y a t'il toujours quelque chose à comprendre dans une oeuvre d'art ? Est ce toujours important de la "comprendre" ?
J'ai eu été passionné par les travaux de l'Oulipo, par exemple, mais les oeuvres de Perec peuvent très bien s'apprécier sans chercher à "comprendre" les mécanismes mis en oeuvre.
Sans les "prétentieux et élitistes" Glass et Reich et leur travail sur les structures répétitives, on aurait pas de techno non plus.
Je ne le conteste pas totalement. Que l'art d'avant-garde finisse par diffuser dans la culture populaire est sans doute vrai
Mais ce qui est surtout agaçant c'est cette institutionnalisation, justement. Ce côté excessivement sérieux, planifié. Cette prétention -oui, c'est ce que je ressens- "on définit l'art de demain", ce côté chef de projet de "Recherche et Développement" chez Procter&Gamble, qui raisonne en termes d'investissements et de retombées futures.
Ben c'est quand même pas si sinistre, non plus.
Généralement, l'ambiance dans les "labos de recherche artistique", c'est quand même plus "universitaire" que ceux de P&G, c'est plutôt de la recherche fondamentale, ou l'on recherche pour le plaisir de chercher, d'inventer de nouvelles formes, et non pas en envisageant les retombées futures.
En caricaturant, hier les artistes d'avant-garde étaient nécessairement maudits et pauvres, aujourd'hui ils tiennent salon et travaillent dans des laboratoires expérimentaux (pas tous, je sais :-)). En comparaison, la recherche scientifique fondamentale d'aujourd'hui est plus proche du statut de l'artiste d'avant-garde d'hier (du moins si elle a la malchance de s'intéresser à des domaines non porteurs d'espoirs de retombées technologiques rapides).
Sur ce que je vois en musique, il y a une sorte de segmentation, qu'on peut effectivement regretter, qui part des labos de recherches pour descendre vers le grand public avec un certain nombre d'étages intermédiaires d'artistes contemporains +/- "avant-gardistes" (inécoutables) ou "accessibles".
Mais bon, je pense que le phénomène n'a rien de nouveau, et pourrait se retrouver pour à peu près toutes les formes artistiques à travers le temps (querelles anciens/modernes, perspective, impressionnistes, renaissance, etc etc).
La seule nouveauté (et encore, c'est un phénomène assez franco-français) résidant peut-être dans l'institutionnalisation du truc, avec labos de recherches et artistes "subventionnés" d'une manière différente du mécénat d'autrefois. Mais on peut aussi le percevoir comme un progrès : c'est juste une option "en plus"
FiLH
(Florent Pessaud) writes:
Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux, c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
On touche ici à des points dangereux : toutes les opinions ne sont pas légitimes, tout ne se vaut pas. Mais hélas le travail de légitimation d'une idée sur l'art relève de la philosophie et demande une réflexion plutôt profonde.
Je renverrais sur la lecture de Danto pour un traitement plus complet de la question.
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/
Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux,
c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes
et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
On touche ici à des points dangereux : toutes les opinions ne sont pas
légitimes, tout ne se vaut pas. Mais hélas le travail de légitimation
d'une idée sur l'art relève de la philosophie et demande une réflexion
plutôt profonde.
Je renverrais sur la lecture de Danto pour un traitement plus complet
de la question.
FiLH
--
FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world.
Web: http://www.filh.org e-mail filh@filh.org
FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/
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Je suis pas trop d'accord, et le débat serait long et peu fructueux, c'est le genre de sujets sur lesquels on a des convictions différentes et finalement toutes légitimes donc sans grande issue.
On touche ici à des points dangereux : toutes les opinions ne sont pas légitimes, tout ne se vaut pas. Mais hélas le travail de légitimation d'une idée sur l'art relève de la philosophie et demande une réflexion plutôt profonde.
Je renverrais sur la lecture de Danto pour un traitement plus complet de la question.
FiLH
-- FiLH photography. A taste of freedom in a conventional world. Web: http://www.filh.org e-mail FAQ fr.rec.photo : http://frp.parisv.com/ Sitafoto la photo a Bordeaux : http://sitafoto.free.fr/