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Le CPE

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talon
Un article particulièrement enragé du roquet Le Boucher dans le Monde:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-752119,0.html

--

Michel TALON

10 réponses

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talon
Patrice Karatchentzeff wrote:

Ceci dit, il n'a pas tort : quand on voit que le rêve d'un jeune
aujourd'hui est de devenir fonctionnaire, cela laisse songeur...


Mon cher Patrice, je ne me doutais pas susciter ce genre de réactions en
faisant un lien sur l'article d'Eric Le Boucher, mais enfin mieux vaut
entendre tous les sons de cloche...
Je vais te donner un simple exemple. Quand j'étais à l'école, disons
une certaine grande école, un de mes copains crachait sur la fonction publique
et donc a fait le choix du privé. Il a passé toute sa carrière dans des trous
paumés, jusqu'à se faire virer il y a 4 ou 5 ans. Depuis, en dépit de ses
diplômes prestigieux, de sa connaissance de plusieurs langues, y compris le
Russe, il est au chômage. Je suis bien convaincu qu'autant il a pu croîre
aux propagandes débiles que nous sert Le Boucher, autant maintenant il a
compris comment marche le système. Je vais même te dire, Le Boucher, le jour
où le Monde tombe en faillite, ce qui pourrait bien arriver, il aura beau
avoir joué le Médor de son patron Alain Minc, avoir bien jappé sur les
papattes de M. le polytechnicien qui se prend pour un écrivain, et bien aboyé
contre l'ennemi héréditaire "gaulo-communiste", il risque fort de se retrouver
en slip comme les copains. Il aura alors tout le temps de méditer sur
la France des fontionnaires et des retraîtés.



PK



--

Michel TALON

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Patrice Karatchentzeff
Julien BLACHE writes:

Patrice Karatchentzeff wrote:

Ceci dit, il n'a pas tort : quand on voit que le rêve d'un jeune
aujourd'hui est de devenir fonctionnaire, cela laisse songeur...


C'est aussi le rêve des vieux, hein.


Que veux-tu dire ?

PK

--
      |      _,,,---,,_       Patrice KARATCHENTZEFF
ZZZzz /,`.-'`'    -.  ;-;;,_   mailto:
     |,4-  ) )-,_. , (  `'-'  http://p.karatchentzeff.free.fr
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Charlie
Thierry Herbelot wrote:
Michel Talon wrote:


Un article particulièrement enragé du roquet Le Boucher dans le Monde:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,,36-752119,0.html




Histoire de bien passer hors charte, il y a eu un éclair intéressant dans
'Arrêt sur images' de ce midi : le mot "précarité" est en fait un
remplacement technocratique à souhait pour "pauvreté".


Tout simplement parce qu'on peut être "pauvre" sans être "précaire" et
"pauvre" et "précaire".
C
harlie


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Patrice Karatchentzeff
(Michel Talon) writes:

Patrice Karatchentzeff wrote:

Ceci dit, il n'a pas tort : quand on voit que le rêve d'un jeune
aujourd'hui est de devenir fonctionnaire, cela laisse songeur...


Mon cher Patrice, je ne me doutais pas susciter ce genre de
réactions en faisant un lien sur l'article d'Eric Le Boucher, mais
enfin mieux vaut entendre tous les sons de cloche...


Tu n'as pas compris ce que j'ai voulu dire : je ne tape pas sur les
fonctionnaires. Il en faut, c'est indéniable (même, si, à titre
personnel, je pense qu'il y en a trop).

Je pointe le problème de la jeunesse, celle qui est soit-disant la
relève et qui n'a comme objectif que de se trouver un boulot « de
planqué » pour avoir sa retraite bien pépère sans trop se fatiguer
avant. Et le symbole en est le fonctionnaire, même si cela te fait
grincer les dents.

Un mec qui a 15 ans aujourd'hui et qui gueule « no future » me parait
en parfait décalage avec la réalité (mais, bon, généralement, c'est un
truc de jeune qui n'a jamais bossé... cela passe avec le temps).

Je vais te donner un simple exemple. Quand j'étais à l'école, disons
une certaine grande école, un de mes copains crachait sur la
fonction publique


Tu sais, extrapoler des généralités à partir de gus qui ont fait l'X
me paraît un tantinet hors-sujet... le cadre moyen sort d'une école
moyenne ou de la fac : il a strictement accès à rien, aucune pompe,
aucune filière d'anciens et s'en sort la plupart du temps très bien.

Alors, qu'un X se casse les dents de temps en temps me paraît au
contraire tout à fait sain :)

Et ne parlons pas du pékin moyen dont le sport favori consiste à se
vautrer dans la canapé face à la TV realité...

PK

--
      |      _,,,---,,_       Patrice KARATCHENTZEFF
ZZZzz /,`.-'`'    -.  ;-;;,_   mailto:
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Charlie
Patrice Karatchentzeff wrote:


Un mec qui a 15 ans aujourd'hui et qui gueule « no future » me parait
en parfait décalage avec la réalité (mais, bon, généralement, c'est un
truc de jeune qui n'a jamais bossé... cela passe avec le temps).


Ne confondrais-tu pas avec son père ?
Les punks ça date !

Aujourd'hui, c'est no present !

Charlie

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talon
Patrice Karatchentzeff wrote:

Tu sais, extrapoler des généralités à partir de gus qui ont fait l'X
me paraît un tantinet hors-sujet... le cadre moyen sort d'une école


Je parlais d'une école un peu plus prestigieuse.

Alors, qu'un X se casse les dents de temps en temps me paraît au
contraire tout à fait sain :)


Puisque tu parles de l'X, j'en connais un aussi, qui a occupé des postes
importants chez Digital et HP pour se retrouver au chomdu quand l'age fut
venu. Figures toi que le seul job qu'il a trouvé pour assurer sa subsistance
c'est de passer le CAPES et devenir prof.
Donc il y a lieu de comprendre pourquoi, à l'heure actuelle, et vu le mépris
profond pour leur personnel dont font preuve les patrons, les jeunes
effectivement ont compris la règle du jeu et veulent des garanties, et si
possible la fonction publique.
Et de fait ceux qui peuvent partent, qui en Angleterre qui aux USA, et ils ont
bien raison, de fuir ces sangsues de patrons français le plus loin possible.

--

Michel TALON

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Patrice Karatchentzeff
Charlie writes:

Patrice Karatchentzeff wrote:

Un mec qui a 15 ans aujourd'hui et qui gueule « no future » me parait
en parfait décalage avec la réalité (mais, bon, généralement, c'est un
truc de jeune qui n'a jamais bossé... cela passe avec le temps).


Ne confondrais-tu pas avec son père ?
Les punks ça date !

Aujourd'hui, c'est no present !


C'est pareil : c'est le même « raisonnement ».

PK

--
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Charlie
Thierry Herbelot wrote:
Charlie wrote:


Histoire de bien passer hors charte, il y a eu un éclair intéressant dans
'Arrêt sur images' de ce midi : le mot "précarité" est en fait un
remplacement technocratique à souhait pour "pauvreté".


Tout simplement parce qu'on peut être "pauvre" sans être "précaire" et
"pauvre" et "précaire".
C
harlie



plus précisément, l'explication était que le chômage important conduisait
toujours plus de personnes à accepter des emplois "précaires", à temps
partiel, qui sont la voie royale pour la pauvreté (temps partiel payé au
SMIC = pas assez pour payer l'essentiel = un toit et de quoi se sustenter)

TfH



Pour revenir à la limite de la charte de ce forum, sans être tout à fait
en charte...

Si l'on considère que l'un des modèles économiques du logiciel libre
c'est de la vente de services et non pas de la rente sur un marché
captif et monopolistique de licences, alors on peut dire :

a) qu'une partie du développement du logiciel libre s'inscrit sur un
modèle libéral, contrairement à Microsoft dont le modèle économique
s'apparente à une logique féodale (droit de passage/droit d'usage) ;

b) modulo le fait qu'une autre partie de la communauté du logiciel libre
se reconnaît dans un modèle libertaire de don et de contre-don ;

c) et une autre partie encore dans un modèle communiste de socialisation
des moyens de productions (ici le code source) comme "bien commun" de
l'humanité (référencé dans l'introduction de la nouvelle version de la
GNU GPL)

étant entendu qu'il n'est pas rare de trouver des membres se réclamant
de ces 3 modèles à fois.


Quoiqu'il en soit, ces modèles ont ceci de commun de privilégier le
travail socialement vivant (désolé c'est un concept marxiste) au
détriment du travail socialement mort (licences/brevets... ).

En ce sens, contrairement au modèle propriétaire, le logiciel libre lie
son sort au développement de l'économie réelle. La vente de prestations
en échange de flux financiers nécessite que l'activité économique ne
soit pas en récession.
Le modèle propriétaire lui, tentera de conserver son marché en étendant
une logique de racket juridique relayée par des Etats à son service
(brevets logiciels, DMCA, EUCD, DADVSI, etc... ) ; ce qui a pour
résultat de financiariser davantage l'économie (même logique entre
propriété intellectuelle et foncière) et d'accroître la pression sur le
coût du travail (délocalisations, sous-traitance, etc... ).

En ce sens, ce débat sur le CPE, dans la mesure où il est mené par des
membres de la communauté du logiciel libre, dans un forum consacré au
système GNU/Linux, n'est pas tant hors charte que ça.

Il me semble - et c'est mon avis perso - que le combat des jeunes contre
le CPE, rejoint le combat de la communauté contre les brevets logiciels
et autres DADVSI.

Le mode de développement de Linux et du logiciel libre, en tous cas
c'est de que dit Eric S. Raymond dans la cathédrale et le bazar, n'est
pas "small is beautiful". C'est au contraire, dans un mode de production
collaboratif, tout le monde est utile, du super-codeur à l'utilisateur
neuneu qui va mettre le doigt sur un BUG que personne n'aura vu avant lui.

Et c'est ce modèle là, dans un monde en crise, qui peut apporter une
réponse à un monde en crise.

Bien à vous tous.

Charlie



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Patrice Karatchentzeff
(Michel Talon) writes:

[...]

Et de fait ceux qui peuvent partent, qui en Angleterre qui aux USA,
et ils ont bien raison, de fuir ces sangsues de patrons français le
plus loin possible.


Dis, tu sais ce que c'est que bosser aux USA ? C'est dehors avec un
préavis de 15 jours... et 3 semaines de CP par an. Alors parler de
sangsus pour les patrons français qui se coltinent à vie un employer
avec des congés à faire pâlir une armée d'asiatiques me paraît un
tantinet exagéré...

Alors, en effet, s'il y a autant de diplômés qui fuient là-bas ou il
semblerait que les conditions soit mille fois plus dures que le CPE,
c'est peut-être bien qu'il y a quelque chose de profondément pourri
dans le système français...

PK

--
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Charlie
Michel Talon wrote:
Patrice Karatchentzeff wrote:

Tu sais, extrapoler des généralités à partir de gus qui ont fait l'X
me paraît un tantinet hors-sujet... le cadre moyen sort d'une école



Je parlais d'une école un peu plus prestigieuse.


Alors, qu'un X se casse les dents de temps en temps me paraît au
contraire tout à fait sain :)



Puisque tu parles de l'X, j'en connais un aussi, qui a occupé des postes
importants chez Digital et HP pour se retrouver au chomdu quand l'age fut
venu. Figures toi que le seul job qu'il a trouvé pour assurer sa subsistance
c'est de passer le CAPES et devenir prof.


J'ai pas fait X mais archi. Et comme j'étais un jeune père en pleine
crise du bâtiment liée à la politique de R. Barre dans le contexte du
premier choc pétrolier, je suis entré par hasard dans l'enseignement, et
j'y suis encore.

Je précise qu'à l'époque personne ne voulait faire ce job. La preuve,
parallèlement à mes études d'archi, je faisais des études d'arts
plastiques après avoir fait les Beaux Arts, à la fac de Vincennes (Paris
8). Il y avait plus de postes aux IPES (une bourse qui filait presque le
Capes) que de candidats.
Je me souviens avoir répondu quand on a voulu me les filer : 'je suis
pas fou, je n'irai pas m'enfermer dans l'enseignement'.

Les temps ont changé. Et vos échanges dans ce thread me parlent et me
touchent directement. Ma génération a été gâtée par l'histoire, nous
n'avons pas connu (sauf volontairement en faisant la route et en visant
des utopies communautaires) que les jeunes vivent en ce moment.

Amicalement à tous.

Charlie


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